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11 février 2010 4 11 /02 /février /2010 08:48
Par Lot van Baaren et Paul Benschop le Mercredi, 10 Février 2010


1989: l’entreprise d’État néerlandaise de la Poste, les PTT, sont privatisés. Une des premières en Europe.

Les années suivantes, l’entreprise est dépecée, la poste, la téléphonie et la télégraphie sont séparées, deviennent indépendantes et sont introduites en bourse. D’autres entreprises semi-publiques comme les chemins de fer, DSM (anciennes mines de l’État) subissent le même sort. Le néolibéralisme devient dominant, avec toutes les conséquences que l’ont connaît.


Vingt ans après la privatisation de la poste, la direction de l’entreprise privée Koninklijke TNT Post cherche la confrontation avec les postiers et leurs syndicats en les mettant dos au mur: soit les postiers acceptent une diminution de salaire de 17,5%, soit il y aura 11.000 licenciements. Le personnel refuse et demande au contraire une hausse des salaires de 1,5%...


Les Pays-Bas à l’avant garde en Europe


En ce qui concerne les privatisations, les Pays-Bas sont bien le meilleur élève de la classe. Le parlementaire européen du SP, De Jong, constate que «L’Union Européenne a décidé que la privatisation du secteur doit être appliquée à partir du 1 janvier 2011. Les Pays-Bas sont en avance de ce calendrier, on est dans l’avant-garde».


En Belgique, on est sur la même voie, mais pas à la même vitesse: «Le secteur de la poste n’est pas encore privatisé en Belgique, puisque l’État possède encore 51% des actions, le reste appartenant à un groupe de bancassurance britannique. Mais l’arrivée de nouvelles entreprises privées en 2011, a provoqué d’importantes réorganisations » selon Serge Alvarez-Fernandez, postier depuis 21 ans à Bruxelles. Le marché belge n’est pas encore totalement ouvert, mais d’autres entreprises peuvent déjà gérer l’envoi par express et les colis. Les principaux acteurs nouveaux sont DHL, FedEx et... la TNT néerlandaise.


La situation en Angleterre est comparable à celle de la Belgique. Pete habite Londres, il travaille depuis 20 ans à la Royal Mail britannique: « La Royal Mail est toujours une entreprise publique, mais elle connaît une libéralisation graduelle». Le courrier est livré en partie par TNT et par la Deutsche Post. Selon Pete: «Aucune de ces entreprises n’a l’infrastructure pour la livraison à domicile. Ce qu’ils font, c’est trier les envois groupés des entreprises par région et ensuite c’est la Royal Mail qui devient leur sous-traitant».


La poste est toujours une entreprise publique en France. Christophe travaille depuis plus de 16 ans à la poste à Paris. «Tous les partis, y compris ceux de droite, si on veut croire leurs déclarations, s’opposent à la privatisation. Mais les partis de droite ainsi que la social-démocratie sont d’accord avec l’idée de ‘modernisation’ de la poste».


Aux Pays-Bas, la privatisation a eu de lourdes conséquences sur les salaires et les conditions de travail des postiers. Rob van der Post, 54 ans, postier depuis dix sept ans chez TNT Post:«La libéralisation a ouvert le marché néerlandais pour des entreprises telles que Sandd et Selekt Mail. En permettant cela, les salaires et les conditions sociales des travailleurs actuels de la poste sont sous pression.


Le gouvernement est incapable d’imposer à ces francs-tireurs le paiement de salaires normaux. TNT Post vient de lancer, contre cette concurrence, une alternative moins chère: Netwerk VSP (filiale à cent pour cent de TNT Post). Conséquence: TNT Post est en train d’utiliser les ressources financières de l’ancienne entreprise et devient débiteur sur un marché malade avec un volume en baisse. C’est la TNT qui verse maintenant des larmes de crocodile en se plaignant des pratiques des nouveaux arrivants sur le marché».


L’État vient de perdre, juste avant la Noël, une plainte en justice de la part des entreprises postales Sandd et Selekt Mail. Ces deux concurrents de TNT Post paient leurs salariés avec un salaire à la pièce. Le Secrétaire d’État des affaires économiques, Frank Heemskerk (PvdA, parti social-démocrate néerlandais) veut changer cela, parce que les salariés de ces entreprises n’ont aucun droit. Heemskerk voulait obliger les entreprises postales à enagager 10% des salariés avec un contrat en CDI. Ce chiffre devrait atteindre les 80% fin 2012. Mais avec la décision des tribunaux, ils pourront maintenir les salaires à la pièce.


Dumping des salariés en CDI


La TNT se défait clairement des salariés à temps plein en les remplaçant par des salariés à temps partiel ou à contrat flexible (temps partiel ou contrat sur appel). Il s’agit souvent de femmes ou de jeunes mais également, de retraités récents qui obtiennent ainsi un supplément sur leur petite retraite. Ce sont des travailleurs qui ne dépendent pas en premier lieu du travail à la poste, ils s’organiseront moins et n’exigeront pas un meilleur salaire. En segmentant le travail, la TNT établit des échelles de salaire plus bas et des salaires encore moins élevés.


Rob van der Post: «TNT Post a affirmé dans les médias que, dans six ans,il n’y aura plus de travailleurs à temps plein dans l’entreprise. On déclare aujourd’hui à la Chambre que le marché de la poste est malade et qu’il y a une guerre des prix. Mais c’était quand même le but de l’ouverture du marché!


Le sort des postiers de la TNT et aussi des salariés des nouvelles entreprises de la poste, ne s’est pas amélioré. Les ménages néerlandais voient que la distribution postale ne s’améliore pas, que l’envoi d’une lettre n’est pas moins chère, ni plus rapide. Avec les changements de personnel, le management augmente par tous les moyens la pression et l’intimidation des salariés. Les cadres actuels prennent de plus en plus de mesures disciplinaires, on retient par exemple une heure de salaire pour de petites «fautes». On ne peut se rendre aux toilettes qu’avec l’accord du chef d’équipe, interdiction de parler et de manger pendant les heures de travail. Et ce sont les cadres qui remplacent le médecin en décidant si tu es malade ou pas.»


En Belgique, 60% des postiers sont encore des fonctionnaires. Mais depuis quelques années, les CDD ne sont plus transformés en CDI et ceux qui quittent l’entreprise sont remplacés par des intérimaires. Même pourcentage de fonctionnaires (60%) en France où depuis 2002, la Poste ne recrute plus de salariés en CDI. Christophe: «Chaque année, il y a perte de postes de travail. La filiale Mediapost ne recrute que des temps partiels. Dans certaines filiales, on travaille à la pièce. Chez Colipost, les salariés n’ont plus de voiture de fonction, ils utilisent leur propre voiture.»


