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28 novembre 2011 1 28 /11 /novembre /2011 10:40
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26 novembre 2011

GREZ-EN-BOUÈRE (MAYENNE) ENVOYÉE SPÉCIALE -

 

Vallonnés, bordés de haies boisées, dans le sud de la Mayenne, les paysages ressemblent à la campagne immuable telle que les citadins l’imaginent.

 

Dans les prairies voisinent des bovins, des chevaux, des moutons, quelques chèvres aussi. Ne pas se fier à ces scènes bucoliques : ce sont les animaux élevés aux champs qui ont le plus pâti de la pollution aux PCB - polychlorobiphényles - mise en évidence en janvier dans ce pays d’élevage. Depuis, une dizaine d’exploitations agricoles ont été touchées, certaines sont sous séquestres, quelques-unes dans des situations inextricables.

 

Lundi 21 novembre, trois troupeaux supplémentaires ont été « enlevés », comme disent les agriculteurs. Selon leur décompte, 302 bêtes ont été abattues jusqu’à présent, sans compter les quelques-unes qui ont servi aux analyses. Des associations locales ont insisté pour que la population, aussi, ait droit à des tests. L’agence régionale de santé a accepté de financer une vingtaine d’analyses de sang qui vont être proposées aux soixante riverains les plus proches de la source de la contamination. Surtout à ceux qui ont pour habitude de consommer leurs propres légumes, leur viande, leurs oeufs, en toute confiance.

 

Personne n’en doute plus, l’épicentre se situe entre les communes de Bouère et de Grez-en-Bouère, un petit millier d’habitants chacune, à La Promenade, une modeste et mal nommée zone industrielle. Le long de la route, quelques mécontents ont planté des potences au bout desquelles pendent des têtes de vaches en carton et un panneau vengeur à l’encontre d’Aprochim. L’usine, installée là depuis vingt-trois ans, est spécialisée dans le traitement de déchets industriels, en particulier des transformateurs électriques au pyralène, autrement dit aux PCB. Ces dérivés chimiques, interdits depuis 1987, étaient présents dans des huiles utilisées comme isolants. Ils sont très résistants : inflammables à très haute température uniquement, ils s’accumulent dans l’environnement et y restent.

 

Leurs effets sur l’homme - surtout in utero - les classent au minimum parmi les perturbateurs endocriniens, voire parmi les éléments cancérogènes. Chez les veaux élevés sous la mère, les PCB ont atteint des taux record près d’Aprochim : six à sept fois supérieurs à la norme car ils contaminent particulièrement la matière grasse et donc le lait. C’est ainsi que, pour les Reigner, les rêves d’avenir se sont écroulés. Cette famille se retrouve avec tout un troupeau sur les bras, un mois et demi de fourrage en réserve, et vit désormais avec le RSA.

 

Mardi 22 novembre, Jérôme Harnois, sous-préfet de Château-Gontier, a finalement rédigé une mise en demeure enjoignant Aprochim de respecter les seuils d’émission en PCB que ses services avaient prescrits en janvier. La société a quinze jours pour y parvenir, faute de quoi son activité sera suspendue. La pression monte vis-à-vis de cette entreprise du groupe français Chimirec.

 

« Quand ils ont téléphoné pour nous convoquer à une réunion avec les producteurs de lait, fin janvier, je me suis immédiatement dit : revoilà Aprochim ! », se souvient Joseph Gaudin. Son élevage de vingt-six chèvres a été mis sous séquestre le 17 novembre après plusieurs mois de surveillance. Sans surprise : sa production frôlait régulièrement les 6 picogrammes par gramme - le seuil fatidique pour le lait et les oeufs. Dans son petit atelier, il montre les fromages bio qu’il ne pourra pas commercialiser. Pour cet homme à l’allure de patriarche, l’histoire de l’usine était écrite d’avance. En 1987, alors qu’il venait juste de s’installer comme éleveur avec son épouse, Simone, ils se sont battus contre son implantation, sûrs que vingt ans plus tard il faudrait abattre des troupeaux.

