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23 janvier 2013 3 23 /01 /janvier /2013 13:31

Par Nolwenn Weiler (23 janvier 2013)


Les habitants de Rouen, inquiets en début de semaine par l’échappement d’un gaz toxique de l’usine Lubrizol, seront heureux d’apprendre qu’ils sont amenés à boire du chlortoluron, un herbicide très toxique, à des concentrations dépassant les seuils réglementaires.

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Et ce, jusqu’au 13 février 2015. Dans certaines communes, ce sont parfois une vingtaine de produits toxiques qui sont ainsi « autorisés » à des concentrations supérieures aux normes. Dans l’Orne, non loin de Condé-sur-Noireau, les habitants peuvent ainsi se désaltérer, jusqu’au 8 février 2013, avec un charmant cocktail de nickel, d’acétochlore, d’atrazine, de glufosinate ou de bromoxilyne... Autant de substances actives contenues dans des pesticides. A Perpignan ou dans le Val-d’Oise, au Nord de Paris, ce sera plutôt un dérivé du perchloroéthylène, un cancérogène très puissant, utilisé dans certaines industries, qui vous abreuvera.


Ces concentrations hors normes ne sont pas hors la loi. Elles sont permises par des dérogations préfectorales. Parmi les raisons qui justifient le contournement de la règlementation : « L’utilisation de l’eau ne constitue pas un danger pour la santé des personnes » ou encore « il n’existe pas d’autres moyens « raisonnables » pour maintenir la distribution ». C’est ce que révèle une enquête publiée par France Libertés et 60 millions de consommateurs à l’automne 2012. Plus de 1 000 dérogations sont recensées, sur 419 communes.


« Opération Transparence »


Parmi les départements les plus laxistes à l’égard de la santé de leurs habitants, la Seine-et-Marne arrive en tête, avec plus de trente dérogations en cours, suivie par le Val d’Oise, l’Orne, le Calvados, la Seine-Maritime et l’Essonne. Une trentaine d’autres départements affichent aux alentours de cinq dérogations.  

 

« Pourquoi certains départements sont-ils beaucoup plus touchés que d’autres, comme celui de Seine-et-Marne qui concentre presque un tiers du nombre de dérogations ? 
Comment, à l’inverse, d’autres régions, comme la Bretagne ou encore le département de l’Oise, parviennent-elles à n’avoir besoin d’aucune dérogation ? », s’interrogent France Libertés et 60 millions de consommateurs.


Pour en finir avec cette opacité, les deux associations invitent les particuliers à interroger leurs élus sur d’éventuelles dérogations en cours et à faire remonter l’information sur leur site collaboratif. Les résultats de cette enquête sur la qualité de l’eau seront publiés le 22 mars 2013. Quelles nouvelles surprises attendent les consommateurs ? L’année dernière, le premier volet de cette « Opération Transparence » (qui s’attachait au prix de l’eau) avait mis en évidence un service inéquitable. Les disparités de prix vont ainsi de 1 à 7 selon les communes.


Une conception bien française de la gestion de l’eau, que se partagent principalement trois géants nationaux : Veolia, Suez et la Saur. Près 80 % du marché de la production et de la distribution d’eau, et 55 % du marché de l’assainissement des eaux usées sont entre leurs mains. Face à cette situation d’oligopole, la gestion en régie publique, que de plus en plus de communes choisissent. En général, l’eau gagne en qualité et les factures en transparence.

 

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20 décembre 2012 4 20 /12 /décembre /2012 14:20

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À la clef, pour ceux obtenant les meilleures performances, des lots à gagner. La direction reconnait un dérapage local.

Le document interne, obtenu par la Rep’, relève que la direction départementale fixe un objectif de coupures de courant à atteindre. Le nombre de cinquante coupures à réaliser, au minimum, étant indiqué.

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Pour gagner un lot, les agents doivent réaliser les meilleures performances. Le premier prix est un Ipad, remporté si 80% de l’objectif est atteint. C’est 75 % pour un lot d’une valeur de 80 €, 70 % pour 65 €… De beaux cadeaux pour les fêtes de fin d’année, mais qui hérissent le poil des salariés.