Rôle du mouvement syndical


Aussi bien aux Pays-Bas que dans les autres pays, les postiers font pression sur leurs syndicats pour mener des actions. Pete: «La Royal Mail embauche de plus en plus de travailleurs à temps partiel. Mais la direction, malgré quelques succès initiaux, rencontre de plus en plus de résistance de la part des syndicats. La majorité des postiers travaille encore à plein temps.


Des membres du grand syndicat des postiers, la CWU, sont en lutte contre des pertes d’emploi. Il y a eu des grèves spontanées, d’abord au niveau régional, puis cela s’est élargi au niveau national avec des grèves perlées. Beaucoup de gens craignent que si la Royal Mail réussit à embaucher plus de travailleurs à temps partiel, cela ouvrira la voie à une privatisation complète.»

En Belgique aussi, il y a des actions de grèves. «La Poste veut remplacer les travailleurs actuels part des temps partiel de 3 heures par jour et pour un salaire plus bas» selon Serge Alvarez-Fernandez.


« Les deux syndicats, sociaux-démocrates de la FGTB/ABVV et chrétiens de la CSC/ACV, soutiennent les actions mais ils rechignent à les coordonner. Les directions des branches flamandes des deux syndicats sont d’accord avec la nouvelle convention collective, ce qui a paralysé les actions en Flandre.»


Tout est apparemment calme en ce moment, chez la TNT Post au Pays-Bas. Mais il y a de sérieux remous internes. La pression de la base sur les directions syndicales pour entrer en action, augmente de plus en plus.

Van der Post:«Les syndicats sont en faveur du maintien de l’emploi mais ils veulent également recruter des adhérents dans les nouvelles entreprises postales. Si les syndicats n’en prennent pas l’initiative, il n’y aura pas de grèves chez TNT Post». La concurrence actuelle entre le syndicat des postiers chez TNT Post, affilié au syndicat des fonctionnaires, et le syndicat du secteur privé dans les nouvelles entreprises postales, est un frein supplémentaire et le manque de solidarité est nuisible aux intérêts de tous les salariés de la poste.


Le parlementaire européen du SP, Dennis de Jongle se reconnaît dans la situation décrite par les postiers:«Chez TNT, on voit bien les conséquences de la privatisation d’un secteur non marchand, qui aurait du rester un service public; après la privatisation, la TNT risque d’être coupée en morceaux qui seront des proies faciles pour les groupes de capital-risque.»


Quel avenir?


En Belgique, la poste est dans l’obligation de distribuer le courrier chaque jour et sur tout le territoire. Mais selon la nouvelle loi sur la poste, les concurrents privés ne doivent le faire que deux fois par semaine et pas sur l’ensemble du territoire. Alvarez-Fernandez:«La position économique de la Poste devient plus difficile, car dans ces conditions, la concurrence sera dure».


En Angleterre, il n’y a qu’un seul syndicat chez les postiers, l’Union des Travailleurs de la Communication (CWU). Ce syndicat s’est toujours fortement opposé à toutes les tentatives de privatisation de la poste aussi bien de la part des Conservateurs que du New Labour. Ce dernier est officiellement contre la privatisation de la poste, mais sa position concrète est différente. «Le New Labour a essayé d’obtenir une privatisation partielle de la poste, mais celle-ci est reportée. Les Conservateurs et les Libéraux-Démocrates sont pour une privatisation totale».


En France, l’avenir de la poste reste incertain. Christophe: « Des partis de gauche comme le Parti Communiste, le NPA et les syndicats défendent l’idée d’un service public et s’opposent à la privatisation». Dennis de Jong: «Il est possible que la France choisira le statut d’une entreprise indépendante dont une majorité des actions restera aux mains de l’État. Mais là aussi, suite aux directives européennes, le marché va s'ouvrir aux concurrents!».


Avec la crise capitaliste mondiale, on pourrait penser que le néolibéralisme serait également en crise, il n’en est rien. Une nouvelle vague de privatisations, une flexibilisation accrue et la destruction de la sécurité sociale, sont toujours à l'ordre du jour en Europe.


Il est donc urgent que les syndicalistes européens de la poste se rencontrent car tout mouvement commence par des échanges d’information au niveau européen. Est-il tellement difficile, à l’heure des réseaux Internet, de construire un tel réseau syndical au niveau de l’Europe? Et cela, pas uniquement au niveau des directions, mais aussi au niveau des militants et des membres. Les similitudes des situations ne pourront que renforcer la volonté de lutter au niveau international. On se sentira moins seul et la dynamique de l’action jouera au-delà des frontières.


Lot van Baaren et Paul Benschop sont membres du SAP, section hollandaise de la IVe Internationale

Traduction française: Marijke Colle

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8 février 2010 1 08 /02 /février /2010 10:39
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Avec la décentralisation, les régions sont en concurrence pour inciter les patrons à s’installer ou rester chez elles. Cédant à leur chantage, elles leur versent de plus en plus de subventions. Une logique libérale désastreuse pour les salariés.


Les annonces en cascade de fermetures d’usine au cours de l’année écoulée ont créé un quasi-traumatisme dans plusieurs régions, dont certaines ont déjà été fortement frappées par les destructions d’emploi. Avec le développement de la crise économique, les aides apportées par les régions, en complément d’engagements de l’État, sont souvent apparues comme un moyen légitime d’éviter de nouvelles délocalisations. Avec la forte augmentation des chiffres du chômage, c’est même devenu un véritable enjeu politique.


Dans ce contexte, c’est la région Poitou-Charentes, présidée par Ségolène Royal, qui est allée le plus loin en prenant une participation de cinq millions d’euros dans le capital d’Heuliez, un sous-traitant de l’automobile. S’il s’agit d’un cas exceptionnel – pour le moment –, il n’en est pas moins symptomatique des liens entre les institutions régionales et départementales et les entreprises privées.


L’industrie automobile constitue un bon exemple : la Lorraine, qui a longtemps soutenu l’usine Smart, vient de lui apporter 900.000 euros et la région Haute-Normandie avance 12 millions d’euros à l’usine de Cléon. Pourtant, cette politique n’est pas nouvelle. La crise économique n’a fait qu’amplifier une dynamique qui existait auparavant et qui ne se cantonne pas à l’industrie automobile.


En effet, les politiques de décentralisation ont créé une dynamique centrifuge. Au cours des décennies précédentes, l’État assurait une partie de l’organisation de l’économie dans la perspective d’un développement territorial. La mise en place des politiques néolibérales a détruit ce modèle en déléguant certaines responsabilités aux régions, contraintes aujourd’hui de faire la promotion de leurs atouts et de vanter les qualités de leur territoire.


Les conseils régionaux ont mis en place des politiques spécifiques à destination des entreprises, qu’il s’agisse de développer les structures existantes ou bien d’en implanter de nouvelles. Les patrons gagnent à tous les coups : non seulement, ils se font grassement subventionner, mais en plus, face aux enjeux, ils obtiennent souvent le gel des salaires, sans compter la fin de la taxe professionnelle.


