Préambule
Le texte qui suit reprend l’essentiel d’une contribution versée au débat du Collectif national pour les droits des femmes (CNDDF) en janvier dernier. Cette
contribution n’avait d’autre but de tenter d’ouvrir un débat de fond parmi les féministes soucieuses de défendre à la fois les droits des femmes et de faire échec au racisme, et ceci
en regardant les réalités en face.
Ce débat a eu lieu et a permis, sur la base d’un consensus, de publier une tribune dans Libération, le 27 janvier dernier, intitulée « Contre le racisme et pour les femmes ». A partir de là, un large processus unitaire s’est amorcé qui a débouché le 6 mars à une manifestation parisienne pour la journée internationale des luttes de femmes.
Néanmoins le processus unitaire engagé à cette occasion n’a pas été à son terme puisque « Ni pute ni soumise », en lien avec la Coordination laïque et féministe (auxquelle s’est rallié à la dernière minute Lutte ouvrière) ont décidé d’appeler séparément à cette manifestation pour ne pas avoir à endosser la dénonciation de la politique gouvernementale. Puisque également le collectif « Une école pour tou-te-s » (moins d’une centaine dans la manifestation) a décider de centrer ses mots d’ordre sur le soutien aux filles voilées. Le débat doit donc se poursuivre. C’est le sens de la publication de ce texte.
En France, cette notion recouvre des principes généraux qui organisent la vie publique, et la vie scolaire, en particulier qui ont été codifiés dans une série de textes fondamentaux comme la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, le préambule de la Constitution de 1946, repris en 1958, ainsi que dans des lois.
On peut citer notamment celle de 1881 rendant l’école primaire et les maternelles gratuites ; celle de 1882 qui rend l’instruction primaire obligatoire
jusqu’à 14 ans pour les enfants des deux sexes, français et étrangers ; celle de 1886 qui confie à des enseignants exclusivement laïcs l’enseignement dans l’école publique ; celle
enfin sur la séparation des Eglises et de l’Etat qui mettait fin au régime concordataire instauré par Napoléon 1er et qui supprimait tout financement par
l’Etat des ministres des cultes et des activités religieuses.
Cependant l’établissement d’un statut spécifique pour les départements d’Alsace-Moselle (et pour d’autres en dehors de la « métropole »), la loi Debré en 1959 sur le financement des écoles privées sous contrat ont largement écorné cette indépendance de principe entre l’Etat et les religions [1].
Cette indépendance est censée garantir deux choses :
la liberté de conscience (liberté des
croyants, des athées et agnostiques), l’Etat ne s’ingérant en aucune manière dans la vie religieuse, sauf pour faire respecter l’ordre public ;
l’égalité entre tous les citoyens, quelles
que soient leurs croyances et leurs convictions. La notion d’égalité s’est élargie au cours du Vingtième siècle en France et ailleurs, puisqu’aujourd’hui la loi interdit toute discrimination
fondée sur le sexe, les choix sexuels, etc.
La laïcité a été instaurée en France après un combat difficile contre l’Eglise catholique qui a toujours bénéficié de nombreux privilèges en tant qu’église dominante [2]. La laïcité n’a pas pour but d’éradiquer les religions comme veulent le faire croire les dirigeants des pays islamistes. Elle a pour but de favoriser la vie ensemble de citoyens et citoyennes aux options religieuses et philosophiques différentes. [3]
La diversité religieuse
Aujourd’hui, dans toute l’Europe, la diversité religieuse s’est encore accentuée sous l’influence des vagues d’immigration successives venues des anciennes colonies ou comme résultat de la mondialisation avec son cortège de pauvreté et de guerres etc. En France, la sécularisation de la société amorcée il y a plusieurs décennies est contrebalancée par la montée de l’Islam parmi par les jeunes de parents ou grands parents immigrés, venus d’Afrique du Nord notamment. Cette islamisation des banlieues n’est pas nouvelle mais elle est aujourd’hui d’autant plus visible qu’elle se traduit pour une partie des jeunes musulmans des deux sexes par une bataille politique pour le droit de porter le voile à l’école au nom de la liberté et de l’égalité entre toutes les religions.