 

Manifestations, pétitions, Simone Gaudin se lance à l’époque dans une grève de la faim pour obtenir un référendum municipal. Les habitants s’étaient prononcés à 52 % contre Aprochim. Joseph Gaudin avait tant pris l’affaire à cœur, s’était tant mobilisé, avait tant menacé à la ronde qu’il a failli être interné d’office. Il n’est plus seul dans son combat. Ce personnage haut en couleur a rejoint le collectif Terre et vie d’Anjou, qui a décidé de ne pas taire la situation, au risque d’essuyer la réprobation du pays, inquiet pour l’économie locale. Jean-Marc Guesdon, qui préside l’association, s’était lancé récemment dans la vente directe de volaille de qualité. Il a perdu tous ses clients, bien que sa basse-cour soit indemne à part un ou deux canards.

 

Alain Geslin et Nathalie Hallier consacrent, eux, plusieurs heures par jour à leur blog, Anjou Mayenne environnement, qui relate toute l’affaire. S’ils ont rejoint le mouvement, c’est que la verte Mayenne les inquiète. Ils n’en reviennent pas que Séché, l’autre groupe français capable de retraiter des transformateurs au pyralène, y importe de grandes quantités de déchets ménagers ou dangereux en provenance d’autres départements.

 

Simone Gaudin, 65 ans, s’inquiète pour ses chèvres. « Quand elles sont malades je leur fais de la tisane avec du miel, sourit-elle en les caressant avec tendresse. Je ne risque pas de les faire euthanasier. Chez nous, elles meurent de vieillesse. » Son époux est convaincu que l’Etat a choisi de sacrifier une parcelle du territoire pour venir à bout de ces fichus transformateurs à pyralène. Une directive de l’Union européenne n’exigeait-elle pas que la France achève son plan de décontamination et d’élimination des appareils contenant des PCB le 31 décembre 2010 au plus tard ? Le coup de projecteur sur la pollution autour d’Aprochim ne date-il pas de janvier ?

 

Pendant longtemps, le sentiment des Gaudin à l’égard de l’usine n’était pas partagé. Aprochim emploie 86 personnes et les paie bien. « On pouvait recevoir des primes d’intéressement annuel de 5 000 euros », témoigne Stéphane Picrouillère, un ancien ouvrier, licencié en 2009 pour raison de santé, après seize ans de service. Cet homme de 46 ans montre volontiers les analyses de sang effectuées dans le cadre de la médecine du travail. En 2002, par exemple, les PCB totaux atteignaient vingt fois la norme. « Il y en a eu des bien pires. Cela dépend si on comptabilise aussi les furanes et les dioxines », commente-t-il.

 

C’est par ces bilans alarmants que les ennuis ont commencé pour Aprochim. Les services de l’Etat s’en sont inquiétés et ont imposé à cette société de faire réaliser une évaluation des risques sanitaires - ce n’était pas la première fois -, dont les résultats ont été connus en janvier. Au printemps, la sous-préfecture a exigé que l’usine réduise ses activités de moitié, puis a accepté qu’elle redémarre à plein régime pour tester les nouveaux filtres installés sur sa cheminée. D’autres contrôles ont eu lieu sur le lait, les graisses animales, l’herbe, le fourrage à trois kilomètres à la ronde autour de l’usine... Soit « un plan de contrôle très très renforcé », selon Jérôme Harnois.

 

A en croire Stéphane Picrouillère, c’est aussi à l’intérieur de l’usine que des vérifications auraient été nécessaires. Il est intarissable sur l’exposition aux fumées, aux poussières, subie par les ouvriers. Pendant qu’il y pointait, il ne s’est pas contenté d’écrire à l’inspection du travail, il s’est aussi adressé à EDF pour témoigner de la façon dont les transformateurs étaient décontaminés.

