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5 novembre 2009 4 05 /11 /novembre /2009 08:51


On sait l'importance du diagnostic précoce des maladies et à ce titre des techniques d'imagerie médicale qui, comme la scintigraphie, utilisent des isotopes radioactifs. Celles-ci sont aujourd'hui menacées par une pénurie de l'isotope majoritairement utilisé.

Cet isotope, le molybdène 99, est produit dans des réacteurs nucléaires qui utilisent de l'uranium très enrichi. Mais, pour le produire, à l'échelle internationale, il n'y a que cinq réacteurs, tous des réacteurs dédiés à la recherche et qui sont bien vieux, avec près ou plus de 50 ans.

L'un, au Canada, qui assurait 45 % des besoins mondiaux, est arrêté pour cause de fuite et il n'est pas sûr qu'il pourra redémarrer tant ses parois seraient corrodées. Un autre, aux Pays-Bas, qui fournit 30 % des besoins, sera arrêté en mars prochain pour cinq mois de gros travaux. Quant au réacteur du CEA à Saclay, qui produit à peine 5 % des besoins internationaux, il devrait bientôt redémarrer après cinq mois de travaux de maintenance, avant d'être de nouveau arrêté l'année prochaine pour mise aux normes afin de pouvoir fonctionner jusqu'en 2015.

Il reste donc deux réacteurs - en Belgique et en Afrique du Sud - mais même en comptant sur un nouvel appareillage qui devrait entrer en fonction en Australie, ils ne couvriront, au mieux, que 20 % des besoins mondiaux, soit de quoi fournir à peine un quart des examens.

Faute d'investissements des États dans leurs réacteurs de recherche, et d'investissements du privé dans un secteur qui ne doit pas être considéré comme suffisamment rémunérateur, un moyen de diagnostic performant basé sur les avancées scientifiques et techniques du siècle qui vient de s'écouler pourrait bien être remisé aux oubliettes.

Quand on dit que le profit tue...
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4 novembre 2009 3 04 /11 /novembre /2009 08:47


 


Dépeçage et flicage des assurés sociaux

 

A la création de la Sécurité sociale, les dépenses n’étaient pas fixées à l’avance, mais devaient évoluer en fonction des besoins de la population.


Depuis 1996 (ordonnances Juppé), les dépenses et les recettes de la Sécu sont encadrées par la loi.


Le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2010, voté à l’Assemblée Nationale, sera débattu au Sénat en novembre. Le gouvernement prétend lutter « contre le déficit par des mesures de redressement » et « contre les fraudes pour continuer à rendre le système plus juste 1]. Le projet de loi prévoit une ridicule taxation des revenus du capital et d’importantes mesures au détriment des assurés sociaux dans toutes les branches de la Sécu.

 

Maladie : Le forfait hospitalier, non remboursable par la Sécu, augmente de 16 à 18 euros Conséquence : les mutuelles augmenteront à nouveau leurs tarifs.

Une centaine de médicaments classés dans la catégorie« service médical rendu modéré ou faible » seront remboursés à 15 % au lieu de 35 %. La mutualité française envisage de ne pas les rembourser expliquant que, soit un médicament est efficace et il doit être remboursé, soit il est inefficace et ne doit pas être remboursé. Mais alors pourquoi le produire ?


La Sécu doit payer la moitié du coût des vaccins contre la grippe achetés par l’Etat dans la plus totale opacité, sans que soit garantie la nécessaire indépendance des expertises, et en exonérant à l’avance les laboratoires de toute responsabilité. Une aubaine de près d’un milliard d’euros pour ces labos !

 

Hôpital : L’installation des Agences Régionales de Santé chargées notamment de restructurer le paysage hospitalier sera financée par le budget de la branche maladie. L’objectif fixé aux hôpitaux est « d’améliorer leur performance » sous l’égide d’une nouvelle Agence nationale pour la performance hospitalière. En clair, toujours plus de fermetures de services, d’hôpitaux, de suppressions de postes. Il est aussi créé un Fonds de performance de la Sécurité sociale pour sa « modernisation »!

 

Retraites : La majoration de deux années de cotisations par enfant accordée aux mères salariées du privé est réduite à un an. La 2ème année peut être partagée avec le père sur décision commune des parents. Cette mesure prise sous-couvert d’égalité homme-femme ne règle en rien les inégalités profondes : l’écart salarial est de 27 % au détriment des femmes.

