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2 avril 2013 2 02 /04 /avril /2013 14:12

Par Ludo Simbille (2 avril 2013)


Dix-huit décès impliquant des policiers ont été recensés en 2012.

 

Deux fois plus qu’il y a dix ans. Et presque toujours un même scénario : peu d’égards pour les familles des victimes, des procédures judiciaires qui s’éternisent, une absence de transparence sur les circonstances de la mort et le rôle des policiers… Est-ce dû au profil type des trépassés ? Au poids de la corporation policière et à sa difficulté à reconnaître une éventuelle faute ? Alors que trois non-lieux viennent d’être confirmés pour des opérations de police ayant entraîné la mort, Basta ! a enquêté sur les raisons de cette quasi impunité.

 

« Je suis très fier de la justice française. » L’enthousiasme de Jean-Pierre Mignard, avocat des familles de Zyed Benna et Bouna Traoré, fait le tour des médias ce 31 octobre 2012. La cour de cassation de Paris vient d’annuler le non-lieu en faveur des policiers impliqués dans la mort de ces deux adolescents de Clichy-sous-Bois, un soir d’octobre 2005. Après sept ans de procédure ponctuée de non-lieux et de reports, la tenue d’un procès va pouvoir avoir lieu. S’en exalter, c’est dire l’égard de la justice française envers les victimes présumées de violences policières mortelles. Comme si « les gens à Clichy devaient comprendre que c’est classe de la part de la justice, et après fermer leur gueule. On dira merci à la fin, quand il y aura le procès et qu’ils seront condamnés. Alors que c’est complètement normal », tance Noredine Iznasni, co-fondateur du Mouvement immigration banlieue (MIB). Mais derrière cette « décision historique », c’est un amoncellement de classements sans suite, de procédures à rallonge, d’acquittements, de peines avec sursis.

 

Ne serait-ce que sur les six derniers mois, quatre plaintes mettant en cause des forces policières ont été déboutées : non-lieu en février dernier pour la mort d’Ali Ziri, ce retraité décédé à la suite d’une suffocation après son interpellation à Argenteuil. Non-lieu en décembre pour Mohamed Boukourou, victime d’un arrêt respiratoire dans un fourgon de police après avoir pris des coups. Non-lieu encore, en octobre 2012, pour Mahamadou Marega, décédé après avoir été la cible d’un tir de Taser à Colombes. Enfin, non-lieu en septembre dernier avec Abou Bakari Tandia, tombé dans le coma pendant sa garde à vue, fin 2004, à Courbevoie. Trois de ces ordonnances de non-lieu viennent d’être confirmées par la cour d’appel de Versailles. Ces drames allongent la liste interminable des violences policières fatales reléguées dans les oubliettes des prétoires. De quoi atténuer la ferveur de l’avocat Jean-Pierre Mignard.

 

10 à 15 morts par an suite à des opérations de police


Dix à quinze décès par an. C’est la moyenne nécrologique de la répression policière qu’avance l’historien Maurice Rajsfus et son Observatoire des libertés publiques : Que fait la police ? . Elle s’étire sur plus de cinquante ans. Six à huit décès entre 1977 et 1997. Une dizaine de 1997 à 2001. Au début du 21ème siècle, la macabre moyenne atteint les douze cercueils par an. Désormais, on compterait un mort tous les vingt jours selon la comptabilité du Collectif « Vies volées ». Ce qui élève l’année 2012 au rang des plus meurtrières, avec 18 décès. En quatre décennies, entre 500 et 1 000 personnes auraient ainsi succombé, directement ou indirectement, des suites d’une opération de police. Le profil type du trépassé ? Un jeune homme des quartiers populaires, d’origine maghrébine ou d’Afrique Noire.

Deux constats sont sans appel : d’une part, la police tue, même si c’est involontairement. D’autre part les responsables sont rarement inquiétés. Sur un échantillon de 180 personnes décédées au cours d’une opération de police, environ un tiers des affaires sont classées sans suite, une trentaine débouchent sur un non-lieu [1], et une dizaine sur des relaxes. Soit plus de la moitié des affaires. Près de soixante-dix entraînent des peines avec sursis pour les auteurs des violences. On relève moins de dix condamnations à de la prison ferme [2]. « C’est presque un lieu commun de parler d’impunité », lance Rafik Chekkat, ancien avocat et animateur du site État d’exception. Pourtant, « les policiers sont des justiciables de droit commun », rappelle la juge d’instruction et vice-présidente du Syndicat de la magistrature, Sophie Combes. En théorie… Comment se traduit cette immunité ? Quel chemin suivent les procédures ?

 

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25 mars 2013 1 25 /03 /mars /2013 14:03
Claude Léostic dans la Muqata avec Yasser Arafat
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Communiqué de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine, dont la LDH est membre.

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En janvier dernier, Claude Léostic a été interrogée et fouillée au poste frontière de Calais, le motif : son mandat de présidente de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine.

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Le 31 janvier dernier, lors d’un déplacement privé à Londres, la présidente de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine a été isolée, fouillée et interrogée par des agents de la Police de l’Air et des Frontières et des douanes au poste frontière de Calais, au prétexte que son nom est apparu sur une liste de personnes à contrôler.

 

Un des motifs de cet interrogatoire était « entre autres » son mandat de présidente de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine. A son retour du Royaume-Uni, le mardi 5 février, le même interrogatoire s’est produit.