 

La plus récente technologie employée, dite du « vide poussé » - pour laquelle Aprochim avait reçu, en 2006, un trophée distinguant les technologies propres attribué par l’Ademe et remis par la ministre de l’écologie de l’époque -, lui semblait pour le moins étrange et pas tout à fait efficace. Médisance d’employé licencié ? Voire. En mai 2012, Chimirec va devoir affronter une autre tempête : un procès pour un trafic qui a consisté à diluer pendant des années à Grez-en-Bouère des huiles contaminées aux PCB avec d’autres qui ne l’étaient pas. Ce qui répondait de façon radicale à la difficulté de décontaminer.

 

En 2008, Stéphane Picrouillère avait déposé une plainte auprès du procureur de Laval. Elle avait été classée sans suite, sans même qu’il reçoive de réponse. Terre et vie d’Anjou lui a présenté un avocat d’Angers, Pascal Rouillé, auprès de qui relancer son dossier. Ce dernier en est à cinq plaintes, « cinq victimes des pollutions », dit-il, qu’il a déposées auprès d’un juge d’instruction.

 

Martine Valo


* LeMonde.fr. | 26.11.11 | 13h36 • Mis à jour le 27.11.11 | 15h09.

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24 novembre 2011 4 24 /11 /novembre /2011 13:35

24/11/2011 - Sophie Chapelle

 

Les industries et multinationales semencières veulent rendre les paysans captifs… grâce à la loi. Les députés doivent examiner le 28 novembre un texte instaurant une « contribution volontaire obligatoire » : une véritable dîme sur les semences. Ressemer librement sa propre récolte ou échanger des variétés de plantes deviendra illégal. Soucieux de préserver l’autonomie alimentaire, des paysans et des citoyens entrent en résistance.

 

[Lire la suite ic]
 
Retrait de la loi sur les semences de ferme
Communiqué du NPA 29
Le Nouveau Parti Anticapitaliste se félicite du report de l’examen de la loi sur le Certificat d’obtention végétal visant à taxer les semences de ferme qui devait avoir lieu au Parlement le 24 Novembre prochain.
Après cette première victoire, il appelle malgré tout à rester vigilant et s’insurge contre la tentative des multinationales d’interdire aux paysans de ressemer librement leur propre récolte et d'échanger leurs semences. Depuis toujours la sélection variétale était faite de manière locale, collective par des paysans et des paysannes libres et se basant sur leur savoir-faire.
Taxer les semences de ferme c’est laisser libre cours, à la marchandisation et à l’industrialisation du vivant au profit des multinationales, qui n’ont, par ailleurs, jamais rien payé pour se servir dans les semences sélectionnées par les paysans.
.Si ce choix politique était confirmé alors les conséquences seraient destructrices pour la biodiversité agricole, la sécurité alimentaire et la liberté des paysans.
Le NPA considère qu’il faut arrêter ce pillage par les firmes semencières. L’urgence c’est aujourd’hui de garantir les droits collectifs des agriculteurs sur leur travail face à l’agro-industrie.
Dans cette période de crise écologique et économique, le NPA se range du côté de ceux qui permettent aux peuples de se nourrir, du côté de tous ceux qui agissent avec la nature et non pas contre elle.
Rappelons à nos parlementaires que les droits des agriculteurs, le droit à la souveraineté alimentaire et la préservation de la biodiversité sont plus importants que les profits des pirates agro-industriels !
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14 novembre 2011 1 14 /11 /novembre /2011 11:22

ATT 00016

 

Communiqué du NPA 29 :

 

Le Nouveau Parti Anticapitaliste se félicite du report de l’examen de la loi sur le Certificat d’obtention végétal visant à taxer les semences de ferme qui devait avoir lieu au Parlement le 24 Novembre prochain.

 

Après cette première victoire, il appelle malgré tout à rester vigilant et s’insurge contre la tentative des multinationales d’interdire aux paysans de ressemer librement leur propre récolte et d'échanger leurs semences. Depuis toujours la sélection variétale était faite de manière locale, collective par des paysans et des paysannes libres et se basant sur leur savoir-faire.