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« Pratiques scandaleuses »
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Ces coupures peuvent prendre la forme de réduction de puissance du compteur à 1.000 watts, permettant tout juste de s’éclairer. « De telles pratiques sont scandaleuses, à l’heure où le gouvernement se positionne sur les coupures hivernales », réagit Jean-Jacques Pannetier, le secrétaire général de la CGT énergies du Loiret.

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« Pour les agents, c’est une souffrance humaine d’être appelé à agir comme cela.

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Surtout quand on rentre en période de froid, où c’est compliqué pour beaucoup de familles. » Le syndicaliste note toutefois que la plupart de ses collègues ont ignoré la démarche.

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La direction régionale a indiqué ne pas être au ...courant de cette pratique. Elle a reconnu « un dérapage local », promettant que le critère ne serait plus pris en compte. Mais le message ne semble pas être passé sur le terrain. Les agents ERDF se sont ainsi étonnés de voir arriver ces fameux lots de récompense. La situation rappelle celle connue par les contrôleurs SNCF de la région. Eux aussi étaient incités à être plus vigilants - à verbaliser davantage en somme - à l’occasion d’un récent défi.

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Julien Pépinot

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http://www.larep.fr/loiret/actualite/2012/12/20/les-agents-erdf-incites-a-fermer-les-compteurs-1381401.html

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12 décembre 2012 3 12 /12 /décembre /2012 13:40

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Du 12 au 15 décembre, 15 postiers du 92 passent à nouveau en procès.

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11 d’entre eux avaient été déclarés coupable lors du premier procès en 2011. Ils passent aujourd’hui en appel et sont à nouveau accusés d’une soi-disant séquestration et d’entrave à la liberté du travail suite à une banale occupation menée dans le cadre d’une grève en 2010.

 

Ils risquent jusqu’à 5 ans de prison et 75 000 euros d’amende.


La direction de La Poste cherche à se débarrasser des militants qui refusent de courber l’échine face aux plans de suppressions d’emplois qui touchent la plus grosse entreprise du pays.

 

Le NPA sera aux côtés des postiers du 92 et appellera avec eux à l’amnistie de tous les militants poursuivis dans le cadre de mouvements sociaux.

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Il appelle à se rassembler pour les soutenir le mercredi 12 décembre à 13h à la Cour d’appel de Versailles.

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6 décembre 2012 4 06 /12 /décembre /2012 10:33

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Par Anthony Laurent (6 décembre 2012)


Les expériences de gratuité se multiplient dans les services publics locaux.

 

Transports en commun totalement gratuits à Aubagne ou Châteauroux, premiers litres d’eau gratuits dans des communes de l’Essonne ou des Bouches-du Rhône... A qui profite cette gratuité ? Comment est-elle financée ? Implique-t-elle une baisse de la qualité du service ? Incarne-t-elle une alternative face au dogme de la « consommation marchande » ? Réponses par les faits.

 

Monter dans un bus sans composter un ticket, et sans risquer de passer pour fraudeur, tel est le quotidien des Aubagnais. Depuis trois ans, cette localité de 104 000 habitants, en périphérie de Marseille, a fait le choix de la gratuité totale dans les transports en commun. Cette gratuité était auparavant réservée aux demandeurs d’emplois, aux allocataires du RMI et aux personnes âgées et handicapées. S’inspirant de l’esprit du « droit au transport pour tous » énoncé par la loi d’orientation des transports intérieurs votés par la gauche en 1982, le maire communiste d’Aubagne, Daniel Fontaine, et son équipe proposent cette mesure à leurs administrés lors des élections municipales de 2008.

 

Réélue, la municipalité entame alors un bras de fer avec la société des Autobus Aubagnais, propriété du groupe Veolia, qui exploite le réseau depuis 2007 dans le cadre d’une délégation de service public. Pour que Veolia accepte de mettre en œuvre la gratuité, les élus demandent à l’entreprise de revoir les objectifs de fréquentation à la hausse. Et les objectifs sont largement dépassés : durant les six premiers mois de gratuité, la fréquentation fait un bon de 70%. Entre 2008 et fin 2011, le nombre d’usagers progresse de 146% ! Bien au-dessus des objectifs initiaux, fixés dans le cadre de la délégation de service public avec des transports payants (+2% par an). Une enquête réalisée en mars 2010 par l’agglomération aubagnaise [1] montre que la gratuité, en plus de créer de la mobilité, attire de nouveaux usagers, parmi lesquels les jeunes de moins de 18 ans et les personnes « non captives » disposant d’un véhicule motorisé (deux-roues ou voiture).

