Occupées à confectionner des tee-shirts, des polos ou des vestes polaires pour les marques Carrefour, Pimkie, Go Sport, Casino, Auchan et C&A, 112 personnes sont mortes dans l’incendie de leur usine - Tazreen Fashions, à Dakha, au Bangladesh [1].
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Prises au piège des flammes, la plupart des employés de l’usine, majoritairement des femmes, ont été brûlés vifs, d’autres ont été contraints de sauter par la fenêtre pour s’échapper et ont fait des chutes mortelles.
D’après les premières informations obtenues sur place, l’incendie aurait été causé par un court-circuit électrique, comme plus de 80% des incendies recensés par le Collectif Éthique sur l’étiquette dans le pays. Des pompiers ont en outre indiqué que le bâtiment ne disposait pas de suffisamment d’issues de secours, toutes condamnées par l’incendie.
Ces défauts de sécurité sont dénoncés depuis de nombreuses années par le collectif.
En six ans, plus de 500 personnes ont trouvé la mort dans des incendies d’usines d’habillement au Bangladesh, selon le recensement des associations Peuples solidaires et Action Aid, qui lancent un appel à solidarité. Carrefour, Pimkie, Go Sport, Casino, Auchan, C&A et cie savent que beaucoup des usines avec lesquelles elles travaillent sont des pièges mortels. Et pour Fanny Gallois, coordinatrice des appels urgents du collectif Éthique sur l’étiquette, « leur inaction face à ce problème est une négligence criminelle ». Selon le quotidien britannique The Guardian, C&A, principal donneur d’ordre de l’entreprise, n’a pas souhaité répondre.
En lien avec d’autres organisations syndicales et ONG bangladaises et internationales, le collectif a développé un programme de sécurité et de prévention des incendies contraignant et transparent.
Il prévoit notamment des inspections par des experts indépendants ; l’obligation de rénover et réparer les locaux et matériels qui ne seraient pas aux normes ; la prise en compte, dans les contrats avec les fournisseurs, du coût lié à la sécurisation des usines. Il est enfin assorti de l’obligation juridique, pour les marques qui l’acceptent, de respecter leurs engagements. Pour le moment, aucune marque française ne l’a signé. Au Bangladesh, le salaire minimum d’une ouvrière du textile est de 38 dollars par mois.