Taxer les semences de ferme c’est laisser libre cours, à la marchandisation et à l’industrialisation du vivant au profit des multinationales, qui n’ont, par ailleurs, jamais rien payé pour se servir dans les semences sélectionnées par les paysans.

 

.Si ce choix politique était confirmé alors les conséquences seraient destructrices pour la biodiversité agricole, la sécurité alimentaire et la liberté des paysans.


Le NPA considère qu’il faut arrêter ce pillage par les firmes semencières. L’urgence c’est aujourd’hui de garantir les droits collectifs des agriculteurs sur leur travail face à l’agro-industrie.


Dans cette période de crise écologique et économique, le NPA se range du côté de ceux qui permettent aux peuples de se nourrir, du côté de tous ceux qui agissent avec la nature et non pas contre elle.


Rappelons à nos parlementaires que les droits des agriculteurs, le droit à la souveraineté alimentaire et la préservation de la biodiversité sont plus importants que les profits des pirates agro-industriels !

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11 novembre 2011 5 11 /11 /novembre /2011 11:33
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HEMMELER MAIGA Valentina
4 novembre 2011
 

Ce 20 octobre, des délégué·e·s de la Coordination européenne «  Via Campesina  » et d’Uniterre ont manifesté à Genève devant l’Union internationale pour la protection des obtentions végétales (UPOV) qui fêtait son 50e anniversaire.

Une centaine de manifestant·e·s, membres d’organisations paysannes et citoyen·ne·s engagés, se sont réunis en face de l’UPOV. Leur mot d’ordre était «  Pour la reconnaissance immédiate du droit des paysan·ne·s de ressemer et d’échanger librement leurs semences, les protéger de la biopiraterie et des contaminations par des gènes brevetés. Non à la mainmise des multinationales semencières, au COV de 1991 et à toute forme de brevets sur les plantes, les parties de plantes, leurs gènes ou les procédés d’obtention  ».

 

Lire la suite:

 

 

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25 octobre 2011 2 25 /10 /octobre /2011 10:55

FMI BM dette

AGRICULTURE

PAR IBRAHIM COULIBALY (25 OCTOBRE 2011)


Aucune « solution » proposée par la Banque mondiale ou le FMI n’a sorti les paysans africains de la pauvreté. « On est devenus encore plus vulnérables », affirme Ibrahim Coulibaly, représentant des organisations paysannes du Mali, devant le Conseil de la sécurité alimentaire mondiale le 21 octobre. Il expose les méfaits des plans d’ajustement structurel menés par les institutions internationales. Et appelle à agir, enfin, car il n’est plus possible d’attendre.

 

Il y a près de quarante ans, quand j’étais tout petit, on ne parlait pas de volatilité. Je me rappelle encore que notre gouvernement donnait des charrues, des bœufs de labour, de l’engrais à crédit à nos parents. À l’époque, il y avait un service public, l’OPAM, qui achetait les produits alimentaires aux familles paysannes à des prix connus d’avance.

 

Il y a environ trente ans, j’étais au collège, on nous a dit que c’était mieux de produire pour les marchés extérieurs et nous avons commencé à entendre dans le discours de nos hommes politiques un terme « détérioration des termes de l’échange », une véritable complainte à l’époque, mais qui n’a eu d’écho nulle part. De quoi s’agissait-il ? En vérité, les prix des produits agricoles d’exportation s’effondraient sur le marché international. Les gouvernements d’alors avaient certes commis l’erreur fatale de pousser les paysans à produire plus de produits d’exportation mais, quand cela a mal tourné, seuls les paysans ont payé le lourd tribu.

 

L’effondrement de nos économies et l’endettement public dans les années 1980 ont amené la Banque mondiale et le Fonds monétaire international à mettre nos pays sous ajustement structurel.

On nous a dit alors que l’État était inefficace et que nous devions donner plus de place au privé. En même temps, nos États étaient obligés de s’endetter encore plus pour rétablir les équilibres macroéconomiques. On nous a dit qu’il fallait couper tout soutien à l’agriculture paysanne, qualifiée de non-performante, une véritable campagne de démolition contre cette agriculture a alors été engagée par la Banque mondiale et ses alliés.