 

tram bmo

 

A qui profite la gratuité ?


Dans l’agglomération de Châteauroux (76 000 habitants), les transports collectifs sont gratuits depuis une décennie. A la différence d’Aubagne, ce sont des considérations d’ordre économique qui ont conduit le maire UMP Jean-François Mayet à faire de la gratuité un thème de campagne pour les élections municipales. Son intention ? Dynamiser l’économie locale – notamment les commerces du centre-ville – sans remettre en cause l’usage de la voiture.

Dix ans après l’instauration de la gratuité, la fréquentation sur le réseau géré par Keolis, filiale de la SNCF, a progressé de 208% ! Selon une étude menée par la Communauté d’agglomération castelroussine [2], la gratuité profite surtout aux bénéficiaires de la Couverture maladie universelle (CMU) et de l’Aide médicale d’État [3]. Plus de la moitié des usagers dispose de revenus mensuels inférieurs à 1 100 euros. Près d’un nouveau voyageur sur dix n’utilisait pas auparavant les transports en commun en raison du prix des tickets.

 

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28 novembre 2012 3 28 /11 /novembre /2012 08:59

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Les « grille-pains » occasionnent des tartines de surcoûts pour l’ensemble des consommateurs !

A la veille de l’ouverture du débat sur l’énergie, l’UFC-Que Choisir rend publique une étude exclusive sur l’impact économique désastreux pour l’ensemble des consommateurs du chauffage électrique qui démontre l’urgence d’une véritable transition énergétique.


Les derniers hivers, très rigoureux, ont mis évidence la menace que pouvait constituer les chauffages électriques pour la sécurité du système électrique français. Mais le scandale que représente pour l’ensemble des consommateurs le coût caché de ce mode de chauffage, dont le volume conséquent est typiquement français, est, lui, passé sous silence. Pourtant, la reconstitution des coûts de production et de transport, réalisée par l’UFC-Que Choisir, est aussi éclairante qu’inquiétante : tous les consommateurs assument aujourd’hui les importants surcoûts d’un surdimensionnement des capacités de production résultant du chauffage électrique.

 

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17 novembre 2012 6 17 /11 /novembre /2012 11:06

Par Nolwenn Weiler, Sophie Chapelle (16 novembre 2012)


Le futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, est-il vraiment utile, à l’heure où le trafic aérien est en berne ?

 

Basta ! s’est penché sur le cas de ces aéroports français qui sont aujourd’hui largement sous-utilisés, grèvent les finances publiques et ne vivent que grâce aux compagnies low-cost, elles-mêmes sponsorisées par le contribuable. L’aéroport voulu par Jean-Marc Ayrault ressemblera-t-il demain à ces zones d’embarquement quasi désertes ?


En France, 55% du trafic aérien passager et 89% du trafic de fret sont concentrés dans les aéroports de Paris. La moitié du trafic régional concerne quatre aéroports : Nice, Lyon, Marseille et Toulouse [1]. Mis à part Nice, aucun des 150 aéroports régionaux n’a vraiment réussi développer ses liaisons internationales. Si ce n’est à coup de subventions régionales ou en accueillant des compagnies low-cost, elles aussi subventionnées. Une situation qui risque de perdurer alors que la morosité s’installe dans le ciel commercial : parmi les 15 premiers aéroports mondiaux, seul ceux situés en Asie (Pékin, Hong Kong) ou au Moyen-Orient (Dubaï), ont une croissance en nombre de passagers supérieure à 4% (2,2% pour Paris CDG).


Pour les vols intérieurs, le trafic aussi est en berne : « Le niveau d’activité du trafic intérieur, en constante diminution depuis une dizaine d’années, est du même ordre de grandeur qu’en 1994 », constate la Direction générale de l’aviation civile. Directement concurrencés par le TGV, certains aéroports se révèlent fortement sous-utilisés. Dans ce contexte, le nouvel aéroport nantais, prévu à Notre-Dame-des-Landes, est-il vraiment utile ? Petit aperçu du sort qui pourrait lui être réservé, au regard de ce qui se passe chez ses voisins.