 

Famille : Un seul mode de garde des enfants « doit être privilégié »1: les assistantes maternelles. Rien n’est envisagé pour les crèches. Les jardins d’éveil devraient se développer, au détriment des écoles maternelles.

 

Contrôle social : La mission première de la Sécu n’est plus de servir des prestations : « La lutte contre les fraudes est devenue un objectif prioritaire de l'action des caisses de sécurité sociale » 1. Démagogie ! Le fraudeur c’est l’Etat ! Il pille la Sécu en accordant des milliards d’exonération de cotisation aux patrons, s’indigne du déficit qu’il a créé et crie au voleur !


Si un malade arrêté ne reprend pas le travail à la suite d’une visite d’un médecin diligenté par l’employeur, il perdra le bénéfice des indemnités journalières de la Sécu. Cette disposition sera étendue aux fonctionnaires, le contrôle de leurs arrêts de travail est transféré aux Caisses primaires.

Les médecins qualifiés de « surprescripteurs », devront soumettre leurs prescriptions à la validation des Caisses.

Les échanges de fichiers[2] sont autorisés entre les CAF et l’administration des impôts.

 

 

Le gouvernement a annoncé la suite : débats sur le financement de la Sécu et sur la retraite par points début 2010. Il ne faut pas attendre ! Il faut stopper la casse !

 

Stéphane Bernard



 

[1] Dossier de presse ministériel

 

1

 

 

 

[2] Un décret du 28/10/09 créé une interconnexion des fichiers des caisses vieillesse et maladie avec les impôts

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3 novembre 2009 2 03 /11 /novembre /2009 06:40
« des milliards pour les banques, des séropos en cendres »
publié en ligne : 2 novembre 2009

En ouverture de la semaine mondiale d’action pour l’accès universel aux traitements, une dizaine de militantEs d’Act Up-Paris ont interpellé ce lundi 2 novembre Eric Woerth sur le gel de la contribution française au fonds Mondial de la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Le ministre du budget, invité à un débat à l’Université Paris-Dauphine, ne s’est pas expliqué sur son refus d’augmenter l’aide publique au développement alors même qu’il trouvait des milliards pour renflouer les banques. Les activistes, soutenuEs par une partie de la salle, ont alors dispersé des cendres en scandant « sida : la crise a ses coupables » et « des milliards pour les banques, des séropos en cendres ».


15 000 personnes meurent chaque jour du sida, du paludisme et de la tuberculose.

 

Aujourd’hui moins de 30 % de personnes vivant avec le VIH ont accès à un traitement. Il manque au Fonds mondial 5 milliards d’euros pour assurer la pérennité de ses programmes. Son conseil d’administration, qui se réunit lundi prochain à Addis-Abeba, va voter des coupes dans les projets de prévention et d’accès aux traitements. Cela veut dire moins de séropos soignés, cela veut dire plus de mortEs. Déjà, des pénuries de traitements se produisent un peu partout en Afrique.

 

Depuis 2007 qu’il est ministre du budget, Eric Woerth refuse d’augmenter la contribution française au Fonds mondial et par là même de sauver des vies. Pourtant, l’argent ne manque pas.


En 2007, Eric Woerth concédait 14 milliards de cadeaux fiscaux. A l’automne 2008, il débloquait plus d’un milliard d’euros pour permettre la fusion des Caisses d’épargne et des banques populaires.


Quelques semaines après, il engageait un plan de garantie des banques de 300 milliards d’euro. Autant de milliards destinés à sauver les bénéfices de quelques banquiers et traders.


Malgré ces possibilités financières, Eric Woerth a gelé la contribution française à hauteur de 300 millions d’euros depuis deux ans. Pourtant, Nicolas Sarkozy s’était engagé durant la campagne présidentielle à assurer l’accès universel aux traitements pour 2010. Seule une augmentation radicale de la part des pays riches, à commencer par la France, peut permettre d’atteindre cet objectif, sauver des vies et enrayer la pandémie.


Nous sommes des personnes vivant avec le VIH. Nous ne pouvons supporter que les malades des pays pauvres meurent massivement parce qu’Eric Woerth entend ménager les profits de quelques traders.


