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21 mars 2013 4 21 /03 /mars /2013 12:23

21 mars 2013 à 09h56 

 

Qu'un pauvre rat errant d'une quinzaine de centimètres puisse remettre en péril la centrale saccagée de Fukushima, prouve la précarité des systèmes en place, deux ans après le drame du 11 mars 2011.


 

Lundi 18 mars, à 18 h 57 (9 h 57 GMT) : soudainement, une partie des éclairages et des équipements s'interrompent à Fukushima Daiichi. Trois distributeurs ont disjoncté et paralysé durant plusieurs dizaines d'heures une partie des systèmes de refroidissement de piscines à combustible usé du complexe atomique, faisant planer la menace d'une résurgence de la terrible crise survenue à la suite du séisme et du tsunami du 11 mars 2011.


L'opérateur Tepco soupçonne un "petit animal" qui ressemble furieusement à un rat (dont le cadavre a été retrouvé dans les équipements électriques) d'avoir provoqué un court-circuit. "Qu'un rongeur puisse s'introduire dans les installations, c'est de l'ordre du prévisible, non ?", s'étonnent les experts.

 

"Vulnérables à un rongeur, les équipements le sont aussi au terrorisme"


"Cela fait deux ans que l'accident dure, et Tepco continue d'oeuvrer aussi piteusement", s'agace le professeur de régulation nucléaire Muneo Morokuzu de l'Université de Tokyo. "Il faut cesser de confier la gestion de cette crise à Tepco", renchérit
sur Twitter le sénateur de droite Masahisa Sato. Et d'ajouter : "Vulnérables à un rongeur, les équipements le sont aussi au  terrorisme".


Deux ans après le drame, les moyens déployés sont en effet loin d'être sûrs comme le montrent les photos de la compagnie Tokyo Electric Power (Tepco) elle-même. Une partie des tableaux de distribution électrique se trouve dans des remorques de camion d'où sortent plusieurs câbles servant à l'alimentation des systèmes de refroidissement. Le tout semble vaguement protégé de la pluie par des bâches.

 

"Autrefois, il était fréquent dans les maisons de campagne que les plombs sautent à cause d'une souris. Ce qui s'est passé à Fukushima cette semaine est à peu près du même acabit", ironise le journaliste Osamu Aoki. "Cela me met dans une colère explosive", déclare Shigearu Aoyama, directeur d'un institut de recherche et ex-membre de la Commission de l'énergie atomique.

 

"Tous les moyens installés depuis deux ans sont provisoires"

 
"Le problème dans cette centrale, c'est que tous les moyens installés depuis deux ans sont provisoires et que cela dure", explique-t-il.  De surcroît, les distributeurs ne sont secondés par aucun matériel de secours susceptible de prendre le relais rapidement, ce qui a considérablement retardé la remise en service.


Pour sa défense, Tepco a estimé que même en l'absence de courant, la situation ne s'aggraverait pas instantanément et qu'elle aurait le cas échéant le temps de trouver une solution sans même disposer d'un second dispositif prêt à l'emploi, selon les explications du porte-parole Masayuki Ono.


D'après lui, ce n'est pas de chance car Tepco avait justement l'intention de mettre ces distributeurs à l'abri à la fin de ce mois-ci. "Au départ, dans une situation d'urgence, des gens ont pris de gros risques pour installer des systèmes au plus vite, mais depuis tout est resté en l'état", insiste M. Aoyama, exigeant que des experts puissent aller inspecter le site au plus vite.

 

Pour la presse japonaise, Tepco n'a pas retenu les leçons de la crise


Un porte-parole de Tepco affirme que "désormais le rétablissement est complet et que les systèmes de refroidissement refonctionnent normalement", mais cela n'est nullement suffisant pour tranquilliser le public. Non seulement Tepco fait preuve de laxisme mais en plus n'a pas retenu les leçons de la crise, critiquent les médias locaux.


La compagnie a en effet mis trois heures à faire publiquement état lundi soir de cette situation. "Nous sommes désolés d'avoir tardé (...) mais nous voulions dans une certaine mesure faire des vérifications", a justifié une porte-parole du groupe, dont la communication a souvent été épinglée, notamment pour ses explications partielles ou trop techniques et donc incompréhensibles pour le grand public.

 

 Retour en images sur la catastrophe de Fukushima

  • AFP

http://www.letelegramme.com/ig/generales/france-monde/monde/fukushima-daiichi-un-simple-rat-menace-la-securite-du-site-les-experts-enragent-21-03-2013-2042945.php

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21 mars 2013 4 21 /03 /mars /2013 10:43

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Commentant l'accord sur les retraites complémentaires que FO, la CFDT et la CFTC s'apprêtaient à signer, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a salué « l'esprit de responsabilité » du patronat et des syndicats.