Angers : l’aéroport qui fait fuir toutes les compagnies aériennes


- Inauguré en 1998
- Taux de fréquentation : 10%
- Gestionnaire : société Kéolis Angers


« Quand un avion se pose à l’aéroport d’Angers, c’est presque un évènement », ironise-t-on en pays angevin. Il faut dire qu’avec les 5 000 passagers accueillis en 2011, cet équipement pourvu de deux pistes a atteint le taux de fréquentation record de... 10 % ! Situé sur la commune de Marcé, à vingt-cinq kilomètres au nord-est d’Angers, disposant de divers services (bar, location de voitures, boutiques), l’aéroport enchaine les déconvenues depuis son ouverture. Les taux de remplissage des avions sont si bas que les compagnies se succèdent sur le tarmac angevin sans jamais s’y installer. Ni les liaisons intérieures (vers Clermont-Ferrand, Tours ou Lyon), ni les liaisons internationales (vers l’Angleterre ou l’Irlande) ne rencontrent de succès. Mais ce bilan lamentable ne décourage pas les élus locaux. Face aux suggestions de fermeture – notamment si l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes voit le jour –, Daniel Loiseau, vice-président (PS) d’Angers Loire Métropole a ainsi martelé, en septembre 2010 : « Notre aéroport a sa vocation et son utilité ».


Début 2012, l’élu se réjouit de l’arrivée de la compagnie britannique British Airways. Mais son collègue UMP Christophe Béchu, président du Conseil Général du Maine-et-Loire refuse de verser les 43 000 euros qui lui sont demandés, en échange de promesses de retombées touristiques. Celles-ci sont « malheureusement négligeables », affirme l’élu. « Ce n’est pas le rôle de la collectivité de financer une partie du voyage d’un touriste souhaitant se rendre aux Jeux Olympiques de Londres », ajoute-t-il. L’engouement des angevins pour Londres (et réciproquement) n’a pas été très long. Les vols de British Airways sont déjà suspendus, et ce jusqu’à mai 2013. Pour l’heure, la seule destination ouverte dans la rubrique « Vols au départ d’Angers », c’est Nice, premier aéroport en dehors de Roissy et d’Orly.


Aéroport de Lorraine : un puits sans fond


- Inauguré en 1991
- Taux de fréquentation : 56 %
-  Gestionnaire : la Région Lorraine est le seul et unique gestionnaire depuis novembre 2011.


En juillet 2008, Philippe Séguin, alors Premier président de la Cour des comptes, remet en cause la pertinence de l’aéroport de Metz-Nancy-Lorraine (ou aéroport « de Louvigny »). « L’intérêt n’est pas évident, alors que trois plateformes (Nancy-Essey, Epinal-Mirecourt, Metz-Frescaty, ndlr) préexistaient, plus proches, de surcroît, de Nancy, Metz et Epinal » [2]. Avec un trafic estimé à 280 000 passagers en 2011, la structure en a gagné 120 000 en 20 ans. Pas de quoi pavoiser, l’aéroport de Lorraine ayant été dimensionné pour 500 000 usagers par an, rappelle le Républicain Lorrain. La situation s’est compliquée avec l’arrivée du TGV-Est en 2007 qui a entraîné la fermeture des lignes vers Paris et Nantes. La ligne régulière vers Clermont-Ferrand a été abandonnée en 2008. Un déficit de 600 000 euros en 2009 a été pris en charge par la Région et les Chambres de commerce pour boucler le budget.


Le Groupement de gestion de l’aéroport de Lorraine (GIGAL) – regroupant les chambres de commerce de Metz et de Nancy – qui gérait l’aéroport, a fini par jeter l’éponge. La délégation de service public par la Région exigeait que le gestionnaire assume les éventuelles pertes financières. Et investisse dans le développement d’une Zac (Zone d’aménagement concertée) mitoyenne. Pour une concession de douze ans seulement, le retour sur investissement semblait difficile. Pas étonnant que Vinci, d’habitude très présent sur ce type d’appel d’offres, ne se soit pas manifesté. A défaut de repreneur, la région Lorraine s’est donc lancée en régie directe en novembre 2011 [3]. Désormais obligée d’assumer le financement de l’aéroport de Louvigny, la collectivité territoriale en épongera également les dettes. Pour combien de temps ?


