jeudi 14 avril 2011
Dans l’histoire des programmes électoraux du Parti socialiste, la modération extrême de celui-ci retient l’attention. Il cristallise un
mouvement long d’adaptation du PS au système capitaliste et sa transformation en parti d’alternance. Au prix du renoncement à réduire les inégalités.
Où sont donc passées les classes populaires dans les préoccupations d’un parti qui se dit de gauche ? Aucune mesure ne s’attaque aux fléaux sociaux qui touchent la société française : aucun
projet de revalorisation des revenus du travail, aucun réengagement dans des services publics aujourd’hui cassés et privatisés, aucune mesure phare contre le chômage de masse (4, 5 millions de
sans-emploi).
On se rappelle des 35 heures du programme de la future gauche plurielle de 1997, comme d’archéologie car on serait en peine de trouver ne serait-ce que le mot de réduction du temps de travail
parmi les mesures envisagées. L’annonce du blocage des loyers, du plafonnement du salaire des PDG – mais uniquement dans le public – font pâle figure tout comme les emplois-jeunes, qui ne sont
que des emplois précaires ne débouchant pas sur une embauche en CDI. L’allocation d’autonomie, vieux serpent de mer instrumentalisé le temps d’une élection pour être immédiatement vidée de son
sens, n’est ni prévue pour l’ensemble des jeunes en formation ni financée, et son calendrier d’application n’est pas fixé ! En matière de créations d’emplois d’ailleurs, la priorité est
clairement donnée à la police nationale (10 000 postes), alors que l’Éducation nationale devra se contenter de redéploiement d’emplois.
Quant à la loi sur les retraites qui a mobilisé des millions de grévistes et de manifestants à l’automne dernier, on ne trouve aucune trace de son abrogation. La possibilité légale de partir à 60
ans est rétablie, mais Martine Aubry a réaffirmé l’engagement du PS en faveur de l’allongement de la durée de cotisation ! Tandis que Dominique Strauss-Kahn, qui trouvera peu de mesures
contraignantes du point de vue « FMI », s’est prononcé en faveur d’un allongement supplémentaire de l’âge légal de départ à la retraite.
Rien non plus sur une autre répartition des richesses, l’augmentation générale des salaires alors que les profits des grosses entreprises ne cessent d’augmenter, ni sur la régularisation de tous
les sans-papiers. Pour tout le reste, c’est la continuité d’une politique de compétitivité qui implique austérité pour la population et cadeaux au patronat, avec la baisse de l’impôt sur les
sociétés. Ce qui a le mérite de la cohérence.
Faire payer l’addition aux peuples
En France, comme dans toute l’Union européenne, dans les gouvernements comme dans les institutions internationales, les socialistes mettent en œuvre la même politique que la droite : faire payer
la crise aux populations par des plans d’austérité, par une remise en cause constante et planifiée des droits sociaux acquis, de l’accès aux services publics. D’ailleurs la réduction de la dette
et des déficits figure au frontispice social-démocrate.
Et sur ce point tout est dit : priorité au rétablissement du capitalisme et purge pour la population. Sur le même sujet pas un mot sur la dette des peuples du Sud à commencer par celle des peuples qui se soulèvent au sud de la Méditerranée ! Frappé par la catastrophe de Fukushima, le lecteur peut s’attendre à une remise en cause du choix nucléaire auquel participe le PS (et d’ailleurs également le PCF). Au-delà de vagues promesses sur la sortie du « tout nucléaire » mais pas du nucléaire, on pourra lire un passage vantant la qualité technique et économique du nucléaire français !
Ce programme est sans doute le plus à droite dans la perspective d’une campagne présidentielle. Il est totalement compatible avec le fonctionnement d’une société capitaliste. Il prépare la voie
d’une alternance douce, qu’une bourgeoisie lassée du tumulte et du fracas sarkozystes, pourrait tout à fait endosser.
La nécessité d’un rassemblement anticapitaliste, indépendant du PS et de son programme, n’en est que plus grande.
Pierre-François Grond
« Il fallait bien deux femmes pour faire un homme », s'amuse Myriam Martin, l'une des deux nouvelles porte-parole du Nouveau Parti révolutionnaire (NPA). Après dix années de bons et loyaux services, Olivier Besancenot a finalement passé le relais à deux femmes et entend désormais prendre ses distances avec les médias. Du moins c'est ce qu'il promet.
Après avoir fait l'impasse sur les élections cantonales et avoir connu plusieurs vagues de départs sporadiques, la direction du NPA semblait contrainte à un changement de stratégie.
Candidat en 2002 et en 2007 à l'élection présidentielle, bon client des médias, Olivier Besancenot était devenu un porte-parole de plus en plus encombrant. Dans un parti luttant contre la personnalisation, l'ambiguïté semblait de plus en plus pesante, ce que reconnaît Besancenot :
« Nous étions en contradiction avec nos propres combats car nous luttions contre la personnalisation et en même temps on jouait dessus. »
Lors de la conférence de presse organisée lundi 4 avril par le parti anticapitaliste, Myriam Martin cherchait à convaincre que le parti avait fait le bon choix :
« Le fait qu'il y ait deux femmes représente un atout. »
Désormais, il affirme vouloir se concentrer sur les questions européennes et internationales au sein de la direction. Quitte à être moins présent dans les médias ? L'ancien leader trotskiste assure qu'il était temps de se « faire violence ».
Le NPA a ainsi fait le choix de la dépersonnalisation en élisant lors de son conseil politique national, les samedi 26 et dimanche 27 mars, ses deux nouvelles porte-parole : des inconnues du grand public.
Myriam Martin et Christine Poupin ne sortent pourtant pas de la cuisse de Jupiter. Membres de la direction du parti, anciennes têtes de liste du NPA aux élections européenne et régionale, ce sont des militantes de longue date au sein de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) puis du NPA.
Même si Myriam Martin a expliqué que cette nomination tenait de la « suite logique », les deux nouvelles égéries du NPA semblent avoir accepté à reculons d'être sur le devant de la scène.
Longtemps pressenti, Omar Slaouti, l'un des leaders du parti en Ile-de-France avait pour sa part décliné. Myriam Martin plaisante : « Nous sommes peut-être celles qui se sont fait piéger. »
Outre cette mise en avant de deux femmes, le NPA mise également sur deux profils distincts de celui d'Olivier Besancenot ; Christine Poupin étant portée sur l'écologie tandis que Myriam Martin est rompue aux arcanes de l'éducation.
Face aux médias, les deux nouvelles porte-parole du NPA ont en tout cas prouvé qu'elles connaissaient leur bréviaire trotskiste sur le bout des doigts.
Suffisant pour qu'Olivier Besancenot reste dans l'ombre ? Plusieurs fois interrogé au cours de la conférence de presse, l'ancien leader du NPA s'est longtemps abstenu d'intervenir, préférant acquiescer d'un sourire avant de finalement craquer sur une question portant sur le programme du PS. Incorrigible.
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