La Plateforme des ONG françaises pour la Palestine regroupe, depuis 1993, les ONG françaises les plus importantes, elle est interlocutrice des pouvoirs publics et reconnue par les acteurs politiques.


Manuel Valls a été alerté par courrier du comportement de ses services mais n’a pas donné suite à notre interpellation.

 

La Plateforme des ONG françaises pour la Palestine demande que le ministre de l’Intérieur fournisse une explication officielle sur les raisons ayant conduit à la fouille et à l’interrogatoire de sa présidente. Elle demande enfin que son nom soit immédiatement retiré de la base de données du ministère concernant des suspects potentiels.


La solidarité internationale, en particulier avec la Palestine n’est pas un délit.

 

Il est inconcevable dans un Etat de droit de soupçonner une personne d’activités malveillantes au simple titre qu’elle est engagée dans un mouvement associatif, basé sur l’exigence du droit international, qui plus est, solidaire des droits des Palestiniens.


Paris le 22 mars 2013.

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http://www.ldh-france.org/Quand-la-police-francaise-harcele.html

 

http://bellaciao.org/fr/spip.php?article134375

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Commentaire: Le NPA  assure notre camarade brestoise de tout son soutien!

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19 mars 2013 2 19 /03 /mars /2013 14:32

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Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 186 (14/03/13)

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Jeudi 21 février, Dominique Broc, coordinateur des « Cannabis social clubs » en France, a été arrêté à son domicile par la police.

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Les CSCF revendiquent la légalisation de la culture du cannabis à des fins d’usage personnel maîtrisé et s’organisent collectivement pour supporter les coûts de culture et se partager leur récolte.


Depuis 2009, Dominique Broc n’avait jamais caché son activité. Alors pourquoi une arrestation aujourd'hui ?

 

Sans doute parce qu’il avait annoncé dans la presse son intention de déposer en préfecture, le 4 mars, les statuts de son association. Il est convoqué le 8 avril au tribunal de Tours. Dès maintenant, la solidarité s'organise pour faire de ce procès celui d'une politique de prohibition inefficace qui ne sert finalement qu'à justifier une répression des usagers, ciblant particulièrement la jeunesse des quartiers populaires.


Nous sommes solidaires de Dominique et nous pensons qu'il faut en finir avec une certaine hypocrisie.

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Il est plus que temps de discuter sérieusement de la mise en place d'une véritable politique qui lie dépénalisation et prévention par rapport à l'usage des drogues. Sur cette question, comme sur bien d'autres, l'heure du changement, c'est pour quand ?

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Sylvain Fauvinet

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14 mars 2013 4 14 /03 /mars /2013 11:24

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14 mars 2013 à 10h45 -

 

La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a considéré que la France avait bafoué la liberté d'expression en condamnant à une peine symbolique pour offense à Nicolas Sarkozy un homme qui avait brandi une affichette "casse-toi pov'con" en marge d'un déplacement présidentiel en 2008

 

Pour la CEDH, la phrase en cause était "littéralement offensante à l'égard du Président de la République", mais elle ne constituait pas pour autant "une attaque personnelle gratuite". Les juges estiment qu'il s'agit plutôt d'une critique "de nature politique" de la part de ce militant de gauche, à laquelle un homme politique s'expose "inévitablement et consciemment".


En reprenant une phrase prononcée par le président lui-même, M. Eon a par ailleurs "choisi le registre satirique", a ajouté la Cour. "Sanctionner pénalement des comportements comme celui de M. Eon est susceptible d'avoir un effet dissuasif sur des interventions satiriques qui peuvent contribuer au débat sur des questions d'intérêt général", a-t-elle poursuivi. Et le recours à une sanction pénale était donc "disproportionné", a-t-elle conclu.

 

Renvoyer l'investive lancée par le président lui-même


Hervé Eon, un militant de gauche, avait détourné l'invective lancée quelques mois plus tôt par Nicolas Sarkozy lui-même à un visiteur du Salon de l'agriculture qui refusait de lui serrer la main.


1.000 € d'amende


Dans le cas d'Hervé Eon, le parquet avait requis 1.000 euros d'amende pour délit "d'offense au chef de l'Etat" (passible de 45.000 euros), mais le tribunal avait préféré opter pour une peine "de principe" de trente euros avec sursis, un choix confirmé en appel. L'avocate d'Hervé Eon, Me Dominique Noguères, y voit elle aussi "une question de principe".  "Même si la condamnation a été très légère, il est ahurissant que ce monsieur ait été arrêté et poursuivi en justice" pour offense au chef de l'Etat, estime l'avocate, rappelant que "le nom du président de la République n'était même pas cité" sur la pancarte litigieuse.

 

Un privilège exorbitant


Les juges de Strasbourg avaient déjà poussé la France à abroger en 2004 un délit similaire, celui "d'offense à chef de l'Etat étranger". Dans un arrêt de 2002 concernant le quotidien Le Monde, ils avaient en effet estimé qu'il revenait "à conférer aux chefs d'Etats étrangers un privilège exorbitant", car leur seul statut leur permettait de se soustraire à la critique.
Un argument repris par les détracteurs du délit d'offense au chef de l'Etat, qui y voient une survivance du crime de lèse-majesté et ont tenté à plusieurs reprises de l'abroger, au Sénat et à l'Assemblée nationale.

