Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
14 septembre 2011 3 14 /09 /septembre /2011 10:05

 

the-angelus-by-millet-ca-1857.jpg

L"Angelus" de Millet (1857)
Agriculture mardi 13 septembre 2011

En dix ans, le Finistère a perdu trois exploitations agricoles sur dix.

En dix ans, le Finistère a perdu trois exploitations sur dix. Il en reste aujourd’hui 7 800 alors que la surface agricole s’est réduite de 3,1 %.

Dans le même temps, on note une augmentation de la taille des exploitations. La surface moyenne finistérienne est passée de 35 ha (en 2000) à 49 ha (2010). Aujourd’hui, les exploitations de plus de 80 ha couvrent la moitié de la surface agricole finistérienne. C’est l'une des données révélées par l’enquête menée par le ministère de l’Agriculture.

 

http://www.ouest-france.fr/region/bretagne_detail_-Agriculture-en-Finistere.-Des-exploitations-moins-nombreuses-mais-plus-grandes_40820-1988709_actu.Htm

 

Commentaire:

 

angelus3.png

Quand on sait qu'un légumier bio peut vivre décemment avec quelques hectares... Pas étonnant que tous ces "capitalistes" se retrouvent dans la FDSEA. Mais c'est pas fini, il y en a encore plein qui vont disparaître et les restants auront encore plus de terres.

Partager cet article
Repost0
13 septembre 2011 2 13 /09 /septembre /2011 10:33
images-copie-6.jpg
Agriculture mardi 13 septembre 2011

Il en reste un peu moins de 500 000. Le recensement 2010, que nous publions ce matin, révèle aussique le nombre de paysans est passé sous le seuil du million (3,5 % de la population active).


La première décennie du XXIe siècle ne marque pas une rupture avec ce que connaissaient les pays développés depuis le milieu du XIXe siècle : la baisse continuelle des exploitations agricoles et la disparition de nombreux paysans. En 2010, la France est passée sous la barre des 500 000 exploitations et la production agricole directe occupe désormais moins d'un million de bras.

 

 



Fait inéluctable ? Il faut y regarder de plus près. Tout d'abord, le nombre d'agriculteurs et agricultrices chefs d'exploitation résiste. Signe qu'ils continuent à s'associer sous une forme ou sous une autre, à la fois pour partager les coûts de production et obtenir une meilleure rentabilité de leur exploitation. Et surtout pour se libérer des astreintes quotidiennes du métier, en particulier dans le secteur de l'élevage.

 

Un chef d'exploitation sur quatre est une femme


Fait notable : désormais, plus d'un chef d'exploitation sur quatre est une femme en France. Signe d'une sorte de révolution culturelle dans le monde agricole amorcée depuis longtemps. Ayant gagné, de haute lutte, le statut de co-exploitante, elles ont revendiqué et obtenu, pour une partie d'entre elles, le statut d'exploitante. Le secteur agricole connaît ainsi les mêmes évolutions que la société française.

 

Nul doute qu'il faudra nuancer les résultats du recensement 2010. Il a fait une plongée en profondeur dans la description des exploitations et dans les motivations des personnes, et a décrypté des évolutions complexes. Mieux formés, les agriculteurs inventent, avec le soutien d'une frange de plus en plus grande de consommateurs, de nouvelles formes d'organisation. Malgré les crises, l'agriculture française n'a pas fini de surprendre.

 

François Lemarchand

Avec Ouest-France, aujourd'hui, un supplément gratuit Paysans de l'Ouest, « 2001-2011, la mutation ». Demain, « Les défis de l'agriculture ».

 

http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-Agriculture.-La-France-a-perdu-un-quart-de-ses-fermes-en-dix-ans_39382-1988666_actu.Htm

 

Commentaire: C'était bien le but recherché par la politique agricole commune: la concentration des terres aux mains de "chefs d'entreprises rentables" qui se partagent les subventions et l'élimination des petits paysans. Nous défendons une agriculture pauysanne de proximité et l'établissement prioritaire de jeunes.

