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21 mars 2011 1 21 /03 /mars /2011 09:27

  Gaz-de-schiste2.jpg

Le cours du gaz n’a pas attendu l’explosion du deuxième réacteur de Fukushima pour décoller. Une tendance dont s’est félicité Gérard Mestrallet, PDG de GDF Suez, affirmant que son corps de métier allait « probablement être plus pris en compte ».

 

« Le gaz est remonté de façon spectaculaire sur les marchés depuis trois jours parce que les Japonais achètent massivement », a déclaré le patron invité de l’Association des journalistes d’information sociale. Profitant du débat sur l’énergie nucléaire relancé par la catastrophe japonaise de Fukushima, Gérard Mestrallet s’est positionné pour un « mix énergétique » : « ni tout nucléaire, ni tout renouvelable, ni tout turbine à gaz, ni tout hydraulique ». « La france aujourd’hui n’a pas de pétrole, pas de gaz, pas de charbon, a analysé le PDG de GDF. On a le nucléaire. »


Titulaire de deux permis de prospection pour les gaz de schiste dans le Sud de la France, Mestrallet a néanmoins évoqué avec précaution la question : « s’il y a des réserves de gaz et que ces réserves de gaz peuvent être exploitées […] en protégeant à la fois le sous-sol et la nappe phréatique, ça peut peut-être être regardé. »


Toutes précautions mises à part, et selon le calendrier habituel de ce type de prospection, GDF devrait commencer à « regarder » les réserves de gaz du Sud de la France à coup de sondages sismiques dans les semaines à venir. En effet, le «moratoire » demandé par François Fillon sur la prospection de ces hydrocarbures ne porte que sur les forages et pas sur toutes les opérations préalables.

 

Source : Le Midi Libre.com

 

Les gaz de schiste pourraient bien concurrencer l’énergie nucléaire…

y compris pour la radioactivité !

 

Selon les documents que s’est procuré Ian Urbina, journaliste au New York Times, les rejets des puits de gaz de schiste de Pennsylvanie contiendraient des quantités effrayantes de matériau radioactif et ultrapolluant. Semées sur la carte d’Ouest en Est de cet état, les relevées de quantités de radium dans l’eau dépassent de 20, 100, 250 parfois même plusieurs milliers de fois les limites légales, atteignant des taux dangereux pour la santé.

 

Derrière ces chiffres, les formules secrètes des « liquides de fracturation » : non communiqués par les industriels, les produits chimiques injectés dans l’eau pour faciliter la destruction des couches de schiste renfermant le gaz et leur extraction comprendraient des substances ou dérivés de radium, uranium, benzène, etc. Dans les couches profondes de schiste, la moitié seulement reste emprisonnée, l’autre remontant à la surface pour être traitée.

 

Or, c’est là que le bât blesse : autour des zones d’extraction, les usines de retraitement des eaux n’ont guère été conçues pour filtrer des produits d’une telle toxicité. Selon l’enquête de Ian Urbina, ce n’est pas le fait du hasard, puisque la plupart des usines n’ont pas fait l’objet de mesure de la radioactivité depuis 2006, à la demande de l’Agence de protection de l’environnement (EPA) de Pennsylvanie. En aval des usines de retraitement d’eau, les sources polluées coulent directement dans les réseaux d’adduction d’eau potable. Les eaux rejetées dans la Monongahela River alimentent ainsi 800.000 personnes, notamment autour de Pittsburgh, tandis que celles dirigées sur la Susquehanna River, abreuvent 6 millions d’habitants, dont une partie des riverains de Baltimore, et enfin, les quantités déversées dans la Delaware River arrivent au robinet de près de 15 millions de personnes, dont une bonne partie des habitants de Philadelphie.

 

Selon l’enquête, ce type de rejet concernerait au moins quatre autres états : Colorado, Ohio, Texas et Virginie occidentale.

 

Retrouvez tous nos articles sur les gaz de schiste sur OWNI.fr et OWNIpolitics.com ainsi que nos brèves sur le sujet en suivant OWNIlive.com.

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20 mars 2011 7 20 /03 /mars /2011 12:37

16 mars par Yoko Akimoto


 


On voit sans cesse de nouveaux chiffres quand on allume la télévision… Il est bien clair que la centrale nucléaire de Fukushima est hors de contrôle... Tristement, le séisme nous a fait réfléchir à notre mode de vie. Compte rendu de Yoko Akimoto, du secrétariat d’ATTAC Japon

 

Tristement, avec le temps qui passe, la réalité nous fait ouvrir les yeux. On voit sans cesse de nouveaux chiffres quand on allume la télévision, ce qui doit malheureusement être aussi le cas de nos amis du Pakistan et d’Haïti qui souffrent toujours des conséquences des catastrophes naturelles qui se sont abattues sur eux.

 

Hier, le gouverneur de Miyagi a annoncé que le bilan dépasserait les 10 000 morts. Aujourd’hui, le réacteur n°3 de la centrale nucléaire de Fukushima a explosé, et maintenant (à 2h00 du matin heure locale dans la nuit du 14 au 15 mars) le cœur du réacteur n°2 est entré en fusion. Il est bien clair que la centrale nucléaire de Fukushima est hors de contrôle. Il y a quarante ans, nos membres luttaient contre la construction de centrales nucléaires, pointant du doigt les dangers qu’elles représentent dans ce pays si souvent frappé par des séismes. Malheureusement, leurs mises en garde n’ont pas été entendues ! Et le gouvernement a alors exproprié par la force les coopératives de pêcheurs et détruit la vie des communautés locales pour construire cette centrale nucléaire, affirmant en toute confiance qu’elle était sûre.

 

Aujourd’hui le gouvernement et la compagnie d’électricité japonaise Tokyo Electric Power (TEPCO) responsable de l’accident ne cessent de répéter qu’un tremblement de terre beaucoup plus fort que prévu a frappé le nord du Japon. Cependant, comme le fait remarquer Hiroaki Koide, professeur du Research Reactor Institute de l’université de Kyoto : « Le Japon étant un des pays où les séismes surviennent le plus fréquemment au monde, des séismes inattendus ne doivent jamais survenir si le gouvernement encourage la génération d’énergie nucléaire ». De nombreux Japonais peuvent donc conclure qui sont les responsables de cet accident. La compagnie TEPCO a commencé hier à instaurer des coupures de courant à Tokyo et dans quelques autres préfectures – lesquelles dureront jusqu’à la fin du mois d’avril –, en expliquant que l’accident nucléaire entraînait un manque d’électricité. En conséquence, de nombreux trains vont devoir être annulés. Tout au plus la moitié des lignes régulières étaient assurées hier.

