
En soutien aux
grévistes de la faim qui protestent contre les expropriations dues au projet d'aéroport à Notre-Dame- des-Landes, 200tracteurs ont convergé vers Nantes, hier. Le matin, François Hollande a
rappelé qu'il approuvait le projet.
Près de 200 tracteurs, venus de Notre-Dame-des-Landes (44) mais aussi de communes du pourtour nantais et même de Chateaubriand (44), ont envahi, hier, de façon pacifique, le centre-ville de Nantes. Près d'un millier de personnes les attendaient, autour de la tente des grévistes de la faim qui protestent contre les expropriations des terres pour le projet de futur aéroport au nord de Nantes à Notre-Dame-des-Landes.
Michel Tarin, 64 ans, agriculteur à la retraite, propriétaire en cours d'expropriation, a arrêté de s'alimenter le 11avril et a
entamé, mercredi, sa quatrième semaine de jeûne. Les joues visiblement creusées, il passe de plus en plus de temps alité dans sa caravane et s'est avoué affaibli. L'autre agriculteur qui avait
arrêté de manger le 11avril a stoppé sa grève de la faim pour raisons de santé, le 27avril. Mais le relais a été pris et, au total,
cinq autres personnes se sont mises en grève de la faim depuis le 25avril.
Suspension des expropriations
Les grévistes de la faim ont réitéré, hier, leur demande de suspension des expropriations dans l'attente
de l'issue des recours en justice déposés contre le projet d'aéroport.
L'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, validé par l'État et
soutenu par les collectivités locales socialistes ainsi que par l'UMP, a vu sa concession confiée au groupe Vinci en décembre2010 et doit voir le jour en 2017.
Hollande juge le nouvel aéroport «nécessaire»
Hier matin, sur France Inter, François Hollande a rappelé qu'il avait «approuvé» la
construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
«L'aéroport de Nantes aujourd'hui n'a pas toutes les conditions de
sécurité. Un nouvel équipement est nécessaire. Après, devait-il être situé là? Ce n'est pas à moi de le dire», a-t-il ajouté. Le candidat socialiste a promis que «si les recours sont engagés, ils
iront jusqu'au bout».
Déplorant que cet aéroport soit devenu «un sujet de fixation»,François Hollande a lancé un appel à «ouvrir une discussion et une concertation». Tout en concluant: «Prenez conscience que si je n'étais pas le prochain président, cet aéroport se ferait aussi avec Nicolas Sarkozy chef de l'État».