vendredi 21 août 2009
Crédit Photo: Photothèque Rouge/JMB
PARIS, 21 août 2009 (AFP) - Olivier Besancenot, porte-parole du NPA, tire un "bilan positif" des premiers mois d'existence de son parti qui tient sa première
Université d'été à Port-Leucate (Aude) de dimanche à mercredi, et souligne le "besoin d'unité sociale et politique" face au gouvernement.
Q : Quel bilan tirez-vous du NPA six mois après sa fondation?
R : C'est un bilan positif, on n'a pas à rougir. On a eu un congrès de fondation (6-8 février) quelques jours après la première grande journée de grève (29 janvier)
où on était des millions dans la rue. Six mois après, la droite est vainqueur des européennes. Pour la manifestation de juin, il n'y avait pas grand monde dans la rue et c'était
prévisible.
Ce n'est donc plus tout à fait le même contexte, il faut l'analyser. Il y a en tout cas une gauche anticapitaliste qui existe bel et bien, qui est présente dans les
luttes sociales et dans les élections même si on a été plus touché que d'autres par l'abstention et qu'on n'a pas d'élus européens. 5%, ce n'est pas une entrée fracassante mais ça prouve qu'on
est là et bien là.
Q : Le NPA va-t-il s'associer à d'autres partis pour les régionales?
R : On discute avec tout le monde, on a rencontré la Fédération, les Alternatifs, Lutte ouvrière, le PCF, le Parti de gauche, des militants d'associations de
quartiers. Pour la gauche radicale, il ne s'agit pas de rajouter du dénigrement à l'émiettement.
On propose d'assumer l'indépendance totale du PS sur le long terme, pas simplement avoir des accords de circonstance pour des exécutifs régionaux, mais assumer une
rupture avec l'union de centre gauche qui semble se profiler avec les discussions PS, Verts et MoDem. Jean-Luc Mélenchon semble parler d'autonomie, d'indépendance vis-à-vis du PS. Mais on n'a pas
les mêmes réponses entre le PCF et Mélenchon (associés pour les européennes, ndlr).
Q : Comment voyez-vous la rentrée sociale alors que la CGT a refusé votre invitation à Port-Leucate?
R : On n'est pas des astrologues. Elle peut être chaude ou froide. Mais il ne faut pas tomber dans le panneau de se tromper d'adversaire. On ne fait pas campagne
contre la CGT à la rentrée mais contre le patronat et la droite.
On a besoin d'unité sociale et politique. Il faut s'en donner les moyens et discuter franchement, y compris avec les organisations syndicales.
On va leur retendre la main et je suis persuadé que la CGT acceptera de discuter. Pas mal de militants CGT ne comprendraient pas que leur confédération qui
participe régulièrement à l'Université d'été du Medef ait décliné l'invitation du NPA. C'est un peu disproportionné.
Propos recueillis par Julie DUCOURAU
PARIS, 21 août 2009 (AFP) - Six mois après sa fondation, le Nouveau parti anticapitaliste qui n'a obtenu qu'un score en demi-teinte aux européennes, tient sa
première Université d'été de dimanche à mercredi à Port-Leucate (Aude), sous le signe de la "résistance" et de l'"unité" face au gouvernement.
L'enjeu de l'Université d'été du NPA est "double", explique à l'AFP Olivier Besancenot, porte-parole. "D'abord, un appel au mouvement ouvrier, au mouvement social
et à la gauche, à entrer en résistance contre le gouvernement et être en mesure de bloquer sa politique actuelle sur la réforme de trop, le plan de licenciement de trop", selon lui. Il ne faut
"pas tomber dans le piège de la division mais être le plus unitaire possible face à la droite et Nicolas Sarkozy", assure-t-il.
Le deuxième enjeu est "plus interne", il s'agit "d'ouvrir l'acte II du processus du NPA", c'est-à-dire "essayer de s'adapter au nouveau contexte dans lequel on
est", d'après le postier de Neuilly. "Au moment de notre congrès de fondation, on était dans un phase ascendante de mobilisation sociale. Depuis le mois de juin, on est plus dans une période de
reflux", constate-t-il.
Telle devrait être la teneur du discours que doit prononcer M. Besancenot dimanche soir, temps fort de ces quatre journées centrées sur "un monde en crise" où se
succèderont forums, ateliers et "travaux pratiques" (écriture de tracts, slam, salsa antisexiste, etc...).
Un débat avec les syndicats est également prévu, mais la CGT a décliné l'invitation du NPA lui reprochant de "prétendre donner des leçons aux responsables
syndicaux". En mars, François Chérèque l'avait qualifié de "rapace". Finalement, seuls Gérard Aschieri (FSU) et Annick Coupé (Solidaires) seront présents.
Fondé en février dernier sur les bases de la Ligue communiste révolutionnaire créée en 1969, le NPA qui revendique environ 9.000 adhérents (3.200 à la LCR), aurait
par ailleurs subi des pertes sèches dans ses rangs après les européennes, selon certains médias. "Ces informations sont infondées", assure M. Besancenot qui souligne que le "système de remise de
cartes aux adhérents est en cours" et que les résultats seront donnés "en toute transparence" à l'automne. Et de se féliciter de l'affluence record à Port-Leucate où 1.500 personnes sont
attendues (1.000 en 2008 pour la LCR).
Il n'empêche que le NPA n'a pas réussi son premier test électoral. Avec 4,9% des voix et aucun élu au Parlement européen, il s'est fait distancer par le Front de
gauche PCF-Parti de gauche (6%, 4 eurodéputés) qu'il avait refusé de rejoindre. "Un résultat satisfaisant", dit-on au NPA où un courant "Convergences et alternative" s'était cependant constitué
mi-mai pour l'unité "dans les luttes et les élections". Mais d'après le politologue Gérard Grunberg, le NPA "a raté son départ".
Pour les régionales de mars 2010, les premières discussions unitaires ont commencé. Olivier Besancenot et l'ex-socialiste Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche) se
sont déjà prononcés pour des listes de gauche "indépendantes" du PS au premier tour. Une table ronde avec les partis de la gauche de la gauche a lieu lundi à Port-Leucate.
Mais les décisions finales des partis ne seront connues qu'à l'automne. M. Grunberg n'est "pas sûr que Mélenchon s'alliera avec les trotskistes" et juge
"déraisonnable" de la part du NPA d'"exclure les socialistes de l'union de la gauche". Olivier Besancenot n'a d'ailleurs pas reçu la lettre de Martine Aubry (PS) sur la "maison commune" envoyée
en juillet aux chefs des partis de gauche (Verts, PCF, Parti de gauche, PRG et MRC).