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http://www.letelegramme.com/ig/generales/france-monde/france/casse-toi-pov-con-delit-d-offense-au-chef-de-l-etat-ou-liberte-d-expression-14-03-2013-2035244.php

 

http://www.ouest-france.fr/ofdernmin_--Casse-toi-pov-con-.-La-cour-europeenne-des-Droits-de-l-Homme-condamne-la-France_6346-2173177-fils-tous_filDMA.Htm


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7 mars 2013 4 07 /03 /mars /2013 13:09

Photo: Non amnistiée

Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 185 (07/03/13)

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Mercredi 27 février, le Sénat a adopté par 176 voix contre 174 un projet de loi d’amnistie au périmètre fortement réduit. Ce projet avait été initialement repoussé par le gouvernement. La dernière loi de ce type remontait au gouvernement Jospin.


La possibilité d’adopter une loi d’amnistie comme gage d’oubli, d’apaisement, était inscrite dans la constitution de la IIIe République. La Ve République avait repris cette idée et des lois d’amnistie furent adoptées en diverses occasions (guerre d’Algérie, affrontements en Nouvelle-Calédonie) et dans la foulée de chaque élection présidentielle.

 

Au total, 25 lois d’amnistie ont été votées sous la Ve République.

 

Au fil du temps, cet usage a été de plus en plus critiqué comme un héritage de la tradition monarchique. Chaque loi d’amnistie déterminant son champ et ses conditions d’application, les pressions sont devenues de plus en plus fortes pour en restreindre la portée. Ainsi, 50 % des infractions pénales avaient disparu de la loi de 1988, 30 % en 1995 et 16 % en 2002. La lutte contre « l’insécurité routière » servit de prétexte à Sarkozy en 2007 pour renoncer à cette pratique et Hollande a pris le même engagement en 2012.


La proposition de loi issue du Front de gauche concernait tous les syndicalistes et manifestantEs condamnéEs durant ces dix dernières années, mais les sénateurs PS et PRG l’ont réduite à grands coups d’amendements.

 

Elle exclut notamment les militantEs de luttes autres que celles du syndicalisme et du logement : donc rien pour les militantEs de l’environnement et des droits des migrants – RESF, faucheurs d’OGM, désobéissants, antipubs, antinucléaires, opposantEs à Notre-Dame-des-Landes, aux lignes THT, ou au fichage des élèves…


Dialogue social et violence de classe


Les arguments pour refuser tout projet d’amnistie ou le minorer sont lourds de signification. Bien sûr, le Medef et la droite, dans leur rôle, hurlent au scandale et pour Parisot, il s’agit même d’un « appel à encourager la destruction et le cassage ». Si Valls se déclare « sceptique » sur la nécessité de l’amnistie, Sapin va au fond de la question : il n’est d’abord pas question d’amnistier les violences contre les représentants de l’État. Sapin qui se félicitait, au terme de la négociation de l'ANI, de la méthode qui, à ses yeux, montre que l'on peut « réformer profondément dans l'intérêt des entreprises et des salariés sans être dans la guerre civile ».


La violence patronale contre des dizaines de milliers de gens, jetés au chômage et privés de leur seul moyen de vivre, la violence meurtrière des policiers dans les quartiers, contre un manifestant d’Arcelor à Strasbourg ou contre celles et ceux de Notre-Dame-des-Landes, n’ont pas besoin d’être amnistiées puisqu’elle sont impunies.

 

Et que dire de la violence de ce gouvernement qui poursuit les salariéEs de PSA, les postiers ou ceux d’Edf ? « Dialogue social » pour préserver les intérêts des patrons, répression contre ceux qui défendent emplois, salaires et conditions de vie. Même concernant ce qu’on pourrait considérer comme le « minimum syndical » d’un gouvernement de gauche, rien ne sera obtenu sans mobilisation.


Robert Pelletier

Procès des 15 postiers du 92 : premier revers pour La Poste

Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 185 (07/03/13)

En relaxant 12 des 15 postiers du 92 poursuivis suite à une grève contre un plan de suppressions d’emplois, la cour d’appel de Versailles admet implicitement que les accusations de séquestration contre les syndicalistes sont infondées. En effet, comment dans ces conditions trois syndicalistes auraient-ils pu « séquestrer » 13 cadres de La Poste ?


Dans ces conditions, pourquoi avoir alors condamné à 1 500 euros d’amende et 500 euros de dommages et intérêts les trois autres postiers, dont Gaël Quirante, secrétaire départemental de SUD Poste 92 et l’un des principaux animateurs des grèves des postiers ? S’il était déclaré coupable en dernière instance, Gaël risquerait le licenciement, visé par une procédure disciplinaire qui est toujours en cours. Ainsi la direction de La Poste pense pouvoir écraser un secteur combatif de postiers et de postières qui a réussi à s'opposer aux suppressions d'emplois. Nous devons donc exiger la relaxe pour Gaël et les deux autres postiers condamnés en appel.


Pour une véritable amnistie


De son côté, le gouvernement accélère sa politique d’austérité. Et plutôt que d’encourager les résistances, il cherche à les étouffer, comme le prouve l’attitude particulièrement dure de la police de Valls à l’égard des militants de Notre-Dame-des-Landes, des sans-papiers ou des travailleurs en grève. Avec une loi dite d’« amnistie sociale » vidée de son contenu, il est donc temps de fédérer les secteurs militants frappés par la répression et de mener une bagarre nationale pour une amnistie de l’ensemble des militantEs poursuiviEs en raison de leur engagement.