Nous exigeons qu’Eric Woerth tienne les engagements pris par Nicolas Sarkozy au nom de la France, qu’il prenne un peu de l’argent accordé aux banques (0,2% suffirait) pour sauver des vies et qu’il augmente, maintenant, la contribution de la France au Fonds mondial. Faute de quoi, Eric Woerth devra assumer sa responsabilité historique dans la mort quotidienne de 15 000 personnes.

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30 octobre 2009 5 30 /10 /octobre /2009 08:39
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La Couverture Maladie Universelle (CMU), créée voici 10 ans, n’a jamais été «universelle ».


De nouvelles conditions d’accès plus dures et les pratiques de certains médecins restreignent encore plus l’accès aux soins de nombreux précaires.


La CMU comprend deux volets : la CMU de base censée donner accès à l’maladie à celles et ceux qui n’ont pas les droits ouverts à la Sécu. À ce jour 1,7 millions de personnes en bénéficient gratuitement ou en payant une cotisation variable selon les revenus.


CMU complémentaire prend en charge le ticket modérateur (part restant à charge après remboursement, hors franchises et dépassement d’honoraires) de 4,2 millions de personnes. Son objet est de permettre l’accès aux soins de tous.


La CMU, et pour les sans-papiers l’Aide médicale d’État (AME) dont bénéficient 190 000 personnes, ont remplacé l’Aide médicale gratuite (AMG), une prestation d’assistance attribuée par les Conseils généraux.


Dans certains départements, le plafond de ressources donnant droit à l’AMG était plus élevé que le barème CMU, mais globalement un plus grand nombre de personnes a pu se soigner.


Cependant les conditions imposées – une résidence stable en France de trois mois et un plafond de revenus inférieur aux minima sociaux – n’ont pas permis de généraliser le droit aux soins.


De plus, deux dispositions spécifiques à la CMU étendues à toute la Sécurité sociale pourraient constituer un précédent dangereux: les remboursements CMU des soins dentaires, de l’optique et des appareils auditifs sont limités à un panier de soins. ésultat, les soins dentaires ne pas sont toujours appropriés, les malentendants souvent mal équipés.


Les bénéficiaires doivent choisir le gestionnaire de la CMU: CPAM, mutuelle, institution de prévoyance ou société d'assurance. Les assurances qui veulent concurrencer la Sécu et rembourser les malades «dès le premier euro » ’attendent que cela !


Depuis quelques années, de nouvelles règles accentuent les difficultés d’accès des précaires. Une déclaration sur l’honneur évitait des formalités, désormais il faut fournir des justificatifs.


La CMU était attribuée selon des critères objectifs, à présent elle dépend d’éléments d’appréciation de la Sécu concernant le train de vie ou le patrimoine, forcément arbitraires. L’accès à l’AME a été également durci depuis 2004. Il faut trois mois de résidence continus et fournir un justificatif de présence pour chacun de ces mois.


Conséquences, les CPAM mettent plusieurs mois pour instruire les dossiers, les malades sans couverture maladie se présentent à l’hôpital trop tardivement, avec des pathologies aggravées, plus difficiles à soigner, plus coûteuses. Le taux d’affections graves des précaires à âge identique, est deux à trois fois supérieur comparé à la population hors CMU.


Une fois la CMU accordée, l’accès aux soins n’est pas garanti pour autant. 25% des médecins à honoraires libres (secteur 2) refusent de recevoir ces patients, de pratiquer le tiers-payant, ou demandent un dépassement d’honoraires (interdit en cas de CMU). Pour plusieurs spécialités, il est souvent impossible de trouver des médecins qui respectent les tarifs (secteur 1).


Il n’est pas tolérable que 14% de la population renonce à des soins pour des raisons financières. Pour le NPA, l’accès aux soins doit être un droit inaliénable et sans discrimination. Il ne faut pas des Sécu spécifiques pour les pauvres et les étrangers, mais une Sécu universelle prenant en charge à 100 %tousles soins, pour toutes et pour tous.


Stéphane Bernard

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16 octobre 2009 5 16 /10 /octobre /2009 09:05


Le virus H1N1 de la pandémie actuelle est apparu au Mexique, où il a provoqué une première épidémie de maladies respiratoires virales dans la région de Veracruz, à proximité d'un gigantesque élevage industriel de porcs.