Partager cet article
Repost0
9 septembre 2011 5 09 /09 /septembre /2011 13:47

7 sept 2011

La Cour de Justice Européenne a confirmé hier, contre l'avis de la société Monsanto, qu'un miel contenant du pollen de maïs OGM doit obtenir une autorisation avant d'être commercialisé.
La société Monsanto a obtenu en 1998 une autorisation pour la culture et pour la consommation de son maïs MON 810 comme denrée alimentaire. Elle a simplement "oublié" de demander l'autorisation pour la consommation de miel contenant du pollen issu de son OGM.


Une telle demande l'aurait en effet obligée à reconnaître qu'elle est incapable d'interdire aux abeilles de récolter le pollen de ses maïs OGM et de contaminer des champs conventionnels ou bio situés à plusieurs kilomètres. Elle aurait été aussi contrainte de prouver que son maïs n'est pas toxique pour les couvains de jeunes abeilles qui s'en nourrissent, alors que plusieurs scientifiques ont déjà souligné ce risque. Elle aurait été contrainte de reconnaître que la coexistence est impossible.


Contre toute évidence, Monsanto a d'abord prétendu que les abeilles ne récoltaient pas le pollen de maïs, puis que pollen et le miel sont des produits animaux exonérés d'évaluation et d'étiquetage, ou qu'il n'y a que de trop faibles quantités de pollen OGM dans le miel pour s'y intéresser. Les autorités européennes ont accepté ces mensonges et ont autorisé son maïs OGM. Hier, les juges européens ont démontré qu'ils sont moins soumis et plus indépendants que les "experts" scientifiques payés par Monsanto.


Contrairement à l'Espagne, la France et de nombreux États européens ont su faire preuve de la même indépendance en interdisant la culture du MON 810 sur leur territoire. Les apiculteurs français ne se retrouvent ainsi pas comme leurs collègues espagnols menacés de se voir interdire la commercialisation de leurs miels contaminés par le maïs OGM.


Monsanto a payé des armées d'avocats pour faire annuler le moratoire français. La Cour de Justice Européenne doit rendre son jugement demain. Quel que soit son avis, la Confédération Paysanne appelle le gouvernement français à maintenir sa clause de sauvegarde ou à la renouveler si elle venait à être annulée pour un simple vice de procédure.


Etant donné l'importance des superficies cultivées en maïs, et que les abeilles vont en chercher le pollen jusqu'à 5 km, et parfois plus, l'autorisation de cultiver le MON 810 interdirait la commercialisation d'une part importante de la production française de miel et une bonne part de l'apiculture française n'y survivrait pas, entrainant un déficit de pollinisation pour de nombreuses cultures.

http://www.confederationpaysanne.fr/monsanto-oublie-indiquer-coexisten-impossibl_23-actu_1867.

Partager cet article
Repost0
9 septembre 2011 5 09 /09 /septembre /2011 13:37

 

Partager cet article
Repost0
23 août 2011 2 23 /08 /août /2011 09:37

viewer1

viewer2.jpg

viewer3-copie-1.jpg

 

viewer4.jpg

viewer5.jpg

Partager cet article
Repost0
19 août 2011 5 19 /08 /août /2011 10:06
18 août 2011 La Repubblica Rome Carlo Petrini

Frappés par la crise, les agriculteurs italiens se convertissent à la culture intensive du maïs pour produire du biogaz, plus rémunérateur. Mais ils se mettent ainsi à la merci des spéculateurs et menacent la biodiversité, dénonce le fondateur du mouvement Slow Food.

Agriculture industrielle. Méditons sur cet oxymore. En son nom, l’homme a pensé pouvoir produire de la nourriture sans paysans et a fini par évincer ces derniers des campagnes. Nous en sommes même aujourd’hui à l’idée qu’il puisse y avoir des champs cultivés sans que des aliments y soient produits : une agriculture sans nourriture. Une agriculture, qui, dès lors qu’elle se base uniquement sur le profit et sur les spéculations, parvient à rendre mauvais tout ce qui peut être bon : la nourriture, les terrains fertiles (qui le sont de moins en moins), mais aussi l’énergie propre et renouvelable. Comme le photovoltaïque, comme le biogaz.