Correspondant

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18 février 2013 1 18 /02 /février /2013 11:24
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PELLETIER Robert, POJOLAT Alain 14 février 2013
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Depuis quelques jours, une inquiétude enfle dans les milieux patronaux et gouvernementaux  :

 

face à la vague de fermetures d’entreprises et à la dégradation des conditions de vie de la majorité de la population, ne risque-t-on pas d’assister à des actes de violence  ? Les journalistes interrogent les dirigeants syndicaux, les pressent de dénoncer toute action à venir. Dans le même mouvement, malgré les propos qui se veulent rassurants sur une prochaine sortie de crise, tout le monde se rend bien compte que les tensions vont augmenter  : gel des pensions de retraite, accord interprofessionnel qui sape les bases du code du travail, chômage massif…


L’accent mis sur les risques de violence renverse les perspectives, en mettant de côté les violences patronale et gouvernementale, pour se concentrer sur la violence des licenciéEs, des expulséEs, des dominéEs.

 

Cela revient, sous prétexte de maintien de l’ordre public, à justifier le déploiement d’un arsenal répressif qui envahit notre quotidien. Ainsi, le cas des opposantEs de Notre-Dame-des-Landes ou de ces quatre militants ouvriers d’Aulnay convoqués pour un entretien préalable à licenciement, aussi interrogés par la sûreté territoriale… Les conflits du travail, les résistances les plus importantes, sont ainsi assimilés de plus en plus à des troubles à l’ordre public.


Mais cet ordre public, cette légalité républicaine que défend Manuel Valls, ne sont que les paravents d’une vaste offensive d’exploitation et de dépossession des classes populaires. Peu à peu, la police remplace la politique  : les débats et disputes n’ont plus le droit de cité, puisque plus rien ne doit venir troubler le cycle de valorisation du capital. Parmi les promesses de la campagne électorale ne figurait pas de projet de loi d’amnistie. Une occasion de compenser (un peu) les promesses non tenues  ?

Entreprises privées : une vraie pression antisyndicale

Avec moins de 10 % d’adhérentEs, le syndicalisme français est systématiquement dénoncé comme non représentatif de la majorité des salariéEs. Sociologues et commentateurs se penchent régulièrement sur le sujet pour annoncer la fin de ce pan essentiel du mouvement ouvrier. Les raisons invoquées se retrouvent avec des hiérarchisations différentes suivant leurs auteurEs. La crise et le chômage, la restructuration de l’appareil productif, la bureaucratisation et en prime l’individualisme issu de Mai 68 sont toujours au programme. Mais la répression de l’action syndicale et plus généralement de l’action militante, voire de la résistance aux attaques patronales, ne sont pratiquement jamais évoquées. Même les enquêtes d’opinion des salariéEs sur les discriminations à l’entreprise ne mettent pas en évidence au niveau réel le phénomène. Pourtant les enquêtes qui posent précisément la question de la syndicalisation sont claires  : près de 40 % des salariéEs affirment que leur refus de se syndiquer est motivé d’abord par la crainte des représailles.

Représailles

L’arsenal est large depuis les «  conseils  » lors de l’embauche de ne pas écouter et même de ne pas se lier aux syndicalistes, blocage de carrière, discriminations de tous ordres, chantage, avant de franchir le pas de la répression directe. Le plus significatif est le licenciement des salariéEs dits protégéEs. Près de 15 000 demandes sont faites chaque année avec un taux d’autorisation par l’administration de près de 90 %. Le motif économique aux alentours de 80 % ne saurait masquer son aspect répressif quand on sait que la CGT fournit la moitié du contingent de syndiquéEs, même si les non-syndiquéEs représentent la majorité des sanctionnés.


Si les stratégies patronales sont bien rodées, les réponses syndicales sont affaiblies par le non-dit évoqué plus haut, un certain fatalisme et l’inégalité de traitement. Ce sont les plus militantEs qui sont sanctionnéEs, quelle que soit l’appartenance syndicale, et les ripostes sont de ce fait souvent difficiles à construire. La tendance est à la criminalisation de l’action syndicale  : les Conti condamnés pour violence et Xavier Mathieu pour refus de prélèvement ADN, les militantEs de PSA Aulnay pour dégradations et menaces n’en sont malheureusement que les plus visibles. Et Valls inaugure une nouvelle menace  : la dénonciation préventive pour les Goodyear. Provocateur  ?

La Poste : une entreprise en pointe…

80 000 suppressions d’emplois de 2002 à 2012. Et la direction de La Poste ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Mais pour parvenir à transformer la poste en entreprise pleinement rentable, supprimer des emplois ne suffit pas  : il faut être prêt à mater les résistances, et c’est ce que la direction de La Poste s’est employée à faire depuis une petite dizaine d’années.


Le tournant de la grève de Bègles  : l’intervention du GIPN


En mai 2005, les postiers du centre de tri de Bègles-Bordeaux se mettent en grève contre la fermeture de leur centre. Dans une lutte où 450 emplois sont en jeu, ils séquestrent des cadres… et le GIPN intervient pour briser la grève. 14 postiers sont à la fois lourdement sanctionnés au niveau disciplinaire (un licenciement, des suspensions de fonctions de 2 ans, des mutations d’office…) et poursuivis en justice  : les procédures dureront jusqu’en 2010, et se solderont pour 8 d’entre eux par de la prison avec sursis. Ce type d’intervention, assez rares à cette époque, signalait une volonté claire de la direction Bailly  : être prêt à employer tous les moyens pour écraser des équipes militantes combatives dans un secteur où la tradition syndicale est relativement forte.