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Le journal Les Échos, proche des milieux patronaux, y ajoute son commentaire : « Gloire aux partenaires sociaux qui ont accepté de faire une part du sale boulot ! Cette phrase, personne ne l'a publiquement prononcée, mais beaucoup l'ont pensée dans la majorité. »

Ce journal, qui ne manque pas d'expérience, a trouvé les mots justes pour définir en quoi consiste le dialogue social proposé par les socialistes.

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http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2329&id=23

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21 mars 2013 4 21 /03 /mars /2013 10:37

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Finalement, la juge Bertella-Geffroy, coordinatrice du pôle santé publique, a été mutée.

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S'abritant derrière le rapport du Conseil supérieur de la magistrature et le règlement limitant à dix ans les fonctions d'un juge spécialisé, la ministre de la Justice, Christiane Taubira, volontiers présentée par la presse comme un personnage original voire un peu rebelle, a déchargé de ses fonctions celle qui, depuis 2003, a instruit les dossiers de santé publique, du sang contaminé à l'amiante.


Taubira a promis que cela n'aurait pas « d'incidence sur la conduite des dossiers », ce que réfute un avocat de l'Andeva, l'Association nationale de défense des victimes de l'amiante, convaincu qu'on fait « feu de tout bois pour retarder la clôture de tout dossier dans cette affaire ». La juge Bertella-Geffroy le dit d'ailleurs elle aussi : « Au-delà de ma situation personnelle, la justice veut-elle vraiment de ces affaires de santé publique au pénal ? »


La réponse est claire : c'est non.

 

Ce que certains magistrats et une partie de la presse se sont complus à appeler « fiascos judiciaires », en parlant des dossiers traités, avec très peu de moyens, par le pôle santé publique, révèle simplement l'impunité accordée par la loi à tous les acteurs de ces affaires.


Le parquet vient encore d'engager une procédure pour faire annuler les mises en examen de plusieurs hauts fonctionnaires, dont Martine Aubry, à l'époque directrice des relations du travail au ministère du Travail. Voilà une affaire à suivre, mais qui ne le sera pas par la juge Bertella-Geffroy, opportunément mutée.


Mais derrière les arguties juridiques, ce sont les industriels de l'amiante que la loi protège.

 

En toute conscience, ils ont empoisonné les travailleurs et tous ceux qui habitaient près de leurs usines. L'usine Ferrodo-Valéo de Condé-sur-Noireau a ainsi fait, dans cette petite ville de 5 400 habitants, plus de 700 victimes, dont 115 morts. Encore ne s'agit-il là que des dossiers officiels. Le chiffre réel, selon l'Andeva, pourrait dépasser 1 500 dans cette seule ville. Saint-Gobain, exploitant avec Eternit une des plus grandes mines d'amiante au Brésil, a été le troisième producteur mondial et un des principaux empoisonneurs des travailleurs et de la planète.


En 1982, ces grands industriels ont créé un Comité permanent amiante, avec quelques scientifiques bien rétribués et des hauts fonctionnaires de l'État, et ils ont imposé leur loi, au mépris de toutes les données sur la dangerosité de ce matériau dont la fixation dans les poumons entraîne une maladie mortelle, l'asbestose. Depuis l'interdiction de l'amiante, l'État continue à protéger les patrons.


Le résultat, c'est l'enlisement de tous les dossiers, l'annulation en 2011 de la mise en examen pour Eternit, – alors qu'en Italie deux ex-patrons du groupe ont été condamnés à seize ans de prison – c'est la suspension de l'instruction en janvier 2013 du dossier de l'usine de Condé-sur-Noireau. C'est 3 000 décès par an en France, et sans doute 100 000 d'ici à 2025.


Les grands industriels sont coupables de ces crimes ; l'État, la haute administration les ont couverts, et la « Justice » est priée de fermer les yeux.

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Sylvie MARÉCHAL

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http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2329&id=15

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21 mars 2013 4 21 /03 /mars /2013 10:29

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Le groupe italien MTS Merloni a racheté en 2001 le groupe Chaffoteaux, fabricant de chauffe-eau et chaudières à gaz, dont l'usine de Ploufragan dans les Côtes-d'Armor. Il y avait encore près de 900 salariés à l'époque.


Mais les restructurations et les plans de réduction des effectifs qui se sont succédé presque chaque année ont finalement abouti à la fermeture de l'usine de production de Ploufragan fin 2009, après une lutte de cinq mois des derniers salariés.

Un an avant cette fermeture, plus d'une centaine de travailleurs s'étaient portés « volontaires » pour quitter l'entreprise avec de petites primes de départs.

 

Une partie de ces « volontaires » de 2008 avaient cependant décidé de contester devant les Prud'hommes les conditions de départ. Déboutés en première instance, sauf sur la question de l'amiante, ils avaient décidé de faire appel de ce premier jugement, intervenu en juillet 2011.