 

Les magasins et supermarchés dans la métropole n’ont plus assez de nourriture à vendre. Le lait, l’eau, le pain et le riz commencent également à manquer. Certains rayons sont déjà vides. Ceci est essentiellement dû aux problèmes de distribution : certaines autoroutes sont bloquées, les poids-lourds à destination de Tokyo sont arrêtés sur le bord des routes. Les habitants de la zone métropolitaine de Tokyo bénéficient depuis longtemps de toutes les commodités. On pouvait facilement acheter et manger tout ce qu’on voulait à Tokyo, même si on ne savait pas que notre repas avait parcouru plusieurs centaines de kilomètres – voire plus – avant d’arriver dans notre assiette. On n’avait pas besoin de savoir qui avait produit notre nourriture, et ça nous allait bien comme ça. Mais tristement, un énorme tremblement de terre et la fusion d’un cœur de réacteur nous ont rappelé que la distribution était soutenue par un processus faible et tout cela nous a forcés à réfléchir à notre mode de vie. Comme la surproduction, la surconsommation et le surplus de déchets, le surplus de commodité est inévitablement néfaste pour la planète puisqu’il entraîne des émissions de carbone excessives ou inutiles et la destruction de notre chère Terre. Nous devons réfléchir à notre mode de vie et notre plus grande tâche est désormais de chercher à vivre sans détruire l’environnement.

 

Voilà, quatre jours sont passés depuis cette tragédie et les mauvaises nouvelles tombent les unes après les autres. Nous ne savons pas encore si tous nos membres sont sains et saufs dans les zones touchées. La contamination radioactive se répand. Il paraît même qu’elle aurait déjà atteint Tokyo. Nous sommes maintenant murés dans une anxiété invisible. Solidairement, avec espoir et amour.

Voir en ligne : http://www.ciranda.net/fsm-dacar-20...


Yoko Akimoto est membre Secrétariat d’ATTAC Japon

Traduction : Maxime Ferreol

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20 mars 2011 7 20 /03 /mars /2011 12:12
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19 mars 2011

 

TOKYO CORRESPONDANT - « Finalement, il n’y a pas eu beaucoup de blessés. Surtout des morts... », constate laconiquement un médecin d’une équipe d’urgence opérant dans la région de Sendai.

 

Ceux qui souffrent le plus sont les personnes qui étaient malades avant le désastre et sont hospitalisées dans des établissements gravement endommagés, où elles se retrouvent pratiquement sans soins, faute de médicaments et d’équipements en état de marche. Parmi les sinistrés, bon nombre sont des personnes âgées, physiquement à bout.

 

Même pour des maladies banales - rhume, problèmes gastriques -, les médicaments manquent, et la situation sanitaire tend à se détériorer. Yohei Sato, gouverneur du département de Fukushima, a lancé, vendredi 18 mars, un « appel d’urgence » aux autorités centrales, demandant l’envoi d’équipes médicales, car il ne peut plus faire face aux problèmes sanitaires de la population, déjà affaiblie par le manque de nourriture.

 

Selon le docteur Shigeru Sakurai, chef du service d’épidémiologie de l’hôpital universitaire du département d’Iwate, cité par le quotidien Yomiuri, les risques d’épidémie se précisent. Le praticien vient de visiter quatre centres d’accueil situés dans des temples et des écoles de la commune d’Akahama, dans ce département où les sinistrés n’ont pas mangé de plat chaud depuis une semaine.

 

Dans les centres d’accueil, la promiscuité favorise les contaminations, et les effets post-traumatisme entraînent des insomnies. Des sinistrés disent qu’ils ne supportent plus ce « huis clos ». Ils ont pour seuls vêtements ceux qu’ils portaient au moment du désastre. Certains, sans nouvelles de leur famille, restent prostrés. D’autres s’affolent dès que la terre recommence à trembler, mais il n’y a pas de sédatifs pour les calmer.

Les plus âgés, qui vivaient souvent seuls, se sentent perdus, sans leurs repères, sans personne de leur connaissance. Ce fut le cas lors du séisme de Kobe, en 1995 : relogés dans de grands ensembles, ils ne se sont jamais remis du traumatisme.

 

Dans les hôpitaux qui tiennent encore debout, la situation est souvent dramatique : en dépit du dévouement du personnel, les malades souffrent de la pénurie d’antidouleur et des médicaments qu’ils recevaient avant la catastrophe. Dans certains -établissements, en raison du manque d’électricité, fournie uni-quement par des blocs électrogènes, les salles d’opération ne -fonctionnent plus.

 

« Le pire pour nous, dit une infirmière de l’hôpital de Sendai, est de devoir répondre aux patients qui souffrent que l’on ne peut rien faire et qu’ils doivent endurer la douleur. » Certains, s’ils peuvent se déplacer, préfèrent quitter l’hôpital pour laisser leur lit à une personne plus -atteinte. Dans les quatre jours qui ont suivi le séisme, les patients de l’hôpital universitaire de Sendai ont été nourris uniquement de -biscuits.

 

Comme les médecins et les infirmières, les malades de Sendai sont conscients qu’ils se trouvent dans un périmètre dangereux et que leur sort, comme le dit une infirmière, « dépend maintenant de la direction du vent ». Les membres du personnel hospitalier, qui n’ont pas quitté l’établissement depuis le désastre, ignorent souvent le sort de leurs proches.

 

Dans des agglomérations particulièrement touchées, les toilettes de fortune - des trous creusés dans le sol - commencent à poser des problèmes sanitaires, malgré le froid (la température est voisine de 0°C). En raison du manque de carburant, il est impossible d’acheminer des toilettes mobiles antiseptiques. L’eau manque également pour se laver les mains ou faire la vaisselle.

 

Dans le département de Miyagi, les quatre stations d’épuration d’eau sont arrêtées et une vingtaine de communes se trouvent privées d’eau. C’est également le cas, dans le département voisin, celui d’Iwate, de 74 000 foyers. A Obuchi, une agglomération de ce département, une dizaine de personnes souffrent de problèmes gastriques après avoir bu l’eau de la rivière. « Nous n’avons ni médecin ni médicaments. On ne peut rien faire », dit Aiko Kurosawa, une représentante de la mairie.