 

« On est devenus encore plus vulnérables »


On nous a dit de produire encore plus de produits de rentes pour l’exportation, comme le coton, le café, les arachides, à des prix très bas fixés à l’extérieur. Avec ces devises, on nous a dit d’acheter du riz d’Asie ou de la farine et du lait en poudre d’Europe, qui aujourd’hui sont devenus si volatiles. La descente aux enfers avait commencé pour les familles paysannes et pour nos États surendettés et incapables de payer.

 

Puis on nous a dit de devenir compétitifs selon les critères des institutions financières internationales, et que nos États n’étaient plus autorisés à nous protéger. Tous nos tarifs douaniers ont été démantelés et nos marchés ont été libéralisés, des produits alimentaires venus d’ailleurs ont commencé à se déverser à bas prix sur nos marchés nous rendant encore plus vulnérables à la volatilité des prix. Les habitudes alimentaires ont changé dans les villes ; les productions vivrières des familles paysannes ne pouvaient plus se vendre. Ce phénomène a été aggravé en Afrique de l’Ouest par l’avènement de l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA) et son Tarif extérieur commun, connu pour être le tarif douanier le plus faible dans le monde.

 

Mais aucune de ces « solutions » qui nous ont été imposées ne nous ont sortis de la pauvreté. Pire encore, on est devenus encore plus vulnérables. C’est dans un tel contexte que l’on demande à l’agriculture familiale d’être performante.

 

Aujourd’hui, on doit subir de nouveaux enjeux qui nous tombent du ciel. Le changement climatique, la spéculation financière, les marchés internationaux imprévisibles, de nouvelles politiques de pays développés qui nous accaparent nos terres pour faire des carburants. Mais par rapport à cela, on ne nous dit plus rien. Pourtant c’est au cœur de la volatilité dont on parle maintenant.

 

« La houe, contre le tracteur plus la subvention »


Plutôt que de répondre aux causes de notre pauvreté et de la volatilité, on a vu de véritables catalogues de projets et programmes financés au nom du secteur rural. Des milliards de dollars sont mobilisés chaque année, mais la réalité est que plus de la moitié des familles paysannes dans la plupart de nos pays ne peuvent pas accéder à 1 000 dollars pour se payer une charrue, une paire de bœufs, une charrette, un âne (étude de la FAO sur la mécanisation agricole au Mali).

 

Le haut panel d’experts devrait être mandaté pour faire une étude sur l’efficacité de qui est mobilisé au nom des pauvres (quand plusieurs centaines de millions de dollars sont mobilisés, combien arrivent dans les champs des pauvres, aux femmes dont on parle tant ?). Vous serez étonnés des résultats d’une telle étude. Ou peut-être pas du tout, parce que depuis le temps qu’on mobilise tous ces millions en notre nom, nous serions tous riches déjà.

 

Malgré tout cela, sans aides d’aucune forme, sans aucune protection et avec tous les puissants du monde contre elle, l’agriculture paysanne n’a pas disparu.

Malheureusement, il a fallu la crise actuelle pour que nos gouvernements reprennent conscience de la nécessité de la sécurité alimentaire sur base de la production alimentaire au niveau national. Cependant les solutions durables se font attendre.

 

« Nous ne pouvons plus attendre »


Pour solutionner ce problème de volatilité de prix, nous, paysans, avec l’appui des autres acteurs de la société civile, pensons qu’il est nécessaire de :

 

- Donner la priorité à nos marchés locaux, à l’intégration régionale, plutôt que de laisser nos prix se faire dicter par ces marchés internationaux lointains et imprévisibles. C’est la seule solution pour que nous, paysans, puissions nous nourrir ainsi que nos communautés et nos villes.

 

- Il faut arrêter toutes les formes de compétition entre des agricultures et des modes de production ayant de très grands écart de productivité (la houe contre le tracteur plus la subvention, cela passe difficilement). On n’a pas le droit de nous dire qu’on mangera quand on sera compétitifs.