Leur démarche a payé.

 

Le 7 mars 2013 la cour d'appel de Rennes a condamné doublement les patrons de Chaffoteaux, le groupe MTS, à indemniser 34 de ces salariés. Le tribunal a reconnu qu'il s'agissait en réalité de licenciements économiques et que leur cause n'était « ni réelle, ni sérieuse ». À ce titre, les salariés ont obtenu entre dix et douze mois de salaire. La Cour a également condamné Chaffoteaux pour avoir exposé ces salariés, et d'autres, à l'amiante durant de nombreuses années. Elle leur accorde à ce titre un « préjudice d'anxiété » de 8 000 euros.


Ce dernier jugement est particulièrement important car plusieurs dizaines de salariés, en particulier ceux licenciés en 2009, après la fermeture de l'usine de Ploufragan, ont également engagé des poursuites aux Prud'hommes afin de faire condamner leurs anciens patrons pour les avoir exposés à l'amiante. Cette décision a des chances de faire jurisprudence. Cela ne fera pas redémarrer la production à l'usine de Ploufragan, mais que des patrons soient condamnés à indemniser leurs anciens salariés est déjà une victoire morale.

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Correspondant LO

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http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2329&id=39


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21 mars 2013 4 21 /03 /mars /2013 10:26

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Après cinq semaines de grève, les mineurs reprenaient le travail le 5 avril 1963.

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Ils n'avaient que très partiellement obtenu satisfaction. Mais leur mouvement avait créé une crise politique, tenant en échec un gouvernement dirigé par de Gaulle et mettant, de fait, à l'ordre du jour la grève générale à l'échelle du pays. Mais les directions syndicales firent obstacle à l'élargissement de la lutte. Cela permit au gouvernement, sitôt le travail repris, de repartir à l'offensive.


À l'époque, les Houillères, entreprise nationalisée, étaient en pleine restructuration. Une année auparavant, à Decazeville, dans l'Aveyron, une grève avait duré deux mois contre les licenciements et les conditions de reclassement, suite à la décision du gouvernement de fermer les puits. Cette grève n'avait pas réussi à enrayer le mouvement de fermeture des mines, ce que le gouvernement Pompidou appelait déjà la « rationalisation » du secteur minier face à la concurrence de nouvelles énergies, pétrole et électricité.


Les mineurs réagissent


Au début de l'année 1963, les dix bassins houillers du Nord-Pas-de-Calais, de Lorraine, du Centre-midi étaient touchés par des grèves. Les mineurs, inquiets pour leur avenir, revendiquaient des augmentations de salaire.

CGT et FO avaient organisé une grève du rendement tandis que la CFTC (la CFDT, qui est issue de la CFTC, n'existait pas encore) appelait à la grève générale illimitée, ce qui lui valait de la part de l'hebdomadaire de la CGT, la Vie Ouvrière, ce commentaire : « Une petite organisation comme l'est la CFTC dans les mines peut se permettre de lancer des mots d'ordre irresponsables. Il est exclu que la grande organisation des mineurs de la CGT puisse voir les choses de cette façon (...) Chacun comprend qu'au moment où on manque de charbon à Paris jusque dans les asiles ou les hôpitaux, le gouvernement serait trop heureux de saisir l'occasion et de retourner la colère de ces victimes contre les mineurs. » Ce chantage fut utilisé tout au long de la grève, aussi bien par la CGT que par le gouvernement, dans le but de faire pression sur les mineurs. Ainsi, avant même le début de la grève, la CGT avait annoncé la couleur : pas question d'appeler à la grève générale.


Face à la montée générale du mécontentement ouvrier, la CGT avait lancé un mot d'ordre de grève de 48 heures à compter du 1er février, annulé sitôt que le gouvernement proposa des négociations. Elles s'engagèrent le 15 février avec la direction des Charbonnages, qui accorda une augmentation de salaire de 5,77 % pour l'année 1963, rejetée par les organisations syndicales (elles estimaient à 11 % le retard pris par les salaires). La CGT annonçait alors une semaine revendicative à partir du 1er mars, avec un temps fort d'une journée de grève totale, suivie d'une grève du rendement. La réaction du gouvernement fut immédiate. Il accorda dix minutes d'entretien aux trois confédérations, pour leur signifier d'arrêter ça tout de suite, faute de quoi les mineurs seraient réquisitionnés.