Pour les salariés, cette situation ressemble à la double peine : leur salaire stagne, quand ils ne perdent pas tout simplement leur emploi, et en plus ce sont eux qui financent ces subventions par le biais de leurs impôts locaux. Surtout, ce système a un effet pervers : il conduit les élus départementaux et régionaux à tout faire pour calmer le jeu au moindre conflit, par peur de voir l’entreprise plier bagage. Loin de permettre d’organiser les luttes et d’être un point d’appui, ils se conduisent le plus souvent en auxiliaires du patronat local, en conseillant systématiquement aux syndicats et aux salariés la retenue dans les grèves et les revendications.


Le fait qu’un certain nombre de présidents de conseil soient issus d’entreprises, grandes ou petites, renforce cette dynamique. Pour eux, diriger un établissement ou présider une région, c’est du pareil au même. Ce sont les mêmes recettes qui sont à chaque fois appliquées. Jean-Paul Huchon, président de la région Île-de-France et ancien membre de la direction du groupe Pinault-Printemps-La Redoute (PPR), en est le meilleur exemple.

Il ne peut y avoir de demi-mesure : soit on s’oppose au fonctionnement du capitalisme et on refuse toute forme de subvention. Soit on l’accepte et il faut aller jusqu’au bout de la logique, qui signifie la mise en concurrence des territoires et des populations pour le plus grand profit de la valorisation du capital. Cette discussion en cours dans la perspective des élections régionales ne doit donc pas être considérée comme secondaire.


Henri Clément


* Paru dans Hebdo TEAN # 41 (04/02/10).




GSK Évreux empoche et licencie


Le groupe pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline (GSK), réalise d’énormes profits (1,5 milliard d’euros au troisième trimestre 2009, en hausse de 30%). Son entreprise d’Évreux (Eure) a licencié cette année 700 salariés en CDI et plus de 600 salariés en intérim ou CDD. En novembre, un nouveau plan de plus de 50 licenciements a frappé les administratifs et de nombreux visiteurs médicaux.


Pourtant, l’entreprise a touché, en 1999, 914 000 euros du conseil général (PS, PCF, PRG), un million du conseil régional (PS, PCF, Verts) et 304 000 euros de la ville (PS, PCF, PRG). Dernier cadeau en date, après l’annonce des licenciements, un terrain de 6000 m2 lui a été vendu 40 centimes le m2.

La gauche plurielle distribue ainsi l’argent public à des entreprises qui font du profit et licencient.



* Paru dans Hebdo TEAN # 34 (10/12/09).


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2 février 2010 2 02 /02 /février /2010 09:13
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Une grève des cheminots est appelée, mercredi 3 février, contre les suppressions d’emplois et la dégradation du service public de la SNCF. Pour inverser la tendance et gagner, il faut qu’elle soit le point de départ d’un mouvement prolongé et résolu.

Après France Télécom, EDF-GDF et La Poste, la SNCF est dans le viseur du gouvernement. Un des objectifs du plan Destination 2012 est d’éclater l’entreprise publique en un maximum d’entités distinctes et de les confier au privé, en nivelant vers le bas les conditions de travail et de rémunération des cheminots.  


Le mécontentement, accumulé depuis des années, est palpable dans tous les secteurs de l’entreprise. Principalement sur les salaires qui stagnent à un niveau toujours aussi bas, au point que certains cheminots gagnent à l’embauche moins que le Smic.


En huit ans, près de 22 000 emplois sous statut ont été supprimés et le budget 2010 prévoit d’en supprimer 3 600 de plus. Ces milliers de suppressions de postes ont des conséquences directes sur la qualité du service public ferroviaire, comme on a pu le voir ces dernières semaines, la SNCF ayant eu le plus grand mal à rétablir le trafic après les intempéries.
La loi du fric remplace la logique de service public.


Ainsi, pendant que Sarkozy se positionne en défenseur de l’environnement, les plans successifs de restructuration du fret ferroviaire ont supprimé des milliers d’emplois et ont amené près de 2 millions de camions supplémentaires sur les routes en dix ans. Aujourd’hui, c’est au tour du TGV de faire les frais de cette politique, avec le projet de supprimer ou réduire certaines dessertes jugées déficitaires comme le Paris-Arras, Lille-Strasbourg ou Nantes-Strasbourg.


À cela s’ajoutent les attaques contre les acquis sociaux restant encore aux cheminots, comme leurs réductions sur les billets de trains. Après avoir renoncé à les supprimer en 2009, par crainte d’une réaction forte, la direction laisse entendre qu’elle va retenter le coup. Les annonces de nouvelles attaques contre les retraites, Sarkozy ayant annoncé vouloir à nouveau allonger la durée de cotisation, font aussi grogner les cheminots, comme bien d’autres travailleurs.


Depuis début 2009, les cheminots se sont mobilisés fortement à l’appel des confédérations syndicales, par la grève et leur présence massive dans les cortèges, démontrant qu’ils refusent cette politique et ne comptent pas se laisser faire. Mais la répétition de journées de grève, espacées de plusieurs mois, sans revendications claires, sans suite, n’a pas permis la construction d’un mouvement d’ensemble, capable de mettre un coup d’arrêt aux attaques. Un tel mouvement reste pourtant nécessaire.


Les organisations syndicales CGT, Unsa, SUD-Rail et CDFT ont déposé un préavis de grève pour mercredi 3 février. SUD-Rail s’est prononcé pour l’organisation d’une grève reconductible si la direction ne fait pas marche arrière. La CGT Cheminots laisse aussi entendre qu’il y aura une suite de plus haut niveau si la direction ne recule pas. La réussite de cette journée de grève est donc importante dans la construction d’un rapport de forces à la SNCF.


L’année 2009 a vu de nombreux conflits éclater dans différents établissements de l’entreprise : pour des embauches, contre des réorganisations, etc. Plusieurs de ces luttes ont réussi à faire faire à la direction de petits pas en arrière. Tous ensemble, les cheminots ont les moyens de lui en faire faire un très grand !


Axel Persson et Rémi Guaille

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22 janvier 2010 5 22 /01 /janvier /2010 14:31
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(AFP) TOULOUSE


Un agent d'ERDF est mis à pied 21 jours à Toulouse pour avoir rétabli de son propre chef le courant chez une famille privée d'électricité en raison de factures impayées, a annoncé jeudi l'agent sanctionné, Dominique Liot, militant CGT et écologiste.


M. Liot "assume" dans un communiqué son action dans la tradition des "Robin des bois", déplorant la procédure disciplinaire engagée contre lui "pour avoir revendiqué publiquement la remise de l'électricité à un couple de RMIstes avec une petite fille de 2 ans".


La sanction est inférieure aux 28 jours d'abord envisagés par la direction, ajoute le syndicaliste, qui y voit un "encouragement à faire évoluer la loi et les pratiques pour arriver à des mesures sociales impératives: la tranche tarifaire gratuite et l'interdiction des coupures de personnes démunies".


