Depuis le début de la semaine, les agents de collecte des ordures ménagères (100 % des effectifs) et le personnel administratif (80 % des effectifs) de Morlaix
communauté (29) sont en grève.
Objet du courroux : les salaires et les conditions de travail. Le service de collecte n’est plus assuré dans les 28 communes de l’agglomération. Depuis quelques
jours, les poubelles s’amoncellent dans les rues.
Ce week-end, les grévistes occupent toujours le dépôt situé zone de la Boissière. De nouvelles négociations auront lieu lundi matin. "Nous ne lâcherons rien, nous
irons jusqu’au bout", préviennent les grévistes.
Une cinquantaine d'irréductibles lycéens ont occupé hier après-midi la place des Otages d'une manière assez peu commune. Au programme:
épluchage de courgettes et équeutage de haricots verts. «L'idée c'est de manifester autrement, explique un lycéen. Alors on fait une grande soupe pour montrer qu'on reste mobilisé et solidaire».
Ils ont également entrepris une chaîne humaine dessinant le chiffre 60, emblème de l'âge de départ en retraite. Les établissements Tristan-Corbière et Suscinio sont toujours partiellement bloqués
depuis une semaine. Du côté de la direction, on suit de près le mouvement.
«Veiller à la sécurité des élèves»
«Notre souci premier est de veiller à la sécurité des élèves, assure Cendrine Leroux, responsable adjointe au lycée Suscinio. Tous les jours, un groupe référent me
rend des comptes. On respecte leur droit d'expression en mettant des salles à leur disposition en fonction de la demande. Les lycéens doivent nous soumettre une autorisation écrite de sortie»,
précise-t-elle.
Nouveau rassemblement aujourd'hui
Au lycée Tristan-Corbière, également perturbé depuis une semaine, les cours sont assurés ainsi que le service de restauration et l'internat. «Hier, moins de 10% des
enseignants étaient absents, en grève ou malades. Les cours sont maintenus assure Xavier Le Mouël, proviseur adjoint. On essaie de tout faire pour assurer le fonctionnement normal de
l'établissement, malgré les perturbations», précise-t-il. Les lycéens toujours mobilisés prévoient de se joindre au rassemblement intersyndical prévu ce midi devant la sous-préfecture.
Malgré de nouvelles négociations hier avec le président de Morlaix communauté, les agents de collecte et administratifs poursuivent leur
mouvement de grève.
«La direction ne nous a pas donné satisfaction. Le mouvement est reconduit et va se durcir si rien ne change», affirmait, hier soir,
Marc Corbel, représentant CGT des agents de collecte. Les ordures risquent de s'entasser ce week-end dans les 28 communes de l'agglomération morlaisienne. Depuis mardi, les camions de ramassage
des ordures n'ont pas quitté le dépôt situé zone de La Boissière,100% des agents du service de collecte des ordures sont en grève reconductible depuis lundi,
rejoints hier par une trentaine d'agents administratifs de Morlaix-communauté.
«Faut pas que ça traîne»
Face à l'amoncellement des sacs et des déchets sur les trottoirs, commerçants et restaurateurs sont impuissants. Pour Josselyne Morvan, gérante du magasin Au fil de
l'eau, le problème, c'est surtout les cartons qui s'empilent. «On n'a pas une capacité illimitée pour stocker nos déchets. Si ça se poursuit, j'irai à la décharge. Mais ce n'est pas agréable de
voir notre ville dans cet état. Pour ce qui est des commerçants de Morlaix, on avisera si ça se poursuit». Côté restaurateurs, Daniel Coat, le patron du restaurant la Bella Note, est plus
virulent. «Pour l'instant, c'est un peu chacun sa guerre. Ils nous prennent en otage et exagèrent un peu leur mouvement. J'estime que la mairie doit intervenir sinon ça va vite devenir sale. Et
si ça continue, il faudra faire appel à l'armée».