Aéroport de Rennes : bientôt fermé ?


- Inauguré en 1933
- Taux de fréquentation : 50%
- Gestionnaire : Chambre de commerce et d’industrie de Rennes.


Avec 500 000 passagers par an, l’aéroport de Rennes est le deuxième de Bretagne, derrière celui de Brest où transitent chaque année plus de 900 000 voyageurs. Directement concurrencé par la ligne TGV, qui permet de rallier Paris en deux heures (et bientôt 1h30), cet aéroport n’a jamais atteint le million de passagers qu’il espérait. Entre 2007 et 2011, l’évolution du trafic a même été négative (- 5 %). Difficile d’imaginer l’avenir de ce petit aéroport si celui de Notre-Dame-des-Landes (situé à 55 minutes de voiture de Rennes) voit le jour... Les plus pessimistes parient sur une chute vertigineuse du nombre de passagers, voire sur la disparition pure et simple de l’aérogare. « Non à la fermeture de Rennes-Saint-Jacques ! », pouvait-on lire sur une des banderoles, lors de la manifestation en opposition au projet de Notre-Dame-des-Landes, le 10 novembre à Rennes. 600 personnes travaillent sur le site rennais.


« Le gel ou le report à long terme du projet aéroportuaire de Notre-Dame-des-Landes lèverait un certain nombre d’incertitudes quant au devenir de l’aéroport de Rennes, signalait l’Agence d’urbanisme et de développement intercommunal de l’agglomération rennaise (Audiar) dans un rapport en juin 2009. Son aire de chalandise étant préservée, elle conserverait tout son potentiel de développement de l’offre aérienne nationale et internationale (...) et maintiendrait son avantage comparatif vis-à-vis de l’aéroport de Nantes-Atlantique concernant les activités de fret. » Précisons que l’Audiar est notamment financée par Rennes métropole, le département d’Ille-et-Vilaine et la Région Bretagne, dirigés par des élus PS, pourtant favorables au projet de Notre-Dame-des-Landes...


Aéroport de Tours : quand les contribuables sponsorisent Ryanair


- Construit dans les années 1930
- Taux de fréquentation : 55 %
- Gestionnaire : Délégué depuis 2010 au géant du BTP canadien SNC Lavalin [4]


Jusqu’en 2003, l’aéroport Tours-Val de Loire peine à exister avec... 3000 passagers par an. Avec l’ouverture de la ligne Ryanair Tours-Londres, l’aéroport atteint, en moins de 10 ans, 110 000 voyageurs annuels. Mais derrière cet apparent succès, la Chambre régionale des Comptes pointe « la dépendance vis-à-vis des subventions des collectivités publiques » (télécharger le rapport). Entre 2003 et 2005, l’ancien gestionnaire de l’aéroport a bénéficié de plus de 7 millions d’euros d’aides publiques [5] !


Le rapport de la Chambre régionale des comptes dénonce également les « subventions » versées par l’aéroport à Ryanair, qui atteindraient 45 euros par passager ! Alors que les collectivités locales déroulent le tapis rouge à la compagnie aérienne, cette dernière a fait monter les enchères, en demandant 400 000 euros par partenaires [6] en 2010. Au même moment, le conseil général d’Indre-et-Loire décide d’augmenter de 3 à 10 % par an jusqu’en 2021 la subvention du SMADAIT. La note des contribuables s’alourdit au profit d’une compagnie étrangère, dont le chiffre d’affaires en France approche les 300 millions d’euros. Et les collectivités locales se rendent complètement vulnérable à d’éventuels chantages de la compagnie low-cost : en janvier 2011, Ryanair a décidé de ne plus baser d’avions à l’aéroport de Marseille suite à une décision de justice lui demandant de respecter le droit du travail (Ryanair estime que ses personnels relèvent de la législation irlandaise, même en France)...


