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27 janvier 2013 7 27 /01 /janvier /2013 11:24

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France inter 7/9 : http://bit.ly/VPBgZE  (curseur à 9min50)
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Günther Krichbaum, est député allemande classé à droite (CDU), mais il est aussi Président de la commission des Affaires Européennes au Bundestag (Parlement allemand).

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Ce n'est donc pas un simple « godillot ».  Ce monsieur doit bien avoir des défauts par ailleurs, mais il faut bien dire qu'il a excellemment mis les pieds dans le plat en direct sur France inter, en estimant que la France intervenait aussi au Mali pour sécuriser son approvisionnement en uranium dans le Niger voisin.
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Aussitôt, un autre invité est intervenu pour tenter de « rectifier » et prétendre que l'intervention militaire française était « pour la liberté » : Bernard Cazeneuve, ministre français délégué aux Affaires Européennes. Comme par hasard, ce triste individu est aussi un des pires pronucléaires qui soient.

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Source: Observatoire du nuclaire

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25 janvier 2013 5 25 /01 /janvier /2013 14:51

Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 179 (24/01/13)

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François Hollande a sa guerre, l'occasion pour lui, jugé « mou », « indécis », de prendre la pose du chef d’État, chef des armées et homme de décision, pour tenter d'imposer son autorité.

 

Jean-Marc Ayrault a salué, lors du débat parlementaire, « l’esprit de responsabilité dont toutes les forces politiques ont témoigné depuis le 11 janvier ». Jean-François Copé lui a fait écho, « l’esprit d’union nationale doit s’imposer à tous ». « Le rôle d'un responsable politique, c'est de penser à l'intérêt de la France et des Français » selon Marine Le Pen qui a jugé « légitime » l’intervention.

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À gauche aussi, même discours. Europe Écologie-les Verts « approuve l’intervention militaire française » tout en regrettant, comme le Front de gauche, que le Parlement n’ait pas été consulté.


Personne parmi eux n’a osé contester le bien-fondé de l’intervention, dénoncer ses véritables objectifs.

 

Les travailleurs, toute la population n’ont, eux, aucune raison d’être solidaires du gouvernement. La nouvelle aventure militaire dans laquelle il engloutit des millions d’euros ne défend en rien les intérêts des populations déshéritées du Mali. Quand bien même la « menace islamiste » y est bien réelle, elle provient, avant tout, de l’impasse économique et sociale des politiques libérales imposées par la France et l’impérialisme qui hypothèquent le développement et condamnent les peuples à la misère et à la domination.


« L’objectif, c’est la reconquête totale » a déclaré Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense. Mais la reconquête au profit de qui ?

 

Cette guerre ne vise pas à servir la liberté contre le terrorisme ou les pratiques inhumaines des groupes islamistes mais les intérêts géostratégiques et économiques des multinationales qui, ici, mènent leur guerre sociale contre le monde du travail. Comme en Afghanistan, elle participe de l’offensive des grandes puissances contre les peuples.


À leur union nationale, nous opposons la solidarité des travailleurs et des peuples, par-delà les frontières. Le peuple malien a besoin de développement, de dignité et de prospérité, pas de bombes et de servitude. C’est à lui de chasser les bandes islamistes armées qui veulent imposer leurs lois. C’est à lui de décider librement de son sort.


Yvan Lemaitre

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25 janvier 2013 5 25 /01 /janvier /2013 12:23
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MARTIAL Paul 24 janvier 2013

Hollande conduit la France dans une guerre sur la base d’un mensonge comme Bush l’a fait avec les armes de destruction massive en Irak, ou Sarkozy en Libye pour Benghazi d’une attaque imminente.

 

Une fois l’opération militaire française lancée, qui était initialement de bloquer une colonne d’une dizaine de véhicules de djihadistes vers le sud, l’objectif a évolué, et permet d’agir à sa guise puisqu’il s’agit désormais d’éradiquer le terrorisme au Mali. Evidemment, le gouvernement français tente de donner un vernis légal à cette intervention. Elle répondrait à l’appel du président malien, un président élu par personne contesté par beaucoup de monde, qui a été mis en place par la CEDEAO elle-même dirigée par Alassane Ouattara qui doit son pouvoir à l’armée française.