 

- Il faut arrêter ces politiques qui viennent déstabiliser nos agricultures paysannes. Quand il y a surproduction, nous subissons le dumping. Quand il y a pénurie, nous subissons les restrictions des exportations pour l’alimentation qu’on nous a dit de ne plus produire.

 

- Il faut que nos gouvernements aient l’ambition de politiques qui nous sortent de la pauvreté et de la misère, qu’ils protègent nos agricultures paysannes des marchés volatiles et nous soutiennent pour qu’on puisse investir pour nourrir nos populations.

 

- On sait comment il faut faire. Des instruments existent pour stabiliser les prix : des tarifs douaniers adaptés, des stocks stratégiques à différents niveaux, mieux gérer l’offre et la demande, réguler contre les spéculateurs… Au nom de quel droit l’Organisation mondiale du commerce nous interdit-elle de le faire ?

 

- Permettre aux paysans, aux femmes, aux groupes vulnérables en milieu rural d’accéder réellement aux fonds mobilisés en leur nom pour acheter du matériel agricole, des fertilisants, des semences, de créer de la valeur sur leurs produits afin qu’ils puissent commencer à vivre dignement de leur travail.

 

Pour finir, je voudrai inciter chacun d’entre nous à méditer quand nous allons nous asseoir devant nos plats de victuailles ce midi, à penser que des humains sont en train de mourir en ce moment même de faim ou de malnutrition parce que des réunions coûteuses sont organisés autour de leur sort sans que les actes qui pourraient les sauver ne soient posés. Nous ne pouvons plus attendre.

 

Ibrahim Coulibaly, président de la Coordination nationale des organisations paysannes du Mali

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19 octobre 2011 3 19 /10 /octobre /2011 10:31

Brest le 17,

 

"Nullité de citation" : voilà le délibéré lu par la juge ce matin à 9h, concernant 7 des 8 dossiers d'éleveurs qui avaient été présentés devant le tribunal de Brest le 20 juin dernier, pour ne pas avoir vacciné leurs troupeaux de bovins contre la fièvre catarrhale en 2009.


"Non coupable" pour l'éleveur qui n'avait pas bénéficié de la défense de l'avocate.
On imagine que cette "nullité" a été déclarée suite à la demande de l'avocate Maitre Blanche MAGARINOS, qui en avait fait la preuve, en expliquant que les faits étaient déjà prescrits lorsque les poursuites ont été entamées (plus d'un an : il y avait prescription).

Que d'énergie dépensée!.... Mais quand même la satisfaction à la fin : quand on a une bonne cause à défendre, en collectif, ça marche!
Merci à tous pour vos appuis divers et variés,


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9 octobre 2011 7 09 /10 /octobre /2011 13:00

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LEMONDE.FR avec AFP | 05.10.11 | 14h29   •  Mis à jour le 05.10.11 | 15h12

L'OCDE a joint sa voix, mercredi 5 octobre, aux partisans d'une réorientation des aides agricoles européennes, dont une part encore trop importante profite à des bénéficiaires qui n'en ont pas besoin, quelques jours avant la présentation par la Commission européenne de son projet de réforme.

Dans un rapport publié mercredi, l'Organisation de coopération et de développement économiques estime qu'une part importante des aides agricoles européennes profite à des bénéficiaires qui n'en ont pas réellement besoin, tels que des grandes exploitations ou des propriétaires terriens non agriculteurs.

L'OCDE reconnaît que les dernières réformes de la Politique agricole commune ont permis quelques progrès. Au cours des vingt dernières années, la part des aides agricoles dans les recettes annuelles des agriculteurs est ainsi passée de 39 % en 1986-1988 à 22 % en 2008-2010, du fait des réformes, mais aussi de la hausse des cours des matières premières.

