1 juillet 2012 -
Une semaine après Châteaulin, neufcentspersonnes ont manifesté danslesrues de Vannes, hiermatin. Ilssedisent contre ledémantèlement du groupe Doux. Mais ils sont nombreux à ne pas y croire.
Un millier de manifestants à Châteaulin samedi dernier, 900 hier à Vannes: les deux rassemblements se valent. À cette différence qu'hier, dans les rues de la ville préfecture du Morbihan, ce sont essentiellement des salariés du groupe Doux qui étaient dans la rue. Doux représente 1.300 emplois dans le département. Les deux sites les plus importants, La Vraie-Croix et Pleucadeuc, en concentrent, à eux seuls, près d'un millier.
Les autres salariés sont répartis entre les usines de Sérent et de Plouray. Ces quatre sites étaient massivement représentés dans le cortège qui est parti de
l'esplanade du port pour se rendre à la préfecture. Mais il y avait aussi, parmi eux, des ouvriers du Finistère et même une petite délégation, venue de Laval. Christophe est employé en CDD sur le
site de Kergonan, à Quimper. Il se sait exposé: «Ma situation est plus que fragile, je le sais. Mais je viens là pour tous les collègues. Il ne faut pas lâcher».
De nombreux élus présents
Tour à tour, les délégués de chacune des organisations syndicales (FO, CGT, CFDT, CFTC) prennent la parole. Leur discours navigue entre colère et volonté de rester
positif. «Comment un groupe implanté mondialement comme Doux peut-il être tombé dans un tel gouffre», s'interroge NadineHourmant, de FO. «Mais le chiffre à
retenir, c'est que 40% de la volaille consommée en France est importée. Ne nous laissons pas envahir!». Christiane Le Gouesbe, déléguée centrale CFDT, se dit
«persuadée que la filière volaille a un avenir en Bretagne et Doux y a toute sa place».
Dans le cortège, la présence de nombreux élus, bardés de l'écharpe tricolore, se fait remarquer. Gérard Perron, conseiller général d'Hennebont, demande à ce que
Doux «restitue les aides publiques qui lui ont été versées». Le sénateur Joël Labbé enchaîne sur le fait que «la famille Doux,
c'est la 146e fortune de France. Derrière cela, il y a un scandale».
«Il y aura de la casse»
Mais, parmi les salariés, nombreux sont ceux qui pensent que la messe est dite. Les candidats au rachat ont jusqu'à jeudi pour faire leur offre et les employés ne
croient pas que la solution retenue sera indolore. «Il y aura forcément une restructuration. Et qui dit restructuration dit
licenciements» pense un salarié de Sérent. Natacha, ouvrière à Pleucadeuc, croit que l'usine où elle travaille est menacée. «C'est un vieux site. Il n'y a pas eu beaucoup d'investissements. Même
sion est repris, il y aura de la casse». Après avoir été reçus par le préfet, les responsables syndicaux ont continué à marteler la même exigence: «Nous demandons augouvernement de prendre
position. Et de tout faire pour empêcher le démantèlement du groupe».
- Loïc Berthy