 

Quant à la résolution de l’ONU 2085, elle parle d’une intervention militaire seulement des troupes africaines. Enfin, l’accord de coopération militaire entre le Mali et la France est clair. Non seulement il n’autorise pas une intervention des troupes françaises mais il l’interdit expressément. En effet, dans son article 2 il est stipulé que les militaires français « ne peuvent, en aucun cas, prendre part à la préparation et l’exécution d’opérations de guerre, de maintien ou de rétablissement de l’ordre ou de la légalité » et l’article 12 « exclut toute possibilité de stationnement d’unités constituées des forces armées françaises sur le territoire malien »(1)


Alors, la classe politique dans un beau consensus, argue que si la France est intervenue c’est parce que c’est un pays ami. La France, parmi les pays riches, serait donc le seul pays ami du Mali. Conscient que l’explication est un peu courte, certains nous expliquent que les relations entre la France et le Mali sont historiquement proches et privilégiées. En d’autres termes, si la France peut se permettre d’intervenir en toute impunité c’est parce que le Mali est une ancienne colonie. Pourtant on se rappellera trois mois plus tôt, que Hollande dans son discours à l’Assemblée Nationale à Dakar déclarait : « Le temps de la Françafrique est révolu » et plus précisément, « La France apportera un appui logistique. Mais à sa place. C’est dans cet esprit que je conçois la résolution de la crise malienne. »

Conséquences néfastes

Au lieu de protéger les pays voisins du nord Mali, qui est un des but affiché de cette guerre, cette opération pousse les djihadistes à étendre leur champ d’intervention avec des conséquences dramatiques comme la prise d’otages du centre gazier In Menas qui s’est terminée tragiquement par la mort d’une trentaine de salariés algériens et expatriés. Même au plus haut niveau de la guerre civile en Algérie dans les années 90, jamais les centres gaziers stratégiques pour le pays n’ont été pris comme cible. Par contre indéniablement ceux qui pour l’instant, profitent pleinement de cette crise, ce sont les dictateurs africains. Ainsi au Togo Faure Gnassingbé, qui envoie 500 hommes, peut en tout tranquillité emprisonner les dirigeants de l’opposition. Quant à Idris Déby d’un coup il devient courtisé lui qui est responsable au Tchad, des multiples atteintes aux droits humains et de la disparition de l’opposant Ibni Oumar Mahamat Saleh, parce qu’il envoie 2000 hommes en renfort de l’armée française.


La menace d’une crise humanitaire se précise. En effet, les fermetures des frontières empêchent la circulation des denrées alimentaires et bloquent le carburant nécessaire à l’alimentation de l’eau potable dans les villes. Situation aggravée par l’impossibilité pour les populations de pratiquer les cultures de contre saison.

Enfin dans cette région où les différentes communautés restent divisées les risques de règlements de compte et de vengeances peuvent engranger un cycle de violence.

Why ?

L’enjeu de cette guerre est d’abord de sécuriser les mines d’uranium du Niger dans la région d’Arlit proche du nord Mali, exploitées par la multinationale AREVA Les enjeux sont importants car AREVA vient de mettre la main sur le gisement d’Imouraren, un des plus grand du monde. Elle est aussi géopolitique. En effet, la politique interventionniste de la France permet de conforter son pré carré africain et ainsi de maintenir sa stature de puissance mondiale avec là aussi des retombées économiques importantes pour les capitalistes.

 

La reconstruction de la Côte d’Ivoire est une aubaine pour les entreprises françaises. Quant à la Libye, il est déjà acquis que la France pourra faire main basse sur une partie de son pétrole. C’est peut être le général de division Desportes, ancien directeur du CID (Collège Interarmées de Défense) qui résume le mieux la situation : Nous ne pouvons pas espérer conserver nos modes de vie et notre prospérité si nous n’allons pas à l’extérieur du territoire national participer à la stabilisation et au règlement des crises

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http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article27670


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25 janvier 2013 5 25 /01 /janvier /2013 12:14
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ROUSSET Pierre 25 janvier 2013
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Le 11 novembre dernier, un nouveau parti est né au Pakistan :

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le Parti awami des travailleurs (Awami Workers Party, AWP). A cette occasion, trois organisations ont fusionné : le Parti ouvrier du Pakistan (Worker’s Party Pakistan, WPP), le Parti awami du Pakistan (Awami Party Pakistan, APP) et le Parti du travail du Pakistan (Labor Party Pakistan, LPP) avec lequel le NPA entretenait déjà des rapports fraternels.


Chacune de ces organisations était elle-même le produit de regroupements, y compris le LPP, par ailleurs lié à la Quatrième Internationale. Se retrouvent ainsi dans le nouveau parti des traditions issues du trotskisme, des PC pro-Moscou et, dans une moindre mesure, du maoïsme ou d’autres versants du marxisme. Les fondateurs du AWP ne veulent cependant pas qu’il se réduise à un cartel de courants, bien au contraire.


