Plutôt discret, l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst) a la faveur des médias depuis que certains parlementaires ont décidé de rouvrir, le 31 janvier, le dossier controversé de l’extraction des gaz de schistes.
La commission des affaires économiques du Sénat a en effet demandé à l’Opecst de « conduire une étude » relative aux « techniques alternatives à la fracturation hydraulique pour l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures de schiste ». Il se trouve que le sénateur UMP et président de l’Opecst, Bruno Sido, est également secrétaire de la commission des affaires économiques du Sénat.
Le même président de l’Office parlementaire a nommé deux rapporteurs qui auront la responsabilité de mener à bien un rapport visant à évaluer lesdites « alternatives » à la fracturation hydraulique. Cette lourde tâche a été confiée au sénateur UMP Jean-Claude Lenoir, lui aussi membre de la commission des affaires économiques, et au député socialiste Christian Bataille, grand spécialiste de l’énergie nucléaire, accusé par les mauvaises langues de se faire la voix des lobbies du nucléaire.
Jean-Claude Lenoir et Christian Bataille sont en fait à l’initiative de la saisine par la commission des affaires économiques du Sénat, reconnaît son président, Daniel Raoul, éminent membre de l’Opecst. Et il est nécessaire de préciser ici que ces parlementaires ont en commun d’être membre de groupe d’études de l’énergie (pour ce qui concerne les sénateurs cités) et/ou de travailler à des rapports sur les énergies, avec la particularité de défendre la cause du nucléaire.
Ce petit groupe a donc quelques affinités dans le domaine énergétique. Et semble d’accord pour remettre à l’ordre du jour l’exploitation des gaz de schistes. Daniel Raoul le dit à sa manière : « S’il est en effet hors de question de recourir aux techniques de fracturation hydraulique, il est tout aussi regrettable d’interdire toute réflexion et recherche permettant la mise au point de technologies alternatives, respectueuses de l’environnement », et, cela va de soi, « d’exploiter éventuellement cette ressource » .