 

 La réquisition des mineurs reste lettre morte


Non seulement la journée du vendredi 1er mars fut un succès avec la grève presque totale parmi les mineurs de fond du Nord-Pas-de-Calais et de Lorraine, mais, ce qui n'était pas prévu, la grève toucha également les mines de fer de Lorraine, divers gisements de potasse, de bauxite, d'uranium, des ardoisières, etc. Face à la grève, le gouvernement de Gaulle signa en urgence un décret de réquisition. Il concernait principalement les bassins de Lorraine et du Nord, mais resta sans effet, les mineurs refusant de descendre au fond. La CGT, la CFTC, la FEN, l'UNEF appelaient à une grève générale... de 15 minutes dans tout le pays pour la défense du droit de grève.


Au moment où la combativité des travailleurs exigeait une politique offensive, les directions syndicales faisaient du surplace.

 

Nous écrivions dans Lutte de Classe, du 12 mars 1963 : « Les réactions des travailleurs de toutes les professions, le fait que des grèves de solidarité, de solidarité pure sans aucun objectif revendicatif, aient été suivies partout, est un indice de la combativité de la classe ouvrière. Les centrales syndicales se sont refusées à généraliser la grève (...). Cependant, elles ont dû engager des luttes (qu'elles ont limitées au maximum) telle la grève de deux heures de la SNCF ou la journée d'action de la métallurgie prévue pour jeudi (14 mars). » Le Figaro de son côté reconnaissait « tous les témoins le certifient, aujourd'hui comme hier, la base est plus intransigeante que la tête ».


Les mineurs se battent seuls


Les mineurs tinrent bon en effet, mais les centrales syndicales firent tout pour éviter d'étendre le mouvement à d'autres secteurs, y compris et surtout ceux de l'industrie privée comme l'automobile, qui auraient alors pu exercer une pression puissante pour contraindre le gouvernement à satisfaire les revendications. Pourtant, les débrayages se multipliaient et étaient massivement suivis chez les postiers, les gaziers, à l'EDF, chez les métallos et même chez les étudiants. L'opinion publique restait acquise aux grévistes, malgré les campagnes de dénigrement, et la solidarité s'exprimait financièrement.


Mais si « la grève générale est dans l'air », comme le notait la presse, les directions syndicales, et en particulier la plus puissante, la CGT, lui tournaient le dos.

 

Un accord fut signé le 24 mars alors que la pénurie de charbon commençait à poser des problèmes sérieux au gouvernement. Il cédait une augmentation de salaire de 6,5 % au 1er avril 1963, une quatrième semaine de congés payés, une vague promesse de table ronde pour discuter de l'avenir de la profession. C'était loin du compte. À l'annonce de l'accord signé entre les directions syndicales et les Charbonnages, une vague de colère s'exprima, entre autres à Lens, Liévin et Hénin-Liétard. Les mineurs huèrent le secrétaire général de la Fédération CGT du sous-sol et refusèrent à 56 % à Lens, à 46 % à Hénin, de redescendre dans la mine. La grève se poursuivit et la reprise du travail totale se fit, difficilement, le 5 avril.


Gouvernement et patronat avaient pu mesurer la combativité des mineurs.

 

Dès juillet, à la suite d'une grève de la RATP, de Gaulle et son gouvernement décidaient de mesures antigrèves. Dans les services publics, les grèves surprises seraient interdites. Un préavis de cinq jours francs devrait obligatoirement précéder tout mouvement de grève. Cette mesure est toujours en vigueur... mais cinq ans plus tard, c'était Mai 1968.

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Lucienne Plain

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http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2329&id=50

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21 mars 2013 4 21 /03 /mars /2013 09:53

Yolanda Gonzalez

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Le 24 février dernier, le journal El Pais publiait un article qui révélait qu'Émilio Hellin Moro, l'assassin en 1980 d'une militante du PST (Parti socialiste des travailleurs, trotskyste) de 19 ans, Yolanda Gonzalez, travaille depuis quelques années « pour les Corps et Forces de la sécurité de l'État et forme ses agents dans les techniques d'espionnage et de renseignement ».


Cette révélation a suscité une légitime indignation : Hellin Moro avait été condamné, à l'époque, à quarante-trois ans de prison pour la séquestration, la torture et l'assassinat de Yolanda. Cet assassinat avait été revendiqué par un « Groupe 41 du Bataillon basque espagnol » et le procès avait mis en évidence les liens de ce groupe avec un parti d'extrême droite, Fuerza Nueva, auquel appartenaient des membres des corps de sécurité...


Ces faits rappellent les tensions qui marquèrent en Espagne la période dite « de transition », qui se situe entre la fin de la dictature franquiste et la mise en place d'un régime de monarchie parlementaire. Entre 1975 et 1982, la violence policière et parapolicière fit plus de 230 victimes. Ces réseaux noirs avaient été présentés comme un produit de l'alliance de l'extrême droite et des membres des Corps de Sécurité de l'État qui résistaient « au changement démocratique » après la mort de Franco en 1975, le dictateur qui avait réprimé violemment tous ceux qui aspiraient à plus de liberté et luttaient contre l'exploitation.