Les premiers conflits sur la question du voile ont surgi à Creil en 1989. Suite aux premiers débats qui ont entouré cette affaire le Conseil d’Etat avait formulé un avis considérant que le port du voile n’était pas en soi contradictoire avec le principe de laïcité. Cela le devenait quand il était porté de manière ostentatoire et qu’il s’accompagnait de prosélytisme.
Membre de la rédaction des Cahiers du féminisme en 1989, mes amies et moi étions plutôt satisfaites de cet arrêté. Nous avions fait campagne pour dédramatiser ces « affaires » et inviter le mouvement féministe et tous les progressistes à ne pas se tromper de débat et à ne pas tomber dans le piège de la droite et de l’extrême droite promptes à stigmatiser les jeunes musulmans. Nous étions optimistes et faisions le pari que l’école publique et le mouvement féministe feraient reculer ces phénomènes « marginaux » [4].
Nous nous sommes trompées. Le port du voile s’est étendu. Au niveau national, Hanifa Chérifi (la médiatrice du gouvernement) parlait en avril 2003 de 150 affaires
de voile, conflictuelles par an contre 300 en 1994 mais les chiffres recensés donnent une vision déformée de la réalité. Ils s’appuient sur les cas ayant donné lieu à des conflits ouverts mais
bon nombre d’enseignants des banlieues populaires confrontés à cette question, l’ont réglée seuls.
Dans les collèges et les lycées, comme à la fac de Paris 8 par exemple (Saint-Denis), on observe, depuis deux ou trois ans, de nombreuses filles voilées de manière stricte. Il y a même des étudiantes qui se pointent drapées de noir des pieds à la tête dans des tchadors. Le voile n’est pas un phénomène majoritaire mais ce n’est plus un phénomène totalement marginal, dans les quartiers et les banlieues populaires.
Il n’y a pas une seule explication mais plusieurs :
Le contexte international marqué par
l’offensive militaire des Etats-Unis en Afghanistan, en Irak et le redoublement de l’agressivité de la politique du gouvernement israëlien contre les palestiniens. Face à cela, un certain
nombre de jeunes cherchent ainsi à manifester leur solidarité avec le peule palestinien.
A cela vient s’ajouter, face aux
discriminations subies en France, la volonté de ne plus « raser les murs » (comme ont été contraints de le faire leurs parents) et de revendiquer pour les jeunes issus de
l’immigration et pour l’Islam, l’égalité avec les autres jeunes français et les autres religions. Il est évident que les politiques menées depuis 20 ans, par la droite et la gauche
gouvernementale, contre les couches populaires et qui se sont traduites par un chômage de masse et la précarité et le développement des ghettos sociaux, ont alimenté d’un côté la montée de
l’extrême droite et de l’autre les replis communautaires.
Cela peut s’expliquer également par la
volonté de certaines jeunes femmes de se « protéger » contre l’agressivité sexiste qu’elles subissent chez elles ou dans la rue : la loi de Dieu étant « supérieure » à
celle du père et des frères ; quand elles portent un voile, les hommes sont censés les respecter.
Mais tous les facteurs précédents ne se
seraient pas traduits par le développement du port du voile dans les établissements scolaires si des mouvements islamistes implantés dans certains quartiers populaires depuis plusieurs années,
n’avaient pas cherché à convaincre leurs fidèles et en particulier les jeunes filles qu’il fallait porter le voile pour être une « bonne » musulmane.
Le port du voile n’est pas donc pas l’expression d’une mode ponctuelle ou de l’initiative de quelques jeunes filles plus pieuses que d’autres mais le résultat
d’une bataille politique au sens plein du terme. Que disait la médiatrice du gouvernement Hanifa Chérifi (nommée en 1994 et toujours en place) le 30 avril 2003 dans L’Humanité à propos
de ces jeunes femmes qui allaient au tribunal pour défendre le port du voile ? : « J’ai eu en face de moi des jeunes filles sûres d’elles mêmes et nullement désorientées.