Nantes Atlantique : des marges de manœuvre pour éviter la saturation


- Premiers vols commerciaux : 1951
- Taux de fréquentation : 80%
- Gestionnaire : Aéroports du Grand Ouest, qui associe Vinci, les Chambres de commerce et d’industrie de Nantes et de Saint-Nazaire et ETPO (Entreprise de Travaux Publics de l’Ouest)


Dans les années 70, les « experts » avaient envisagé six millions de passagers à Nantes Atlantique en l’an 2000 pour justifier la construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. En 2010, trois millions de personnes ont transité par cet aéroport. Sa capacité d’accueil est de quatre millions de passagers. Mais « c’est le nombre de mouvements d’avions qui est important. Si la fréquentation augmente significativement (+ 5,5 % par an en moyenne) celle du trafic l’est nettement moins (environ 1,2% par an) », explique Thierry Masson, du collectif des pilotes doutant de la pertinence du projet de Notre-Dame-des-Landes. Car les avions sont de plus en plus gros et de mieux en mieux remplis. Pour ce professionnel de l’aviation, comme pour divers acteurs économiques [7], il est possible d’aménager le site existant de Nantes Atlantique pour éviter une éventuelle saturation : agrandir l’aérogare, construire une ligne ferroviaire permettant de rallier le centre de Nantes à l’aéroport plus rapidement...


Déserts aériens et chantage low-cost


« Les aéroports régionaux sont condamnés à faire du low-cost », rappelle Thierry Masson. En 2011, les trafics exceptionnels enregistrés à Bâle Mulhouse (+ 22,4%) et Beauvais (+ 25,4%) sont dus au succès du low-cost. Lequel s’appuie sur un subventionnement public important, via les exonérations fiscales notamment. Les grandes compagnies se concentrent sur des grands aéroports et mutualisent leurs moyens, précise Thierry Masson. Qui insiste : « La réalisation coûte que coûte de Notre-Dame-des-Landes pourrait tout à fait conduire à un fiasco, tel que Mirabel au Canada, ou encore Ciudad real en Espagne. »


Construit au milieu d’une plaine désertique, à 200 kilomètre de Madrid, l’aéroport international de Ciudad real a été mis en service en 2008. Prévu pour accueillir 4 millions de passagers par an, il en a vu passer... 100 000 en quatre ans ! Le dernier vol commercial a eu lieu en décembre 2011. Quant à l’aéroport de Mirabel, au Canada, il a été inauguré en 1975, après un chantier express de 5 ans et l’expropriation de très nombreux paysans. La crise pétrolière des années 1970, la concurrence de l’aéroport de Toronto et le défaut de dessertes ferroviaires ont eu raison de cet équipement. Le dernier vol passager a eu lieu en octobre 2004 et Mirabel est aujourd’hui quasi-désert.


Sophie Chapelle et Nolwenn Weiler

@Sophie_Chapelle et @NolwennWeiler sur twitter

Notes

[1] Sur 152 millions de passagers en 2010, les aéroports de Paris en ont accueilli 80 millions, les régionaux 60 millions et les aéroports d’Outre-mer 10 millions, selon le rapport de l’Observatoire de l’aviation civile.

[2] Télécharger la déclaration de Philippe Séguin du 9 juillet 2008, à l’occasion de la présentation du rapport public sur Les aéroports français face aux mutations du transport aérien

[3] Par l’intermédiaire d’un Établissement public industriel et commercial

[4] Le Syndicat mixte pour l’aménagement et le développement de l’aéroport international de Tours (SMADAIT), qui réunit l’agglomération de Tours, la Chambre de commerce et d’industrie, le conseil général et le conseil régional, a délégué sa gestion pour douze ans au géant du BTP canadien SNC Lavalin.

[5] Total des aides accordées par les organismes publics et les collectivités territoriales à la SEMAVAL, gestionnaire de l’aéroport de Tours

[6] Au lieu des 287 000 prévus, selon un communiqué des élus locaux communistes.

[7] Et notamment le cabinet d’experts ayant réalisé une étude sur les coûts/bénéfices de Notre-Dame-des-Landes.

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14 novembre 2012 3 14 /11 /novembre /2012 13:21
laposte
BESANCENOT Olivier 13 novembre 2012
  

DÉCLARATION PUBLIQUE D’OLIVIER BESANCENOT SUR LA SITUATION A LA POSTE


HALTE AU HARCÈLEMENT ET AUX LICENCIEMENTS A LA POSTE !