Le parcours de l'assassin de Yolanda en dit long sur ce que fut cette « transition démocratique ».

 

En effet, Hellin avait pu s'enfuir plusieurs fois de prison, se réfugier un temps au Paraguay, obtenir des libertés conditionnelles et être libéré en 1996 ; puis, après 2006, il avait travaillé comme formateur dans les renseignements généraux et les enquêtes judiciaires, auprès des services de la police ou de la garde civile... Difficile de croire qu'il n'a pas bénéficié de complicités au sein même des Forces de sécurité de l'État ! Et qui pourrait penser que le grossier maquillage de son nom (un « g » rajouté) pourrait avoir trompé le ministère de l'Intérieur.


Aujourd'hui encore, la page de l'héritage du franquisme n'a pas été totalement tournée. Si la bourgeoisie espagnole et ses porte-parole politiques firent le choix, après la mort du dictateur, d'un régime « démocratique », ils laissèrent en place l'appareil d'État. Juges, militaires de haut rang, policiers, qui avaient servi sous Franco restèrent en place au service du nouveau régime. Et aujourd'hui encore leurs successeurs restent marqués par le respect de la loi du silence concernant les crimes d'une dictature qui avait duré plusieurs décennies.


La famille, les amis et les camarades politiques de Yolanda exigent qu'une enquête puisse mettre toute la lumière sur les responsabilités politiques de ce scandale qui fait qu'un assassin condamné à quarante-trois ans n'en fasse que treize et qu'en plus il puisse travailler pour les services de sécurité de l'État. Nous sommes solidaires de leurs démarches.


Hélène GRILLET

 

http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2329&id=41

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21 mars 2013 4 21 /03 /mars /2013 08:28

D’un côté, un homme de cinquante ans, en grève de la faim depuis le 6 mars.

 

De l’autre, une banque qui se dit « très attentive, et préoccupée par la situation, d’ailleurs suivie personnellement par notre directeur général ». Entre les deux, un cas de surendettement finalement assez banal, et qui n’a paradoxalement rien d’inextricable. Pourtant, la situation est pour le moment bloquée.


Michel Madec vit à Carhaix (Finistère).

 

Depuis 15 jours, il s’alimente uniquement de café, d’eau et de bouillon. Il entend dénoncer la situation dans laquelle il se trouve, et forcer le Crédit mutuel de Bretagne (CMB), qu’il accuse de l’avoir abusé, à trouver un accord pour annuler sa dette. Sa situation a commencé à susciter l’émoi sur certains sites internet, et notamment sur Mediapart, où Michel Madec tient un blog depuis l’été 2010, sous le pseudonyme de Carland. Une pétition sur le site Bellaciao (où il est également contributeur occasionnel) a aussi été lancée, elle a déjà rassemblé 800 signatures.


L’affaire remonte à loin, et se noue en plusieurs étapes. En 2005, Madec se retrouve dans l’impossibilité de rembourser les prêts à la consommation qu’il a contractés. « En 2004, j’ai acheté une voiture, alors que je suivais une formation où je gagnais 1 500 euros par mois. Mais la formation s’est mal passée, et mes revenus se sont dégradés rapidement. Très vite, je n’ai plus pu rembourser », raconte-t-il à Mediapart. Il avait aussi contracté d’autres prêts, et notamment sous la forme, redoutable, du credit revolving, cette « réserve d’argent » permanente vantée par les banques, dont le remboursement est à la fois complexe et très coûteux.


Michel Madec ne dispose plus pour tout revenu que d’une pension d’invalidité, inférieure à 650 euros par mois, puisque, bipolaire, il est « reconnu comme un adulte handicapé ». Il expose donc sa situation à son agence du CMB, qui lui propose alors de contracter un prêt-relais sur son logement, pour solder tous ses prêts en cours, d’un montant total de 20 000 euros. En 2006, la vente du logement se fait, pour 68 500 euros. Il lui reste 48 500 euros, avec lesquels il rachète un appartement. Mais il lui faut un nouveau prêt, immobilier, de 31 000 euros. Prêt qui lui est accordé, avec des mensualités de 210 euros, assure-t-il.


Le piège du credit revolving


Mais la situation empire à nouveau en 2008, l’homme ayant à nouveau eu recours au credit revolving, avec peu de modération. « Je ne prétends aucunement être un saint, j’ai fait des erreurs, bien sûr », assume Madec, qui s’attribue « un rapport basique avec l’argent : quand je peux, je le dépense ». Et c’est là, selon lui, que « la banque a manqué à son obligation de conseil ». Lorsqu’il lui indique qu’il doit rembourser 9 000 euros de credit revolving, dont 2 000 à l’établissement lui-même, son conseiller ne lui propose pas d’ouvrir un dossier de surendettement. Il lui suggère plutôt d’accepter un nouveau crédit à la consommation, qui épongera ses dettes, contre la modique somme de 162 euros par mois. Plus de 360 euros de remboursement par mois, alors, qu’APL comprise, il touchait moins de 800 euros ? C’est ce que le client impécunieux se retrouve à payer, certifie-t-il aujourd’hui.


