Par la voix des urnes ou celle, magnanime, d'un PS qui, dans l'euphorie d'une éventuelle victoire aux élections de mars prochain, lui ferait un peu de place, le NPA veut siéger au prochain
conseil régional. Louis Le Pape, délégué finistérien, fait le point sur cette réflexion «collective».
Le NPA est-il en mesure de constituer des listes autonomes aux prochaines régionales?
Ce n'est pas le but immédiat. Au préalable, nous voulons rencontrer tous les partis à gauche de la gauche dans l'éventualité d'une liste unitaire se retrouvant dans un programme anticapitaliste.
Des discussions sont en cours au niveau national avec le PCF et le Parti de gauche de Mélenchon.
Quelle sera la position au deuxième tour?
Le mode de scrutin rendant difficile la qualification par les urnes, nous allons soumettre aux militants l'idée d'une fusion technique avec les listes de gauche sociale-libérale. Pour que nos
électeurs soient représentés à la Région. Mais hors de question de faire partie de l'exécutif et d'une majorité de gestion. Si nous ne sommes pas d'accord avec une proposition, nous voterons
contre. Nous sommes, par exemple, opposés à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes ou au versement de subventions aux lycées privés.
Le NPA breton suivra la ligne politique et le programme convenus au niveau national, mais comment vous positionnez-vous sur des problématiques de la Région, comme celle des algues
vertes?
Selon nous, il n'y a pas de particularisme breton*. La pêche et l'agriculture représentent des secteurs plus importants qu'ailleurs mais, comme partout en France, la Bretagne est touchée de plein
fouet par la crise sociale, économique et écologique. Et qui l'a apportée? Le capitalisme. Les algues vertes et les problèmes du lait sont liés à une agriculture productiviste. Pour sortir les
producteurs de cet engrenage, amorçons le retour à l'agriculture de proximité, bio, paysanne.
- Propos recueillis par Yann Le Gall