M. Liot indique qu'il se prépare à faire appel et estime que son acte "donne sens à une vision du service public à l'opposé de sa privatisation, sa logique essentiellement financière et son lot d'externalisations".


Un conflit contre les externalisations et suppressions de sites de proximité d'ErDF et GrDF, filiales de distribution d'EDF et GDF Suez, avait permis au printemps dernier de sauver 129 emplois et d'obtenir 66 embauches à ERDF-GRDF Midi Pyrénées, selon la CGT.


Plusieurs syndiqués CGT ont été licenciés à l'automne dernier en Midi-Pyrénées en raison notamment de violences à l'occasion du conflit, avant que la plupart des licenciements soient transformés en mutations d'office.


Le syndicaliste mis à pied mardi appelle à la "réintégration" de deux salariés, l'un à Toulouse l'autre à Paris, "comme cela a été fait pour 5 autres collègues toulousains".


Copyright © 2010 AFP. Tous droits réservés

Commentaire de "La Tete au Carhaix:


Au moment ou Sarkozy met EDF au pillage et offre 2 millions d'euros par an pour engraisser Proglio, son ami (ou son maître ?)

Dominique Liot nous offre un bel exemple de solidarité de classe.

D'un coté des prévaricateurs froids et calculateurs pour qui la vie des autres n'est rien...

De l'autre un HOMME qui refuse de se laisser enfermer dans la logique du chacun pour soit que les bourgeois veulent nous imposer par la propagande de leurs médias.

Entre le courage de cet homme et la lâcheté, l'indignité des destructeurs de nos services publics le choix est vite fait.

A dominique : je lui dit mon respect et mon soutien total

A Proglio : je le conchie, lui et ceux de sa caste. Comme je conchie tous ceux qui par lâcheté, peur, arrivisme... Se mettent à leur service !

Carland

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19 janvier 2010 2 19 /01 /janvier /2010 11:06

19 janvier 2010 à 08h10 - Le Télégramme


Un collectif finistérien pour un retour de l'eau en régie publique a lancé, vendredi, un appel aux têtes de listes pour les élections régionales de mars en faveur «d'une gestion directe publique de l'eau pour sa production, sa distribution et son assainissement».


Ce collectif, qui réunit des militants de Quimper, Brest, Morlaix et Landerneau, demande notamment «aux collectivités territoriales de mettre en place un système de mutualisation des compétences en matière de gestion technique de l'eau pour favoriser le retour en gestion publique».


Dans les villes précitées, les marchés délégués à Veolia arrivent à échéance en 2011 et 2012.

 

Note: Le NPA partie prenante de ce Collectif est pour la gestion municipale de l'eau, cela va de soi.

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13 janvier 2010 3 13 /01 /janvier /2010 09:45

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Source: Blog: La tête au Carhaix


La santé a-t-elle un prix ? Et la connaissance ? Existe-t-il un droit inconditionnel au logement, à l’éducation ? (par Daniel Bensaïd) vendredi 12 juin 2009

En réduisant la valeur marchande de toute richesse, de tout produit, de tout service, au temps de travail socialement nécessaire à sa production, la loi du marché vise à rendre commensurable l’incommensurable, à attribuer un prix monétaire à ce qui est difficilement quantifiable.


En tant qu’équivalent général, l’argent aurait ainsi le pouvoir de tout métamorphoser. Agent d’une universelle traduction, il « confond et échange toute chose, il est le monde à l’envers, la conversion et la confusion de toutes les qualités générales et humaines » [1]. La marchandisation généralisée vise bel et bien à donner un prix à ce qui n’en a pas : « Cet effort pour conférer un prix à tout ce qui peut s’échanger s’est considérablement accru, constate Marcel Hénaff.


On a glissé vers une conception de marchandisation sans limites : tout peut s’évaluer sur un marché, donc tout peut se vendre, y compris l’invendable. » [2] Le service public peut ou devrait être gratuit, mais l’enseignant ou l’infirmière doit se nourrir et se vêtir. Question d’actualité : à quoi correspond alors le salaire d’un enseignant-chercheur universitaire ? Il ne vend pas un produit (un savoir-marchandise), mais il reçoit une rémunération financée par la péréquation fiscale pour le temps de travail socialement nécessaire à la production et à la reproduction de sa force de travail (temps de formation inclus).


S’agit-il seulement du temps passé dans son laboratoire ou du temps passé devant l’écran de son ordinateur (minutable par une horloge intégrée) ? Arrête-t-il de penser quand il prend le métro ou fait son jogging ? Questions d’autant plus épineuses que la production des connaissances est hautement socialisée, difficilement individualisable, et qu’elle comporte une grosse quantité de travail mort.


Or, les réformes en cours tendent à transformer notre enseignant-chercheur en vendeur de prestations marchandes. Il serait désormais censé vendre des idées ou des connaissances dont les procédures d’évaluation (comme la bibliométrie quantitative) devraient mesurer la valeur marchande. Pourtant, « entre l’argent et le savoir, point de commune mesure », estimait sagement Aristote.


La crise actuelle est une crise historique - économique, sociale, écologique - de la loi de la valeur. La mesure de toute chose par le temps de travail abstrait est devenue, comme Marx le prévoyait dans ses Manuscrits de 1857, une mesure « misérable » des rapports sociaux. Mais « on ne peut gérer ce qu’on ne sait mesurer », affirme M. Pavan Sukhdev, ancien directeur de la Deutsche Bank de Bombay à qui la Commission de l’Union européenne demande un rapport pour « procurer une boussole aux dirigeants de ce monde » en « attribuant très vite une valeur économique aux services rendus par la nature » [3] !


Mesurer toute richesse matérielle, sociale, culturelle, au seul étalon du temps de travail socialement nécessaire à sa production, devient cependant de plus en plus problématique du fait d’une socialisation accrue du travail et d’une incorporation massive de travail intellectuel à ce travail socialisé.


Le temps long de l’écologie n’est décidément pas le temps court des cours de Bourse ! Attribuer « une valeur économique » (monétaire) aux services de la nature se heurte à l’épineux problème d’établir un dénominateur commun aux ressources naturelles, aux services aux personnes, aux biens matériels, à la qualité de l’air, de l’eau potable, etc.


Il y faudrait un autre étalon que le temps de travail et un autre instrument de mesure que le marché, capable d’évaluer la qualité et les contreparties à long terme des gains immédiats. Seule une démocratie sociale serait capable d’accorder les moyens aux besoins, de prendre en compte la temporalité longue et lente des cycles naturels, et de poser les termes de choix sociaux intégrant leur dimension écologique.


La démarchandisation des rapports sociaux ne se réduit donc pas à une simple opposition entre le payant et le gratuit. Immergée dans une économie de marché concurrentielle, la gratuité peut aussi se révéler perverse et servir de machine de guerre contre une production payante de qualité. C’est ce qu’illustre la multiplication des journaux gratuits au détriment d’un travail d’information et d’enquête qui coûte.