La tentative d’annihiler toute forme de syndicalisme de lutte de classes

Sans atteindre la violence de la répression des postiers de Bègles, la logique répressive s’est néanmoins généralisée et aggravée. Elle touche désormais à des degrés différents tous les métiers de La Poste (distribution, tri, colis…) et toutes les régions. Les cas de licenciement de représentants syndicaux, comme récemment dans l’Isère ou dans les Yvelines, se multiplient. Dans certains départements comme le 66, la direction interdit aux syndicalistes les visites de centres. Par-delà les différentes situations locales, le trait commun dans la politique des différentes directions est de criminaliser les formes de résistance qui servent à regrouper les postiers, des formes de résistance tolérées pendant des décennies comme les prises de parole auprès des facteurs ou des agents de tri (assimilées à des «  AG sauvages perturbant le service  » par la direction).


Un cas emblématique  : les postiers du 92


Ce qui fait la spécificité du 92, c’est l’existence d’une équipe militante qui a systématiquement cherché à mener des conflits qui regroupent plusieurs bureaux voire plusieurs métiers, des grèves auto-organisées à l’image de la grève départementale de 2009 où les AG étaient quotidiennes et préparées par un comité de grève élu par les grévistes.

La quasi-totalité des représentants départementaux de SUD Poste 92 ont été visés par des procédures disciplinaires. Deux d’entre eux ont écopé de longues mises à pied (un an et deux ans), et Gaël Quirante est aujourd’hui toujours menacé de licenciement. Comme à Bègles, les poursuites disciplinaires sont doublées de procédures pénales  : 15 postiers dont Olivier Besancenot sont toujours accusés de séquestration pour une simple grève avec occupation. Un rassemblement pour le délibéré de leur procès en appel a lieu le 28 février à 13 heures devant la cour d’appel de Versailles (5 rue Carnot).

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http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article27875

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18 février 2013 1 18 /02 /février /2013 11:02
11/12/2012 | 17h17
REUTERS/Stephane Mahe
« La violence policière est rationnellement produite et régulée par l’Etat », telle est la thèse du nouveau livre de Mathieu Rigouste, La domination policière, une violence industrielle.
 Trois ans après L’ennemi intérieur, ce militant et chercheur en sciences sociales analyse la transformation des violences policières dans les quartiers populaires et leurs effets sociaux sur la vie quotidienne.

De lEnnemi intérieur à ce livre, on a limpression que lordre policier a été un sujet fort de votre travail. Comment en êtes-vous arrivé à ce livre ?


Je fabrique des outils pour démonter les mécanismes de la domination. Dans L’ennemi intérieur, j’avais étudié l’armée et son influence sur la société de contrôle, ce travail montrait comment les guerres coloniales ont fortement orienté la restructuration sécuritaire du capitalisme tout au long de la Ve République. La manière dont la police s’approprie des personnels, des savoirs et des pratiques, des techniques, des méthodes et des matériels formés par, pour et dans l’expérience coloniale et  militaire – ce que Michel Foucault appelle les « effets de retour » – restait à approfondir. Il semblait nécessaire de faire le point sur les transformations de la police et de sa violence ces vingt dernières années. Pas pour l’amour des livres  mais pour renforcer les luttes.


Comment avez-vous circonscrit votre travail dinvestigation et daction ?


Je ne fais pas semblant d’écrire sur une société dont je ne ferais pas partie et que j’observerais depuis un extérieur introuvable. Je ne veux pas masquer le fait que toutes les méthodes et toutes les problématiques sont orientées par l’enquêteur, sa position dans la société et ses points de vue. Sous couvert de distance avec le terrain, de nombreuses études masquent nécessairement les privilèges et les connivences que le chercheur entretient avec la société. Alors j’assume le fait que j’enquête depuis un endroit précis – les territoires et les classes qui subissent quotidiennement et frontalement la domination policière, puis je fournis ces éléments pour permettre de critiquer mes résultats, pour les corriger et faire avancer notre compréhension du phénomène. J’ai passé une trentaine d’années en banlieue parisienne et une quinzaine d’années dans les mouvements sociaux et militants.

 

Je n’y ai pas fait ce que la sociologie appelle de « l’observation participante », j’appartiens à ce monde et j’y ai vécu de près les transformations de la police. J’ai formulé des hypothèses en mettant en commun les mémoires et les récits de nombreuses personnes subissant directement la domination policière et de collectifs qui luttent sur ce terrain. J’ai confronté ces hypothèses aux recherches universitaires sur la question, à un corpus d’autobiographies de policiers, à des entretiens et des récits de vie menés par d’autres chercheurs avec des policiers de différents corps et différents statuts, à l’observation des blogs de policiers et l’analyse des revues policières, de défense et de sécurité ainsi qu’aux archives de mouvements de luttes contre la violence policière. Du point de vue de l’action, je prends part aux luttes populaires contre les systèmes de domination et d’oppression. Je ne cherche pas à faire de la recherche engagée, il me semble qu’on ne peut séparer l’action, l’enquête et la vie quotidienne. Que l’investigation n’est pertinente que si elle est menée, au service des luttes et à travers elles. Ce travail est d’ailleurs le fruit de réflexions collectives et doit tout à celles et ceux qui combattent au quotidien.


Vous parlez presque d’une réactivation dune guerre contre insurrectionnelle dans votre livre. Quels sont les contours de ce champ de bataille ?