Ainsi, la volonté de doter d’emblée la nouvelle organisation d’une identité propre s’exprime dans son processus de constitution. Les trois partis préexistants se sont dissous à la veille du congrès de fondation et leurs militant.e.s ne sont pas automatiquement considéré.e.s membres du AWP : chacune et chacun doit faire individuellement acte de ré-adhésion. Des structures organisationnelles sont alors progressivement créées dans le pays.

 

Le premier congrès du Parti awami des travailleurs se tiendra après un délai de 6 mois (soit vers la fin avril si les rythmes sont tenus). Grâce à ce regroupement, le nouveau parti aura une surface géographique plus ample que les précédents, ce qui est très important dans un pays constitué de régions et nationalités aux identités affirmées. Il est implanté tant dans la classe ouvrière (en particulier du secteur textile) que dans la paysannerie ; il participe au combat des femmes. Sa constitution s’accompagne d’un renouveau du mouvement étudiant.

 


La fondation du AWP a donné lieu à de nombreux articles dans la presse et soulève de réels espoirs à gauche.

 

Rassembler ses forces est en effet ressenti comme une urgence vitale, alors que la répression se fait plus dure : syndicalistes, dirigeants paysans, cadres politiques incarcérés au nom des lois antiterroristes, torturés, condamnés à des peines ubuesques… Militants tués par les possédants… Menace constante d’attentats terroristes ou d’assassinats de la part de mouvements fondamentalistes… Soubresauts d’un Etat en crise, miné par la guerre d’Afghanistan…


La situation dans le pays est mauvaise et il est peu d’endroits au monde où la violence soit si prégnante. Le nouveau parti se construit donc dans des conditions très difficiles, mais les résistances sociales sont néanmoins nombreuses. Théâtre de guerres, le Pakistan est aussi terres de luttes. C’est ce qui donne au AWP ses racines et sa raison d’être. Le renouveau d’une gauche militante pakistanaise est une très bonne nouvelle pour les forces progressistes en Afghanistan et en Inde – et pour nous aussi. Il mérite notre soutien politique et financier*

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Pierre Rousset

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* Des dons peuvent être envoyés via le Fonds de solidarité d’ESSF, europe-solidaire.org

 Création d’un Fonds permanent de solidarité Asi

* Article à paraître dans TEAN Hebdo.

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24 janvier 2013 4 24 /01 /janvier /2013 15:32
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24 janvier 2013 4 24 /01 /janvier /2013 15:20
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23 janvier 2013
 

La FIDH est fortement préoccupée par la multiplication des exécutions sommaires et autres violations des droits humains commises par des soldats maliens, dans le contexte de la contre-offensive menée par les armées française et malienne contre les djihadistes, et appelle à la mise en place immédiate d’une commission d’enquête indépendante afin d’établir l’ampleur des faits et sanctionner les auteurs.


La FIDH a pu établir qu’une série d’exécutions sommaires a été perpétrée par des éléments des forces armées maliennes, à partir du jeudi 10 janvier 2013, particulièrement à Sévaré, Mopti, Niono et d’autres localités situées dans les zones d’affrontements. A Sévaré, au moins 11 personnes ont été exécutées dans le camp militaire, à proximité de la gare routière, et près de l’hôpital.

 

Des informations crédibles font état d’une vingtaine d’autres cas d’exécutions dans la même localité où les corps auraient été enterrés en toute hâte notamment dans des puits. Dans la région de Niono, deux maliens d’origine touareg ont été exécutés par des soldats maliens. D’autres allégations d’exécutions sommaires continuent de nous parvenir du centre du pays.


Par ailleurs, la FIDH fait état de l’enlèvement de l’imam Cheik Hama Alourou par des militaires maliens le 21 janvier au soir, à Gnimi Gnama, un village entre Bore et Douentza. A Bamako, une dizaine d’habitations de touaregs ont fait l’objet de perquisitions par l’armée malienne dans la semaine du 14 janvier, émaillées d’actes de pillages et d’intimidations.

Les victimes de l’ensemble de ces exactions sont des personnes accusées d’être complices des djihadistes ou des infiltrés, des personnes en possession d’armes, des individus ne pouvant justifier de leur identité lors de contrôles de l’armée, ou ciblés simplement en raison de leur appartenance ethnique et communément appelés les « peaux claires ».


« Cette série de graves exactions confirme nos craintes exprimées depuis plusieurs semaines.