 

On a déjà parlé de la façon dont l’énergie photovoltaïque peut devenir une machine dévoreuse de terrains et de ressources alimentaires. Aujourd’hui l’heure est aux centrales au biogaz qui exploitent les biomasses, c’est à dire les déchets de l’élevage, l’herbe de fenaison et autres végétaux. Ces installations seraient idéales pour se débarrasser des déjections, problème récurrent des éleveurs, et autres déchets biologiques, en améliorant leur revenu grâce à une production d’énergie qui peut-être utilisée pour l’exploitation agricole, ou vendue.

 

Mais si l’affairisme s’en mêle, si des investisseurs qui se fichent complètement que l’agriculture produise de la nourriture et qu’elle le fasse le mieux possible, flairent la bonne affaire et accourent, alors le biogaz peut devenir une malédiction. C’est ce qui est en train d’arriver dans de nombreuses régions de la plaine du Pô, surtout là où il y a de fortes concentrations d’élevages intensifs.

On cesse de produire de la nourriture pour produire de l'énergie

Que se passe-t-il ? De nombreux agriculteurs, aux abois en raison de la crise généralisée du secteur, se transforment en producteurs d’énergie et cessent de produire des aliments. En fait, ils se contentent de cultiver du maïs de manière intensive pour remplir des "digesteurs", générateurs de biogaz. Des investisseurs les aident et parfois les exploitent. Il y a des fermes d’élevage où les agriculteurs sont payés par ceux qui ont construit les installations pour la culture du maïs : ils sont devenus des ouvriers du secteur énergétique, ce ne sont plus des paysans.

 

Tout a commencé en 2008, lorsqu’a été introduit un nouveau certificat vert "agricole" pour la production d’énergie électrique avec des installations de production de biogaz à partir de biomasses. De "petites" installations d’une puissance électrique ne dépassant pas 1 Mw. Mais 1 Mw, c’est beaucoup : ça a stimulé le business, parce qu’un tarif de 28 cent/kWh a été accordé à ceux qui produisent, soit trois fois le prix qu’il leur faut payer pour l’énergie produite "normalement".

 

C’est ainsi que le système des subventions, auquel s’ajoutent celles de l’Union européenne pour la production de maïs, a rendu la construction d’installations importantes et coûteuses (jusqu’4 millions d’euros) très rentables, d’autant plus que leur coût peut être amorti en quelques années. Rien que dans la région de Crémone [Nord], il y avait en 2007 cinq installations autorisées, il y en a aujourd’hui 130. On estime que le maïs destiné au biogaz occupe 25% des terres actuellement cultivées. D’ici à 2013 il devrait y avoir 500 installations sur l’ensemble de la Lombardie.

L'environnement et l’agriculture elle-même sont donc menacés. Quelques constatations (et lapalissades). Primo : on cesse de produire de la nourriture pour produire de l’énergie. Secundo : la monoculture intensive du maïs est délétère pour les terrains parce qu’elle fait appel à de grandes quantités d’engrais chimiques et consomme énormément d’eau, prélevée dans des nappes phréatiques de plus en plus pauvres et polluées. Sans rotation des parcelles, leur fertilité est compromise et la diffusion de parasites est facilitée – et elle est éliminée ensuite par un ajout de produits antiparasitaires.

Un marché noir des déchets biologiques

Tertio : ceux qui produisent de l’énergie en cultivant du maïs peuvent se permettre de payer des loyers beaucoup plus élevés pour les terrains, jusqu’à 1 500 euros l’hectare, ce qui crée une concurrence déloyale envers ceux qui en ont besoin pour l’élevage. C’est le même phénomène que celui qui s’est créé avec les parcs voltaïques, on répète donc la même erreur. Quarto : les installations elles-mêmes, celles d’1 Mw, sont des structures de grandes dimensions et pour les construire du terrain agricole est définitivement sacrifié.

 

Quinto : on entend déjà des rumeurs sur la naissance d’un marché noir des déchets biologiques, comme les déchets de boucherie, vendus illégalement pour fabriquer du biogaz. Ils ne devraient jamais être utilisés comme biomasse, parce que ce qui reste de la "digestion" est ensuite répandu dans les champs pour les fertiliser, et ce type de déchet pourrait non seulement polluer, mais aussi propager des maladies.

