En deux jours, ce convoi traversera seize départements : la Savoie, l’Ain, le Jura, la Saône-et-Loire, la Côte d’Or, la Haute-Marne, les Vosges, la Meuse, la Marne, l’Aisne, la Somme, la Seine Maritime, l’Eure, le Calvados et la Manche [1]. Ce transport à hauts risques devrait traverser des zones urbaines densément peuplées.
Hautement radioactif, le combustible usé, composé majoritairement d’uranium, mais aussi de plutonium et de produits de fission et actinides mineurs, dégage énormément de chaleur et de radioactivité.
Les rayonnements radioactifs “Gamma“ émis par les conteneurs "CASTOR" (Cask for storage and transport of radioactive material) se propagent à plusieurs dizaines de mètres du wagon, entraînant un risque pour les personnes se trouvant à proximité, riverains comme cheminots. Inique et obsolète, la réglementation sur le transport des matières radioactives autorise des débits de dose pouvant aller jusqu’à 2 millisieverts par heure au contact du wagon, soit un niveau de radiation environ 20 000 fois supérieur à la radioactivité naturelle [2]. Il est impératif que les pouvoirs publics revoient ces normes de toute urgence.
Par ailleurs, les normes de résistance aux chocs et au feu des "CASTOR" s’avèrent ridiculement basses et ne prennent pas en compte bon nombres de situations qui pourraient se présenter en cas d’accident ferroviaire grave.
Le Réseau "Sortir du nucléaire", le syndicat SUD-Rail et les associations italiennes rappellent qu’il est conseillé aux agents et au public de se tenir éloignés d’un convoi hautement radioactif stoppé en gare, et incitent les cheminots à exercer leur droit de retrait en cas d’intervention sur ces convois.
Malgré ces risques, les autorités italiennes et françaises ne fournissent aucune information sur ce type de transports, et taisent leur existence et leur dangerosité pour les riverains, la population et les salariés concernés. Certains services de l’État, les collectivités et les élus locaux, qui devraient être formés et avertis pour pouvoir réagir et mettre en œuvre un plan d’urgence en cas de problème, sont maintenus dans l’ignorance.
La situation a même empiré ces derniers mois ; les autorités mettent tout en œuvre pour qu’aucune information ne puissent filtrer sur l’existence de ces convois, quitte à employer des stratagèmes scabreux pour camoufler ces trains et les faire passer pour des trains classiques. Cela, afin d’éviter les mobilisations qui pourraient attirer l’attention sur l’existence de ces transports et sur les risques.
L’industrie nucléaire produit chaque année des tonnes de déchets dont on ne sait que faire [3]. Certains pays étrangers, dont l’Italie, envoient le combustible usé issu de leurs centrales – tel une patate chaude - à l’usine AREVA de La Hague pour qu’il y soit “traité“ : l’Hexagone est ainsi régulièrement traversé par ces déchets, qui s’ajoutent à ceux issus des réacteurs français, pour un volume dépassant les 500 convois par an.
Pourtant, loin d’être une solution, le “traitement“ des déchets engendre des risques et des transports supplémentaires. Il contamine de manière irréversible la pointe du Cotentin et la Mer du Nord en rejetant des effluents chimiques et radioactifs dans l’eau et l’environnement. Il est de surcroît inutile : le traitement à l’usine Areva de La Hague ne diminue pas la radioactivité des déchets, mais augmente au contraire leur volume.
Pour l’heure, aucune solution de stockage ou d’entreposage n’existe en Italie pour accueillir ces déchets après leur retraitement en France. A l’occasion du premier transport italien en 2008, l’Autorité de Sûreté Nucléaire avait d’ailleurs rappelé publiquement ses réserves sur ces convois et sur les délais de retour prévus par l’accord entre la France et l’Italie. Ceux-ci doivent retourner en Italie entre 2020 et 2025, ce qui est très tardif. Pourquoi un tel délai de retour qui a pour conséquence de stocker les déchets italiens en France, faute de solution en Italie pour les recevoir ?
Non seulement le « retraitement » à La Hague ne constitue en rien un recyclage, mais l’envoi des déchets radioactifs à La Hague semble surtout une astuce pour certains pays afin de faire oublier temporairement le problème insoluble de leur gestion. Plus de 20 ans après l’arrêt de son dernier réacteur, l’exploitation de l’énergie nucléaire dans les années 1980 laisse à l’Italie un lourd héritage...
Pour le Réseau "Sortir du nucléaire" et le syndicat SUD-Rail, Legambiente Valsusa, Legambiente e Pro Natura del Vercellese et Global Info Action il faut mettre fin à cette industrie productrice de déchets mortifères, pour lesquels il n’existe nulle part de gestion viable. En France, les autorités souhaiteraient les enfouir à 500m sous terre à Bure dans la Meuse ; en Italie, en attendant de trouver une hypothétique solution, on les envoie en France, afin de repousser la question de leur gestion dans le temps.
Il n’y a qu’une solution crédible : arrêter d’en produire en sortant au plus vite du nucléaire.
Le Réseau "Sortir du nucléaire", le syndicat SUD-Rail, Legambiente Valsusa", Legambiente et Pro Natura del Vercellese et Global Info Action seront donc mobilisés contre ce transport et appellent à des mobilisations et vigies tout au long du trajet.
Le Réseau "Sortir du nucléaire" publie les horaires sur son site :
http://groupes.sortirdunucleaire.org/Horaires-et-trajet
Pour retrouver le suivi du convoi et des éventuelles mobilisations :
http://groupes.sortirdunucleaire.org/Transport-a-venir-Sallugia-It-La
Contacts presse :
En France :
Laura Hameaux - Réseau "Sortir du nucléaire" : 06 85 23 05 11 Philippe Guiter - SUD-Rail : 06 28 94 82 99 Sophie Morel - 07 77 85 16 09
En Italie : Legambiente Valsusa : + 39 3200514499 Gian Piero Godio - Legambiente e Pro Natura del Vercellese : +39 333 74 50 665 Fabienne Melmi - Global Info Action : +39 3383068158
Chargée de communication : Charlotte Mijeon - 06 64 66 01 23
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