20 février 2013
Le 20 février, nous tous, travailleurs du secteur public et privé, nous faisons grève et nous manifestons contre le gouvernement des mémorandums et de la soumission.
Nous appelons à un soulèvement ouvrier et populaire pour renverser le gouvernement et ses mesures brutales : baisse des salaires et élimination des conventions collectives, tentative réactionnaire de limiter le droit le grève, milliers de licenciements dans le secteur public qui s’ajoutent au million et demi de chômeurs, privatisation des biens sociaux (eau, sol, énergie), liquidation du patrimoine public. L’année dernière, à la même période, avec les énormes mobilisations de février, nous avions envoyé à la poubelle l’autre « tout puissant » gouvernement – également tripartite – , celui du banquier Papadémos. Cette année, nous avons la force pour parvenir à envoyer Samaras et ses collègues du PASOK et de DIMAR l’y retrouver.
Nous comprenons tous que l’oligarchie de la richesse, qui porte sur ses épaules les assassins internationaux de l’UE et du FMI, n’a aucunement l’intention de « sauver le pays » mais bien d’écraser les travailleurs et d’imposer pendant des décennies un régime de servitude au service des banquiers, des patrons et des prêteurs, de la compétitivité de leurs entreprises et pour nous faire payer la crise du capitalisme. Nous comprenons tous que le mot d’ordre « la loi et l’ordre » que le gouvernement a commencé à appliquer pour briser les grandes grèves du métro et des travailleurs du secteur maritime n’est pas suffisant pour stopper le mouvement ouvrier qui continue à organiser des grèves sectorielles, les blocages à la campagne et le mouvement de la jeunesse qui se soulève contre la disparition de l’enseignement public gratuit.
Dans tous les terrains et dans tous les secteurs, le gouvernement et la troïka ont des comptes à nous rendre. Avec une vague de grèves généralisées, avec la force des luttes et du soulèvement populaire, nous pouvons renverser cette politique criminelle et le gouvernement qui l’applique. Ouvrons dans la rue la voie à une société digne des travailleurs.
Pour notre avenir et celui de nos enfants. Pour un salaire décent et des conventions collectives et non pour devenir des travailleurs soumis et faibles face au patron. Pour disposer du droit à la santé et à l’enseignement publics. Pour ne pas plier sous les dettes tandis que les oligarques festoyent à l’étranger. Pour pouvoir garder nos logements, travailler sans émigrer, cultiver nos champs.
Nous devons faire tomber le front des banquiers, des patrons et de la troïka et l’alliance tripartite criminelle qui nous gouverne ainsi que la menace fasciste de l’Aube Dorée. Constuisons notre propre front de lutte qui prenne en charge la lutte pour la survie et pour le renversement de tout le système.
Cela signifie : répudiation immédiate et unilatérale des mémorandums et des conditions de prêts. Sortie de la zone euro et de l’UE, qui est l’institution et le pouvoir qui nous impose ce cauchemar. Annulation de la dette. Contrôle ouvrier dans les banques, dans les grandes entreprises et dans toute la société.
Ces mesures ne peuvent s’imposer qu’avec la force du peuple organisé. Avec des luttes intenses ici et maintenant, par delà les limites des bureaucraties syndicales de la GSEE et d’ADEDY. Nous avons besoin de syndicats qui soient aux mains de la base des travailleurs, avec une organisation et une coordination à partir d’en bas, avec des luttes et des grèves soutenues.
N’attendons pas que ces « bataillons d’assaut » du capital complètent leurs crimes et les poursuivent tranquilement jusqu’aux prochaines élections dans quatre ans ; faisons les tomber comme un fruit mûr.
Syriza ne jure que par l’euro et l’UE et espère des « solutions » de la part des Etats-Unis. N’attendons pas passivement l’avènement d’un « pouvoir populaire » pour résoudre nous mêmes nos problèmes. Nous voulons vivre aujourd’hui et pour cela nous devons lutter et vaincre aujourd’hui !
Nous avons besoin d’une autre gauche. Une gauche qui défende jusqu’au bout les intérêts des travailleurs, contre l’alliance des banquiers, des patrons, de la troïka et de l’UE. Une gauche qui agisse de manière unitaire au sein du mouvement ouvrier et populaire. Une gauche qui repose sur le pouvoir du peuple organisé afin d’ouvrir une issue anticapitaliste pour la société, au travers de changements révolutionnaires et non de tractations parlementaires. Une gauche qui fasse passer la richesse et le pouvoir aux mains des travailleurs. Une gauche qui, face au vieux monde du profit, de la concurrence et de l’exploitation de l’homme et de la nature, redessine sur ses drapeaux les mots de liberté, de justice et de dignité.
Tous en grève le 20 février !
http://www.antarsya.gr/node/1060
Traduction française pour Avanti4.be à partir de la traduction en castillan parue sur :
http://anticapitalistas.org/spip.php?article28036