C'est un problème d’échelle. En soi, le biogaz issu des biomasses n’aurait aucun défaut. Mais s’il est produit à des fins spéculatives et est surdimensionné, s’il intensifie la production de maïs dans le seul but de nourrir l’installation, s’il fait monter les prix du terrain, l’épuise et le pollue, alors il faut dire non. Fort et clair. 

 

Il est certain ces problèmes doivent être mis sur la table et débattus lors des discussions sur la nouvelle Politique agricole commune (PAC) qui a débuté récemment à Bruxelles. Tôt ou tard, les subventions finiront. Les biogaz avec de grosses installations sont un cautère sur la jambe de bois de notre agriculture malade, et ce pourrait bien être le coup de grâce. Il sera en effet très difficile de revenir en arrière : les terrains fertiles ne sont pas récupérables, les nappes sont polluées, la salubrité disparaît, ceux qui s’efforcent de faire une bonne agriculture sont contraints d’arrêter face à une concurrence impitoyable et insoutenable. Agriculture industrielle, quel oxymore !

 

 

http://www.presseurop.eu/fr/content/article/867221-l-energie-propre-devore-nos-campagnes

 

Partager cet article
Repost0
20 juin 2011 1 20 /06 /juin /2011 14:56

P5260005.JPGP5260002

P5ccc60003.jpg

P5260001.JPG

 

 

A  plusieurs membres du NPA (Brest, Châteaulin), nous sommes venus soutenir les éleveurs appelés à comparaître.

 

Pour en savoir plus.

Partager cet article
Repost0
17 juin 2011 5 17 /06 /juin /2011 11:30

 

 

Qu'est ce que la FCO ?

 

La FCO (Fièvre Catarrhale Ovine) est une maladie transmise par un moucheron, non contagieuse, non transmissible à l'homme, originale dans nos contrées parce que vectorielle , peu pathogène et susceptible d'immunité naturelle.

 

Ce moucheron, présent depuis des millions d'années sur nos territoires, occupe nécessairement une place irremplaçable dans l'équilibre des niches écologiques européennes. Se nourrissant également et en permanence sur la faune des mammifères sauvages et sur d'autres animaux domestiques, ils disséminent des particules virales partout dans des « réservoirs » multiples.

 

C'est pourquoi l'élimination du virus de la FCO est impossible.

 

Malgré ces raisons, en 2009, les pouvoirs publics ont instauré une obligation de vaccinationsur l'ensemble des bovins, ovins du territoire français; le caractère obligatoire ne pouvant se justifier, la FCO n'étant pas éradicable.

 

Les pouvoirs publics ont annoncé en juillet 2010 leur décision d'abandonner la vaccination obligatoire en 2011. Malgré cela des éleveurs du Finistère sont convoqués au tribunal pour ne pas avoir vacciné leurs animaux !


Pourquoi un collectif ?

 

Depuis 2009, des éleveurs du Finistère se sont regroupés sous forme d'un collectif dans le but de défendre le droit des éleveurs de choisir la méthode de protection de leur troupeau :

la vaccination n'est pas le seul moyen, le maintien de défenses immunitaires fortes, via des conditions d'élevage satisfaisantes, et des soins adaptés aux animaux malades, permettent de mettre en place une immunité naturelle des troupeaux. Au fil des mois, le collectif s'est étayé d'autres éleveurs qui ont observé de graves troubles suite à la vaccination de leur troupeau.

 

Dans le Finistère, 7 éleveurs sont convoqués devant le juge de proximité de Brest le 20 juin prochain pour n'avoir pas vacciné leurs animaux contre la FCO.

 

BlueTongue_RestrictedZones.jpg

Le collectif appelle à une:

 

Mobilisation lundi 20 juin à 8h45

pour soutenir les éleveurs

 

Résistons tous ensemble !

 

Rassemblement festif devant le

 

Tribunal d'instances de Brest.