«On n'est pas à Marseille»
«Les sacs jaunes s'entassent un peu, mais on ne va pas réquisitionner l'armée pour autant!», réagissait, hier soir, Yvon Hervé, président de Morlaix-communauté. La
rencontre a duré plus de deuxheures hier après-midi, entre Yvon Hervé et les représentants des agents en grève. Hier ils étaient une trentaine d'agents administratifs en grève et 100% parmi les
agents de collecte. Tous réclament une revalorisation de leurs salaires et une amélioration des conditions de travail. Sur la question des salaires, Yvon Hervé est resté très ferme. «Ne comptez
pas sur moi pour céder à ce type de pression. On mélange un peu tout», a-t-il affirmé. «Un 13e mois, c'est franchement impensable. On va avoir des ressources gelées par l'État. Nous avons
d'autres investissements plus importants à réaliser sur l'agglomération», a-t-il répondu. Néanmoins, le président a proposé aux agents d'examiner «les régimes indemnitaires des catégories
d'agents C, les moins favorisées», a-t-il rapporté hier soir.
Avancée sur les conditions de travail
Un pas a été franchi sur la question des conditions et du climat de travail dénoncé par les agents de l'agglomération. «On va mettre en place un comité mixte
paritaire composé de cinq élus et cinq représentants du personnel pour qu'ils se rencontrent régulièrement et trouvent des solutions pour améliorer l'ambiance au travail. Le groupe devrait être
créé d'ici fin novembre», a assuré le président de Morlaix-communauté. Mais pour Michel Tallec, l'un des porte-parole du personnel en grève, «tout ça est encore trop imprécis». Les agents de
collecte et administratifs en grève doivent se rassembler en assemblée générale ce matin pour décider de la poursuite du mouvement.
Entre 6.000 (selon la police) et 9.000 personnes (selon les syndicats) manifestent aujourd'hui contre la réforme des
retraites. Des lycéens participent au cortège, alors que le blocus du lycée Tristan-Corbière a été reconduit ce matin. Dans le cortège, on note également la présence de salariés de France
Telecom et de Morlaix communauté qui ont décidé de débrayer pour participer à la manifestation.
Le 16 octobre est une journée de protestation nationale contre la réforme des retraites injuste proposé par le gouvernement.
A Batz, les îliens, toujours sensibles aux principes de solidarité, ont décidés de se réunir pour faire entendre leurs voix et ainsi marquer leur soutien au
mouvement contestataire.
Ils furent plus de 70 à se réunir place de l'église. Nous avons même défilé. Une première!
Journée de mobilisation après journée de mobilisation, le mouvement contre la réforme des retraites continue de grandir. Celles
et ceux qui manifestent représentent l’immense majorité de la population : les salariés, les jeunes, les chômeurs et précaires, face à une minorité de
privilégiés.
La légitimité, le bon droit, sont dans la rue.
Nous sommes les plus nombreux, nous pouvons être les plus forts !
Avec les raffineries et les dépôts de carburants, un secteur clé de l’économie est paralysé. Le gouvernement a beau chanter « tout va très bien », il
panique, envoie les flics, prononce des réquisitions illégales. Loin d’intimider les grévistes il ne fait que renforcer leur détermination et le soutien de tous les secteurs.
La mobilisation de la jeunesse se répand dans tout le pays. Là encore, le gouvernement a recours à la violence policière pour tenter de museler les jeunes. Mais
chaque jour ce sont plus de lycées bloqués et plus de lycéen-nes dans les rues.
Les actions de blocage se multiplient dans les ports, les zones industrielles.
Alors pour toutes celles et tous ceux qui participent aux manifestations mais hésitent encore a entrer dans la grève reconductible, c’est le moment !
Un Mai 68 aux couleurs du XXIe siècle.
Pour faire échec à ce gouvernement qui méprise et réprime, il faut être encore plus fort qu'en 1995 ou en 2003. Tous ensemble, nous pouvons arrêter la
circulation, des trains, avions, camions, bateaux, arrêter l'activité des entreprises, des services.