 

« Pour l’instant, il n’y a pas d’épidémie, mais le risque est là », estime le docteur Sakurai.

 

Philippe Pons


* Le Monde.fr, 19.03.11 | 13h12 • Mis à jour le 19.03.11 | 13h39.

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20 mars 2011 7 20 /03 /mars /2011 11:59
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16 mars 2011

 

NB : la CRIIRAD confirme qu’il n’y a toujours pas d’inquiétude à avoir, ce mercredi 16 mars, ni pour la France métropolitaine, ni pour la Polynésie française. Son laboratoire cible pour l’instant ses analyses sur les réseaux de balises japonais.

 

Cependant, en fonction de l’évolution des conditions météorologiques, les recensements seront élargis aux réseaux de mesures étrangers (américains notamment) qui donneront une situation intermédiaire, avant que le territoire français ne soit touché. La France est à plus de 10 000 km de distance, ce qui favorise évidemment la baisse des concentrations, du fait des phénomènes de dilution et des dépôts progressifs de radioactivité sur les sols et les océans, dépôts qui appauvrissent d’autant les masses d’air contaminé. Si la situation devait se dégrader, des bulletins d’information seraient aussitôt publiés.


A la centrale nucléaire de FUKUSHIMA DAIICHI, les interventions sont de plus en plus désespérées : après l’injection d’eau de mer et l’abandon de la salle de commande du réacteur n°1, la décision a été prise de déverser de l’eau sur les installations à l’aide d’hélicoptères ! [1]

Les quelques 50 travailleurs encore présents sur le site sont exposés à des doses potentiellement mortelles et ont dû être provisoirement évacués avant de revenir sur site, mettent leur santé et leur vie en péril pour essayer de limiter les conséquences de l’aggravation continue de la situation.

Depuis plusieurs jours, l’augmentation des niveaux de rayonnements à 100, 200 km, voire 300 km de la centrale nucléaire de Fukushima traduit le passage des masses d’air contaminé :

- Multiplication par 1 000 du débit de dose le 13 mars à 120 km au nord-nord-ouest ; valeurs encore 100 fois supérieures à la normale hier 15 mars ;

- Multiplication par 100 du débit de dose à 75 km au sud (villes de la préfecture d’Ibaraki ;

- Multiplication par 16 du débit de dose à Tokyo, à 270 km au sud.

Ces augmentations s’expliquent par la présence de produits radioactifs (gaz, halogènes, aérosols…) que les personnes présentes incorporent en respirant.

Or aucune information n’a été publiée sur l’activité volumique (en Bq/m3) des radionucléides présents (césium 137, iode 131…). L’absence de toute donnée chiffrée sur le niveau de contamination de l’air, paramètre clef de la gestion de crise, empêche d’évaluer le niveau de risque réellement encouru par la population.

Cette carence est d’autant plus préoccupante que les élévations des débits de dose peuvent correspondre – correspondent très probablement - à des niveaux de contamination de l’air qui n’ont rien de négligeables (contrairement aux différentes déclarations entendues jusqu’à présent) et qui nécessitent des mesures de précaution. Les habitants ont droit à cette information. Les habitants vivent depuis plusieurs jours sous la menace d’une catastrophe nucléaire et ne savent quasiment rien des niveaux de radioactivité auxquels ils sont exposés.

- Centrale nucléaire de FUKUSHIMA DAIICHI : des doses de radioactivité potentiellement mortelles :

- Rejets radioactifs et contamination de l’air : toujours pas de données alors que les niveaux n’ont certainement rien de négligeables !

- L’augmentation des débits de dose prouve le passage des masses d’air contaminé

http://www.criirad.org/actualites/d...

[1] À Tchernobyl, 1.125 pilotes d’hélicoptères sont intervenus sur le réacteur (I.B. Ushakov, B.I. Davydov et S.K. Soldatov, A Man in the Sky of Chernobyl. A Pilot and a Radiation Accident. Rostov University publishing House, Rostov at Don -1994 ; UNSCEAR 2000 – Volume II – Annexe J – paragraphe 82 ). Durant la période critique, les débits de doses au-dessus du réacteur étaient tels que le vol stationnaire était impossible.

CRIIRAD : Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité


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20 mars 2011 7 20 /03 /mars /2011 11:57
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17 mars 2011

Des résultats nous parviennent d’heure en heure et confirment les éléments ci-dessous.
Nous essaierons de publier une mise à jour en fin de journée


Suivre en temps réel l’ordre de grandeur de la contamination de l’air est indispensable


Depuis 5 jours, de la radioactivité s’échappe de la centrale nucléaire de FUKUSHIMA DAIICHI sans que l’on puisse évaluer les risques encourus par les populations. On n’a en effet aucune idée des quantités de produits radioactifs relâchées dans l’environnement et aucune cartographie des activités volumiques de l’air n’a été publiée.

Seuls des relevés dosimétriques (débits de dose en µGy/h ou µSv/h) sont disponibles et seulement pour certains secteurs géographiques. Les plus exposés – la Préfecture de Fukushima notamment – sont très peu documentés [la situation est en train de changer]. Ces résultats ne rendent compte que de l’exposition externe et peuvent donc sous-évaluer considérablement les niveaux de risques.

 

En situation accidentelle, il est indispensable de disposer, en temps réel, des ordres de grandeurs de la contamination de l’air qui 1/ détermine le risque encouru par inhalation de gaz et d’aérosols radioactifs ; 2/ conditionne – en association avec les paramètres météorologiques - l’intensité des dépôts au sol et par conséquent les niveaux de contamination de la chaîne alimentaire.

 

Tout un cocktail de produits radioactifs dans l’air de Tokyo


Le laboratoire de la CRIIRAD a pu accéder aux mesures effectuées par le Tokyo Metropolitan Industrial Technology Research Institute [1] sur les poussières atmosphériques prélevées à Tokyo, dans l’arrondissement de Setagaya, sur la période du mardi 15 mars minuit au mercredi 16 mars 18h (heures locales), soit 42 heures de suivi.