Bâtiment Quai Ouest


150 rue Ernest Hemingway

(au port)

 


Partager cet article
Repost0
7 juin 2011 2 07 /06 /juin /2011 11:44
 
 


 

images.jpg

Par Jean Batou le Lundi, 06 Juin 2011

 

Depuis le début du mois de mai, une bactérie « tueuse » de la famille Escherichia coli, pathogène pour l’homme, provoque une épidémie d’hémorragie intestinale potentiellement mortelle dans le Nord de l'Allemagne. Elle aurait déjà infecté 3000 personnes en Europe, en particulier des femmes, entraînant la mort d’une vingtaine d’entre elles. D'où vient-elle et comment en venir à bout ?

 

Le mal se manifeste d’abord par des crampes abdominales très douloureuses, qui s’accompagnent de diarrhées et de fièvres. Dans les cas aigus, elle peut provoquer une insuffisance rénale et des troubles neurologiques qui conduisent à des paralysies. De quoi faire vraiment très peur…

 

L’agent spécial 0104:H4


Les épidémies d'hémorragie intestinale liées à certaines souches d’E. coli sont connues depuis une trentaine d’années aux États-Unis, où elles affectent 110 000 personnes par an et causent la mort de 90 d’entre elles, même si les souches impliquées (principalement 0157:H7) sont moins virulentes que le bacille de « Hambourg ».

C’est que le nouvel agent pathogène est le clone hybride d’une espèce rare (0104:H4), résistante aux antibiotiques, qui n’avait jamais été observé jusqu’ici dans une épidémie. Signe des temps, son génome a pu être déchiffré en quelques jours à peine par un laboratoire… de Shenzhen en Chine.

 

D’où vient ce nouveau spécimen ? Probablement d’un « transfert génétique horizontal », au cours duquel deux microbes de souches différentes ont échangé des portions d'ADN. Selon la revue Science, 0104:H4 posséderait ainsi, en plus des gènes de E. coli, un fragment de gène de Salmonella enterica, susceptible de provoquer la salmonellose. Ces résultats devront être confirmés par d’autres travaux.

 

Qui se cache derrière ce « complot » ?


Il n’en fallait pas plus pour que les blogs débordent de thèses farfelues sur la création de ce nouveau bacille par l’ingénierie militaire, voire le bioterrorisme. Même si de telles hypothèses ne peuvent pas être absolument exclues, il est en réalité infiniment plus probable qu’il soit le produit « naturel » du système de production alimentaire globalisé qui se développe sous nos yeux depuis une trentaine d’années.

 

S’il y a « complot », c’est celui des investisseurs qui réalisent d’énormes profits en industrialisant et en concentrant de plus en plus la production, le transport, le stockage, le conditionnement et la distribution de la nourriture. N’y a-t-il pas un lien évident entre la multiplication des pathologies liées à l’alimentation et les formes contemporaines de sa marchandisation (maladie de la vache folle, grippe aviaire, E. Coli pathogènes, etc.).

 

Les grandes batteries d’élevage produisent et disséminent de nouveaux bacilles ; l’agrobusiness multiplie les intrants chimiques et les manipulations génétiques ; le conditionnement introduit des inconnues supplémentaires ; la grande distribution favorise le transport sur de longues distances. La malbouffe résulte de tout cela, sans parler de la spéculation boursière qui provoque la hausse des cours des produits vivriers et génère la plus meurtrière des maladies : la famine.

 

Ruminants et hamburgers


Les versions pathogènes d’E. Coli pour l’homme sont surtout présentes dans l’intestin des ruminants, mais elles peuvent aussi loger dans l’appareil digestif d’autres animaux. Contrairement à l’homme, ils n’en sont pas affectés et transmettent cet agent pathogène par leurs déjections (sols, canaux d’irrigation, cours d’eau, nappes phréatiques, etc.), qui peuvent contaminer des cultures, même éloignées. Il faut savoir que les élevages produisent dix fois plus d’excréments que de viande.

 

Les grandes batteries industrielles sont évidemment des incubateurs d’E. Coli. Depuis une dizaine d’années, la prolifération de ce bacille a même vraisemblablement été dopée par les nouvelles méthodes d’engraissage (notamment à base de maïs) qui permettent une prise de poids rapide, mais modifient la flore intestinale des bêtes. Ajoutons que la concentration des germes dans un espace très confiné accroît la probabilité de leur mutation.