 

Ces actes de représailles alliés à la tension extrême entre les communautés constituent un cocktail explosif qui fait craindre le pire, notamment dans la perspective de la reconquête du Nord », a déclaré Souhayr Belhassen, présidente de la FIDH.


Si les autorités politiques et militaires maliennes et françaises ont appelé de façon répétée au respect du droit international humanitaire et des droits de l’Homme dans le cadre de la contre-offensive, notre organisation est préoccupée par l’absence d’enquêtes et d’informations publiques concernant ces violations, les difficultés d’accès aux zones dans lesquelles les exactions se sont déroulées et l’absence de sanctions contre leurs auteurs.


« Ces exactions entachent la légitimité de l’opération de restauration de l’intégrité du territoire et doivent faire l’objet de poursuites par la justice nationale et, le cas échéant, par la Cour pénale internationale qui a ouvert une enquête le 16 janvier sur la situation au Mali », a déclaré Sidiki Kaba, président d’honneur de la FIDH.


La FIDH appelle les autorités maliennes, françaises et la communauté internationale à immédiatement mettre en place une commission d’enquête indépendante pour faire la lumière sur les graves violations du droit international humanitaire et des droits de l’Homme commises par l’ensemble des belligérants dans le cadre du conflit au Mali, y compris les exactions des groupes armées au Nord du pays sur lesquelles notre organisation publiera des informations prochainement.


La FIDH appelle à la mise en œuvre urgente du volet de formation aux droits de l’Homme des forces armées et des mécanismes spécifiques de documentation et de protection en matière de droits de l’Homme prévus par la Résolution 2085 du Conseil de sécurité des Nations unies.


Fédération internationale des Droits de l’Homme (FIDH)


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24 janvier 2013 4 24 /01 /janvier /2013 09:57
Pour le grand reporter britannique Robert Fisk, la guerre menée par la France n'est ni plus ni moins qu'un remake d'autres interventions grotesques menées par les Occidentaux.

Etonnant non, à quel point nos "dommages collatéraux" diffèrent de leurs "dommages collatéraux" ?

 

Discutant hier avec un vieil ami algérien qui travaille dans l'aviation, je lui ai demandé ce qu'il pensait de l'assaut lancé par les autorités de son pays contre le site gazier d'In Amenas. "Une superbe opération, Robert", s'est-il exclamé à l'autre bout du fil. "Nous avons détruit les terroristes !" Et les otages innocents, alors ? Ils sont morts, tout de même, ai-je fait remarquer. "Les pauvres, a-t-il concédé. Nos femmes et nos enfants sont morts par milliers pendant notre guerre [dans les années 1990], c'est une tragédie terrible - mais c'est le terrorisme que nous combattons."


Voilà. Nos morts ne lui ont fait ni chaud ni froid.

 

Et il n'a pas tout à fait tort au fond, n'est-ce pas ? Car si nous nous indignons aujourd'hui, ce n'est pas devant le massacre d'innocents, mais parce que les otages tués par l'armée algérienne (aux côtés de certains de leurs ravisseurs) étaient plus souvent des gars aux yeux bleus et à la peau blanche que des types au teint mat et aux yeux noirs. Si tous les otages "occidentaux" (et j'inclus les Japonais dans ce qualificatif ridiculement globalisant) avaient été sauvés et que les seuls innocents morts avaient été algériens, personne n'aurait parlé d'"opération bâclée".


Si toutes les victimes du bombardement aveugle de l'hélicoptère algérien avaient été des Algériens, nous aurions évoqué les "conséquences tragiques" de l'assaut, mais nos titres auraient mis l'accent sur le courage et l'efficacité des sauveteurs de l'armée algérienne, et les comptes rendus auraient été agrémentés d'interviews de proches des Occidentaux sauvés, débordant de reconnaissance.


Le mot "racisme" ne convient pas ici. Quand George W. Bush et lord Blair de Kut al-Amara [nom donné à Tony Blair par l'auteur depuis la guerre d'Irak, en référence au siège de Kut al-Amara, pendant la Première Guerre mondiale, décrit par un historien comme "la plus abjecte capitulation de l'histoire militaire britannique"] se sont lancés dans leurs crimes de guerre en envahissant purement et simplement l'Irak, nous n'en avions rien à cirer, des Irakiens. Dix mille morts par an ? Vingt mille ? Ou bien, comme l'a dit George Bush, "trente mille, plus ou moins" ? Plus ou moins quoi ? En revanche, pas de problèmes statistiques du côté de nos chères victimes à nous. Nous savons ainsi que, depuis le début de la grande aventure Bush-Blair, ce sont très exactement 4 486 membres de l'armée américaine qui ont péri dans cette guerre.


