Ils sont nés la semaine dernière à Rennes, en Ille-et-Vilaine. Deux bébés dont les parents sont des réfugiés. Sans toit officiel, ces bébés (sur) vivent
avec leurs parents dans des squats. Reportage.
À l’abri du vent et de la pluie
« Il fait souvent très froid à l’intérieur de la chambre et on n’a que très peu d’eau chaude et d’électricité. C’est difficile, mais c’est tout ce que
l’on a », explique Oyun. Cette réfugiée mongole, d’une trentaine d’années, a mis au monde, le 13 décembre à Rennes, une petite fille baptisée Yalguunsarnaï.
Cinq jours après son accouchement, retour au squat qui lui sert de logement. Une maison située à Saint-Sulpice-la-Forêt, près de Rennes, réquisitionnée par
l’association du Droit au logement (Dal). Son bébé est emmitouflé dans plusieurs épaisseurs de vêtements et un bonnet cache une partie de son visage. Il est sur le lit que partagent Oyun et son
mari, lui aussi réfugié.
Dans cette pièce de 10 mètres carrés vivent aussi deux autres personnes. Pas le luxe, mais la famille est au moins à l’abri du vent et de la pluie et peut se
faire à manger sur un petit réchaud électrique.
Une maison où vivent 17 personnes
« Dans cette maison, vivent environ dix-sept personnes, dont de nombreux enfants, explique Yannik, membre du Dal. Avant, ils étaient
au 280, rue de Fougères, à Rennes. Ils ont été expulsés, en mai, et vivaient dans des tentes à Chevaigné. Puis ici, depuis 4 mois. »
Les familles, à l’aide de matériaux récupérés ici et là, tentent de s’installer le mieux possible. « Le sous-sol, où ils ont créé trois chambres,
était à l’origine en terre battue. » Le moindre espace est utilisé. Et les « squatters » mettent un point d’honneur à ce que ce soit propre. Pour Noël, quelques
décorations récupérées ornent les pièces.
300 réfugiés dont 60 enfants
« Mais ça reste froid et humide. Il n’y a pas de chauffage, qu’une salle de bain avec pratiquement pas d’eau chaude et l’électricité qui coupe
régulièrement, constate Yannik. Tous attendent une place au Centre d’accueil des demandeurs d’asile (Cada), comme la loi leur en donne droit. »
À Rennes, dans un autre squat, Tselmeg, quelques jours lui aussi, vit dans les mêmes conditions avec ses parents. « Sur les 300 réfugiés que nous
hébergeons, nous avons une soixantaine d’enfants. Tselmeg et Yalguunsarnaï sont les onzième et douzième enfants à y naître. » Des réfugiés qui ne savent d’ailleurs pas s’ils
pourront encore rester longtemps là. Hier, Oyun avait reçu une lettre lui demandant de quitter les lieux. Mais pour aller où ?
Samuel NOHRA.
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