En effet une des caractéristiques des virus de la grippe est qu'ils contaminent les humains mais aussi certains oiseaux (on se souvient de la grippe aviaire H5N1 de 2004 dont on avait craint le pire) ainsi que les porcs, qui sont un véritable creuset de recombinaison entre les différents virus de la grippe. Cette caractéristique impose le respect de conditions d'hygiène dans les élevages tant de volailles que de cochons, et proscrit la promiscuité avec ces animaux d'élevage, afin d'éviter toute éventuelle transmission aux humains.

Quand, inquiets du développement de l'épidémie de maladies respiratoires dans la région proche de l'élevage, des habitants ont demandé une enquête sanitaire, ils ont été condamnés pour diffamation à de lourdes amendes par les autorités mexicaines. Puis, après que l'enquête a finalement été conduite et a montré un élevage aux conditions sanitaires délirantes, avec des charniers de cochons manifestement morts de la grippe, les dirigeants du groupe ont nié, contre l'évidence, tout lien entre leur usine à bestiaux et l'épidémie. Or le virus aurait pu être détecté quand il ne touchait encore que les porcs, et on aurait sans doute pu éviter sa transformation et le passage à l'homme. Mais rien n'a été fait alors !

Il faut dire que l'élevage en cause est une filiale de Smith Foods, un des plus gros trusts américains de l'agro-alimentaire, le plus gros producteur de porcs à l'échelle mondiale. Ni les conditions d'élevage ni la qualité de la viande produite ni même la santé des populations ne le préoccupent. Seule compte la rentabilité.

Pourquoi H1N1 ?

Il est baptisé H1N1 parce que les virus de la grippe présentent sur leur enveloppe deux structures, l'hémaglutinine (H) et la neuraminidase (N), qui leur permettent, pour la première, de se fixer sur les cellules qu'ils infectent et, pour l'autre, de s'introduire dans ces cellules. En fait, il y a seize types différents d'hémaglutinine et neuf types de neuraminidase. Cela fait donc 144 types de virus possibles. Heureusement, seuls six d'entre eux sont véritablement dangereux pour les humains, parmi lesquels le H1N1 dont on parle tant. Mais ces virus H1N1, comme tous les autres virus de la grippe, mutent très fréquemment et se recombinent entre eux. Il existe donc un grand nombre de souches différentes de virus H1N1, dont certaines sont plus dangereuses que les autres. Ainsi, parmi les virus de la grippe saisonnière qui circulent actuellement, il y a une souche H1N1 qui est peu virulente, alors que la souche H1N1 responsable de la pandémie, si elle n'est pas beaucoup plus méchante, serait beaucoup plus contagieuse.
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27 septembre 2009 7 27 /09 /septembre /2009 08:52
23-06 photo grippe.jpg

L’anxiété est un marché, et une politique. La grippe, après les étrangers ou les jeunes de banlieue, permet au gouvernement tous les dérapages, qui révèlent au fond ses désirs secrets : le marché libre et un État fort.

Dans ses cartons, il prévoit une gestion de la grippe confiée au Ministère de l’intérieur, la suspension programmée du Code du travail au profit d’une flexibilité généralisée et nos libertés mises en sommeil à coup d’ordonnances dénoncées par le Syndicat de la magistrature.


En revanche, il ne prévoit pas de débat public sur la gravité de la pandémie et les moyens sanitaires d’y faire face, mais des milliards d'euros ont déjà dépensés pour une vaccination de masse, avec des  vaccins mal testés, et du Tamiflu qui soigne surtout les cours de l’action Roche. Les pays du Sud, eux, attendent toujours les vaccins et les traitements pour les millions de morts du sida ou du paludisme.


Le tout sous les regards d’une presse à sensation qui veut vendre du papier.
Du côté du mouvement ouvrier, il n'est pas nécessaire d'adhérer à la théorie du complot (les labos qui lâcheraient les virus pour vendre des vaccins) pour comprendre les intérêts des capitalistes. Il ne faut pas penser que tout cela n'est que poudre aux yeux, cela nous détournerait des vraies questions. Car si la grippe A est bien loin de la mortalité de la grippe aviaire, elle est aussi très contagieuse, et pose les questions du droit à la santé, des urgences sociales face à la pandémie et de sa naissance dans le ventre des usines à porc de l’agrocapitalisme.


Le gouvernement en fait trop ? Il fait surtout mal ! Le mouvement social doit porter ses propres exigences sociales, écologiques, sanitaires… donc politiques, en lien avec une expertise indépendante. 
 