Les résultats publiés concernent 4 radionucléides (produits radioactifs) : iode 131, iode 132, césium 134 et césium 137. Moyennées sur les 42 heures de suivi, les activités sont les suivantes :

- Iode 131 : 14,9 Bq/m3

- Iode 132 : 14,5 Bq/m3

- Césium 134 : 3,4 Bq/m3

- Césium 137 : 3,2 Bq/m3


Accéder aux tableaux de résultats :
1. Mise en forme CRIIRAD
2. Originaux de l’Institut de Recherche de Tokyo : 15-03-11 ; 16-03-11 ; 17-03-11

En situation normale, le seul radionucléide que l’on s’attend à mesurer dans l’atmosphère est le césium 137. Du fait des essais nucléaires militaires et de la catastrophe de Tchernobyl, subsiste en effet une contamination résiduelle mais heureusement très faible : de l’ordre de quelques µBq/m3. (1µBq = 10-6 Bq) Une valeur moyenne de 3,4 Bq/m3 représente une augmentation considérable du niveau de radioactivité : de l’ordre de 1 million de fois.

Précision importante : l’air contient nécessairement d’autre radionucléides : probablement des gaz rares radioactifs comme le krypton 85 et le xénon 133 mais également du tritium, du tellure 132, des isotopes du ruthénium, du tellure, du strontium. Il faudrait également savoir si l’air contient des transuraniens, des émetteurs alpha très radiotoxiques comme les plutoniums 238,239 ou 240 ou encore l’américium 241.

Si l’on considère l’évolution des concentrations dans le temps, on constate que le niveau de radioactivité de l’air a très fortement augmenté sur Tokyo le 15 mars, entre 10h et 12h, avec un pic de radioactivité sur les poussières prélevées à 11h :

- Iode 131 : 241 Bq/m3

- Iode 132 : 281 Bq/m3

- Césium 134 : 64 Bq/m3

- Césium 137 : 60 Bq/m3 (soit plus de 10 millions de fois le niveau antérieur aux accidents nucléaires)

Accéder au graphique établi par la CRIIRAD (résultats actualisés au 17 mars)

A partir d’une activité moyenne en iode 131 de 15 Bq/m3, nous avons calculé les doses équivalentes à la thyroïde qu’ont pu recevoir en 48 heures les enfants habitant Tokyo. Les résultats restent inférieurs au milliSievert (mSv) et par conséquent au seuil d’intervention de 10 mSv défini par l’OMS pour l’adminis- tration de comprimés d’iode stable.

Il faut cependant souligner que les chiffres utilisés pour les calculs sous-évaluent très probablement l’activité réelle de l’air. L’air a, en effet, été échantillonné à partir de filtres à poussières. Pour obtenir un bilan complet, il faudrait disposer de résultats sur des filtres à charbon actif capables de piéger les gaz, et notamment les formes moléculaires et organiques de l’iode. Elles peuvent représenter une part importante, voire majoritaire, de l’iode présent. Cette information doit être obtenue d’urgence.

Que se passe-t-il plus au nord ?

Le plus préoccupant est que Tokyo n’est pas le secteur le plus touché par le passage des masses d’air contaminé. L’analyse des relevés de débits de dose disponibles le montre clairement. Ces quelques éléments très – trop – lacunaires nous conduisent à nous interroger sur les niveaux d’exposition des personnes résidant à moindre distance de la centrale de FUKISHIMA DAIICHI (Tokyo est situé à 230 km au sud). A quels niveaux de contamination ont été exposés les habitants de la Préfecture de Fukushima (l’évacuation est limitée à un rayon de 20 km) ou encore ceux du secteur d’ONAGAWA où les débits de dose ont été multipliés par 100, voire par 1 000 (à Tokyo, l’augmentation n’aurait été que d’un facteur 16) ? Et qu’en est-il des habitants de la Préfecture d’IBARAKI où l’élévation du niveau de rayonnement ambiant est un peu supérieure à celle de Tokyo et surtout bien plus prolongée ?

La CRIIRAD ne souhaite qu’une chose, c’est d’être rassurée sur les niveaux d’exposition de la population. Si les autorités considèrent que les niveaux de risques sont minimes, elles doivent le démontrer, chiffres à l’appui.

Si l’on se base sur les informations publiées par l’AIEA, jusqu’au mercredi 16 mars, l’ordre d’administrer des comprimés d’iode stable à la population n’avait pas été donné. L’AIEA indique que dès le 14 mars dernier, les autorités japonaises avaient distribué 230 000 tablettes de comprimés d’iode stable aux centres d’évacuation mais sans donner l’ordre de les administrer aux habitants. Or, la zone d’évacuation était encore hier limitée à un rayon de 20 km autour de FUKUSHIMA DAIICHI et consigne était donnée aux personnes résidant dans un rayon de 30 km de se confiner chez elles.

Le problème, c’est que le confinement ne peut apporter qu’une protection très provisoire : une habitation n’a rien d’une enceinte étanche : en quelques heures tout le volume d’air intérieur est renouvelé. On gagne un peu de temps en calfeutrant toutes les ouvertures mais le confinement n’est absolument pas adapté à une contamination qui persiste sur plusieurs jours. L’aide internationale doit se mobiliser pour apporter la logistique nécessaire à l’évacuation des personnes sur un périmètre bien plus large. Ceci aurait dû être fait bien plus tôt. En attendant, il faut limiter les risques et l’iode stable est un moyen efficace – s’il est pris à temps ! – de limiter l’irradiation de la glande thyroïde et donc la survenue ultérieure de cancers ou d’autres pathologies thyroïdiennes. Rappelons également que l’iode stable n’est pas la panacée : il ne protège ni de l’irradiation externe, ni de la contamination par les autres radionucléides.

Dépôts au sol et contamination des aliments

La radioactivité présente dans l’air se dépose progressivement au sol et sur les végétaux. Les dépôts secs sont intensifiés par la pluie qui lessive les masses d’air contaminé et précipite au sol les particules radioactives (aérosols) et les gaz solubles (iode notamment).

Il faut disposer au plus vite d’une cartographie des activités surfaciques (Bq/m2 de sol) permettant de recenser les zones à risque et de cibler les mesures à prendre pour le retrait des aliments contaminés ou les mesures de prévention (alimentation du bétail en fourrage non contaminé par exemple).

Concernant la contamination de la chaîne alimentaire, il faut rappeler que depuis 5 jours, des quantités très importantes de produits radioactifs sont rejetées à la mer. Il faut donc vérifier l’impact de ces rejets sur les produits de la mer dans les zones proches et en fonction des courants.