Aux États-Unis, une étude du Centre de prévention et de contrôle des maladies (CDC), publiée en septembre 2009, estime que 42% des patients ont contracté une hémorragie intestinale à E. coli en consommant de la viande. On l'y appelle d'ailleurs la « maladie du hamburger », le germe y étant souvent incorporé au moment de son hachage. Élevage industriel et malbouffe sont donc directement pointés du doigt.

 

65184564

 

Démasquons le concombre


Si le vecteur de transmission est vraisemblablement un aliment cru ou une boisson non pasteurisée (la piste actuellement privilégie le soja, NDLR), il n’a pas encore été identifié : un légume, un fruit, une farine, un fromage, une viande mal cuite (hamburger, tartare, etc.). La chaine de production, de conditionnement, de transport, de stockage et de distribution est ainsi passée au crible sans résultat. Ce sont des circuits complexes, globalisés, extrêmement difficiles à tracer : les légumes, notamment, sont cultivés dans un pays, nettoyés dans un autre, empaquetés dans un troisième.

 

Pour avoir incriminé un peu vite les concombres d’Espagne, avant d’abandonner cette piste, l’Allemagne a été accusée à demi-mots de torpiller la Politique agricole commune (PAC), qui lui coûte fort cher, sous de faux prétextes sanitaires. L’embargo russe sur tous les légumes de l’UE va plus loin encore. Pourtant, ce type de mesures, voire de guerre commerciale déguisée, ne pose pas les véritables problèmes et s’interdit d’y apporter des réponses probantes à long terme.

 

Notre bien commun


En revanche, depuis 1996, les organisations paysannes liées à Via Campesina (Uniterre en Suisse, la Confédération paysanne en France, etc.) défendent avec raison le concept de « souveraineté alimentaire », qui n’est pas réductible à une politique commerciale. Il lie en effet conditions sociales de production (petite agriculture paysanne), préoccupations écologiques (culture biologique de proximité) et défense de la santé des consommateurs/trices (sécurité alimentaire).

 

En effet, une politique alimentaire qui réponde aux intérêts de l’humanité et de son environnement doit impérativement rompre avec la logique du profit privé en affirmant que les terres agricoles et leurs produits ne sont pas des marchandises, mais les biens communs les plus essentiels de l’humanité.

 

Article à paraître dans le journal « SolidaritéS » (Suisse)

Partager cet article
Repost0
31 mai 2011 2 31 /05 /mai /2011 08:47

Par Sophie Chapelle (30 mai 2011)


Le 1er juin, Lactalis, géant de l’industrie laitière, assigne au tribunal un paysan qui a osé s’opposer à l’entreprise. La domination des industriels du lait sur toute la filière risque encore de s’aggraver prochainement avec la signature obligatoire de « contrats » entre producteurs et industriels. Des contrats iniques, avec des clauses anti-grève, et qui entraînent une dépendance totale des agriculteurs. De véritables « contrats de servage », dénoncés par les syndicats et critiqués par le ministre de l’Agriculture. Enquête.

 

57 jours de mobilisations laitières en 2009. Une grève que le géant Lactalis, 3e groupe laitier mondial, n’a pas apprécié. Le 1er juin, la Confédération Paysanne de la Loire et son ancien secrétaire général, Philippe Marquet, comparaîtront devant le Tribunal de Saint-Étienne. Motif ? « Au plus fort du mouvement de la grève du lait, le 17 août 2009, nous avions bloqué l’entrée du site de l’usine Lactalis, à Andrézieux-Bouthéon dans la Loire, et empêché la première équipe des salariés d’entrer le matin », se souvient Philippe. À l’époque, de gigantesques opérations d’épandage de lait se multiplient, en France et en Europe, pour dénoncer l’effondrement du prix du lait. Lactalis, qui collecte 22% du lait produit en France, est une des cibles privilégiées de la contestation.