On peut certes imaginer et expérimenter des domaines d’échange direct – non monétaire - de biens d’usage ou de services personnalisés. Mais ce « paradigme du don », comme procédure de reconnaissance mutuelle, ne saurait être généralisé, sauf à concevoir un retour à une économie autarcique de troc. Or, toute société d’échange élargi et de division sociale complexe du travail, requiert une comptabilité et un mode de redistribution des richesses produites.


La question centrale de la démarchandisation est par conséquent celle des formes d’appropriation et des rapports de propriété, dont la gratuité (d’accès aux services publics ou aux biens communs) n’est qu’un aspect. C’est la privatisation généralisée du monde – c’est-à-dire, non seulement des produits et des services, mais des savoirs, du vivant, de l’espace, de la violence – qui fait de tout une marchandise vendable.


On assiste ainsi, à bien plus grande échelle, à un phénomène comparable à ce qui s’est produit au début du 19e siècle avec une offensive en règle contre les droits coutumiers des pauvres : privatisation et marchandisation de biens communs et destruction méthodique des solidarités traditionnelles (familiales et villageoises hier, des systèmes de protection sociale aujourd’hui) [4].


Les controverses sur la propriété intellectuelle sont à cet égard exemplaires : « La moindre idée susceptible de générer une activité est mise à prix, comme dans le monde du spectacle où il n’y a pas une intuition, pas un projet ne soient aussitôt couverts par un copyright. Course en vue de l’appropriation, en vue des profits.


On ne partage pas : on capture, on s’approprie,, on trafique. Le temps viendra peut-être où il sera impossible d’avancer un énoncé quelconque sans découvrir qu’il a été dûment protégé et soumis à droit de propriété. » [5] Avec l’adoption en 1994 de l’accord Trips (Trade Related Aspects of Intellectual Property Rights) dans le cadre des accords de l’Uruguay Round (dont est issue l’Organisation mondiale du commerce), les gouvernements des grands pays industrialisés ont ainsi réussi à imposer le respect mondial des brevets. Auparavant, non seulement leur validité n’était pas mondialement reconnue, mais cinquante pays excluaient carrément le brevetage d’une substance et ne reconnaissaient que les brevets sur les procédés de fabrication.


Depuis les années 1970 on assiste ainsi à une absolutisation des droits de pleine propriété, à une formidable appropriation privée par les multinationales de la connaissance et des productions intellectuelles et artistiques en général. Devant l’éventualité de mise à disposition des usagers de logiciels, le prêt gratuit des bibliothèques a été remis en question dès la fin des années 80.


Depuis, l’information devenant une nouvelle forme de capital, le nombre de brevets déposés chaque année a explosé (156 000 en 2007). A eux seuls, Monsanto, Bayer et BASF ont déposé 532 brevets sur les gênes de résistance à la sécheresse. Des sociétés surnommées « trolls » achètent des portefeuilles de brevets afin d’attaquer en justice pour contrefaçon des producteurs dont l’activité utilise un ensemble de connaissances inextricablement combinées. Nouvelle forme d’enclosure contre le libre accès au savoir, cette course au brevetage génère ainsi une véritable « bulle de brevets ».


Cette extension du droit des brevets autorise le brevetage de variétés de plantes cultivées ou d’animaux d’élevage, puis de substances d’un être vivant, brouillant du même coup la distinction entre invention et découverte, et ouvrant la voie au pillage néo-impérialiste par appropriation de savoirs zoologiques ou botaniques traditionnels.


Ce qui est grave, ce n’est pas tant que le brevetage de séquences d’ADN constituerait une atteinte à la très divine Création, c’est que l’élucidation d’un phénomène naturel puisse désormais faire l’objet d’un droit de propriété. La description d’une séquence génique est un savoir et non un faire. Or brevets et droits d’auteur avaient initialement pour contrepartie une obligation de divulgation publique du savoir concerné. Cette règle a été contournée bien des fois (au nom notamment du secret militaire), mais Lavoisier n’a pas breveté l’oxygène, Einstein la théorie de la relativité, Watson et Crick la double hélice d’ADN. Alors que, depuis le 17e siècle, l’entière divulgation favorisait les révolutions scientifiques et techniques, la part des résultats mis dans le domaine public diminue désormais, tandis qu’augmente la part confisquée par brevet pour être vendue ou rapporter une rente.


En 2008, Microsoft annonçait la mise en ligne en libre accès sur Internet de données concernant ses logiciels phares et autorisé leur utilisation gratuite pour des développements non commerciaux. Il ne s’agissait pas, se hâtait de préciser dans un entretien à Médiapart le directeur des affaires juridiques Marc Mossé, d’une remise en cause de la propriété intellectuelle, mais seulement d’une « démonstration que la propriété intellectuelle peut être dynamique ». Face à la concurrence des logiciels libres, les logiciels marchands comme Microsoft étaient forcés de s’adapter partiellement à cette logique de gratuité, dont le fondement est la contradiction croissante entre l’appropriation privative des biens communs et la socialisation du travail intellectuel qui commence avec la pratique du langage.


En son temps, l’accaparement privatif des terres fut défendu au nom de la productivité agraire dont l’augmentation était censée éradiquer disettes et famines. Nous assistons aujourd’hui à une nouvelle vague d’enclosures, justifiée à son tour par la course à l’innovation et par l’urgence alimentaire mondiale. Mais l’usage de la terre est « mutuellement exclusif » (ce que l’un s’approprie, l’autre ne peut en user), alors que celui des connaissances et des savoirs est sans rival : le bien ne s’éteint pas dans l’usage qui en est fait, qu’il s’agisse d’une séquence génique ou d’une image digitalisée.


C’est pourquoi, du moine copiste au courrier électronique, en passant par l’impression ou la photocopie, le coût de reproduction n’a cessé de baisser. Et c’est pourquoi on invoque aujourd’hui, pour justifier l’appropriation privative, la stimulation de la recherche plutôt que l’usage du produit.


En freinant la diffusion de l’innovation et son enrichissement, la privatisation contredit les prétentions du discours libéral sur ses bienfaits concurrentiels. Le principe du logiciel libre enregistre au contraire à sa manière le caractère fortement coopératif du travail social qui s’y trouve cristallisé. Le monopole du propriétaire est contesté non plus, comme pour les libéraux, au nom de la vertu innovante de la concurrence, mais comme entrave à la libre coopération. L’ambivalence du terme anglais free appliqué au logiciel fait ainsi rimer gratuité et liberté.