J’observe moins une réactivation qu’un processus long où la guerre et le contrôle, l’armée et la police, s’influencent réciproquement au point de quasiment fusionner dans certaines situations. J’affirme que la contre insurrection est la grammaire, la matrice, le programme idéologique et technique qui propulse le système sécuritaire. Mais il s’agit justement ici de bien voir comment s’opère la reformulation, la traduction, l’hybridation de la contre insurrection à l’intérieur de la société française. Il ne me viendrait pas à l’esprit d’expliquer que nous vivons la même chose que la guerre d’Algérie ou que les déploiements militaires en Irak.

 

Mais j’observe que nous faisons face, dans les enclaves ségréguées de la société post-coloniale, à une forme de contre insurrection de basse intensité, médiatique et policière. Le quadrillage militaire devient occupation policière des quartiers (polices « de proximité »), les commandos deviennent des unités d’intervention féroces (BAC…), l’action et la guerre psychologique sont prises en charge par les médias dominants, la propagande d’Etat récupère la figure de l’ennemi intérieur « fellaga manipulé par Moscou » sous la forme de « l’islamo-gauchiste » ; les camps, la torture et le système de disparition sont relayés par la prison et la garde-à-vue, les brutalités et les meurtres policiers… Je montre comment des armes, des techniques, des doctrines, des pratiques issues de la contre insurrection coloniale et militaire, passent dans le champ médiatique et policier, comment elles sont réappropriées, ré-agencées  redéployées pour maintenir l’ordre social, économique et politique à l’intérieur de la métropole.


Est-ce que vous pouvez nous définir la « tactique de la tension » dont vous parlez abondamment dans votre livre ?


C’est justement cette forme de domination, régulée techniquement et rationnellement, qui puise dans les répertoires contre insurrectionnels, coloniaux et militaires, pour écraser les damnés intérieurs. C’est une référence aux mécaniques politiques qui permettent de contrôler la population en instrumentalisant la peur ou en fabriquant des ennemis de convenance. On parle souvent de «  stratégie de la tension » pour désigner les « années de plomb » en Italie, dans les années 1970. L’Etat italien manipulait l’extrême droite, grâce aux services secrets, et lui faisait réaliser des attentats qu’il attribuait ensuite aux anarchistes, ce qui lui permettait de justifier la répression du mouvement ouvrier et l’écrasement des mouvements révolutionnaires. Les gestionnaires de cette stratégie étaient d’ailleurs fascinés par la méthode française de contre-insurrection.

 

Par « tactique de la tension », j’explique que cette technique qui consiste à fabriquer des ennemis de convenance pour faciliter le renforcement sécuritaire, est passée dans le domaine policier. Techniquement, cette traduction s’opère depuis le prototype colonial et militaire de la bataille d’Alger, en 1957. La Casbah avait alors été enfermée et étranglée par des forces de quadrillage et d’occupation militaro-policières, puis pénétrée, harcelée et terrorisée par l’envoi d’unités spéciales à l’intérieur pour capturer, interroger et faire disparaître les « meneurs ». Harceler et agresser une population enfermée et étranglée, engendre forcément beaucoup de tension. J’explique que ce schéma a été redéployé sur les quartiers populaires, par l’alternance, aux manettes de l’Etat, des fractions de gauche et de droite de la classe dirigeante, qui ont multiplié les unités d’occupation et d’enfermement ainsi que les unités d’intervention et de harcèlement dans les quartiers populaires. Progressivement a ainsi été reformulée une technique d’enfermement et d’agression combinée, supportée par des ressorts idéologiques très proches de la contre-insurrection et qui tente de détruire la vie sociale et les formes d’autonomie et d’insoumissions des « populations » ciblées.


Limpérialisme cest un concept assez fort. Dans votre travail, ça semble une évidence car vous êtes dans cette rhétorique mais si on vous demandait de le définir, vous en parleriez comment ?


Ce n’est pas de la rhétorique, l’impérialisme est un stade de développement du capitalisme et de l’Etat, qui arrive à un moment déterminé dans l’histoire de la lutte des classes. Il s’agit d’un rapport de domination à différentes vitesses et qui s’inscrit dans l’espace : c’est le processus d’expansion d’un Etat-nation partant à la conquête de territoires, de ressources et de populations en dehors de ses frontières et mettant en place des formes de dominations et de ségrégations basées sur la classe, le sexe et la race. Les géographes radicaux anglo-saxons expliquent que nous sommes entrés dans une nouvelle phase de développement de l’impérialisme qui ressemble très étrangement à la phase d’accumulation primitive qui avait donné naissance au capitalisme et qui fonctionne par la dépossession des ressources, des territoires, des cultures et des formes de vie autonomes.

 

Je tente de montrer que les campagnes de conquête menées par les grands Etats impérialistes dans le « monde Arabe » (Irak, Afghanistan, Egypte, Syrie…) se combinent avec une dimension intérieure sur leurs propres territoires : l’expansion des mégalopoles urbaines (Grand Paris, Grand Toulouse, Nantes Métropole…). Cette expansion est supportée directement par la tension policière et vise la conquête puis la restructuration petite-bourgeoise des quartiers populaires, le renforcement du socio-apartheid, l’industrialisation de l’enfermement et la massification du néo-esclavage en prison. La police est le fer de lance de cette croisade intérieure.


Quest-ce que vous pensez des BAC que vous définissez comme un symbole de lordre sécuritaire ? Le sociologue Didier Fassin évoque la possibilité dune cohabitation tandis que Fabien Jobard se montre plus nuancé que vous également.