LA REINE D'ANGLETERRE TOUCHE DES AIDES

Le rapport tire néanmoins un bilan critique de ces aides versées directement aux exploitants, "une part importante profitant à des bénéficiaires non souhaités, c'est-à-dire des agriculteurs n'ayant pas nécessairement des bas revenus". "En effet, les plus grandes exploitations reçoivent l'essentiel du soutien, alors que leur revenu est supérieur à la moyenne de l'ensemble des exploitations", relève le rapport.

Le phénomène est particulièrement flagrant dans les quinze plus anciens Etats membres de l'UE, où "les 25 % d'exploitations les plus grandes avaient, en 2007, un revenu agricole moyen annuel d'environ 73 000 euros par ferme (28 000 euros par unité de main-d'œuvre, ce qui représente le double du salaire minimum en France), qui correspondait à près de trois fois le revenu moyen de l'ensemble des exploitations et 16 fois celui des 25 % d'exploitations les plus petites[respectivement 1,5 et 5,5 fois en considérant le revenu par unité de main-d'œuvre]".

En outre, au fil des ans, une "portion croissante" des paiements a profité aux propriétaires non agriculteurs, de plus en plus nombreux à louer des terres, souligne le rapport.

UN PROJET DE RÉFORME CONTESTÉ

Le problème est connu de longue date et les ONG s'indignent régulièrement du fait que la reine d'Angleterre ou de grandes entreprises agroalimentaires comme le groupe Nestlé touchent des centaines de milliers d'euros de la PAC. L'OCDE estime que restreindre ces aides au revenu "à ceux qui en ont besoin permettrait d'en faire plus avec moins de moyens".

La Commission européenne doit présenter la semaine prochaine une réforme qui a précisément pour objet de résoudre ces problèmes, en limitant les paiements aux agriculteurs actifs et en instituant un plafonnement des aides aux grandes exploitations, qui tient toutefois compte du nombre d'employés, pour ne pas troppénaliser celles qui en emploient beaucoup.

Pour autant, l'OCDE estime que "modifier la répartition des paiements en imposant des plafonds par exploitation ou en excluant les fermes d'agrément ne permettrait pas de résoudre le problème de fond", à savoir qu'aucune cible de revenu n'est définie dans le cadre des objectifs de la PAC. Plusieurs grands Etats européens, comme le Royaume-Uni, l'Allemagne ou les Pays-Bas voient la proposition d'un mauvais œil.

http://www.lemonde.fr/europe/article/2011/10/05/une-grande-part-des-aides-agricoles-vont-aux-mauvais-beneficiaires-estime-l-ocde_1582434_3214.html#ens_id=1582438

 

Commnentaire:

 

Depuis le temps qu'on disait que la majorité des aides va aux capitalistes agricoles!

 

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5 octobre 2011 3 05 /10 /octobre /2011 13:52

PAR RACHEL KNAEBEL (5 OCTOBRE 2011)

 

Le géant européen de la volaille Doux, déjà épinglé pour les conditions de travail de ses employés et ses arriérés de salaires (voir notre enquête), est aussi un gros mangeur de subventions européennes. Il a touché plus de 62 millions d’euros d’aides de la Politique agricole commune (PAC) en 2008-2009. Mais cela ne semble pas suffire. La filiale allemande de Doux, Gutsgold Geflügel, est aujourd’hui mise en cause pour une possible arnaque aux subventions à l’exportation. Le parquet de Rostock, dans le nord-est du pays, a décidé fin septembre de poursuivre le directeur de l’entreprise basée à Grimmen, dans le Mecklembourg-Poméranie, ainsi que le responsable de la filière export du site. L’accusation : avoir fraudé 4,7 millions d’euros de subvention entre janvier 2008 et août 2009. L’entreprise aurait triché à 379 reprises, selon le communiqué du parquet, sur le poids de poulets congelés destinés à des pays non-européens.


 L’Union européenne soutient l’exportation de productions européennes (avec des aides appelées « restitutions ») pour faire face à la concurrence de pays aux coûts de production moindres. Mais elle exige en contrepartie des normes précises de qualité. Parmi elles : les poulets congelés ne doivent pas contenir plus de 5,1 % d’eau. Une limite que Gutsgold n’aurait pas respectée selon la justice allemande, tout en indiquant des valeurs erronées dans ses demandes de subventions.