Le fait de connaître les niveaux de contamination des paramètres clefs de l’environnement n’est certes pas une garantie de protection. Il est en revanche certain que l’absence de données ne peut qu’empirer les choses. L’opacité n’a jamais profité à la défense des intérêts sanitaires de la population. Tchernobyl l’a clairement démontré.

REPERES

CONTAMINATION DE L’AIR : _ comparaison avec la situation de la France au moment de Tchernobyl

Les chiffres qui suivent sont des chiffres officiels relatifs à la contamination de l’air dans le sud-est de la France, une des régions les plus touchées par les retombées radioactives consécutives à l’explosion du réacteur n°4 de Tchernobyl. Les activités sont des valeurs moyennes pour la période du 1er au 3 mai 1986.

Césium 137 : de 0,3 à 0,9 Bq/m3 à comparer à la concentration moyenne sur 2 jours de 3,2 Bq/m3 à Tokyo

Iode 131 : de 0,6 et 4,2 Bq/m3 à comparer à la concentration moyenne sur 2 jours de 14,9 Bq/m3 à Tokyo.

CRIIRAD
471 avenue Victor Hugo
26000 Valence
Tel : 04 75 41 82 50
Fax : 04 75 81 26 48
E-mail : contact@criirad.org


Notes
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18 mars 2011 5 18 /03 /mars /2011 15:13

nuctel

 

Par Ivan du Roy (18 mars 2011)


« Le nucléaire devient une abstraction. Comment garantir la sécurité d’une abstraction ? », s’interrogeait en 2006 le journaliste Jean-Philippe Desbordes, auteur du livre Atomik Park. Fruit de 13 ans d’enquête, l’ouvrage décrit l’impact sanitaire, des vétérans des essais nucléaires français et états-uniens aux ouvriers du nucléaire d’EDF, en passant, bien sûr, par les « liquidateurs » de Tchernobyl. Dans cet entretien, initialement publié en 2006, l’auteur analyse comment nous avons donné les moyens à la « machine nucléaire » de diriger le sens de la vie.

 

Basta ! : Comment avez-vous réagi au rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) sur le bilan de la catastrophe de Tchernobyl, qui, en septembre 2005, chiffre le nombre de morts à 39 ?


Jean-Philippe Desbordes : Les résultats étaient connus d’avance car l’AIEA, chargée d’évaluer l’impact sanitaire d’une catastrophe qui était pensée comme impossible, a classé au secret une annexe du rapport soviétique de l’époque, l’annexe n°7. Après la catastrophe, l’URSS a été sommée d’expliquer comment cette chose avait pu se produire à l’intérieur d’un des réacteurs les plus puissants de leur parc nucléaire, et d’évaluer rapidement l’ampleur des dégâts. En proie à la panique générale, les savants soviétiques ont adopté une attitude liée au passé totalitaire stalinien : ils ont fait leur examen de conscience et donné au Politburo les vraies informations, quitte à être envoyés au goulag. Ils ont écrit un rapport clair, net et précis. Quand ce rapport arrive sur le bureau de l’AIEA à Genève, un mois après la catastrophe, les chiffres et la situation décrite étaient tellement éloquents qu’il a été décidé de ne pas communiquer cette annexe.

 

L’Occident a donc été moins transparent que l’Union soviétique ?


L’AIEA a été créée pour permettre le développement de l’industrie nucléaire civile et en garantir le bon fonctionnement. Il n’était donc pas concevable que l’agence joue un autre jeu que celui-là. Les Soviétiques étant eux-mêmes les premières victimes, ils ne pouvaient pas mentir à leurs propres parents. De nombreux débats ont eu lieu au sein des familles soviétiques pour savoir pourquoi le père, perçu comme un héros, était en train de mourir après trois semaines d’intervention sur le réacteur. S’agissant des chiffres, nous avons deux estimations : d’un côté les 39 morts officiels, de l’autre, les corpus des associations de « liquidateurs » - comme nous avons ici les vétérans des essais nucléaires - qui comptabilisent 50.000 victimes chez les liquidateurs et dans la population. Entre 39 et 50.000, il y a une énorme marge d’incertitude ! La réalité sanitaire est certainement entre les deux et beaucoup plus préoccupante que ce que dit le discours officiel depuis 1986.

 

Quelles difficultés avez-vous rencontré dans votre enquête ?


Je n’ai rencontré aucune difficulté majeure... Sinon celle de faire une enquête sur le nucléaire. C’est un sujet complexe car tout est brouillé, crypté. L’impact sanitaire est le cœur du problème. C’est ce qui altère l’image des marques du nucléaire, que ce soit Areva, EDF, ou le Commissariat à l’énergie atomique (CEA). L’impact sanitaire est l’enjeu pour toutes leurs stratégies de communication. Accéder à l’information sur cette question suppose que des gens à l’intérieur de l’entreprise fasse le jeu de la transparence réelle. Cette transparence consiste à instruire à charge un état de fait qui semble aller de soi : le nucléaire est très propre. Ce n’est pas le cas. Quand on regarde dans l’arrière-boutique - encore faut-il qu’on vous y laisse entrer -, il y a des tas de cadavres au fond des placards. Mon but est de faire sortir sur la place publique, hors des grillages d’Atomic Park, des éléments en relation à la question centrale : qu’est ce que l’homme fait à l’homme ?

 

Au sein des centrales, vous constatez une réelle souffrance professionnelle, qui se traduit notamment par des suicides en série. Pourquoi ?


Les ouvriers du nucléaire - plombiers, maçons, électriciens - sont en perte de sens, disent qu’ils ne peuvent plus travailler comme avant. Ils sont pro-nucléaires et essaient de faire changer le système. Quand ils n’y arrivent pas, certains choisissent de se suicider [1] EDF a dépensé des sommes faramineuses pour payer des consultants qui ont travaillé à plein temps, avec les pleins pouvoirs d’investigation, pour faire la lumière sur des cas de suicide en série mettant en cause des gens totalement pro-nucléaires, totalement dévoués à leur boulot et avec des responsabilités. Pourquoi ces gens, sur qui nous comptons pour faire fonctionner la machine, se suicident en confiant à tout le monde que c’est à cause d’EDF ? Ces enquêtes de psychopathologie révèlent que, les causes personnelles mises à part, la critique se concentre sur les modalités de gestion de ressources humaines, sur le sentiment d’être humilié, méprisé. Ce que les consultants appellent le renversement d’idéal. Les documents internes que j’ai pu consulter attirent clairement l’attention de la direction sur cette question du suicide, qui engage la sécurité des installations.