Le 14 Novembre, Aurélien GRASSO, facteur à Guyancourt (Yvelines), militant syndicaliste, passera devant la CCP (Commission Consultative Paritaire) de La Poste, pour « prise de parole inadéquate ».

 

Il risque le licenciement pur et simple, comme d’autres postier(e)s de différents départements, pour des raisons similaires : protestation contre les « réorganisations » des centres de tri et des bureaux. Il s’agit, en fait, de délocalisations de bureaux de poste, d’alourdissement des tournées, au détriment des postiers et des usagers.


La situation à La Poste est telle que des postiers en arrivent parfois à se suicider, ne pouvant supporter le harcèlement quotidien dont ils sont l’objet.


L’unité de toutes les organisations syndicales, politiques et associatives du mouvement ouvrier est nécessaire pour défendre les postiers, le service public et l’exercice du droit syndical.


Le démantèlement des PTT a été initié par le ministre socialiste Paul QUILES en 1988/89 avec la création de France Télécom.

 

Depuis, la privatisation s’est poursuivie avec la création, notamment de la Banque Postale qui s’apprête à proposer des « crédits revolving », sources d’endettement majeur pour les familles.


Le NPA se prononce pour la renationalisation de La Poste et de France Télécom sous le contrôle des travailleurs et des usagers.


Les postiers et les usagers des Yvelines doivent soutenir Aurélien GRASSO et protester contre toutes les menaces qui pèsent sur les postiers et le service public, le 14 novembre à 13H30 devant le siège départemental de La Poste, 2 avenue de la gare à Montigny le Bretonneux (à côté de la gare de Saint Quentin en Yvelines).

 

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3 novembre 2012 6 03 /11 /novembre /2012 10:41

2 novembre 2012 à 14h23

 

Un guichetier de La Poste s'est pendu mercredi, à La Fère (02), sur son lieu de travail, évoquant dans un mail "le manque de reconnaissance" dont il aurait été victime.


 Lire également : Trégunc (29). Suicide à La Poste : "Un message qu'il a voulu envoyer à l'entreprise"

 Lire également : Rennes. Un cadre de La Poste se tue en se défenestrant : "un geste incompréhensible"

 

"Particulièrement émus par le suicide d'un postier de l'Aisne sur son lieu de travail le 31 octobre, Arnaud Montebourg et Fleur Pellerin ont téléphoné à sa famille pour lui présenter leurs sincères condoléances", écrivent le ministre du Redressement productif et la ministre déléguée aux PME, à l'Innovation et à l'Economie numérique, dans un communiqué.

 

Ils précisent que l'inspection du travail enquête sur les circonstances du drame et participe à un Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), convoqué vendredi à la suite du drame.

 

"La légitimité de l'équipe dirigeante mise à mal"


Le guichetier de 55 ans s'est pendu dans son bureau de poste à La Fère (Aisne), après avoir évoqué dans un mail "le manque de reconnaissance" dont il aurait été victime. Pour la CGT et SUD, les deux premiers syndicats de l'entreprise, ce nouveau drame est le signe que la direction n'a pas pris toute la mesure de la situation.

"Combien de drames faudra-t-il encore supporter pour que le processus destructeur qui génère un épuisement physique et psychique des postiers soit enfin stoppé?", s'interroge la CGT, mettant notamment en cause "une politique basée sur les suppressions d'emplois" et "la recherche de la productivité à tout prix".

 

Pour SUD, "ce nouveau drame détruit la communication des dirigeants de l'entreprise qui affirment à qui veut l'entendre qu'ils auraient pris conscience du malaise des postiers et postières et que tout aurait changé à La Poste". Le syndicat estime que "la légitimité de l'équipe dirigeante est aujourd'hui mise à mal" et "pose la question de la démission de Jean-Paul Bailly", le PDG de La Poste.

 

Deux autres suicides en mars


En mars 2012, après les suicides de deux cadres en Bretagne, précédés six mois plus tôt par un autre suicide à Paris, M. Bailly PDG de La Poste avait annoncé des "ajustements" dans les réorganisations, accusées par les syndicats du groupe qui emploie quelque 240.000 personnes d'être une source de malaise social dans l'entreprise. Il avait aussi engagé "un grand dialogue pour améliorer la cohésion sociale".