 

Deux ans après ce mouvement, la situation n’a guère changé. « Avec plus d’un suicide de producteur par jour, souligne Blandine Devret-Odouard, porte-parole de la Confédération paysanne de la Loire, comment peut-on dire que la profession va mieux ? » Le producteur continue d’être payé aux alentours de 32 centimes le litre de lait, pour un coût de production d’environ 40 centimes. La filière laitière demeure pourtant rentable pour quelques-uns : le propriétaire de Lactalis, Emmanuel Besnier, possède la 16e fortune de France, estimée à 2,2 milliards d’euros en 2009. Elle a augmenté de 13% en 2010. Propriétaire d’une quarantaine de marques, comme les fromages Président ou Roquefort Société, le lait Lactel, les crèmes Bridélice et le beurre Bridel, Lactalis pèse de tout son poids sur le secteur laitier.

 

« Un contrat de servage »


Cette situation inégalitaire risque de se renforcer. La fin des quotas laitiers en 2015, sous l’impulsion de la Commission européenne, accélère la libéralisation de la filière. Résultat ? Une disparition programmée des exploitations. « La concentration des élevages a fait disparaître 50.000 fermes laitières depuis 1995, sans permettre l’amélioration du revenu de ceux qui sont restés », rappelle la Confédération Paysanne. En remplacement des quotas : la « contractualisation ». Un système validé par le Loi de modernisation agricole en 2010, sous l’impulsion du ministre de l’Agriculture Bruno Le Maire.

 

Un premier décret d’application oblige l’industrie laitière – coopérative et privée – à proposer un contrat aux paysans dont elle collecte le lait, avant le 1er avril 2011, sous peine d’une forte amende. Le 28 mars dernier, des milliers d’éleveurs reçoivent la proposition de contrat de Lactalis. Objectif affiché ? Contribuer à la sécurisation des revenus des paysans. En réalité, « un contrat de servage » affirme Philippe Marquet.

 

Privatiser les fermes


Lactalis assure s’être efforcé de préserver un équilibre « entre les droits et les obligations de chacun des cocontractants dans un contexte de marchés concurrentiel ». Pour les Jeunes Agriculteurs de Basse-Normandie, on en est loin : « Il apparaît que l’entreprise ne propose ni plus ni moins qu’un contrat à sens unique en sa faveur sans aucune contrepartie pour l’éleveur. » La proposition interdit notamment au producteur de « céder » son contrat à un jeune agriculteur qui s’installe sans accord explicite de l’acheteur.

 

En résumé, « un jeune qui s’installe pourrait très bien ne pas être collecté si l’entreprise le décide », dénoncent les Jeunes Agriculteurs. C’est « une privatisation totale de l’installation ».

 

Les agriculteurs bientôt salariés de l’agro-industrie


Un « contrat équilibré » selon Lactalis ? On relève pourtant beaucoup d’unilatéralisme : Lactalis décide, par exemple, des moments où il acceptera du lait supplémentaire, en fonction de ses besoins commerciaux, se réservant en cas contraire la possibilité de pénaliser le producteur.

 


Les syndicats évoquent une contractualisation ressemblant à une « intégration » des paysans. Ceux-ci seraient voués à devenir des salariés mal payés de l’agro-industrie. « L’entreprise ou la coopérative avec laquelle vous signeriez un tel contrat prendrait la maîtrise des éléments stratégiques de votre exploitation : la collecte du lait, si elle veut, quand elle veut, en fonction de ses besoins, mais aussi les approvisionnements comme les aliments... », alerte la Confédération Paysanne de la Loire. La clause « d’exclusivité des livraisons », via le tank à lait fourni par l’entreprise, traduit bien la situation de dépendance avec l’entreprise.

 

 

Même le ministre de l’Agriculture Bruno Le Maire, à l’origine du système de contractualisation, reconnaît que « les contrats ne doivent pas être un instrument d’asservissement » et appelle les industriels à revoir leur copie.

 

 

Une clause « anti-grève »


La grève du lait de 2009 n’a visiblement pas plu aux industriels, et en particulier à Lactalis qui impose aux producteurs une livraison régulière et sans interruption.