Ce n’est pas une question de nuances. La BAC est emblématique de l’oppression policière contemporaine, comme les CRS représentaient bien la répression en 1968. Mais je n’ai rien en particulier contre ces unités. Toute la police est chargée de maintenir l’ordre social, économique et politique. Et la police n’est pas la seule institution à assurer cette fonction. On peut soutenir les collectifs de victimes qui demandent la dissolution de la BAC comme à Millau, car c’est une manière offensive de se rassembler, mais la dissoudre sans attaquer le monde qui la produit ne changerait pas grand chose. Les agents seraient reclassés et de nouvelles unités créées ou recomposées pour assurer l’encadrement des misérables. Les BAC sont issues des polices coloniales en métropole et restructurées autour d’un modèle « néolibéral » d’abattage intensif. Elles traduisent bien les restructurations contemporaines.


Vous dénoncez la militarisation du métier de policier mais vous passez sous silence le fait quelle sest également accompagnée dune professionnalisation et dune meilleure formation des effectifs. Dans linvention de la violence, Laurent Mucchielli dit quil y a un recul des violences policières depuis 30 ans.


Je ne dénonce pas, j’essaie d’expliquer les transformations en cours. Et je ne me situe pas dans ce débat. La violence n’est pas une quantité, il n’y en a pas plus ou moins. Les formes de coercition évoluent en fonction des situations à gouverner. Si la police se perfectionne effectivement dans le nivellement de la coercition et qu’elle ne tire plus – pour l’instant, en France – à balles réelles sur les mouvements ouvriers, le nombre de personnes tuées dans les quartiers populaires ne cesse d’augmenter. Quand je finissais ce livre, en septembre 2012, 12 personnes avaient été tuées en six mois, un taux record en augmentation constante. Les armes « sub-létales » mutilent presque quotidiennement dans les cités.

 

Dans certains quartiers, perdre un œil devient une menace quotidienne. Oui, les policiers sont mieux formés à contrôler les pauvres pour éviter de provoquer des révoltes ingérables. Mais dans les centres d’entraînement au maintien de l’ordre, c’est bien à la guerre urbaine qu’on les prépare. On ne peut pas le comprendre si l’on regarde du côté des policiers, qui essaient effectivement de tuer le moins possible, qui ont peur aussi et pour qui la coercition est minoritaire dans la journée ou dans une carrière. En regardant depuis la police, on ne perçoit pas les effets réels du renforcement sécuritaire. En l’occurrence, si l’on se place du côté de ceux qui le subissent, le constat est différent. Dans les quartiers populaires, les prisons, et les luttes sociales, la police gère un système de violence transversale qui broie la vie des gens, hier comme aujourd’hui, et qui, loin de rechercher à diminuer la violence, s’alimente et se ressource dans l’expérience coloniale et militaire.


Comment vous percevez Manuel Valls ?


Il incarne bien la gauche de gouvernement : quasiment les mêmes logiques et les mêmes pratiques que sous Sarkozy – car il s’agit toujours de soumettre et bannir les pauvres pour permettre au capitalisme de se restructurer – mais avec une propagande un peu plus subtile, un enrobage un peu plus soft et d’autant plus trompeur. Alors que sous Sarkozy, la figure de l’ennemi intérieur était récurrente, Valls se sent obligé de dire qu’il n’y a pas d’ennemi intérieur, tout en continuant à faire la même chose que ces prédécesseurs. Il ne fait aucun doute qu’il est conseillé par les mêmes personnes que Sarkozy ou Guéant, Alain Bauer parmi d’autres. Et la situation est toujours la même, les processus en cours continuent. Alors que la droite a tendance à réduire le nombre de policiers, à développer des unités féroces et à multiplier les technologies et les armements, la gauche conserve tout ça puis embauche et développe en particulier les unités d’occupation (« de proximité »). La succession de la gauche et de la droite aux manettes du gouvernement n’alterne pas les modèles mais les empile, elle assure la continuité de l’Etat et de son renforcement sécuritaire.


A la fin du livre, vous dites « organisons-nous », comment vous situez-vous politiquement ?


Du côté des opprimés, dans le camp qui veut en finir avec toutes les formes de domination. Je crois que seuls les premiers et premières concernés peuvent s’organiser pour abolir les systèmes d’oppression. Et qu’il faut tisser des alliances. J’essaye de mettre au centre de mon appareillage d’enquête les critiques et les constats des personnes qui subissent et qui luttent. Sous l’étiquette de « l’émeute », le pouvoir définit les révoltes populaires comme des sortes d’accès hystériques, des convulsions de violence sans raisons, mon travail consiste à les réinscrire dans la grande histoire des résistances à l’impérialisme.

 

Je fais de l’enquête pour renforcer les luttes, pour décrire les mécaniques de l’oppression et cerner les rouages faibles.Ce système ne peut tenir sans la police et la prison. Je pense qu’il faut en changer, en finir avec une économie basée sur le pillage du monde au profit d’une minorité, et je crois qu’il faut pour cela rompre aussi avec les sociétés pyramidales, même celles où l’on choisit ses maîtres… Je crois que nous pouvons réussir à construire une société basée sur l’autogestion, l’entraide et le partage, sans chefs ni argent, où tout sera pour tous et où le peuple s’organisera par lui-même. La police passera alors pour une machine de domination archaïque.


Propos recueillis par David Doucet et Jean-Marie Durand

Mathieu Rigouste, La domination policière, une violence industrielle, La Fabrique, 258 pages, 15 euros.