Nous aurons atteint Tombouctou avant Noël


Vous voyez donc bien qui compte à nos yeux. Et qui ne compte pas. Je vous invite donc à suivre avec attention, dans les semaines à venir, la liste des Français qui tomberont au champ d'honneur au Mali, les entretiens donnés par leurs proches dans la presse française, le recensement des blessés. Mais ne perdez pas votre temps à chercher des informations précises sur les soldats nigériens morts (ni, a fortiori, sur les soldats maliens morts), car leur sacrifice à eux ne sera pas détaillé.


Vu du Moyen-Orient, tout cela ressemble à un indécent remake télévisuel d'autres interventions grotesques auxquelles nous avons pris part ailleurs dans le monde. Les troupes françaises ne resteront au Mali que "quelques semaines", nous assurent Hollande et ses acolytes. N'est-ce pas ce que nous avions dit quand des soldats britanniques ont fait leur apparition dans les rues de l'Irlande du Nord, avant d'y passer des décennies à combattre ? N'est-ce pas ce qu'ont dit les Israéliens quand ils sont entrés au Liban en 1982, avant d'y rester 18 ans ? N'est-ce pas ce que nous croyions quand nous avons envahi l'Afghanistan ? Que nos petits gars n'y essuieraient sans doute même pas un coup de feu ?


Ce vieux filou de Bernard Kouchner s'est livré la semaine dernière à un spectacle incroyable, exigeant avec malveillance que des troupes britanniques viennent sur le sol malien aider les Français à combattre le "terrorisme" islamiste. Des flammes de cynisme et de patriotisme (mélange typiquement français) éclairaient son regard tandis qu'il nous faisait son petit numéro façon Entente cordiale de 1914 sur le mode "nous aurons atteint Tombouctou avant Noël".

 

Mais pourquoi "nous", Occidentaux, sommes-nous au Mali ?

 

Combien de lecteurs connaissaient il y a seulement deux semaines le nom de la capitale malienne (levez la main, chers lecteurs honnêtes et francs) ? Hier, j'ai aussi téléphoné à un autre ami, un ancien légionnaire français. Pourquoi la France est-elle au Mali ? lui ai-je demandé. "Eh bien, ils disent que les islamistes risquaient d'atteindre Bamako et qu'on se serait retrouvé dans une situation façon talibans à Kaboul, avec un Etat tombé aux mains d'extrémistes. Mais, personnellement, je ne comprends pas. Le Mali est une construction artificielle, dont les habitants du Nord, en particulier les Touaregs, ont toujours refusé l'autorité d'un gouvernement noir, et du Sud. C'est une question tribale, derrière un voile d'‘islamisme'. Et maintenant, on s'en sort comment, de ce cirque ?"

 


L'ire de Kouchner "le Croisé"


Peut-être devrions-nous poser la question à Mokhtar Belmokhtar, "cerveau" présumé (on remarquera ici la rhétorique très BD à laquelle nous en sommes réduits pour désigner ces vagabonds) de la prise d'otages algérienne. Cet homme n'est autre que le "légendaire (remarquez encore l'adjectif) Mister Marlboro", dont l'intérêt pour la contrebande et les ceintures explosives bourrées de Semtex semble largement dépasser le sens qu'il a de ses devoirs envers l'Islam. 


Les journalistes nord-africains connaissent bien Belmokhtar et son trafic transfrontalier de cigarettes, d'armes, de

4 x 4, de drogues, de diamants et d'immigrés clandestins, et ils sont aussi consternés de voir aujourd'hui l'Algérie (d'ailleurs terre natale de Belmokhtar) engagée dans la croisade occidentale au Mali. Les survols de l'espace aérien algérien font l'objet d'amères critiques dans la presse algérienne (ce qu'on ignore superbement à Londres, où les "guerres contre le terrorisme" l'emportent sur le sentiment de l'opinion algérienne), décriés comme autant d'humiliations de l'Algérie par ses anciens colonisateurs.


Mais pourquoi nous soucier des Algériens quand ils ont pour nos morts le même mépris que nous avons toujours manifesté pour les musulmans morts en Irak, en Afghanistan ou encore en Palestine ? Vous noterez que la Syrie se trouve temporairement classée dans une autre catégorie : notre désir de détruire Bachar El-Assad nous permet en effet de faire de toutes ses victimes des Occidentaux à titre honorifique. Etonnant, ce phénomène. Car parmi les rebelles qui affrontent l'impitoyable Assad figurent des gens très semblables à ce monsieur Belmokhtar et à ses joyeux islamistes, ceux-là même qui suscitent l'ire de Kouchner "le Croisé".