Elles connaissent parfaitement les aspects juridiques de la question et récitent par cœur l’avis du Conseil d’Etat (…). J’ai voulu en savoir plus. J’ai ainsi découvert l’existence d’un
véritable réseau de soutien à ces élèves, composé de juristes, d’avocats, d’étudiants, de prédicateurs organisés dans des associations islamistes connues, telles que
l’UOIF ».
Peut-être en rajoute-elle sur l’influence des intégristes mais on ne peut la nier et faire comme si elle n’existait pas. Le droit de porter en classe les signes religieux a reçu le soutien en France de tous les représentants officiels des religions. Dans toute l’Europe, la religion catholique est à l’offensive : demande que soit inscrite dans la « Constitution » européenne la référence au « patrimoine chrétien de l’Europe ». En Espagne, l’enseignement de la religion catholique devient obligaroie dans les écoles publiques et la religion catholique retrouve ainsi son statut de religion d’Etat. Les islamistes les plus futés demandent, eux, la redéfinition d’une laïcité « ouverte » permettant le port de tous les insignes religieux.
face à ce phénomène, plusieurs attitudes sont possibles :
Pour certaines associations, le MRAP, la LDH,
et des militantes féministes comme C. Delphy, les débats sur le voile ont été orchestrés par le gouvernement pour masquer les vrais problèmes que sont les inégalités économiques et sociales
dans les banlieues et ne sont que l’expression de « l’islamophobie » dominante liée à la montrée de l’extrême droite et au passé colonial de la France [5].
Dans ce sillage, certains considèrent que le combat des jeunes musulmanes est un combat pour une liberté démocratique et que la laïcité « à la française » a fait son temps et qu’il faut instaurer une laïcité « plus ouverte » qui autoriserait à l’école l’affichage de tous les signes religieux. Ce courant a raison sur un point. L’ampleur du débat sur le voile a effectivement joué un rôle de diversion par rapport à la question des inégalités économiques et sociales.
Mais ce courant se trompe sur une question d’importance. Contrairement à ce qu’il pense, ce n’est pas le gouvernement qui a soulevé le problème du voile. La
droite était tout autant divisée que la gauche, l’extrême gauche ou le mouvement associatif. Ce sont les enseignant-e-s qui au fil des mois ont vu se détériorer la situation non seulement au
niveau de leurs conditions de travail mais également face à l’offensive politique de courants islamistes décidés à en découdre sur le terrain de l’école.
Or, qui a voulu soutenir ces enseignant-e-s pour les aider à résoudre ces questions sans alimenter le climat raciste ou capituler devant le développement du voile ? Personne. Pire, ils et elles ont été calomnié-e-s honteusement comme des « islamophobes » par le courant antiraciste, alors que chacun et chacune cherchait à se « débrouiller » le mieux possible pour éviter toutes les impasses.
Le deuxième courant a été porté par des
personnalités féminines du monde des arts et des lettres [6] qui ont lancé un appel solennel au Président de la République en faveur d’une loi, pour défendre
l’égalité des sexes comme si ce gouvernement dont la politique ne cesse de creuser les inégalités n’était pas responsable des replis identitaires dont témoignent entre autres le développement
du voile à l’école et dans les quartiers. Ce courant a raison sur deux points : la majorité des femmes musulmanes ne portent pas le voile et ne souhaitent pas le porter ; le voile met
gravement en cause le principe d’égalité des sexes.
Un troisième courant a émergé tardivement à la fin de l’année dernière [7] et une
marque de soupçon à l’égard de tous les hommes, tous considérés comme des violeurs en puissance ; choisir de porter le voile (pour celles qui ont fait ce choix), c’est également être
porteuse d’un modèle de société. Pour celles qui en font une prescription religieuse incontournable, cela signifie que les femmes ont le droit de sortir de l’espace domestique (du moins
jusqu’au mariage), mais seulement à la condition d’être « couvertes » et à la condition de ne pas remettre en cause une conception de la famille dans laquelle les hommes, comme chefs
de famille, sont censés en être les pourvoyeurs financiers et les femmes comme mères, responsables du foyer.