Nous pouvons bloquer le pays car quelque soit notre secteur, c’est notre travail qui le fait fonctionner !
En quelques jours, on peut paralyser l’économie, faire fondre les bénéfices des patrons, alors le pouvoir devra capituler. S’il s'acharne, il peut le payer très
cher. Plus il attend, plus il devra concéder, voire céder sa place.
Ni négociable, ni amendable, retrait du projet de loi !
Sarkozy, Fillon, Démission !
Derrière la réforme des retraites se dessine un profond ras le bol de Sarkozy, de son gouvernement, de sa politique au service des capitalistes.
Le mouvement peut devenir suffisamment puissant pour remettre les pendules à l’heure, reprendre ce que les patrons nous ont volé sur nos salaires, nos
emplois, nos conditions de travail, récupérer nos services publics, notre protection sociale…
Une crise sociale et politique, une révolte globale est en marche.
Ils étaient 500lycéens à manifester hier après-midi dans les rues de Morlaix. Ce n'est qu'un début.
7h45, lycée Tristan-Corbière. Enseignants et lycéens s'apprêtent à aller en cours. Peine perdue. Des poubelles barricadent les
entrées. Les portails sont verrouillés par des fils de fer. Sur la route, des bancs d'école ont été sortis des classes. La circulation est ralentie.
Une matinée pour s'organiser
9h. Assemblée générale. Un petit groupe de terminale prend la direction du mouvement. «À gauche, ceux qui votent sont pour le blocage! À droite, ceux qui sont
contre!». Une majorité de lycéens présents se regroupe d'un côté. Le blocage de l'établissement est voté. 9h30. Les meneurs, gilets jaune fluo, se répartissent les tâches: les uns sont chargés de
la sécurité, les autres de surveiller les entrées. D'autres encore de coordonner le mouvement et d'inciter les autres établissements à les rejoindre. «On se mobilise pour notre avenir», témoigne
Agathe, une des meneuses du mouvement, le mégaphone à la main. 10h30. À Suscinio le blocage est voté en assemblée générale. Les grévistes se mettent au travail. Au programme: confection de
pancartes et banderoles.
Un après-midi pour défiler
14h30, place des Otages. Ils sont fin près: visages grimés, banderoles, tam-tam et casseroles. Suscinio et Le Porsmeur et même des étudiants de l'école d'infirmière
répondent présents à l'appel. Mais c'est Tristan-Corbière qui mène la danse.
En tête du cortège cette formule: «Réforme+Justice». Et derrière, 500 lycéens et étudiants reprennent en choeur ce fameux refrain: «Sarko, t'es foutu, la jeunesse
est dans la rue». Sur des pancartes on peut lire: «Dis maman, c'est quoi la retraite? C'est une légende mon coeur!» ou encore «Retraite à 62 ans,+ de vieux au boulot, moins d'emplois pour
nous!».
Louis, un des leaders de la manifestation, chauffe la troupe: «Faites du bruit!», rugit-il. En queue de cortège, une poignée d'enseignants suivent, bienveillants et
solidaires. 15h. Le joyeux cortège fait un crochet par le lycée Notre-Dame-du-Mur. «Libérez-les!», lancent les manifestants en choeur.
Certains parviennent à sauter les grilles. Derrière le mur, ils sont une dizaine à scruter leurs camarades. Quelques-unes réussissent à «s'évader». Les manifestants
redescendent vers le rond-point du Pouliet. 16h. Rond-point Charles-de-Gaulle, tout le monde a ordre de s'asseoir. Une grande ronde se forme autour du rond-point. La circulation est bloquée une
dizaine de minutes.
Les voitures sont finalement autorisées à passer. Mais à une condition: appuyer fort sur le klaxon. Les chauffeurs se prêtent au jeu. 17h. C'est l'heure du bus. Une
vingtaine de rescapés regagnent la place des Otages. «Nouvelle AG demain (aujourd'hui NDLR) 8h au lycée Tristan-Corbière», lance la petite Agathe, la voix cassée. Une autre manifestation est
également prévue à partir de 14h.