Comme à l’époque des enclosures, les expropriateurs d’aujourd’hui prétendent donc protéger les ressources naturelles et favoriser l’innovation. On peut leur adresser la réplique que faisait déjà, en 1525, la Charte des paysans allemands insurgés : « Nos seigneurs se sont appropriés les bois, et si l’homme pauvre a besoin de quelque chose, il faut qu’il l’achète pour un prix double. Notre avis est que tous les bois doivent revenir à la propriété de la commune entière, et qu’il doit être à peu près libre à quiconque de la commune d’y prendre du bois sans le payer. Il doit seulement en instruire une commission élue à cette fin par la commune. Par là sera empêchée l’exploitation. » [6]


BENSAÏD Daniel


Notes


[1] Marx, Manuscrits de 1844.

[2] Marcel Hénaff, « Comment interpréter le don », in Esprit, février 2002. Marcel Hénaff est notamment l’auteur de Le prix de la vérité. Le don, l’argent, la philosophie, Paris, Seuil, 2002.

[3] Libération, 5 janvier 2009.

[4] Voir Daniel Bensaïd, Les Dépossédés. Karl Marx, les voleurs de bois et le droit des pauvres, Paris, La Fabrique, 2006. Sur ESSF, voir notamment l’introduction à l’édition argentine de cet ouvrage : Daniel Bensaïd, Marx et le vol de bois : Du droit coutumier des pauvres au bien commun de l’humanité

[5] Marcel Hénaff, op. cit.

[6] Cité par K. Kautsky, La question agraire, Paris, 1900, p. 25.

* Contribution au livre collectif sous la direction de Paul Ariès, « Viv(r)e la gratuité » paru aux éditions Golias, 2009.

 

Source : http://siteinfosecusante.free.fr/spip.php?article267
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13 janvier 2010 3 13 /01 /janvier /2010 09:36

Par Mauro Gasparini le Mardi, 12 Janvier 2010      


Pendant que commençait le sommet de Copenhague, une crise environnementale secouait la Belgique: Aquiris, filiale de Veolia chargée de la station d'épuration des eaux de Bruxelles-Nord, décidait d'arrêter celle-ci et provoquait une pollution massive de la Senne, la Dyle, le Rupel et l'Escaut! Une preuve de plus que les intérêts privés sont tout sauf des "partenaires" du public et des usagers...


Petit rappel des faits: en juin 2001, Aquiris, filiale de Veolia, une multinationale fournisseuse de "services à l'environnement", remporte l'appel d'offres pour la construction et l'exploitation de la station d'épuration (STEP) des eaux de Bruxelles-Nord jusqu'en 2028.


Le lancement de cette STEP était prévu pour 2006 mais n'aura lieu que 16 mois plus tard. La Région bruxelloise n'a même pas cherché à obtenir les 12 millions d'euros d'amende qu'elle était en droit de percevoir pour ce retard... Aquiris avait entamé au début de l'année la construction d'une installation visant à dessabler les eaux usées, mais sans avoir au préalable obtenu un permis de la région.


En outre, sur les 701 remarques faites en 2008 par la Société bruxelloise de gestion des eaux (SBGE) sur les problèmes dans la construction de la station, 569 n'étaient pas encore réglés par Aquiris fin 2009!


Aquiris engage le rapport de forces avec la région le 8 décembre 2009: prétendant qu'il était impossible de faire fonctionner correctement la STEP suite à "l'obstruction de l'entrée" de celle-ci par un "amas de gravats et de sables", elle interrompt unilatéralement le fonctionnement de la station nord jusqu'au 19 décembre, date à laquelle celle-ci est relancée suite à des menaces d'astreinte de 300 000 euros par jour. Aquiris a eu le culot de présenter cette relance comme un geste positif de sa part!

Débat communautaire en eaux troubles

Suite à la grave pollution de la Senne, la Dyle, le Rupel et l'Escaut, détruisant quasiment toute vie aquatique sur des dizaines de kilomètres, le scandale se "communautarise" dans les gouvernements régionaux, la ministre flamande de l'environnement, Joke Schauvliege (CD&V) accusant son homologue bruxelloise Evelyne Huytebroeck (Ecolo) d'être responsable du désastre, aux côtés d'Aquiris et des organismes bruxellois compétents.


Veolia a obtenu pour cette affaire l'aide de l'agence américaine de relations publiques Hill & Knowlton, connue pour avoir fait de la propagande en faveur de l'industrie du tabac, du diamant, du nucléaire, ou encore... pour la première Guerre du Golfe.


Le porte-parole néerlandophone de Hill & Knowlton, Peter Otten, a d'ores et déjà réussi une partie de sa mission: communautariser le débat et le détourner pour éviter qu'Aquiris ne soit trop "sali" dans les médias.


Aquiris s'est donc aussi attaquée à sa "concurrente" publique qui gère la station d'épuration du sud de Bruxelles pour le compte de la Compagnie intercommunale bruxelloise des eaux, Vivaqua, l'accusant de polluer la Senne "en amont" de la station nord en y déversant des boues d'épuration. Accusation non-fondée: l'institut bruxellois pour la gestion de l'environnement (IBGE) a constaté que la STEP sud répondait parfaitement aux normes... Il est vrai que la station nord gérée par Aquiris traite une charge organique actuellement supérieure à son dimensionnement.


Marc Laimé, collaborateur au Monde Diplomatique et spécialiste de la question de l'eau, a mené une enquête qui éclaire cette affaire sous un autre angle.


Le problème provient en réalité du fait que la multinationale a, pour la première fois, développé à l’échelle industrielle à Bruxelles un nouveau procédé d’élimination des boues des STEP : l’oxydation par voie humide (OVH), qui ne convient pas aux déchets industriels.


Ce système n'avait été expérimenté auparavant que comme prototype, à Toulouse, sans succès. Or, suite à un incident survenu dans une station de traitement des eaux usées située en périphérie de Milan et utilisant ce procédé, l’OVH avait déjà été suspendue "par précaution" à Bruxelles Nord.


Veolia-Aquiris connaîtrait donc de graves problèmes avec le traitement des boues du nord de Bruxelles et doit expédier chaque jour des camions de boue en Allemagne, ce qui entraîne un surcoût de 450 000 euros par mois. En résumé, Veolia a tiré prétexte des gravats pour fermer la STEP nord et obtenir la remise à niveau aux frais de la région des installations de traitement de boue qui lui coûtent cher.

PPP

Cette affaire est encore un exemple typique de «Partenariat Public Privé» (PPP), très prisés par le gouvernement « Olivier » (coalition socialiste-chrétienne-écolo) ( un PPP est aussi utilisé pour la rénovation des bâtiments scolaires en Communauté française): la Région bruxelloise paiera 830 millions d'euros (hors TVA) à Aquiris en 20 ans. Le prix de l'épuration augmentera de 10 % par an entre 2010 et 2013 et la taxe sur l'égouttage de 40% en 2010. Un ménage bruxellois de 2 personnes qui consomme en moyenne 75 mètres cubes d'eau par an verra donc sa facture grimper en 2 ans de plus de 50 euros par an, atteignant les 3 euros le m3.