 

La maison mère française rejette les accusations. Selon elle, un conflit juridique sur l’interprétation des textes européens oppose depuis 2009 la filière Gutsgold et l’administration allemande. Le groupe réclame ainsi 8 millions d’euros de subventions à l’exportation. « Une interprétation subjective de l’administration allemande sur les teneurs en eau des poulets destinés à l’export remet en cause les critères de versement de ces restitutions », précise le groupe finistérien.

A lire (en allemand) sur le site du NDR

 

http://www.bastamag.net/article1795.html

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5 octobre 2011 3 05 /10 /octobre /2011 13:49

 

round up

par Agnès Rousseaux

 

 

Partout, les terres s’épuisent. Et risquent de ne plus pouvoir nourrir l’humanité. En cause : l’érosion des sols, liée aux productions intensives, le déclin de la biodiversité ou des vers de terre, accéléré par l’usage massif de la chimie, ou encore la progression inexorable du béton des villes et des routes qui stérilise à jamais notre bonne vieille glèbe. Aux États-Unis, de nombreuses études lancent l’alarme : la disparition des terres arables pourrait être irréversible. En France, on cherche encore à évaluer le phénomène, sans trop se presser. Enquête

 

Lire la suite ici ]

 

 


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21 septembre 2011 3 21 /09 /septembre /2011 10:15

PAR SOPHIE CHAPELLE (20 SEPTEMBRE 2011)


Lactalis réclamait 14.000 euros de dommages et intérêts à la Confédération paysanne de la Loire. Motif ? Un blocage de l’entrée de l’usine de la multinationale laitière, à Andrézieux-Bouthéon (Loire) le 17 août 2009, au plus fort du mouvement de la grève du lait. C’est finalement le géant Lactalis qui devra payer 1.500 euros au syndicat.
 
Ce jugement est intervenu le 15 septembre au tribunal de grande instance de Saint-Étienne. Si les magistrats ont estimé que le blocage était démontré, ils n’ont pas retenu de faute à l’encontre de la Confédération paysanne, soulignant qu’aucune dégradation ou destruction n’avait été à déplorer. La justice a donc débouté la société Lactalis « de l’ensemble de ses demandes » et « la condamne à payer à la Confédération paysanne de la Loire et à Philippe Marquet (ancien secrétaire général, ndlr) la somme globale de 1.500 euros » au titre des frais de justice.
 
Selon la Confédération paysanne, cette décision réaffirme le droit syndical à exprimer son mécontentement. Elle intervient au moment de la renégociation des contrats entre le groupe Lactalis et les producteurs de lait. Dans son contrat type (décrypté par Basta ! ici), Lactalis évoque notamment des clauses antigrève entraînant une dépendance totale des agriculteurs.
 
Face à ce qu’elle qualifie de« contrat de servage », la Confédération paysanne, en collaboration avec l’Association des producteurs de lait indépendants (Apli) et la Coordination rurale, a remis en juin un contrat type alternatif au ministre de l’Agriculture. Confiant, Philippe Collin, porte-parole de la Confédération paysanne, estime que« cette victoire judiciaire est une étape pour contraindre les laiteries à payer aux paysans un prix rémunérateur »

 

http://www.bastamag.net/article1739.html
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diapo prisonnier palestine

Soirée prisonniers palestiniens

AFPS Brest

mardi 16 avril

20H30

Maison des syndicats

 

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Quimper Gourmelen

Rassemblement

vendredi 19 avril

8 h 45


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Fermez Cofrents

(pays Valencian)

 

 

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  Concert à Lannion

 

no nuk

 

Dimanche 28 avril

Brennilis

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Mardi 7 mai

 Yves-Marie Le Lay,

Président de

Sauvegarde du Trégor

  Douarnenez

Librairie l'Ivraie à 20h00

 

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