Hier, ils étaient 5.000 selon la police, 8.000 selon les syndicats. La mobilisation contre la réforme des retraites est loin de s'essouffler
à Morlaix.
10h30, place des Otages, les grévistes s'attroupent progressivement. Retraités, ouvriers, étudiants, lycéens, fonctionnaires,
infirmières, salariés du privé, mères de famille. Tous sont venus exprimer leurs inquiétudes et leur colère face à la réforme des retraites. Sur une banderole posée au sol on peut lire: «La
retraite à 60 ans, une autre répartition des richesses». C'est ce que réclament les syndicats (CFDT, CGT, FSU, Solidaire et UNSA)et partis de gauche
mobilisés depuis le 7septembre, alors que le Sénat vient de voter l'allongement de la durée de travail.
Les aînés solidaires
La retraite, ça fait plus de 20 ans qu'ils en bénéficient. Mais aujourd'hui, ils sont plus que jamais mobilisés. «On n'a plus rien à gagner, explique Jean Biou, 80
ans, ancien agent EDF. C'est pour nos enfants et petits-enfants qu'on s'inquiète». Marcel Derrien, 84 ans, ancien salarié de la Forclum, acquiesce. «Nous, on n'a pas eu l'instruction. Mais du
travail et une retraite. Eux, ils ont les études, mais pas le travail, ni la retraite. C'est dramatique».
Sur les marches du kiosque, armé de son mégaphone, Loïc Guengant, secrétaire de l'union locale CFDT, fédère les troupes. «Le mouvement doit prendre de l'ampleur»,
exhorte-t-il. 11h30, le cortège démarre enfin. Il prend la direction du Pouliet, longe l'allée Poan-Ben jusqu'au rond-point Charles-de-Gaulle pour finir place de la Mairie. Tambours battants, les
syndicats mènent la danse, escortés par un long flux de manifestants qui avancent calmes, mais déterminés. Philippe Rivoalon, 39 ans, est ouvrier dans l'agroalimentaire. Il en a ras-le-bol. «J'ai
commencé à travailler à 15 ans. Je plume les volailles à la chaîne huit heures par jour. Je ne me vois pas travailler à ce rythme durant un demi-siècle. 67 ans, c'est trop loin». Si, son travail
est physiquement moins pénible, Claude Le Roux, salariée à la station biologique de Roscoff, se sent fatiguée. «J'ai 56 ans. J'étais prête à partir en retraite à 60 ans... Il faut bien laisser la
place aux jeunes!»
Des lycéens en renfort
Quelques dizaines de lycéens et étudiants ont pris sur leur temps de cours (ou de pause) pour renforcer les rangs des manifestants. «La retraite, c'est loin. Mais on s'inquiète
quand on voit le nombre de jeunes au chômage», explique Brice, élève de terminale au lycée Notre-Dame-du-Mur. Un argument repris par ses camarades de Tristan-Corbière venus en nombre, mais aussi
par quelques étudiants du lycée agricole de Suscinio.
Pas de relâche
12h30, les manifestants regagnent la place des Otages. Cette fois-ci, c'est Roger Héré, secrétaire de l'Union locale CGT qui prend la parole,
pleinement satisfait de la tournure de la mobilisation. «De mémoire de Morlaisien, c'est un record. C'est la quatrième manifestation depuis septembre. On est aussi nombreux que le 23»,
sourit-il.
Donner un coup d'accélérateur à la protestation, c'est le mot d'ordre des syndicats. «Les salariés vont maintenant s'organiser en assemblées générales dans les
entreprises pour décider de la suite à donner au mouvement», espère-t-il.
En attendant, le prochain rendez-vous est déjà fixé à samedi, 14h30, place
Edmond-Puyo.