Conséquences de ces PPP: au fil du temps, la perte de l'expertise et de contrôle démocratique de la collectivité, la discrimination des pauvres permettant la coupure de la fourniture, l'enrichissement des entreprises privées. Le prix augmente automatiquement puisque l'eau, à la source de toute vie, est transformée en marchandise destinée à faire du profit pour des entreprises et à amener des dividendes aux actionnaires. Les multiples contrôles prévus par les pouvoirs publics sont contournés par les entreprises capitalistes, comme le montre l'affaire Aquiris.


L'eau ne concerne pas que les ingénieurs et les banquiers. L'eau est un bien commun, patrimoine de l'humanité: sa marchandisation, promue par des Veolia-Aquiris, Vivendi et autres multinationales du capitalisme prétendument "vert", constitue un crime écologique et social à Bruxelles, à Milan comme à Cochabamba.


La gestion de l'eau doit être publique, pour sortir de la logique capitaliste dangereuse, et décentralisée, afin d'éviter la concentration des pollutions et des risques dans des stations géantes. Puisque le service public ne doit pas faire de profits, le coût baisse. Un vrai service public de l'eau permet une meilleure maîtrise de l’outil de production et de distribution et une réelle prise en main par les usagers et travailleurs sur cette ressource stratégique d'un point de vue écologique et social.


Charles Picqué (ministre-président de la Région bruxelloise - PS) et Evelyne Huytebroeck (ministre de l'Environnement du gouvernement bruxellois - Ecolo), ont menacé de substituer les pouvoirs publics à Aquiris. Malgré leurs déclarations d'intention, ce ne sont pas les gouvernements "Olivier", résignés à l'adaptation au capitalisme, qui reviendront sur cette privatisation nocive.


Les usagers devront donc lutter, ensemble, pour faire barrage, pour reprendre l’expression de Marx, aux "eaux glacées du calcul égoïste" capitaliste...

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12 janvier 2010 2 12 /01 /janvier /2010 08:38
 ...tentent de dissimuler l’augmentation en flèche de leurs tarifs (Tribune)
DIVERS










Tribune a récemment découvert que les compagnies ferroviaires venaient de frapper durement les passagers en imposant des augmentations sans précédent depuis la privatisation de British Rail [mise en œuvre par le conservateur John Major en 1993, n. du t.], tout en prétendant avoir limité ces augmentations au minimum.


Pour certains usagers de Londres et de Birmingham, les tarifs des périodes creuses ont augmenté de 30%. Pendant ce temps-là, le maire conservateur de Londres, Boris Johnson, autorisait une augmentation stupéfiante de 710% (d’une livre à 8 livres 10) pour certains tarifs enfant en heure creuse dans les trains de surface.


Les compagnies ferroviaires privatisées se sont autorisé ces changements en dissimulant certains tarifs sur leurs pages web, en publiant des informations mensongères et en communiquant rarement leur nouveaux tarifs aux médias.


C’est la première fois que des compagnies privées ne divulguent pas à l’Association des Opérateurs Ferroviaires des informations sur les augmentations moyennes des tarifs dérégulés, ce qui permet difficilement d’établir des comparaisons.


Le parti travailliste a vertement reproché au maire de Londres de ne pas s’être montré plus intransigeant avec les compagnies ferroviaires lorsqu’elles ont étendu le bénéfice de la Oyster card (carte Orange électronique) au-delà des limites du Grand Londres.


Il est cependant évident que le secrétaire d’État aux transports, Lord Adonis, « fit preuve de connivence », selon l’expression du syndicat des transports TSSA, en donnant carte blanche aux compagnies ferroviaires pour leur permettre d’augmenter leurs tarifs dérégulés, ceci afin de compenser les pertes consécutives à l’introduction de réductions marginales sur les abonnements réglementés.


Les compagnies se sont autorisé des augmentations invisibles considérables en augmentant les tarifs dérégulés au-delà de l’inflation et en réduisant les plages horaires en heures creuses, instaurant par exemple de nouveaux tarifs pleins en fin d’après-midi à Londres et à Birmingham.


Les pires contrevenants sont les transporteurs des régions de Londres, du Sud-Ouest et des Midlands. Désormais, ceux de Londres et du Sud-Ouest font payer plein tarif entre 16 heures et 19 heures, ceux des Midlands entre 16 h 45 et 18 h 45.


Un passager qui voyage après 10 heures du matin ne peut prendre le voyage retour qu’en dehors de ces tranches horaires, ou alors payer plein tarif, comme s’il s’était rendu dans la capitale ou à Birmingham pendant les heures de pointe. Principales victimes : les retraités, les familles résidant hors du Grand Londres et les enfants.

Ceux qui utilisent la carte Oyster verront leur compte automatiquement imputé aux bornes d’accès aux quais.


Les sites web présentent des informations mensongères. La compagnie London Midland stipule toujours que les tarifs heures creuses entrent en vigueur après 10 heures du matin, tandis que l’organisme de régulation Transport for London (qui vient d’annuler un investissement de 20 millions de livres pour faciliter l’accès des handicapés aux stations, n. du t.) s’enorgueillit d’avoir maintenu le tarif heures creuses à une livre pour les enfants dans les trains de surface. Une simple vérification montre qu’on est passé d’une livre à 8 livres 10 pour les zones 1 à 9 durant les nouveaux horaires plein tarif.


D’autres compagnies, comme Virgin, ont réduit les places disponibles en tarif heures creuses, si bien que les usagers devront débourser davantage.

Passenger Focus, l’association de consommateurs indépendante, estime que des milliers de tarifs ont changé et qu’il ne lui a pas été possible de les vérifier tous.


David Hencke

chroniqueur parlementaire

Tribune, 7 Janvier 2010


ARTICLE ORIGINAL
http://www.tribunemagazine.co.uk/2010/01/07/rail-firms-try-to-hide-real-cost-of-rocketing-fares/


Traduction : Bernard Gensane

URL de cet article

http://www.legrandsoir.info/En-Grande-Bretagne-les-compagnies-ferroviaires-tentent-de-dissimuler-l-augmentation-en-fleche-de-leurs-tarifs-Tribune.html
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8 janvier 2010 5 08 /01 /janvier /2010 08:32
Photothèque Rouge/dr

Le gouvernement poursuit la libéralisation des services publics au détriment de l’intérêt général, des agents et fonctionnaires et des usagers. L’État est non seulement le premier employeur, et notamment de précaires, mais il est également devenu le premier licencieur.

Les contre-réformes qui touchent l’hôpital, la poste, l’éducation, les systèmes de protection sociale et de retraites, EDF, la SNCF, les services de l’Insee, de la Météo, de l’Office national des forêts… répondent à une même logique globale et cohérente, aux niveaux local, national et européen.


Ces attaques ont pour but de réduire les dépenses de l’État, les effectifs et la dette tandis que les baisses d’impôts asséchent les recettes. Les différentes lois ont pour points communs de préparer l’adaptabilité au marché et la mise en œuvre de gestions managériales. Les usagers deviennent des clients qui perdent une égalité, certes imparfaite, face aux services publics.