Saisie tout récemment du dossier par Madec, son avocate Élodie Tuaillon-Hibon s’offusque de cette situation, qui concerne « une personne particulièrement vulnérable », et qu’elle découvre au fur et à mesure qu’elle prend connaissance des pièces du dossier. « Aujourd’hui, cet homme risque son toit, sa santé, sa vie, pour une situation dont il n’est pas responsable, car c’est un profane », assure-t-elle. De son côté la banque assure avec véhémence que « le taux d’endettement de M. Madec ne dépassait pas en 2008 le seuil légal de 33 % » de son revenu global. C’est là que se situe le nœud de l’affaire. S’il est avéré que le Crédit mutuel a sciemment laissé un client plonger dans le surendettement, comme le maintient tout aussi véhémentement le premier concerné, la crédibilité de l’établissement sera sérieusement entamée.

« Je me suis enfermé dans le surendettement »

En tous les cas, après 2008, c’est la dégringolade pour notre abonné, qui ne peut à nouveau plus s’acquitter de ses obligations financières. La situation a bien été résumée le 14 mars par la station locale de France 3 Iroise. « Je me suis enfermé là-dedans, je n’osais plus en parler », indique Madec. Il décide en 2009 de rompre tout lien avec le Crédit mutuel, de ne plus rien rembourser, et de laisser la dette s’accumuler. Inévitablement, il est attaqué, puis condamné en 2010 à rembourser 10 000 euros à la banque. Il ne réagit pas. « J’ai reculé devant les procédures, elles me paraissaient insurmontables. À cette époque, je coule, je suis à l’ouest », reconnaît-il.


C’est une assistante sociale, qui le suit depuis deux ans, qui le sort un peu de son marasme, le poussant à déposer un dossier auprès de la commission de surendettement, en juillet 2011. En parallèle, il commence à négocier avec la banque, qui a demandé son expulsion, pour se rembourser sur la vente de son logement. Et les deux parties sont tout proches de conclure un accord, en novembre 2011.


« Ils m’ont proposé de réduire les mensualités, et d’allonger le paiement, et j’ai failli accepter, raconte notre abonné. Après coup, je me dis que j’aurais été bête, parce que c’est moi qui payait tout, alors que la situation est aussi de leur faute. » L’accord achoppe finalement parce que, à son retour de Quimper, Madec découvre que son blog, où il raconte notamment son conflit, a été suspendu à la demande de la banque, et qu’il est assigné en justice pour injure et diffamation. « Ils ne m’en ont rien dit pendant notre rencontre, c’était une discussion de faux-culs », balaye-t-il aujourd’hui. « Cet épisode m’a réveillé, on m’a attaqué sur mon honneur. » Retour à l’impasse.


« J'irai au bout »


Et ce n’est pas la décision de la commission de surendettement, rendue l’été dernier, qui débloque les choses. Madec doit rembourser une soixantaine d’euros par mois à la banque pendant deux ans, et son appartement doit être mis en vente à l’issue de cette période, a décidé l’institution. C’est ce dernier point qui est inacceptable pour l’homme. « Nous sommes conscients de l’importance qu’attache M. Madec à son logement, témoigne pourtant le CMB. C’est pourquoi nous lui avons assuré que nous voulions absolument l’accompagner après les deux ans, pour trouver une solution lui permettant d’en rester propriétaire. »


Mais la confiance est rompue. Madec refuse la main tendue. Ou plutôt, formule des exigences difficiles à assumer pour l’établissement. Il demande d’abord que ce soit le président d’Arkea, qui regroupe divers Crédits mutuels régionaux, qui s’occupe de son cas. Il veut surtout que la banque lui rachète son logement, et lui permette d’en rester simple locataire. « C’est impossible pour nous », assure le Crédit mutuel. « J’ai été vicieux dans ma demande, reconnaît Madec. Mais je ne veux pas être le seul à payer dans cette histoire. » Il indique qu’il ne lâchera pas sur la vente de son appartement. Et là est le but de sa grève de la faim : « Il faut qu’ils choisissent quelle solution est la moins pire pour eux. »


Un choix extrême. « Ma démarche est radicale, jusqu’au-boutiste, je comprends qu’elle puisse choquer », admet-il, avant d’assurer qu’elle est aussi « politique, parce que je ne me bats pas que pour ma peau ». Il veut alerter sur l’angoisse, la solitude de ceux qui sont pris dans le surendettement, « une spirale qui détruit tout ».