Mais, serait-ce un vieux relent d'insanité coloniale que je reconnais là ? On continue le long du fleuve Niger [référence à Carry on... up the Khyber, un film satirique sur les Britanniques en Inde] ? Des troupes françaises qui combattent des insurgés. Des "terroristes" qui battent en retraite. Des gros titres qui rappellent ceux de 1954 à 1962. Dans un pays qui s'appelle l'Algérie. Or, croyez-moi, cette guerre-là, les Français ne l'ont pas gagnée.

 

 

http://www.courrierinternational.com/article/2013/01/22/une-intervention-indecente


Commentaire: Fisk, ce n'est pas les évangiles (ou le coran) c'est aussi un défenseur du régime de Bachar El Assad.

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24 janvier 2013 4 24 /01 /janvier /2013 09:49
L’intervention française au Mali risque d'aggraver une situation qui aurait pu se résoudre par une approche politique, estime Olivia Rutazibwa, journaliste et chercheuse belgo-rwandaise.

 

"Merci à la Belgique !" et "C’est dans le besoin que l’on reconnaît ses amis". Les réactions sont impressionnantes. Sur le site Malijet.com, de très nombreux Maliens expriment leur satisfaction devant l’aide militaire [essentiellement logistique] que nous envoyons depuis la Belgique en direction de Bamako. Une année de chaos politique a scindé leur pays en deux et un flux ininterrompu d’histoires les plus folles circulent sur des djihadistes qui recouvrent leurs femmes d’un voile. Certains Maliens se réjouissent – et on les comprend – de voir le monde se tourner enfin vers eux. 
Et pourtant… L’expérience nous a appris que l’aventure militaire dans laquelle se lancent avec précipitation la France et ses alliés – on pense forcément aux Américains et à leurs alliés en Irak et en Afghanistan – pourrait être le prélude à une catastrophe imminente. Une intervention militaire à l’étranger se solde rarement par un succès. Les raisons qui expliquent ce phénomène (j’en citerai trois) sont assez simples et valent pour la plupart des interventions étrangères. Le Mali ne fait pas exception.

Les trois raisons de l'échec

Pour commencer, ceux qui décident d’intervenir ont rarement des motivations qui correspondent aux besoins et aux intérêts à long terme de la population. Si la France est aussi nerveuse à l'idée de voir Bamako tomber aux mains des forces anti-occidentales, c’est surtout pour des raisons économiques et idéologiques. Selon toute probabilité, les griefs qui perdurent depuis des décennies entre les Touaregs dans le Nord, la crise politique à Bamako et la misère de tous les Maliens passeront au second plan lors de cette opération militaire.

Ensuite, la lecture du conflit par ceux qui apportent leur aide est non seulement simpliste, mais elle est aussi, la plupart du temps, influencée par des intérêts spécifiques. Habituellement, on montre un problème du doigt et on l’amplifie, et, au final, l'intervention ne fait qu'aggraver les difficultés. Là encore, les exemples de l’Irak et de l’Afghanistan sont suffisamment évocateurs. Mais, au Mali aussi, nous risquons avec nos bombes de mettre dans le même sac, sans y prendre garde, l’islam politique, le djihadisme et le terrorisme.

Enfin, l’aide repose en partie sur la conviction que les parties concernées ne sont pas en mesure de régler elles mêmes leurs problèmes, alors que c’est justement là – dans la négociation – que réside l’espoir de toute paix durable. C’est le paradoxe de toute forme d’intervention, tant politique que militaire. Quiconque entend vraiment faire quelque chose d’utile de l’extérieur ne peut malheureusement pas apporter de solution univoque au problème. La paix ne peut fleurir que sur un terrain de confiance mutuelle, et cette confiance s’instaure justement lorsqu’on s’efforce de parvenir ensemble à une solution. Une intervention étrangère externalise cette confiance.

Cela vaut aussi pour le Mali. Autour de la table des négociations, les islamistes d’Ansar Dine, les Touaregs et les autorités maliennes étaient bien obligés de traiter ensemble, mais, aujourd’hui, tout le monde compte sur la France et ses alliés pour résoudre la situation. Inutile de démontrer que nous sommes incapables de satisfaire ces attentes.