Sous le prétexte fallacieux de moderniser l’État, le gouvernement met en place la destruction des services publics, de la fonction publique ainsi que des solidarités.


Les missions, l’égalité et la continuité du service public ne sont plus que des références pour les discours officiels, la dette publique, les effectifs des fonctionnaires et leur statut jugé « rigide et archaïque », lui étant insupportables ! Ce mouvement est amplifié par certaines collectivités qui préfèrent déléguer leurs missions de service public au privé.


Dès l’été 2007, la révision générale des politiques publiques (RGPP) a été un excellent outil de « réorganisation » qui passe par une mobilité des personnels, notamment par le biais des délocalisations, de l’individualisation, de pressions hiérarchiques, d’agents payés au mérite, de suppressions de postes, de moyens et d’effectifs : un fonctionnaire partant à la retraite sur deux n’est pas remplacé.


Ce qui représente la disparition de près de 160 000 emplois de fonctionnaires sur quatre ans à partir du budget 2009.
Sur le plan budgétaire, la Loi organique relative aux lois de finances (LOLF) est une mise en œuvre de lacontractualisation et d’une logique d’indicateurs et d’évaluation sous l’impératif de la culture du résultat.


La LOLF par sa globalisation des crédits, ses calculs en équivalents temps pleins, a ouvert en grand la porte aux mutualisations, aux réductions d’effectifs et fait des objectifs et autres indicateurs associés une référence obligée.


Dans le cadre de services publics qui régressent socialement, de combats qui sont aujourd’hui défensifs et qui ont du mal à prendre un tournant offensif par rapport aux salariés et aux usagers, les réponses du NPA sont importantes et essentielles. Il s’agit à la fois de se battre contre tous les licenciements, de lutter pour une réduction substantielle du temps de travail et d’agir pour la création d’emplois socialement et écologiquement utiles.


C’est dans le cadre du changement de mode de production et de consommation, d’un changement social, écologique et démocratique de la société, que se pose la question des services publics, non seulement de leur défense mais aussi de la création de nouveaux, tels que celui de la petite enfance ou du 3e âge.

 


Aujourd’hui, pour répondre à la distribution de l’eau et de l’énergie, pour préserver la nature, pour instaurer l’aide aux personnes dépendantes et créer un service public du transport, il est nécessaire de placer l’ensemble des services publics et de la fonction publique au centre d’une perspective sociale et publique en permettant l’autogestion et des prises de décisions faites par l’ensemble des usagers.


Le 21 janvier à l’appel de la CGT, de la FSU et de Solidaires que nous descendrons nombreux dans la rue pour refuser les attaques perpétrées contre les services publics et la fonction publique.


Nina Lehair

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19 décembre 2009 6 19 /12 /décembre /2009 08:34
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La fusion de l’ANPE et de l’Assedic aggrave encore la situation des chômeurs, dont le nombre ne cesse d’augmenter


Malgré tous les discours sur la « sortie de crise », le chômage continue de progresser et touche 2,6 millions de personnes – soit plus 25 % en un an (pour la catégorie A, qui prend en compte celles qui ne travaillent pas du tout). Les prévisions indiquent un taux de 9,7 % pour le 4e trimestre 2009.


Pas un secteur de la population n’échappe à cette augmentation, et le chômage de longue durée augmente aussi (+2,5 %) et concerne 1,2 million de personnes. Cette augmentation va, de fait, poser de façon aiguë la question des chômeurs arrivant en fin de droits et n’ayant ensuite plus que l’allocation de solidarité spécifique (ASS), s’ils en remplissent les conditions, ou le RSA.


Cette hausse déjà importante le serait encore plus sans les divers dispositifs et manœuvres visant à rayer un maximum de chômeurs des listes de Pôle emploi : les sorties pour arrêt de recherche d’un emploi ont augmenté de 5,6 % et le nombre de radiations administratives de 4,9 % (40 000 personnes concernées).


Dans l’écrasante majorité des cas, les radiations (et la suspension du revenu qui va avec) sont dues à des absences à une convocation…
Plusieurs cas particuliers permettent aussi de ne pas comptabiliser les chômeurs, comme les entrées en formation (+ 7,9 %) ou les conventions de reclassement personnalisées (CRP).


Enfin, le gouvernement joue sur l’augmentation des contrats aidés (+22 000 en un an) qui renforcent la précarité notamment dans l’Éducation nationale et les hôpitaux.


En parallèle et sans surprise, les offres enregistrées par Pôle Emploi ont diminué de 8 % en un an.


La situation économique est bien évidemment en partie responsable de ce chiffre, mais vient s’y ajouter une désorganisation totale due à la fusion ANPE-Assedic. L’argument officiel est de dire : « heureusement que la fusion se fait pendant la crise, sinon ce serait encore pire ». Au contraire, au-delà de l’objectif idéologique, la fusion en pleine crise du capitalisme a des conséquences catastrophiques.


Alors que Pôle Emploi va bientôt avoir un an, le bilan est un échec total. Des milliers de dossiers d’indemnisation, pour lesquels les personnels font des heures supplémentaires le samedi, sont en souffrance. Les chômeurs sont littéralement baladés d’un site à un autre sans jamais obtenir la bonne réponse, la plateforme téléphonique (3949) étant complètement saturée. Malgré cela, Sarkozy a décidé d’accélérer le calendrier  et la fusion doit être réalisée au 31 décembre…


Le but du gouvernement est d’afficher à tout prix une façade reluisante, peu importe ce qui se cache derrière. Des salariés s’étaient déjà suicidés en début d’année et on assiste à une nouvelle vague de tentatives de suicide de salariés en Île-de-France et en Paca, ainsi que celle d’un chômeur en Mayenne.


Face à une situation qui commence à ressembler à celle de France Télécom, Laurent Wauquiez, secrétaire d’État à l’Emploi, nous refait le coup du questionnaire pour nous interroger sur nos conditions de travail. Quelle mascarade ! Le gouvernement les connaît parfaitement, mais refuse de répondre aux revendications.


Beaucoup de salariés sont tellement écœurés de ce qu’on leur impose de faire qu’ils n’ont pas envie de se battre. Mais le ras-le-bol est tel que certaines agences se mettent en grève spontanément sans attendre les consignes des directions syndicales (six agences en grève entre le 7 et le 17 décembre en Île-de-France).


Du côté de la justice aussi, la direction de Pôle Emploi est désavouée : un jugement du TGI de Bobigny vient de lui ordonner de reprendre l’information du comité d’entreprise concernant la mise en place de sites « mixtes » avec paiement d’une astreinte de 1 000 euros par jour et par document manquant.

Dans le cadre du collectif « droits nouveaux », une plateforme commune salariés Pôle Emploi-chômeurs se discute. Elle est destinée à être diffusée largement pour afficher les intérêts communs face à ce gouvernement.


Lucas Maldini

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