Aujourd’hui, la banque se déclare inquiète, et a tenté de faire intervenir le maire de Carhaix comme médiateur, hier. Il a été mal reçu. « Je lui ai dit que je voulais discuter directement avec le CMB, lâche le gréviste de la faim. Et qu’il fallait qu’ils viennent à genoux. Je suis décidé : j’y vais lentement, en me faisant durer, mais je vais au bout. »

 

Source: Mediapart

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20 mars 2013 3 20 /03 /mars /2013 13:59

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Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 187 (21/03/13)

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Le 50ème congrès de la CGT à Toulouse s’inscrit dans une contexte particulier : un gouvernement de « gauche » auquel la direction confédérale n’a pas ménagé son soutien

 

et qui en quelques mois a réussi à susciter un tel mécontentement que le secrétaire général sortant ne peut faire autrement que d’exprimer son désenchantement.

 

Sous le précédent quinquennat, la direction confédérale avait semé la confusion en refusant de s’affirmer comme un adversaire systématique de Sarkozy, et en participant à la législation sur la représentativité syndicale. La deuxième phase fut plus classique avec la construction de la mobilisation contre l’austérité, puis avec la lutte contre la réforme des retraites.

 

Au total, les grandes options de la politique confédérale furent mises en difficulté : le syndicalisme rassemblé – l'axe CGT-CFDT - débouchait sur l'échec de la mobilisation sur les retraites et les restructurations internes engagées depuis le début des années 2000.

 

Résultat, la succession du secrétaire général qui traditionnellement s’opère sans difficulté est devenu un enjeu politique trop souvent présenté comme une simple querelle de personnes.

 

En fait cette bataille réfractait les questions non résolues en interne et les échecs de la stratégie. Thierry Le Paon s’est trouvé être le candidat des moindres désaccords. Les grandes fédérations comptent qu’il modère les projets de restructuration interne mettant en cause leurs prérogatives. Mais, de l’autre, les problèmes politiques auxquels se trouvent confrontés la CGT ne pourront rester sans réponse.

 

Aucun cadrage politique


A l'ouverture du congrès, le discours inaugural soporifique du nouveau secrétaire entretient toutes les ambiguïtés sur le rapport au gouvernement et la stratégie syndicale. La dénonciation des réformes de la fonction publique et notamment de l’hôpital, est la seule à susciter des applaudissements significatifs. Les mobilisations phares de ces derniers mois sont évoquées positivement et même soutenues, en paroles : « ce n’est pas Taylor (patron de Goodyear) qui ne veut pas de nous, c’est nous qui ne voulons pas de lui ». Mais elles ne constituent pas non plus l’axe d’une stratégie.

 

La riposte à construire contre la validation parlementaire de l’ANI sur la flexisécurité illustre ces atermoiements :

 

une opposition verbale mais pas de construction réelle de la mobilisation. La poursuite de la politique du dialogue social, de la volonté réaffirmée d’un syndicalisme rassemblé sans programme sont des impasses. La mise en avant des contre-projets industriels, la mise au centre de la question du travail, du concept de Sécurité sociale professionnelle et du nouveau statut du travail salarié, ne sauraient servir de stratégie.

 

Une demande de radicalité


Les interventions sur le rapport d’activité montrent que ce vide est largement perçu. A l’applaudimètre, les interventions dénonçant radicalement le gouvernement reprenant les mots d’ordre de nationalisation, de rejet total du projet de loi découlant de l’ANI l’emportent largement. La mise en cause du syndicalisme rassemblé jusqu’au refus de se reconnaître dans la dénonciation de l’action de brûlure du drapeau de la CFDT remporte un franc succès : «Il est moins grave de brûler le drapeau d’une organisation syndicale trâitre que de brûler le Code du travail comme l’a fait cette organisation ».

 

L’annonce d’une journée d’action contre la légalisation de l’ANI symbolise une impuissance ne répond pas aux exigences des congressistes et pourrait finir par passer pour de la complicité. La violence sociale réfractée par les militantEs ne peut se satisfaire de cette tiédeur revendicative et politique.

 

Robert Pelletier

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20 mars 2013 3 20 /03 /mars /2013 13:08

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Par Sophie Chapelle (20 mars 2013)

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En France, le développement des alternatives naturelles aux pesticides reste un parcours du combattant.

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La faute aux règlements européens, affirme le ministère de l’Agriculture. Les préparations à base de composants naturels s’échangent pourtant sans problème dans plusieurs pays européens. Enquête sur ces alternatives aux pesticides.