Cette conception place les femmes dans la dépendance des hommes, ce qu’admet d’ailleurs un prédicateur subtil comme comme Tariq Ramadan. [8].
Cela va même plus loin pour certaines. Le voile a en effet connu une nouvelle extension avec la révolution iranienne. C’est donc, pour certains et certaines qui choisissent de porter le tchador, un moyen de se référer à des régimes totalitaires islamistes où s’exerce la « charia », régimes totalitaires où n’existe aucune séparation des pouvoirs ni aucune séparation entre le politique et le religieux.
Mais toutes les femmes voilées ne sont pas des intégristes. Fort heureusement. Et parmi les femmes voilées certaines prétendent mener un combat féministe en
distinguant la religion (égalitaire) et la tradition (patriarcale). Soit. Mais toutes sont invitées à respecter cette conception des rapports entre les hommes et les femmes. Cette conception
d’une « complémentarité des rôles » qui fait l’impasse sur les rapports d’oppression a été un axe majeur de la contestation féministe.
Cette contestation n’a pas été suffisante, on le sait, pour établir l’égalité réelle entre les hommes et les femmes dans la famille mais ce n’est pas une raison
pour accepter de faire passer pour une émancipation, ce qui est la marque de l’oppression traditionnelle des femmes par les hommes. Ce n’est pas une raison non plus pour assimiler l’oppression
des femmes où l’égalité formelle entre les sexes est reconnue par la loi, à celle des femmes considérées comme des citoyennes de seconde zone, des mineurs dans des pays sous loi musulmane par
exmple.
Ce n’est pas une raison enfin pour accepter sans broncher une conception de la sexualité qui ne peut entraîner que répression et violences et nous fait revenir des décennies en arrière. Nous savons que conception de la sexualité et des rapports entre les hommes et les femmes est largement partagée par toutes les religions monothéïstes [9]. Cela doit nous inciter au contraire à débattre franchement avec les jeunes femmes et les jeunes gens de toutes les religions pour les conduire à contester de l’intérieur leur propre religion d’un point de vue féministe.
Les populations de confession musulmane doivent pouvoir exercer leur culte librement et dignement dans des mosquées et non dans des caves ; nous considérons par ailleurs que des jeunes musulmanes sont totalement libres de porter un voile chez elles ou dans la rue pour affirmer leurs convictions, et de préférer vivre dans un modèle familial traditionnel. Elles ne sont pas les seules à faire ce choix ou… le subir.
C’est à elles de faire leur propre expérience. Mais toutes les jeunes femmes d’origine maghrébine ne sont pas musulmanes et toutes les musulmanes ne partagent pas ces positions. C’est pourquoi il est très important que les jeunes filles qui ne souhaitent pas être voilées et qui se battent pour leur égalité face à leurs frères, leurs copains, ou les imams puissent le faire totalement librement sans être soumises à des groupes de pression au sein des établissements scolaires notamment. C’est pourquoi tous les signes d’appartenance religieuse doivent rester discrets dans l’enceinte scolaire.
Une loi interdisant les signes religieux à l’école risque fort d’être ressentie par les musulman-e-s comme une mesure de discrimination inacceptable surtout lorsqu’on sait que la religion catholique dispose toujours de certains privilèges [10]. Seule une loi qui aurait redéfini en positif la laïcité et aurait mis en cause les privilèges de l’Eglise catholique (ce que craignaient les évêques) aurait pu être comprise…
Ce n’est pas ce qui est prévu. Le projet de loi qui est prévu, n’est pas raciste mais c’est un texte sans aucune ambition destinée seulement, à la veille des élections, à faire un consensus minimum entre l’UMP et le PS, pour éviter que le Front national ne rafle la mise lors des prochaines échéances électorales. Pour régler la question des signes religieux à l’école, point n’était besoin d’une loi. Les règlements intérieurs des établissement scolaires auraient été suffisants à condition d’avoir été couverts une directive nationale ou une charte de la laïcité dans l’éducation nationale, pour éviter de laisser chacun, chacune isolé-e face à ce problème. [11].
