La situation est totalement bloquée à la Brittany Ferries, ce vendredi soir, dans le conflit opposant la direction et les navigants. Alors que sur
quatre ferries de la compagnie transmanche, les marins ont voté aujourd’hui la reprise du travail, après une grève de 24 heures, la direction a décidé de bloquer les navires à quai, et a
demandé aux équipages de débarquer.
« C’est une situation cocasse », ironise le délégué syndical CGT Michel Le Cavorzin, ce vendredi soir, à la sortie de la sous-préfecture
où le préfet du Finistère, Jean-Jacques Brot, avait reçu longuement trois délégués syndicaux de la CGT et de la CFDT. Le délégué poursuit : « Les marins ont voté la reprise du
travail, sont à leur poste de travail, mais sans travail ! »
« Navires arrêtés jusqu’à nouvel ordre »
Les syndicats déconseillaient aux marins de quitter les navires. « La direction utilise le lock-out. Que se
passerait-il si un salarié a un accident de la route en rentrant à son domicile ? Le bon endroit pour un marin, c’est sur son navire ! » CGT et CFDT appelaient ce soir à
un « retour autour de la table des négociations ».
Dans l’après-midi, la direction, dans un communiqué diffusé à la mi-journée, avait indiqué qu’elle ne pouvait plus « assurer l’exploitation des
navires et la gestion des passagers dans des conditions normales ».
Elle avait convoqué un comité d’entreprise extraordinaire, « qui s’est réuni à 13 h, ce jour, pour informer les membres du Comité d’Entreprise de
sa décision d’arrêter les navires jusqu’à nouvel ordre et de débarquer l’ensemble des personnels navigants à l’exception d’un personnel de sécurité ».
L’état de la flotte
Selon la direction de Brittany Ferries, 8 000 passagers « ont été touchés jusqu'à présent » par ce mouvement de grève.
Voici la situation des bateaux et les votes intervenus ce vendredi, selon les syndicats.
Le Bretagne. Actuellement bloqué à Saint-Malo. Le vote doit avoir lieu demain matin.
Le Pont-Aven. Bloqué à Brest. Les navigants voteront samedi midi.
Le Cotentin. Bloqué à Cherbourg. Les navigants ont voté la reprise.
Le Mont Saint-Michel. Bloqué dans le port de Cherbourg. Les navigants ont voté la reprise.
Le Normandy Express. Le catamaran rapide est bloqué à Porsmouth, en Angleterre. Le capitaine du navire
a sommé les équipages de débarquer, mais ceux-ci ont refusé et sont restés à bord.
L’Armorique. Bloqué à Roscoff. Les marins ont voté la reprise.
Le Normandie. Bloqué à Ouistreham. La reprise a été
votée.
Le Cap Finistère. Bloqué à Santander, en Espagne. La grève a été reconduite.
http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-Brittany-Ferries.-Situation-bloquee-et-navires-immobilises_39382-2115313_actu.Htm
Brittany Ferries : le conflit dans l'impasse
samedi 22 septembre 2012
Les huit ferries à quai
Le conflit s'envenime entre la direction et les personnels navigants (dits subalternes, hors officiers) à la compagnie transmanche Brittany Ferries. Après une
grève entamée jeudi au sujet d'une prime, la tension est montée d'un cran. Au point que, hier soir, l'ensemble des huit ferries de passagers étaient à quai. Et sans doute pour l'ensemble du
week-end.
Des milliers de passagers se sont retrouvés, de fait, bloqués dans les ports. À Saint-Malo, Brest, Cherbourg ou Ouistreham, mais aussi à Santander en Espagne, ou
Cork en Irlande. 8 000 personnes en tout depuis le début du conflit. Comme ces Irlandais, bloqués à Roscoff avec voiture et caravanes, empêchés de rentrer chez eux.
La direction se tend
Après la grève votée par les marins, la direction s'est tendue. Elle a convoqué hier, à 13 h, au siège de la compagnie à Roscoff (Finistère), un comité
d'entreprise extraordinaire. Pour y annoncer l'arrêt de l'exploitation des navires. Un lock-out au nom de la sécurité.
La présidente du directoire, Martine Jourdren, a justifié cette position, dans un communiqué, par le fait que « la direction ne peut plus assurer
l'exploitation des navires et la gestion des passagers dans des conditions normales ». Et d'arrêter les navires « jusqu'à nouvel ordre ». Sauf que,
depuis, sur quatre ferries (Armorique, Mont-Saint-Michel, Normandie, Cotentin), les marins ont voté la reprise du travail après une grève de 24 heures. Et le Pont-Aven et le
Bretagne doivent voter aujourd'hui.
Situation ubuesquepour les marins
« Nous sommes des salariés qui ont voté la reprise du travail, à leur poste de travail, mais sans travail ! »,
ont résumé les syndicats CFDT et CGT au préfet du Finistère, Jean-Jacques Brot, qui avait accepté de les rencontrer, hier à Brest. Les syndicalistes ont déconseillé aux marins de quitter les
navires. « La direction utilise le lock-out, commentent-ils. Que se passerait-il si un salarié avait un accident de la route en rentrant à son domicile ? Le
bon endroit pour un marin, c'est sur son navire ! » CGT et CFDT appelaient, hier soir, à un « retour autour de la table des
négociations ».
Les officiers se désolidarisentdu mouvement
Ce conflit entre les marins subalternes et la direction est loin de faire l'unanimité auprès des autres catégories de personnels. « Les
officiers (250 cadres) se désengagent et désavouent les mouvements en cours à l'équipage », ont annoncé, hier, leurs délégués. Pour autant, ils dénoncent, pour
leur part, « un affrontement d'egos jamais atteint entre la direction, les actionnaires et les équipages embarqués subalternes ». Le manque de communication,
« la mauvaise démarche au départ sur des mesures anxiogènes du début de l'été ». Les délégués ont demandé « officiellement » la
nomination d'un médiateur pour sortir de cette crise qui pourrait être « fatale ».
Contactée hier soir, la direction n'a pas réagi.
Gilles ALLIAUMEavec Yannick GUÉRIN.