Le vaccin malade du profit ?


Face à la grippe saisonnière, une vaccination non obligatoire et ciblée sur les personnes âgées et fragilisées a fait la preuve de son efficacité. La revue médicale indépendante Prescrire, qui tire souvent à boulets rouge sur les labos, nous apprend que ce vaccin, s’il est peu efficace sur la fièvre et les courbatures, réduit de 50% les complications et de 80% la mortalité. Mais face à la grippe A, avant tout débat sur la stratégie de vaccination, le gouvernement français a décidé d’une vaccination de masse et d’urgence, n’hésitant pas à payer le vaccin quatre fois son prix, pour un total d'un milliard d’euros, pour vacciner en deux doses 45 millions de français.


Les capacités de production sont limitées pour ne pas confronter « les industriels à un risque économique et financier non négligeable », comme l’a expliqué le Pdg de Sanofi. Alors, pour produire vite et beaucoup, gouvernement et labos rajoutent des adjuvants dans le vaccin, comme le thiomersal et le squalène. Les tests des vaccins sont réduits au minimum. Les labos se souvenant qu’en 1976, la vaccination de masse, décidée aux USA, avait favorisé l’apparition de paralysies ascendantes (Guillain barré), ont obtenu que les éventuels accidents de vaccination soient pris en charge par l’Office national pour les aléas thérapeutiques. Privatisation des profits et socialisation des pertes !


Or, le thiomersal, composé à 40% d’éthylmercure, est mis en cause pour sa toxicité neurologique, notamment chez les enfants et les femmes enceintes. L’OMS, l’Agence européenne pour l’évaluation des médicaments et l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé ont demandé le retrait du thiomersal des vaccins pour enfants. Il est alors retiré des vaccins anti-grippe. Mais l’agence européenne a changé d’avis, sous la pression des lobbies. Le squalène est, lui, accusé d’être responsable d’une hépatite auto-immune sur 101 enfants d’un essai clinique espagnol, en 2007. Il favorise l’apparition de polyarthrite rhumatoïde chez les rats de laboratoire. D’ores et déjà, pour les femmes enceintes et les enfants en bas âge, ces choix sont inadmissibles.


Pourquoi prendre ce risque pour la santé, alors que la mortalité de la grippe A semble peu supérieure à celle de la grippe saisonnière dans la population générale ? Pourquoi abandonner la vaccination ciblée? Pour l’espoir – illusoire – de garder la France au travail et garantir les profits ?  Au-delà de la liberté de vaccination pour chacun, du consentement éclairé qui ne peut se faire avec les deux minutes par personne de la vaccination à la chaîne proposée par le gouvernement, nous exigeons la sortie de vaccins sans adjuvants et un débat public sur la balance bénéfice-risque de la stratégie de vaccination.


Alors que les crédits de recherche pour un vaccin contre le sida et le paludisme sont, depuis des années, de vraies urgences sanitaires mondiales, les labos privés de la vaccination concentrent leurs recherches sur des vaccins au bénéfice sanitaire incertain (comme le gardasil…), mais aux profits assurés. Comme le dit la mission d’information parlementaire sur la grippe aviaire : « Dans une économie de marché, il est difficile de demander à des industriels d’engager des investissements dont la rentabilité est douteuse ». Décidément, la vaccination est une chose beaucoup trop importante pour être laissée aux intérêts des labos ou de l’État. 
 
Le droit du travail victime de la grippe


Sarkozy et Darcos l’ont rêvé. La grippe l’a fait. Sous prétexte d’urgence pandémique, la circulaire de la Direction générale du travail du 3 juillet 2009 prévoit d’augmenter le volume horaire « par décision unilatérale de l’employeur », précisant que « le refus du salarié, sauf s’il est protégé, constitue une faute pouvant justifier le licenciement ». « Allongement de la durée quotidienne de travail au-delà de la limite de dix heures  (…) dépassement de la durée maximale hebdomadaire de travail effectif de 48 heures (…) limitation du droit de retrait », suppression du contingentement des heures supplémentaires, tout est fait pour la continuité des profits, alors que quasiment rien n’est dit sur la santé des salariés. Les instances du personnel ne seront d’ailleurs que consultées.