 

http://www.lesinrocks.com/2012/12/11/actualite/rigouste-11330655/

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18 février 2013 1 18 /02 /février /2013 10:58
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5 février 2013 2 05 /02 /février /2013 12:03
Social mardi 05 février 2013

PSA qui prévoit de supprimer 8 000 emplois en France. Petroplus qui joue une partie de son avenir ce mardi, Renault qui souhaite supprimer 7 500 postes d’ici 2016, Goodyear qui annonce la fermeture de l’usine d’Amiens-Nord.

 

En 12 mois, ce ne sont pas moins de sept plans sociaux d’envergure qui se sont succédé. Outre le volet social, l’Etat est également mobilisé sur le front sécuritaire. Manuel Valls veut éviter tout débordement.


Polices et services de renseignement sur les dents


Depuis plusieurs mois, le contexte social s’est détérioré en France, avec plusieurs annonces de suppressions de postes dans différents secteurs (PSA, Renault, Petroplus, Goodyear…). Le ministre de l’Intérieur s’est inquiété mardi des risques « d’implosions ou explosions sociales » en France, assurant que ses services étaient mobilisés pour éviter tout débordement lors de mouvements sociaux.


Anticiper d’éventuelles radicalisations


« Aujourd’hui on assiste moins à des mouvements sociaux, qu’à des implosions ou explosions sociales », a-t-il mis en garde sur BFM/TV. « Il faut en faire l’analyse fine, c’est le travail de l’Information générale (SDIG, ex- Renseignements généraux) de la sécurité publique ».


Les services de renseignement de la police ont reçu récemment comme instruction de suivre « au plus près » les entreprises en difficulté afin d’anticiper une éventuelle « radicalisation » de mouvements sociaux.


Protéger l’outil de travail


Une note de service, datée du 30 janvier et transmise aux directeurs départementaux de la sécurité publique (DDSP), souligne « les risques d’incidents » ou d’éventuelles « menaces sur l’outil de production en cas de radicalisation d’un conflit ». Ces explosions sociales, « il faut essayer de les comprendre, mais on ne peut pas les admettre », a ajouté M. Valls. « On peut essayer de comprendre les raisons qui poussent des hommes et des femmes au désespoir », mais « on ne peut pas casser l’outil de travail ».


De plus en plus de policiers autour des usines


À l’usine Renault à Flins (Yvelines), « il y a de plus en plus de présence policière autour de l’usine avec plusieurs voitures banalisées », a indiqué mardi Ali Kaya, délégué CGT. « La police a contacté des délégués syndicaux », a-t-il ajouté. Des salariés de cette usine ont débrayé tôt mardi matin pour protester contre l’accord de compétitivité proposé par la direction qui prévoit notamment la suppression de 8 260 emplois en France d’ici à 2016, ainsi qu’un gel des salaires en 2013, une refonte des comptes épargne-temps et des mobilités obligatoires entre les sites.

*

http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-Plans-sociaux.-Valls-veut-eviter-tout-debordement-dans-les-usines_55257-2160776_actu.Htm

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5 février 2013 2 05 /02 /février /2013 10:20
AFP Publié le 04/02/2013 à 18:02
Les services de renseignement de la police ont reçu récemment comme instruction de suivre "au plus près" les entreprises en difficulté afin d'anticiper une éventuelle "radicalisation" de mouvements sociaux, selon une note de service.
"Dans un contexte économique dégradé qui touche l'ensemble des territoires, il est important de suivre au plus près la situation des entreprises et filières fragilisées, ou susceptibles de le devenir", explique cette note du directeur central de la sécurité publique (DCSP), qui fixe les objectifs prioritaires de la sous-direction d'information générale (SDIG, ex-RG).
Ce document, daté du 30 janvier et transmis aux différents directeurs départementaux de la sécurité publique (DDSP), souligne la nécessité "d'anticiper" les mobilisations, ainsi que "les risques d'incidents" ou d'éventuelles "menaces sur l'outil de production en cas de radicalisation d'un conflit". Depuis plusieurs mois, le contexte social s'est détérioré en France, avec plusieurs annonces de suppressions de postes dans différents secteurs (PSA, Renault, Petroplus...).

Les services de renseignement, selon des sources policières, craignent une "radicalisation" de salariés de ces entreprises en difficulté, qui pourrait notamment apparaître lors d'une manifestation le 12 février à Paris.
Des réunions ont eu lieu à cet égard, notamment à la préfecture de police de Paris (PP), et ce mouvement, "s'il est confirmé", est "suivi de très près", selon les sources. La note "insiste" notamment sur la "nécessité de préserver et renforcer au besoin le potentiel d'analyse et de couverture des territoires dans ce domaine".

Concernant les quartiers sensibles, la note précise que le travail de veille doit être "prioritairement" orienté vers les zones de sécurité prioritaires (ZSP) lancées par le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls. Les fonctionnaires de la SDIG sont également invités, avec leurs homologues du renseignement intérieur, à détecter des "groupes ou individus à risque" qui graviteraient dans les milieux islamiques en France.

Parmi les groupes ou milieux à suivre "avec constance", la note évoque "les sectes apocalyptiques, les groupes survivalistes, tout comme les nouvelles thérapies". Les mouvements de défense de l'environnement, qui peuvent être amenées à conduire des "actions fortes" sur les thèmes du nucléaire ou du gaz de schiste, doivent également "faire l'objet d'une veille permanente", explique cette note.

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2013/02/04/97001-20130204FILWWW00581-radicalisation-les-entreprises-surveillees.php

 

Commentaire: Quand les gauchistes disaient que les "extrémistes" sont un prétexte pour s'attaquer en fait à la classe ouvrière...

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