Un plan international qui semblait prometteur


Et ce qu’il y a de triste, c’est que, jusqu’à récemment, les conditions semblaient prometteuses au Mali. Depuis près d’un an, une solution était recherchée et un plan international avait été conçu [une opération militaire ouest-africaine devait avoir lieu dans le nord du Mali à la suite d'un accord passé en septembre entre la Cédéao et Bamako], qui se distinguait du mantra classique de la Françafrique (le genre de projet où l’ancien pays colonisateur ou une autre puissance occidentale joue les je-sais-tout, après avoir brandi et amplifié une menace imminente et inéluctable envers la "paix et la sécurité internationales", et se présente manu militari comme la solution la meilleure et la plus immédiate).

La résolution 2085 des Nations unies de la fin décembre témoigne de la profonde conviction que le fond du problème au Mali est politique et qu’une solution durable ne peut être que l’aboutissement d’une approche patiente, d’un dialogue et d’un mécanisme auquel s’attellent les parties concernées.
Actuellement, il est impossible de savoir précisément qui a poussé le Mali sur la voie d’une intervention occidentale rapide et pour quelle raison. D’ailleurs, dès qu’une situation se détériore, il paraît toujours déplacé de s’arrêter à ces considérations. Mais nous ferions pourtant bien d’y réfléchir plus à fond pour la suite de cette aventure militaire inconsidérée.

Note :Olivia Rutazibwa est journaliste spécialiste de l’Afrique à Mondiaal Niews et chercheuse au Centre d’études sur l’UE à l’Université de Gand.
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http://www.courrierinternational.com/article/2013/01/23/le-prelude-d-une-catastrophe-imminente

 

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23 janvier 2013 3 23 /01 /janvier /2013 14:18

 

Libérez Georges Ibrahim Abdallah !

 

Après plus de 28 ans de détention, l'Etat français s'acharne contre le militant communiste libanais Georges Abdallah.

 

Alors que le 24 novembre, la cours spéciale "antiterroriste" avait décidé sa libération, assortie d'une mesure d'expulsion vers le Liban, un appel du parquet, sous ordre du ministère de la justice et du gouvernement tentait une première entrave à l'exécution de cette décision. Le 14 janvier, cet appel ayant été rejeté, une ultime audience ne devant fixer que les modalités de l'expulsion se trouvait dans l'impossibilité de statuer en l'absence de signature d'un arrêté du ministre de l'intérieur Manuel Valls.

 

Du jamais vu !

 

Pour faire bonne mesure, le parquet aux ordres de Taubira s'est d'ores et déjà pourvu en cassation afin de rendre impossible toute libération. Georges Abdallah n'a jamais renié son engagement anti impérialiste. Aujourd'hui, il est au Liban un symbole de la résistance pour une grande partie du peuple libanais qui a subi dans sa chair deux occupations de l'armée israélienne.

 

C'est la raison pour laquelle depuis dix jours l'ambassade de France à Beyrouth est la cible de manifestations et qu'un campement protestataire permanent à été installé devant ses portes.

 

C'est la raison qui a conduite à la fermeture des centres culturels français au Liban. En Palestine, plusieurs manifestations allant dans le même sens se sont déroulées à Gaza et à Ramallah. Le gouvernement français tente, sans succès, d'intimider le mouvement de soutien qui se développe ici aussi.

 

Samedi 19 janvier un rassemblement à Paris a été réprimé, 45 personnes ont été arrêtées et un militant connu des services de police pour son engagement dans le soutien à Georges Abdallah a été mis en garde à vue et inculpé d'incitation à une manifestation non autorisée. Les personnes arrêtées ont même été invitées - sans succès - à se désolidariser des organisateurs.

 

C'en est assez ! Le NPA invite les forces progressistes, à gauche du Parti Socialiste, à amplifier la campagne pour la libération de Georges Abdallah, et à dénoncer les pressions exercées sur ses soutiens.

 


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18 janvier 2013 5 18 /01 /janvier /2013 13:23
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MARTIAL Paul 16 janvier 2013
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Annoncée vendredi par Hollande lui-même, l’intervention militaire française au Mali n’a que peu de chose à voir avec les intérêts du peuple malien.

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Quelques jours après avoir rompu le ­cessez-le-feu, Ansar Dine et ses alliés du Mujao (Mouvement pour l’unicité du Djihad en Afrique de l’Ouest), AQMI (Al Qaïda au Maghreb islamique), renforcé par des militants nigérians de la secte islamique Boko Haram, tentaient de s’emparer de la commune de Konna. Ainsi, 800 à 900 combattants répartis en deux colonnes différentes dans des dizaines de véhicules convergeaient vers cette localité.


