La grogne des «Petitparc»
Les parents d'élèves des trois écoles menacées de fermeture étaient mobilisés ce dimanche. Sur le marché du Braden, la famille «Petitparc» a ainsi récolté 450 signatures de soutien pour la maternelle armeloise.
«Je croyais qu'on avait une mairie de gauche». La remarque de cette passante fait doucement sourire les manifestants. Hier matin, sur
le marché du Braden, les messages de soutien et de sympathie n'ont pas manqué à l'égard des papas, mamans et enfants mobilisés. «Les gens ne comprennent pas cette décision, ils sont en colère»,
témoigne Jean-Christophe, l'un des parents du Petit Parc.
La famille «Petitparc»
Tous ont bravé le froid, unis pour protester contre la décision de la municipalité de fermer leur établissement. Unis comme une seule famille. Celle que le comité d'action pour la défense de
l'école maternelle a d'ailleurs créée. C'est donc toute la famille «Petitparc» qui est en colère. «Cette annonce est pour nous un choc, un traumatisme, explique Hervé «Petitparc»
Maugis.
Outre la qualité de l'équipe enseignante, elle a un rayonnement dans tout le quartier. Je crois que l'on peut parler de "famille du Petit Parc". Pour certains d'entre nous c'est une histoire sur deux et même trois générations! Elle est, sans aucun doute, un exemple de ce que devrait être l'école républicaine tant l'implication des enseignantes et des parents y est forte.
Venant d'une municipalité de gauche c'est tout simplement incompréhensible». Sonnés, les «Petitparc» contre-attaquent. Et accusent la municipalité. D'abord de
mensonges sur les érosions des effectifs. «Depuis plusieurs années, l'école scolarise en moyenne 25 élèves (voire plus) par classe et chaque année, la directrice refuse des élèves et les envoie
de façon citoyenne dans les autres écoles du quartier», rétorque le comité. «C'est même une extension qu'il faudrait faire», sourit Jean-Christophe «Petitparc».
Daniel Le Bigot déplore la forme
Les parents d'élèves reprochent à la mairie l'absence de concertation et l'accusent "de se moquer des familles quand elle dit que si le centre-ville s'urbanise, on peut imaginer que ces écoles
rouvriront un jour. Notre école ne peut pas fermer car notre quartier s'est rajeuni et que de nouveaux jeunes parents frappent régulièrement à la porte de l'école pour y inscrire leurs petits».
Le comité a écrit à l'adjoint à l'urbanisme et surtout au cadre de vie Daniel Le Bigot.
L'élu acceptera de les rencontrer, mais après l'entrevue entre le comité, le maire et l'adjointe concernée. «Je comprends parfaitement vos sentiments, leur a-t-il écrit. Nous avons une réunion sur ce thème lundi soir. Je préfère donc m'abstenir de parler du fond de ce dossier pour le moment. Au-delà du fond, je constate que la forme, à savoir un courrier, n'est pas à la hauteur de nos engagements dans le domaine de la concertation». Aujourd'hui, à 18h30, une réunion de parents d'élèves est programmée à l'école.
- Yves Madec
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Ce matin, le comité d’action pour la défense de l’école du Petit-parc a fait signer une pétition sur le marché du Braden.Ouest-France
Ils protestent, ils manifestent, ils pétitionnent… mais avec humour ! Les parents d’élèves de l’école du Petit-Parc, que la Ville de Quimper veut fermer avec deux autres écoles (Jules Ferry et les Pommiers) à la rentrée prochaine, s’appellent tous désormais… Petitparc : Jean-Christophe Petitparc ; Nathalie Petitparc ; Sandrine Petitparc…
Pourquoi ? « Parce que cette école c’est l’âme du quartier. Nous formons une famille. Ils s’attaquent à une famille », répondent ces parents qui ne comprennent absolument pas cette décision, alors que l’école (50 élèves répartis en 2 classes) doit refuser une dizaine d’élèves chaque année, faute de place.
Ce matin, ils faisaient signer une pétition au marché du Braden. Parmi les passants, beaucoup se montrent solidaires. « Il y a trop besoin des écoles et on va les supprimer, c’est quoi ce chantier !, s’insurgent Louis et Yvonne, deux retraités. Si c’est pour faire des économies, ce n’est pas là qu’il faut les faire. »
Dans ce quartier où la majorité des habitants a voté pour la municipalité de gauche en place, certains se disent aussi « écœurés » par cette résolution du maire socialiste de Quimper, Bernard Poignant. « Venant d’une municipalité de gauche c’est tout simplement incompréhensible, surtout quand certains de ses choix se portent sur la rénovation d’un parking d’aéroport (lui-même déjà largement subventionné) et dont la gestion sera donnée au secteur privé »,. écrivent les parents sur leur blog http://dupetitparc.over-blog.fr/: link
Ils ont d’ailleurs fait appel au 2e adjoint Vert de la ville, Daniel Le Bigot. Celui-ci leur affirme sur leur blog « comprendre parfaitement » leurs sentiments à l’annonce de cette fermeture.
Et indique que « nous avons en tant qu’élus une réunion sur ce thème lundi soir. Je préfère donc m’abstenir de parler du fond de ce dossier pour le moment ». Il ajoute toutefois : « Au-delà du fond, je constate que la forme, à savoir un courrier (pour avertir les parents de la fermeture, N.D.L.R.), n’est pas à la hauteur de nos engagements dans le domaine de la concertation. »