Les plans de continuité d’activité privilégient les sources de profit, les grands comptes, la continuité de l’État et la flexibilité. Nos priorités sont l’information et la sécurité de tous les personnels (les intérimaires et les sous-traitants sont parfois « les oubliés » des masques et de l’information), du public, des installations et le service au public.


Nous voulons le contrôle ouvrier sur toutes les décisions, pour faire entendre nos exigences (CHSCT, CTP…).
Decathlon, par exemple, veut élargir les horaires d’ouverture et ouvrir le samedi et le dimanche « pour diluer » les contacts et maintenir ses profits. A l’opposé, en cas de pic pandémique, nous sommes pour la fermeture de magasin, assortie de l’exigence du paiement à 100% des salariés, ce qui libérera, d’ailleurs, des personnes pour garder les enfants, en cas de fermeture d’écoles. La circulaire du travail prévoit que cela soit pris sur « les congés annuels, congés au titre de la RTT et congés épargnés sur le CET ».

La grippe, ce n’est pas des vacances. Si fermeture il y a, elle doit être prise en charge à 100% par l’employeur, avec la suppression du délai de carence de trois jours sur les indemnités, en cas d’arrêt-maladie. 
 
Urgence grippale contre la loi Bachelot


Aujourd’hui la grippe A n’est guère plus dangereuse que la grippe saisonnière. Mais elle est très contagieuse, et pourrait toucher 15 à 30% de la population.

Elle va révéler les fragilités d’un système de santé et de solidarité qui combine les difficultés d’accès aux soins pour les plus pauvres (dépassements d’honoraires, refus de CMU, 30% des patients retardant leurs consultations), l'isolement pour les personnes âgées ou les Sdf, les inégalités géographiques et l'austérité pour tous. Cela se ressentira dans les hôpitaux, déjà débordés par une simple grippe saisonnière. Le Tamiflu n’y changera rien. Les milliards d’euros dépensés pour constituer les stocks exigés par l’Oms ne serviront qu’à grossir les profits de Roche, tant cet anti-viral semble peu efficace.


Contre la loi Bachelot, la fermeture de lits, d’hôpitaux de proximité, les plans de retour à l’équilibre des CHU qui prévoient 30000 suppressions de postes et la concurrence avec le privé, l’urgence grippale nous invite à accorder toute sa place à un service public de santé solidaire, pour les jours de grippe comme pour les autres.


A l’hôpital public, les plans blancs vont reporter tout ce qui concerne l'hospitalisation programmée, pour consacrer toutes les ressources aux complications de la grippe. Le privé et ses dépassements d’honoraires sont en embuscade, pour capter cette médecine rentable.


Urgence sanitaire ! Tous les lits privés ET publics doivent être utilisés, réquisitionnés, avec interdiction des dépassements d’honoraires. Il faut aussi remettre en avant la question de la gratuité (les masques sont bien gratuits…), le tiers payant généralisé, le refus des tickets modérateurs, des forfaits hospitaliers, pour affirmer le caractère universel du même droit à la santé pour tous.


Alors que débute l’épisode grippal, le déremboursement du paracétamol et la fermeture du service des maladies infectieuses de l'hôpital St Joseph, à Paris, illustrent jusqu’à l’absurde que le gouvernement fait passer la course à la rentabilité de la santé avant le droit à la santé pour tous.

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4 septembre 2009 5 04 /09 /septembre /2009 09:01


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27 avril 2009 1 27 /04 /avril /2009 19:25

Manifestation contre la loi BACHELOT mardi 28 avril à 18h.
Rendez vous devant la préfecture de Quimper.

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28 mars 2009 6 28 /03 /mars /2009 18:20


Le 2 décembre 2008, dans une enceinte psychiatrique hospitalière, se saisissant d’un crime pourtant très rare commis par un patient diagnostiqué comme schizophrène, le président Sarkozy a annoncé un plan pour la psychiatrie aux conséquences dévastatrices.


Dans ce discours, les fondements même de la psychiatrie ont été attaqués avec la plus grande brutalité, celle qui amadoue pour mieux exécuter.


Il aura suffi d’un fait divers dramatique pour relancer une politique de la peur dont le projet de centres de rétention de sûreté tout comme les soins sans consentement en ambulatoire sont le parachèvement.


En amalgamant la folie à une pure dangerosité sociale, en assimilant d’une façon calculée la maladie mentale à la délinquance, est justifié un plan de mesures sécuritaires inacceptables.