 

Est-ce inquiétant du point de vue de la sécurité ?


Ce que les hommes du nucléaire subissent peut avoir des conséquences considérables en termes de sûreté. Comme le dit un responsable d’une centrale du nord de la France, qui pèse ses mots : dans la situation actuelle, faire les mauvais choix pourrait remettre en cause le devenir même du parc électronucléaire français. Personne n’a intérêt à ce qu’un Tchernobyl à la française se produise. Par chance, jusqu’ici tout va bien, ne dramatisons pas. Nous ne sommes pas dans une problématique de catastrophe, mais de vieillissement du parc nucléaire et de mutation des méthodes de fonctionnement interne.

 

Avant, il fallait bâtir les centrales. On apprenait en faisant. Maintenant on apprend le nucléaire sur des plans. Le nucléaire devient une abstraction. Comment garantir la sécurité d’une abstraction ? Les hommes, dans leur immense vanité, ont entrepris de domestiquer l’énergie du soleil, l’énergie intrinsèque de la matière, pour réaliser le rêve prométhéen. Cette machine, maintenant qu’elle existe, il faut la gérer. C’est une responsabilité collective. Surtout quand des bugs se produisent, qui font que, de l’intérieur, des mouvements s’amorcent pour demander l’ouverture d’un débat.

 

Le recours à la sous-traitance que vous évoquez a-t-il des incidences sur le suivi médical ?


Un directeur de centrale a des opérations de maintenance à faire : changer des valves ou réparer des tuyaux dans le circuit primaire, extraire les barres d’uranium pour les déplacer... C’est-à-dire aller en zone contaminée. Chacune de ces tâches représente un certain stock de doses de radioactivité, que le directeur doit répartir entre ses employés. Aller dans un trou d’hommes pour ouvrir un générateur de vapeur représente une dose d’irradiation considérable. Si une seule personne accomplit cette tâche, elle sera très vite « grillée » : en moins de 15 jours, elle aura atteint le maximum possible prévu pour une période de travail de trois mois. Il faut donc d’autres hommes. C’est la raison pour laquelle des sous-traitants enlèvent parfois leur dosimètre pour continuer de travailler et prennent des doses qui ne sont pas comptabilisés.

 

Pensez-vous qu’il faille sortir du nucléaire ?


La question de sortir du nucléaire n’a pas de réponse, compte-tenu des investissements qui ont été faits depuis la création du programme français. Nous sommes face à des sommes qui ne sont pas colossales mais titanesques. A quoi aurait servi d’investir autant si c’est pour s’en séparer aujourd’hui ? Nous avons là une énorme machine qui aurait été faite pour nous, mais pour laquelle on ne nous a jusqu’à présent jamais demandé notre avis. Ce qui nous fait peur dans le nucléaire, c’est la démesure de la machine. C’est ce que Jacques Ellul appelait le bluff technologique. Fuir par la technologie revient à donner à cette machine les moyens de continuer à diriger le sens de la vie. Que serait un monde entièrement soumis au contrôle des machines ? Cette question est lancinante depuis la révolution industrielle.

Tout se passe comme si nous étions dans la réalisation de ce que montrait Chaplin dans Les Temps modernes.

 

Aujourd’hui, on nous propose de dépasser les temps modernes par le biais d’un cheval mécanique, qu’il soit nucléaire, pétrolier ou génétique. Nous sommes confrontés à la démesure. Nous pensons pouvoir organiser l’intégralité de la planète en fonction de nos propres besoins, dans le cadre d’une idéologie qui est celle de la croissance pour la croissance. Cette spirale infinie, l’idéologie du progrès, nous entraîne très loin. C’est un problème de civilisation. Jusqu’où faut-il fuir en avant ? Ne faut-il pas plutôt espérer un équilibre ? Mais allez demander à nos concitoyens de consommer moins... Il y a chez chacun d’entre nous une dimension nouvelle qui est celle de la corruption par le confort. En étant enseveli sous des montagnes de biens à consommer, on se retrouve nécessairement enseveli sous des montagnes de déchets. Ce cycle est-il porteur d’un équilibre qui permettrait à notre civilisation de durer ? J’en doute.

 

Recueilli par Ivan du Roy

Jean-Philippe Desbordes, Atomic Park, à la recherche des victimes du nucléaire, Actes Sud, 515 p., 23,90 euros.

Notes

[1] Dans son livre, Jean-Philippe Desbordes, citant des sources officielles, parle de 44 suicides entre 1991 et 2000 parmi les personnels des centrales nucléaires.

 

 

http://www.bastamag.net/

 

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18 mars 2011 5 18 /03 /mars /2011 15:09
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18 mars 2011 5 18 /03 /mars /2011 14:16

Appel unitaire - 16 Mars 2011


Le peuple japonais affronte actuellement une tragédie sans précédent.
Une catastrophe naturelle, avec des conséquences humaines, sanitaires et économiques. Et une catastrophe nucléaire majeure.

A ce jour, quatre réacteurs nucléaires ont subi une série d’explosions, et connaissent actuellement de graves difficultés de refroidissement du coeur de chacun de ces réacteurs, partiellement en fusion. Une fusion totale des coeurs, voire une explosion avec une grande quantité de rejets radioactifs, n’est pas à exclure. Malgré une communication d’informations parcellaire ou contradictoires, nous pressentons que nous sommes face à une situation d’une gravité sans précédent.

La situation au Japon est d’ores et déjà alarmante et s’aggrave d’heure en heure. Des centaines de travailleurs japonais sacrifient actuellement leur vie pour tenter d’éviter que le pire ne se produise.

Alors même que la catastrophe est en cours, des quantités massives de substances radioactives ont été libérées dans l’atmosphère et l’océan. Des taux de radioactivité plusieurs centaines de fois supérieurs à la normale sont déjà mesurés à plus de 100 km de la centrale de Fukushima. C’est une vaste région du Japon qui subit à l’heure actuelle une contamination radioactive qui pourrait se propager à tout le pays, voire au-delà.
Nous, associations, syndicats et partis politiques, exprimons toute notre solidarité au peuple japonais et en premier lieu aux travailleurs du nucléaire qui tentent d’éviter le pire au péril de leur vie.