 


« Au vu des motifs de rupture de contrat anticipée, ce contrat se transforme en outil de répression syndicale », dénonce Patrick Besnard de la Confédération Paysanne Bretagne. Les blocages de sites ou de camions font également l’objet d’une clause dans le contrat proposé.

 

 

Difficile de ne pas établir de lien avec l’assignation « à titre personnel » de Philippe Marquet par Lactalis pour son action de blocage. « Cette assignation est une atteinte directe au syndicalisme, dont les formes de lutte sont fondamentalement collectives et non individuelles », souligne la Confédération paysanne Rhône-Alpes. Avec l’arrivée des contrats individuels, les procès de ce type pourraient se multiplier dans les années à venir, laissant le producteur laitier seul face à sa coopérative.

 

David contre Goliath


« Pour faire signer des contrats, les industriels vont voir paysan après paysan, dénonce Laurent Pinatel, de la Confédération paysanne de la Loire. Ils profitent de la solitude dans les campagnes et du moindre niveau d’information. » Un décret créant « des organisations de producteurs », permettant aux paysans de mieux se défendre en négociant collectivement avec l’industrie laitière, n’est prévu que pour la fin de l’année 2011. Résultat : les syndicats appellent à ne rien signer pour l’instant. Et s’organisent.

 

 

« Lactalis veut des contrats individuels, nous, nous voulons des contrats collectifs pour éviter que le paysan se retrouve broyé par un mastodonte », explique Philippe Marquet. Aux côtés de l’Association des producteurs laitiers indépendants (APLI) et de la Coordination rurale, la Confédération paysanne travaille actuellement sur un contrat-type plus favorable au producteur et qui pourrait être présenté en juin.

 

Rester debout


À la veille du procès contre Lactalis, Philippe Marquet reste confiant. Il sait que ce sera dur. Lactalis a décidé de l’assigner au civil, et non au pénal – où le fond aurait été traité –, pour ne pas prendre de risque. Dans un procès pénal, « le système d’exploitation des paysans par Lactalis aurait été démontré et analysé ». Quelle que soit l’issue de ce procès, Philippe assure qu’il restera « debout », face à des acteurs de la filière laitière qui multiplient les procédures pour mieux bâillonner les producteurs. Des centaines d’élus ont signé la pétition de soutien et seront présents à une journée d’action le 1er juin à Saint-Étienne. « Ce procès ne concerne pas que les paysans, rappelle la Confédération paysanne. Et ceux-ci ont besoin du soutien de la société civile. »

 

Sophie Chapelle

 

Partager cet article
Repost0

Contactez le NPA du Finistère

 

faou

 

UNE-190.JPG

 

cgt-gg.jpg

 

affiche_Peillon_Fioraso_BAT_0_0.preview.jpg

 

encart npa taille normale

 

 

nukleel-nam-bo-ket.jpg

accueil
*

Brest

06 42 22 96 37

brest.npa@gmail.com

 

Quimper

06 59 71 42 21

quimper.npa@gmail.com
 

Le blog sur les

questions maritimes

L'autre grenelle de la mer

 

Le blog de solidarité avec

les camarades arabes

Revolution arabe 

 

fermoez-fesse.jpg

Recherche

Actions !

Pour plus de détails voir les liens: 

 

diapo prisonnier palestine

Soirée prisonniers palestiniens

AFPS Brest

mardi 16 avril

20H30

Maison des syndicats

 

sortir-copie-1.jpg


manifestants-hopital-SUD-copie-1


Quimper Gourmelen

Rassemblement

vendredi 19 avril

8 h 45


foto2-205-ebf3f

 

Fermez Cofrents

(pays Valencian)

 

 

laniion.jpg

  Concert à Lannion

 

no nuk

 

Dimanche 28 avril

Brennilis

anti-r-1-r-copie-1.jpg

 


robertbelle5mai13DZ

 

 

Mardi 7 mai

 Yves-Marie Le Lay,

Président de

Sauvegarde du Trégor

  Douarnenez

Librairie l'Ivraie à 20h00

 

nddk.jpg

 

yy.jpg

 

st nnonon

 

grece.jpg