16 septembre 2012
Avec 3.000 manifestants, hier matin, dans les rues de Rennes, la mobilisation pour l'emploi sur le site PSA de La Janais(35) n'a pas été à la hauteur des attentes de ses organisateurs.
«Nous sommes des lions, pas des moutons». Les salariés du groupe PSA de La
Janais ont sorti les griffes, hier matin, dans les rues de Rennes. Après l'annonce, cet été, de 1.400 suppressions d'emplois dans leur usine (un quart de l'effectif), l'intersyndicale et
la CGT (qui n'en fait pas partie) avaient appelé à manifester.
Modeste mobilisation
Le cortège, parti de la gare SNCF et qui est passé devant la mairie puis sur les quais, était bruyant, avec des avertisseurs sonores, des percussions africaines,
sonos et autres cornes de brume, mobilisés pour l'occasion. L'émotion était présente avec, notamment, des enfants portant des pancartes réclamant, par exemple, «du boulot pour mon papa»... Une
assistance un peu décevante cependant: avec 3.000 personnes tout au plus (4.000 ou 5.000 selon les différents syndicats), compte tenu du poids économique et historique de cette industrie en
Ille-et-Vilaine, on pouvait s'attendre àdavantage de monde.
Des collègues venus d'Aulnay
Le site Peugeot-Citroën de La Janais compte 5.600 salariés, des emplois extérieurs en dépendent mais la population, en dehors d'une
minorité seulement des personnes potentiellement concernées, n'est guère descendue dans la rue. Et l'apport apprécié de quelques dizaines de manifestants venus d'Aulnay-sous-Bois (93), où le site
devrait fermer, n'a gonflé l'effectif que symboliquement.
L'urgence d'une nouvelle production
Des employés expliquaient, amers, «se lever depuis trente ans à quatre heures du matin», ou avoir «fait preuve de polyvalence, en exerçant plusieurs métiers dans
l'usine», ou encore avoir accepté divers efforts, ces dernières années, pour risquer ensuite d'êtrelicenciés. La revendication la plus courante, dans les rangs, portait sur l'arrivée d'une
nouvelle voiture à produire en Ille-et-Vilaine. Beaucoup gardent espoir de voir le plan de licenciement fondre ces prochaines semaines. La mobilisation devrait se poursuivre, notamment jeudi, à
Paris, derrière les salariés d'Aulnay.
- David Cormier avec Erwan Miloux