Cette situation alarmante nous rappelle que le nucléaire est une énergie qui n’est ni propre, ni sûre, ni à même de répondre au défi majeur du changement climatique, et qu’il soumet les populations et les travailleurs à des risques insensés, d’un bout à l’autre de la filière. Plus encore lorsque les centrales sont vieillissantes : au Japon, le réacteur n°1 de Fukushima Daiichi devait être arrêté définitivement le mois dernier, mais la prolongation de son fonctionnement pendant 10 ans venait d’être décidée... Quel choix tragique !

Ce nouvel accident nucléaire majeur met à nouveau à jour les risques inhérents à toute installation nucléaire et met à mal de façon définitive et indéniable le mythe de la sûreté et de la sécurité du nucléaire.
L’impuissance dramatique de l’homme face à l’emballement des réacteurs au Japon a provoqué la remise en question immédiate du nucléaire dans plusieurs pays (Allemagne, Suisse, Inde, États-Unis...)
En France, la politique énergétique a toujours échappé au débat démocratique, et plus particulièrement le développement de la filière électronucléaire. Les décisions sont prises au plus haut niveau de l’État, sans que les citoyens ne soient jamais consultés, alors que cette question concerne pourtant l’avenir de la population tout entière.

Sera-t-il nécessaire d’attendre un nouvel accident nucléaire pour que les autorités françaises organisent enfin un réel débat sur le modèle énergétique français en toute indépendance de l’industrie nucléaire et de son lobby ?
Pour faire face à la pénurie croissante des ressources fossiles, aux risques inacceptables du nucléaire, et à la nécessité de réduire nos émissions de gaz à effet de serre, les solutions alternatives existent, aujourd’hui. Elles s’appuient sur la réduction de nos consommations, par la sobriété et l’efficacité énergétique, et sur le développement des énergies renouvelables. Cette transition énergétique est inéluctable, ses modalités et sa planification nécessitent la tenue d’un grand débat démocratique et citoyen.

Le Président Sarkozy a annoncé que la France devait tirer les conséquences de l’accident japonais. Nous prenons aujourd’hui sa déclaration au mot.

NUCLÉAIRE : NOUS VOULONS AVOIR LE CHOIX !

Nous, associations, syndicats et partis politiques, adressons solennellement ces demandes communes au gouvernement français :

Nous voulons :

* L’arrêt de tous les projets électronucléaires en cours (EPR de Flamanville, ligne THT Cotentin-Maine, EPR de Penly, ITER, Bure et projets de centres de stockage des déchets nucléaires issus de la filière électronucléaire) tant que les citoyens n’auront pas été en mesure de se prononcer démocratiquement sur notre politique énergétique et sur le recours à l’énergie nucléaire, y compris si nécessaire par un référendum
* Le renoncement à la prolongation de l’exploitation des réacteurs ayant atteint ou dépassé les 30 ans de fonctionnement
* L’arrêt complet de tous les projets portés à l’étranger par l’industrie nucléaire française
Parce que la situation au Japon exige de ne pas se taire sur le drame que ce pays subit et sur la menace permanente que l’industrie nucléaire fait peser sur les peuples, au Japon comme en France :

Nous appelons tou-te-s les citoyen-nes à manifester leur solidarité avec le peuple japonais et à se réapproprier la question du recours au nucléaire et de la politique énergétique, en organisant des rassemblements dans toutes les villes de France ce dimanche 20 mars 2011 à 15h.

Nous appelons également tous les citoyen-nes, associations, partis politiques, syndicats, artistes et personnalités à rejoindre un GRAND RASSEMBLEMENT à Paris ce même jour, dimanche 20 mars 2011, à 15 h devant l’Assemblée Nationale*.

Signataires :

Agir pour l’environnement, Alliance Écologiste Indépendante, Association pour le Contrat Mondial de l’Eau, Attac, CAP 21, Confédération paysanne, Ecologie et Démocratie, Ecologistas en Accion, Europe Écologie Les Verts, Europe solidaire sans frontières, Fédération Sud Étudiant, Fédération Sud Rail, France Libertés, Fraternité Citoyenne, Gauche Unitaire, Les Alternatifs, Les Amis de la Terre, Nouveau Parti Anticapitaliste -NPA, Mouvement Citerrien, Parti Communiste des Ouvriers de France, Parti Pour La Décroissance, Réseau Action Climat, Réseau Sortir du nucléaire, Union syndicale Solidaires, Utopia, Votre Santé.
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17 mars 2011 4 17 /03 /mars /2011 12:03

La crise nucléaire au Japon renvoie inévitablement à Tchernobyl. Pourtant, les scénarios diffèrent pour le moment. Explicateur.

Le réacteur numéro quatre de la centrale nucléaire de Fukushima-Dai-Ichi 1, au Japon, en octobre 2008 (Kyodo/Reuters).

Certes le président de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) française a estimé qu'on était désormais dans une catastrophe de niveau 6 (« accident grave ») sur une échelle internationale qui n'en compte que 7, le dernier étant celui atteint une seule fois dans l'Histoire, en 1986 en Ukraine, à Tchernobyl. Mais l'échelle de gravité ne dit pas tout.

Sur l'origine de la catastrophe

A Tchernobyl, le 26 avril 1986, l'incident est venu de l'intérieur, d'un emballement du réacteur alors que la centrale était en marche et effectuait un exercice. Une série d'erreurs humaines lors de cet exercice de sûreté a déclenché une suite d'événements incontrôlables. Le réacteur de Tchernobyl était déjà assez instable à bas régime, l'expérimentation a fragilisé encore plus le système.

Mycle Schneider, consultant indépendant, explique :

« C'est une combinaison de facteurs humains et de conception. Manuellement, les systèmes de sûreté ont été stoppés. En 4 secondes, le réacteur a atteint environ cent fois sa puissance habituelle, une libération d'énergie, donc une explosion, qui a ensuite entraîné la destruction du réacteur. »

A Fukushima, le 11 mars 2011, l'incident est venu de l'extérieur : c'est le tsunami qui a provoqué l'avarie, et alors que la centrale avait été stoppée au moment du séisme juste avant. L'arrêt des réacteurs aurait fonctionné comme prévu, selon les autorités. En revanche, c'est le système de refroidissement qui n'a pu se mettre en marche à cause du défaut d'électricité.