Alors que les professionnels alertent régulièrement les pouvoirs publics non seulement sur les conditions de plus en plus restrictives de leur capacité de soigner, sur l’inégalité croissante de l’accès aux soins, mais aussi sur la mainmise gestionnaire et technocratique de leurs espaces de travail et d’innovation, une seule réponse leur a été opposée : attention danger, sécurisez, enfermez, obligez, et surtout n’oubliez pas que votre responsabilité sera engagée en cas « de dérapage ».


Un pas vient d’être franchi, l’heure est trop grave pour que la résignation l’emporte.


Que peut signifier cette prétendue méconnaissance, en réalité cette volonté délibérée d’ignorer les réalités de la psychiatrie ?


Il y a les faits, il y a les chiffres : le rapport de la Commission « Violence et santé mentale » dénombre qu’en 2005 sur 51 411 mis en examen dans des affaires pénales (crime ou délit) 212 ont bénéficié d’un non-lieu pour irresponsabilité mentale, c’est à dire 0,4 % des crimes et délits ! Mais en revanche, la prévalence des crimes violents contre les patients psychiatriques est 11,8 fois plus importante que par rapport à la population générale. La proportion des vols à leur encontre est 140 fois plus importante !


Nous, soignants en psychiatrie, n'acceptons pas que la plus haute autorité de l'État répande de tels propos, qui laisseraient croire que les personnes atteintes de troubles psychiques font bien plus souffrir la société que celle-ci ne les aliène. Nous n’acceptons pas non plus que ces citoyens soient jetés en pâture à la vindicte populaire pour maintenir de manière forcenée, irresponsable, le ferment de la peur.


« La politique de civilisation » annoncée est une politique de « rupture » du lien car elle tente de bafouer les solidarités sociales qui ont permis de sortir du grand enfermement de la folie. Il n’y a pas d’exercice possible de la psychiatrie sans respect constant des valeurs de la République : celles qui en énonçant le respect de la séparation des pouvoirs permettent à la démocratie de rassembler solidairement afin de ne pas exclure les plus démunis.


Devant tant de « dangerosité » construite, la psychiatrie se verrait-elle expropriée de sa fonction soignante, pour redevenir la gardienne de l’ordre social ?


Nous, citoyens, psychiatres, professionnels du soin, du travail social, refusons de servir de caution à cette dérive idéologique de notre société.


Nous refusons de trahir notre responsabilité citoyenne et notre éthique des soins dans des compromissions indignes et inacceptables.


Nous refusons de voir la question des soins psychiques réduite à un pur contrôle sécuritaire criminalisant outrageusement la maladie mentale.


Nous refusons d’être instrumentalisés dans une logique de surveillance et de séquestration.


Pour maintenir la fonction soignante en articulation permanente entre le singulier et le collectif, nous refusons l'aveuglement d'une supposée culture de l'efficacité immédiate concernant des problèmes qui n'existent que peu.

Dans le champ de la psychiatrie, des actions s’opposent à la normalisation des enseignements (sauvons la clinique), des pratiques prédictives (pas de zéro de conduite), des dérives scientistes assignant à la psychiatrie le devoir de prévoir l’avenir (non à la perpétuité sur ordonnance, politique de la peur).


Nous soutenons et accompagnerons toute perspective de regroupement de ces initiatives car elles vont toutes dans le même sens : défendre et soutenir la dignité des patients qui nous sont confiés ou qui se confient à nous.


Faudrait-il que nous entrions en résistance par la désobéissance civile, pour soutenir la possibilité d’une psychiatrie au service des sujets en souffrance, respectueuse du sens de leur existence, et non une psychiatrie servant au maintien de l’ordre sécuritaire stigmate de l’asservissement de la population par la peur ?