Difficile de comprendre les motivations des islamistes. Soit gagner des territoires pour renforcer leur position lors d’éventuelles reprises de négociations, soit tenter, après Konna, de s’emparer de kilomètres de la grande ville de Mopti, ce qui aurait ainsi très fortement entravé le déploiement prochain des troupes de la Cedeao (le regroupement des pays de l’Afrique de l’Ouest).


Malgré ces tentatives réelles de résister, l’armée malienne a dû reculer devant la puissance de feu des djihadistes. L’armée française est intervenue notamment par des frappes aériennes de Mirage 2 000 D basés à Ndjamena et des hélicoptères. En France, du PS à l’extrême droite, s’est créé un consensus pour approuver cette opération baptisée Serval, la deuxième depuis deux ans. La première fut la tentative de libérer Michel Germaneau et d’empêcher une attaque d’AQMI en Mauritanie qui s’est transformée en fiasco avec assassinat de l’otage français.


La responsabilité de la France dans la crise malienne


La crise malienne vient de trois facteurs qui se sont combinés. L’affaiblissement – voire au Nord la disparition – de l’État malien du fait des politiques initiées depuis les année 80 suite à la crise de la dette, politiques d’ajustement structurel qui continuent et n’ont pas seulement déstructuré les services sociaux, mais aussi liquidé les quelques industries et entreprises de service maliennes et augmenté le chômage et la misère. La chute brutale de Kadhafi en Libye a supprimé pour le Sahel un espace de médiation dans les crises récurrentes touarègues et engendré un afflux de combattants surarmés revenant dans leur pays d’origine, notamment au Mali. Enfin, troisième facteur et non des moindres, la corruption du clan de la présidence de la République. Il est fort probable qu’Amadou Toumani Touré (ATT), comme d’ailleurs d’autres généraux maliens, avait un intérêt financier dans les différents trafics du nord du pays orchestrés par des contrebandiers et les islamistes.


Dans cette crise, la France a une énorme responsabilité puisqu’elle a appuyé les politiques libérales, dirigé l’intervention en Libye et soutenu ATT. D’autant que, suite au coup d’État qui a fait tomber ATT tel un fruit trop mûr, la diplomatie française de Sarkozy puis de Hollande n’a pas varié d’un iota. À travers la Cedeao, elle a remis en selle les caciques de l’ancien régime qui ont conduit le pays à la catastrophe.


Une gestion militaire lourde de dangers


L’offensive des djihadistes va permettre au régime de Bamako – dont la légitimité sur le plan constitutionnel est douteuse et sur le plan populaire loin d’être avérée – de décréter l’état d’urgence sur l’ensemble du pays et ainsi pouvoir interdire toute manifestation de la gauche et des organisations populaires.


Quant à la France, elle peut désormais s’installer officiellement au Mali. Le fait de donner un nom à cette opération militaire tend à montrer qu’elle s’installe dans la durée, d’autant que François Hollande lui-même indique qu’elle «  prendra le temps nécessaire  ». De plus, les objectifs de cette intervention, définis par Jean-Yves Le Drian ministre de la Défense, sont plutôt flous  : «   contrer l’offensive des groupes djihadistes, empêcher ces groupes de nuire, assurer la sécurité de nos ressortissants, notamment européens  » et permettent toutes les interprétations possibles.


La libération du nord Mali est un impératif, et les populations qui vivent sous le joug de ces «  bandits qui se sont déguisés en musulmans  » – pour reprendre l’expression d’une habitante de Tombouctou – sont de fait prisonnières. Mais cette libération ne pourra se faire sans une refondation politique du pays. La région nord Mali connaît un nombre d’armes impressionnant, certains membres des communautés comme les Songhaï, les Peul ou les Bellah ont créé des milices comme Ganda Iso (fils de la terre en langue songhaï) avec la volonté d’en découdre avec les Touaregs, les Maures et les Arabes. L’intervention des troupes étrangères, dont les troupes françaises, menace d’enfoncer le pays dans une grave crise politique et humanitaire.


Ici, les travailleurs, la population n’ont aucune raison d’être solidaires de cette guerre qui, pas plus que l’intervention en Afghanistan, ne libérera les populations et n’a d’autre visée que la défense des intérêts des multinationales françaises en Afrique.


Nous ne serons pas de l’union nationale qui se fait derrière Hollande et l’intervention militaire.

*

* Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 178 (17/01/12).

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