Cela nécessitait l’organisation d’un vaste débat dans la société mené sereinement, dans lequel les syndicats enseignants auraient dû jouer un rôle moteur. Ce ne fut pas le cas. Les syndicats enseignants, eux-mêmes divisés, sont resté en retrait. Et Le gouvernement a décidé de légiférer en essayant de capter à son profit la crainte d’une large partie des enseignant.e.s et des femmes de voir remis en cause la laïcité et surtout le principe d’égalité des sexes récemment conquis. Le gouvernement pouvait se réjouir de la division opérée dans les rangs de ses adversaires.
C’est pourquoi le CNDDF a décidé de prendre l’initiative pour organiser une mobilisation unitaire à l’occasion du 8 mars. Plutôt que de descendre dans la rue pour s’opposer à une de circonstance, dans la plus grande confusion, une forte proportion de féministes a préféré manifester à l’occasion de la journée internationale de lutte des femmes pour faire avancer les droits des femmes et l’égalité dans ce pays.
Après le 8 mars, l’heure n’est pas à la constitution de collectifs contre l’exclusion des jeunes filles voilées, pour une raison simple : les enseignant.e.s ont comme soucis essentiel non pas d’exclure leurs élèves (l’exclusion étant toujours le signe d’un échec) mais de les convaincre, comme les y invite la loi, de l’intérêts de toutes et de tous de ne pas confondre les salles de classe avec un église, une synagogue ou une mosquée. Il y a en revanche d’autres urgences :
Il faut développer un travail d’explication
en profondeur sur la question de la liberté et de l’égalité en matière de sexualité : égalité entre les hommes et les femmes, homosexualité et hétérosexualité. Combattre l’idée que la
sexualité, hors mariage, est un péché. Les associations qui font déjà ce travail, comme le Planning familial, doivent obtenir de nouveaux moyens pour élargir leurs activités, avec d’autres. La
lutte contre les tabous redevient, depuis quelques années déjà, d’une grande actualité. Nous devons en profiter pour expliquer pourquoi nous sommes pour la mixité (ce qui n’exclut pas la
possibilité pour les filles et les femmes de se réunir à part quand elles le souhaitent) et pour la liberté en matière de sexualité, ce qui est différent de la marchandisation des corps et de
la sexualité par le capitalisme. Toute société fondée sur la répression sexuelle est une société hypocrite, à la source des pires violences, notamment contre les femmes et les enfants.
Il faut poursuivre la mobilisation contre les
violences sexistes menée par des associations spécialisées, par le CNDDF et Amnesty International, en exigeant la création de centres d’accueil et d’hébergement en nombre suffisant pour les
femmes victimes de violences conjugales et le droit d’asile pour les femmes étrangères victimes de violences conjugales et autres.
Mais parallèlement, si nous souhaitons lutter
contre le développement de l’extrême droite et de l’influence des religieux, il faut se battre pour des investissements massifs en faveur de logements sociaux et de services publics de qualité
(transports, écoles, crèches, centres de santé, etc.) dans toute la France et notamment dans les quartiers populaires. Il faut un véritable service public gratuit d’accueil de la petite
enfance.
Pour le droit à l’emploi, contre le chômage
et la précarité et contre les discriminations dont sont victimes les jeunes issus de l’immigration et notamment les jeunes femmes.
Pour le droit de vote à tous les résident-e-s
étrangers et un statut d’autonomie pour les femmes immigrées.
Mais toutes ces revendications ne pourront se transformer en véritables mobilisations que si les jeunes des banlieues, et en particulier les jeunes femmes, s’en saisissent. Comment aider les jeunes femmes qui cherchent leur autonomie à s’organiser ? C’est un véritable défi qui est lancé aux différentes composantes du mouvement féministe.
Josette Trat