« Il faut de la crainte dans un gouvernement despotique: pour la vertu, elle n'y est point nécessaire, et l'honneur y serait dangereux. » Montesquieu

 


Contact : elie.winter@free.fr

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Signer la pétition ici

Jean-marc ANTOINE (Psychologue. association aurore. paris. directeur du pôle aurore habitat.), Mathieu BELLAHSEN (Interne en psychiatrie,secrétaire d'utopsy), Dominique BESNARD (Psychologue et représentant des cemea), Antoine BESSE (Psychiatre, psychanalyste ), Guilhem BLEIRAD (Psychologue), Olivier BOITARD (Psychiatre, président du casp), Hervé BOKOBZA (Psychiatre, saint martin de vignogoul), Loriane BRUNESSAUX (Interne en psychiatrie, présidente d'utopsy), Patrice CHARBIT (Psychiatre psychanalyste vice-président de l'afpep-snpp), Jean-paul CHARDON (Chef de service pédopsychiatrie, ), Franck CHAUMON (Psychiatre, psychanalyste ), Patrick CHEMLA (Psychiatre chef de service , centre antonin artaud reims , président de la criée, membre del'usp ), Guy DANA (Psychiatre psychanalyste chef de service), Alexandra DE SEGUIN (Interne en psychiatrie, vice-présidente d'utopsy), Pierre DELION (Professeur de psychiatrie), Barbara DIDIER (Psychologue, psychanalyste), Eric DIDIER (Psychanalyste), Léa DIDIER (Etudiante en psychologie clinique), Bernard DURAND (Psychiatre, président de la fédération d'aide à la santé mentale fasm croix marine ), Joël DUTERTRE (Médecin (mp4 champ social)), Roger FERRERI ("psychiatre chef de service infanto juvénile 91000 evry, association ""pratiques de la folie"""), Florent GABARRON-GARCIA (Vice président d'utopsy, moniteur psychiatrique à la clinique de la borde), Yves GIGOU (Infirmier de secteur psychiatrique - militant associatif), Pascale GIRAVALLI (Psychiatre, marseille), Roland GORI (Professeur de psychopathologie clinique à l'université d'aix-marseille, président du séminaire inter-universitaire européen d'enseignement et de recherche en psychopathologie et psychanalyse (siueerpp) et psychanalyste), Michaël GUYADER (Chef de service du 8ème secteur de psychiatrie générale de l’essonne, psychanalyste), Liliane IRZENSKI (Psychiatre. psychanalyste), Serge KLOPP (Cadre de santé, chargé des questions de psychiatrie commission santé du pcf), Olivier LABOURET (Psychiatre public, chef de service), Jean-jacques LABOUTIERE (Psychiatre), Paul LACAZE (Neuropsychiatre, psychanalyste, montpellier), Laurent LE VAGUERESE (Psychiatre, psychanalyste responsable du site oedipe.org), Claude LOUZOUN (Psychiatre, président du cedep), Emile LUMBROSO (Centre van gogh reims, président d'euro-psy, membre de la criée), Paul MACHTO (Psychiatre. psychanalyste. montfermeil 93. pratiques de la folie. usp), Jean-pierre MARTIN (Psychiatre), Bénédicte MAURIN , Simone MOLINA (Psychanalyste, psychologue clinicienne présidente du point de capiton (vaucluse)), Isabelle MONTET (Psychiatre, chef de service, sph), Jean OURY (Médecin directeur de la clinique de la borde, cour cheverny), Angelo POLI (Psychiatre président de cme de st cyr (69)), Gérard RODRIGUEZ (Cadre de santé, reims), Pierre SADOUL (Psychiatre désaliéniste du service public, ex mcs en pédopsychiatrie, ex-vp de l’api, administrateur de l’asepsi), Olivier SCHMITT (Président de l'afpep-snpp (association des psychiatres d'exercice privé, syndicat national des psychiatres privés)), Bruno TOURNAIRE BACCHINI (Psychiatre, praticien hospitalier), Anne TUFFELLI (Psychiatre), Valérie VALLET (Psychologue), Elie WINTER (Psychiatre)

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12 novembre 2008 3 12 /11 /novembre /2008 14:50

Communiqué de presse

 

« Les Anti IVG attaquent :

L’association SOS Tout Petits organise pour son 22ème anniversaire, sur toute la France,  des prières de réparation.

Ils y qualifient les avortements de crime.

C’est une atteinte aux droits des femmes à disposer librement de leur corps. »

           

    A Brest, ces prières auront lieu le samedi 15 novembre 2008 à 16h 30, au monument aux morts, place de la mairie 

    

    Nous vous invitons à nous soutenir en venant manifester avec nous pour réaffirmer votre détermination à défendre ce droit des femmes.

 


Mouvement Français pour le Planning Familial.

1, rue Proudhon à Brest

tél : 02 98 44 08 14

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