 

Après la publication du rapport sur les conditions de travail de la commission présidée par l'ex-secrétaire général de la CFDT Jean Kaspar, la direction a annoncé en septembre un "allègement de la pression sur les effectifs" via 5.000 recrutements supplémentaires d'ici à 2014. Une annonce loin de combler les attentes des syndicats qui y voient de la
"poudre aux yeux", les embauches ne compensant pas les départs attendus.

  • AFP

http://www.letelegramme.com/ig/generales/france-monde/france/suicide-a-la-poste-les-syndicats-accusent-la-direction-02-11-2012-1894183.php

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29 octobre 2012 1 29 /10 /octobre /2012 12:50

Par Sophie Chapelle (29 octobre 2012)


La privatisation des services de l’eau, notamment en Grèce et au Portugal, est l’une des conditions imposées dans le cadre des plans de sauvetage.

 

Cette privatisation est vivement encouragée par la Commission européenne. Ce qu’elle reconnait explicitement dans un courrier fin septembre adressé à une large coalition de mouvements citoyens qui l’a interpellée sur le sujet. La privatisation des services hydriques peut « contribuer à la réduction de la dette (…), accroît les performances des entreprises, et, par extension, la compétitivité de l’économie, en rendant attractifs les investissements directs étrangers », répond une haut fonctionnaire de la Direction générale des Affaires économiques et financières de la Commission.


En adoptant cette position, la Commission européenne enfreint des articles clés du Traité de l’Union européenne prévoyant sa neutralité concernant le régime de la propriété des services de l’eau [1].

 

Dans une seconde lettre, la société civile exige de la Commission qu’elle mette un terme à toutes les pressions visant à imposer la privatisation des services de l’eau. « La Commission pousse à la privatisation sans prendre en compte le fait que celle-ci n’a pas donné les résultats escomptés que ce soit en Europe ou dans le monde ».


Les organisations relèvent les différentes expériences de re-municipalisation des services de l’eau, souvent plus « compétitives » pour le consommateur qu’une gestion privée (lire notre article), l’adoption d’une loi en 2004 aux Pays-Bas interdisant la privatisation de l’eau, et la précision de la Cour constitutionnelle italienne selon laquelle toute législation tendant à privatiser des services publics serait déclarée anticonstitutionnelle. Cette attitude, accusent les organisations, « montre bien que la Commission a perdu le contact avec la réalité et que ses arguments, purement idéologiques, ne reposent sur aucun fait avéré  ».

Notes

[1] La « neutralité » sur la question des régimes de la propriété public ou privé des services de l’eau est présenté dans l’article 345 TFEU et Art. 17 1 de la Directive 2006/123/EC relative aux services dans le marché intérieur.

 

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22 octobre 2012 1 22 /10 /octobre /2012 13:11

Un enfant est mort, lors d’un accouchement, quelque part sur l’autoroute A 20.

 

Sa mère résidant près de Figeac, dont la maternité a fermé en 2009, tentait de se rendre à celle de Brive, à 1h20 de son domicile. Le NPA, partage la douleur de cette famille, plongée dans un drame très probablement évitable.


L’indignation de F.Hollande au Congrès de la Mutualité appelant à « ne rien accepter en matière de désert médical », ne peut que susciter dégoût et amertume.


Car ce sont les gouvernements successifs, de droite et de gauche qui, au nom de la rentabilité, ont fermé maternités et hôpitaux de proximité, regroupé les services et étranglé financièrement les hôpitaux publics, malgré la résistance des populations. Ils sont à ce titre responsables et coupables.


Aujourd’hui, le président et le gouvernement poursuivent la même politique en imposant une nouvelle cure d’austérité de 675 millions d’€ pour l’hôpital, dans le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale 2013, entraînant de nouvelles fermetures et de nouvelles restructurations.


Pour le NPA, il faut en finir avec ces choix désastreux, qui sacrifient la santé et la vie des hommes, des femmes et des enfants, à des impératifs financiers.


Imposons :


- l’arrêt immédiat de toutes les fermetures de structures hospitalières

- Le maintien ou la réouverture d’hôpitaux de Proximité avec au moins, un service d’urgence, un service de Chirurgie et une Maternité

- Le financement d’un plan d’urgence pour l’hôpital permettant à celui-ci d’assurer à tous des soins de qualité et de proximité.

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