Sur le type de centrale

Michèle Rivasi a déjà expliqué pourquoi, selon elle, une « réaction de type Tchernobyl est envisageable » :

« Si le cœur entre en fusion, il risque de faire fondre la cuve du réacteur. […] Si l'enceinte a été détruite par l'explosion, il n'y a plus de barrière au relâchement de particules radioactives. »

Néanmoins, la députée européenne (EELV) précise qu'il y a deux différences importantes dans la conception des centrales :

  • Tchernobyl est une centrale « RBMK » qui comprend du graphite, et non une centrale à eau bouillante comme au Japon. Le graphite a alimenté un incendie durable ;
  • il n'y avait pas d'enceinte de confinement en Ukraine, c'est-à-dire une double couche de béton.

Sur le déroulé de la catastrophe

« Fukushima se situe entre Tchernobyl et Three Mile Island en termes de mécanisme de déroulement », selon Mycle Schneider : il y a explosion d'hydrogène comme à Tchernobyl (mais pas d'emballement) et fusion du cœur comme à Three Mile Island (où il n'y a pas eu d'explosion).

Ce qui reste inquiétant : deux bâtiments réacteurs (1 et 3) sont abîmés et, pire encore, l'enceinte de confinement l'est aussi dans le cas du réacteur 2.

Jean-Marc Jancovici, auteur de « C'est maintenant ! Trois ans pour sauver le monde » et concepteur de la taxe carbone, affirme qu'il n'y a rien de comparable entre les deux scénarios :

« A Tchernobyl, ce qui a causé la dissémination de matières radioactives est essentiellement l'incendie des 600 tonnes de graphite que contenait le cœur (ce graphite servait de modérateur aux neutrons), incendie qui a entraîné dans l'atmosphère l'essentiel des produits de fission contenus dans le cœur.

Cet incendie a pu avoir lieu parce que l'explosion d'hydrogène a eu lieu à l'intérieur de l'enceinte de confinement et a rompu cette dernière, et exposé le graphite à l'oxygène de l'air.

A Fukushima, l'explosion d'hydrogène a eu lieu en dehors de l'enceinte de confinement du cœur. A l'instant où je tape ce message, les matières radioactives sont donc toujours confinées dans la cuve, exception faite des lâchers de vapeur. »

La fonte du cœur de Fukushima peut transformer le combustible en corium, sorte de lave à plus de 2 000°C qui peut alors soit transpercer la cuve, soir rester sur place. S'il s'échappe hors de la centrale, il se répand dans l'atmosphère. « Alors, personne ne sait comment arrêter le corium ni les réactions chimiques qu'il entraînerait, c'est l'inconnue totale », estime Mycle Schneider.

Sur les conséquences sur la santé

Si le bilan sanitaire de Tchernobyl est impossible, celui de Fukushima est prématuré. La Cité des sciences écrivait en 2006 :

« Combien de morts, de cancers, de maladies cardiovasculaires ou de malformations dus aux irradiations comptabilise-t-on vingt ans après l'explosion du réacteur n° 4 de Tchernobyl ?

4 000, comme l'affirme un rapport très critiqué publié sous l'égide de l'ONU en septembre 2005 ? Entre 30 000 et 60 000, comme l'annonce une nouvelle étude de scientifiques britanniques publiée en avril 2006 ?

Ou plusieurs centaines de milliers comme l'affirment certaines organisations, telles l'Organisation internationale des médecins pour la prévention de la guerre nucléaire (IPPNW), ou Greenpeace ? Il est probable qu'on ne le sache jamais précisément. »

Il est certain que les personnes travaillant sur le site de Fukushima reçoivent des contaminations radioactives. A 20 km autour de la centrale, tout le monde a été évacué ; entre 20 et 30 km, c'est l'ordre de confinement. L'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire français explique ce mardi matin :

« Compte tenu des débits de dose, il est à craindre que les conditions d'intervention deviennent très difficiles. […] Compte tenu de l'altération de l'enceinte de confinement du réacteur n°2, l'IRSN estime que les rejets sur ce réacteur sont désormais non filtrés et pourraient être permanents. »

Pour Jean-Marc Jancovici, « si le confinement du cœur est rompu, c'est l'iode radioactif qui est la préoccupation principale ». Il précise encore :

« L'administration d'iode normale va aller saturer la thyroïde, qui du coup n'aura plus envie de fixer de l'iode radioactif (car le danger est d'avoir cette iode fixée pour longtemps dans la thyroïde, si l'iode rentre et ressort du corps ca ne provoque pas de conséquences sanitaires particulières). »

Et de conclure :

« Oui, c'est un accident industriel majeur, mais non ce n'est pas susceptible de changer significativement le bilan du tsunami. »

Le sarcophage de la centrale nucléaire de Tchernobyl, en Ukraine, le 22 février 2011 (Gleb Garanich/Reuters).

Photos : le réacteur numéro quatre de la centrale nucléaire de Fukushima-Dai-Ichi 1, au Japon, en octobre 2008 (Kyodo/Reuters) ; le sarcophage de la centrale nucléaire de Tchernobyl, en Ukraine, le 22 février 2011 (Gleb Garanich/Reuters).

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17 mars 2011 4 17 /03 /mars /2011 11:50

Vraiment aucune raison de rejoindre les anti-nucléaires!

 

Cartographie: où se trouvent les installations nucléaires en France ?

Par Agnès Rousseaux (17 mars 2011)


Le Réseau Sortir du nucléaire a édité fin 2010 une carte avec l’implantation des installations nucléaires en France. Centrales, usines, sites de stockage de déchets, sites militaires... Cette carte montre l’ampleur de la présence du nucléaire en France.

 

© Réseau Sortir du nucléaire

 

Alors que l’Allemagne a décidé de fermer ses 7 plus vieux réacteurs et que la Suisse suspend son programme de renouvellement de centrales nucléaires suite à la catastrophe japonaise, la France, pays le plus nucléarisé au monde, poursuit son programme de construction de réacteurs dans des conditions parfois inquiétantes.

Le Réseau Sortir du nucléaire demande la « fermeture immédiate des 16 réacteurs nucléaires en service depuis plus de 30 ans en France » et un référendum sur la sortie du nucléaire. Développer des énergies alternatives ne coûterait pas plus cher que de conserver le nucléaire. Selon l’association, 340.000 emplois ont été créés en Allemagne en moins de 10 ans grâce aux alternatives énergétiques.

 

La carte en grand format

 

Pour commander des versions imprimées de la carte : http://www.sortirdunucleaire.org/carte/

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