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« Vous voyez cette préparation ? Elle est à base d’ortie et de luzerne et vise notamment à stimuler la croissance des végétaux, à renforcer les défenses et à repousser les pucerons. » Nous sommes près d’Estella en Navarre (Espagne), dans la ferme de Cruz García et de son fils Rubén. Ils ont créé une entreprise familiale qui élabore et vend des extraits de plantes, sans aucun type de conservateur ou d’additif. Ils combinent leurs préparations avec de la valériane, de la sauge, de la lavande, de la camomille, du mille-feuille ou de la consoude. Et n’hésitent pas à les goûter. « Il faut se rappeler que nous sommes faits d’eau et de plantes que nous mangeons », lance Cruz, un brin provocateur. Vous l’aurez compris : ici, point d’engrais chimiques et de cocktails de molécules toxiques allègrement produits par Monsanto, BASF, Bayer ou Syngenta.


La grande fierté de l’entreprise familiale est d’être parvenue à soigner par les plantes des vignes abîmées par la grêle, ou à épaissir et rendre plus vigoureux les sarments. Ce jour-là, ils s’apprêtent à expédier plusieurs dizaines de bidons à un grand viticulteur. « 90 % des produits que nous vendons sont à destination d’agriculteurs conventionnels, précise Rubén. Deux de leurs produits sont actuellement commercialisés en Espagne. Ils n’ont rencontré aucune difficulté avec l’administration pour mettre leurs produits sur le marché, assure Ruben. Ils ont simplement rempli un formulaire de demande, et fourni une étude sur l’efficacité de leurs préparations.


Espagne-France : 1-0


En France, la réglementation est beaucoup plus complexe et coûteuse : la commercialisation de ces préparations requiert l’inscription de leurs substances actives sur une liste communautaire, au même titre que les produits chimiques. 40 000 euros, c’est le coût moyen pour le dépôt d’un dossier. Résultat : aucune « préparation naturelle peu préoccupante », c’est-à-dire à base de composant naturel [1] n’est aujourd’hui reconnue et acceptée officiellement à la vente. « Hormis une recette officielle de purin d’ortie que nous qualifions, nous, de "piquette d’ortie" », souligne Jean-François Lyphout, « ortieculteur » et membre d’Aspro-PNPP, une association qui promeut ces préparations. « Au lieu de faciliter les procédures, les textes réglementaires français créent un blocage évident, qui va à l’encontre de la demande des français de réduire au plus vite l’usage des pesticides », explique-t-il.


Qu’en disent les autorités gouvernementales espagnoles ? « Il y avait un vide juridique pour les fortifiants de plantes. Nous avons donc pris les dispositions nécessaires en créant un arrêté ministériel en 2007 prévoyant un régime simplifié de commercialisation », relate un fonctionnaire du ministère de l’Environnement. Le fort développement de l’agriculture biologique en Espagne a joué un rôle dans la mise en œuvre d’un cadre juridique spécifique. Mais, six ans après sa création, le registre espagnol compte seulement 19 fortifiants [2]. Car l’administration a des difficultés à traiter l’avalanche de demandes. Rubén et Cruz n’ont toujours pas reçu de numéro de registre pour leurs produits, malgré des demandes remontant à 2007...


Le modèle allemand


Un retard très critiqué par l’AEFA, une association de producteurs industriels de fortifiants. Elle milite pour que l’arrêté ministériel évolue afin d’éviter de se retrouver « avec des produits qui ne sont pas des fortifiants, commercialisés en totale liberté et sans le moindre contrôle », explique José Ignacio Castillo. « Nous avons découvert la loi de protection des végétaux en Allemagne qui distinguait les fortifiants, et avons décidé de la traduire en espagnol. Puis nous nous sommes rendus au ministère en disant que nous avions besoin d’un registre similaire à celui de l’Allemagne. »

Car à Berlin, les choses bougent. Pour se mettre en conformité avec un règlement européen de 2009 [3], l’Allemagne vient de réviser sa réglementation.

 

« Nous sommes très heureux d’avoir pu conserver la catégorie des fortifiants, que nous pouvons utiliser en agriculture pour protéger les plantes », témoigne Stefan Kühne du JKI, un institut en charge de l’évaluation des fortifiants de plantes. La procédure d’inscription reste simple : un formulaire de notification à remettre à l’Office fédéral de la protection des consommateurs et de la sécurité alimentaire, avant la mise sur le marché. « Quant à la procédure d’enregistrement, elle demeurera accessible au plus nombre », assure Stefan. Le coût de l’examen général de la demande devrait avoisiner les 290 euros en Allemagne... contre 40 000 euros en France !


Lobby de l’industrie chimique


Près de 500 produits étaient inscrits dans la catégorie des fortifiants en Allemagne. Avec la nouvelle loi, tous ces produits doivent être réévalués avant d’envisager une réinscription. Mais Stefan reste confiant. « Les préparations de plantes, qui représentaient 46 % des produits inscrits, devraient retrouver leur place ». En revanche, des produits comme la poudre de lait ou le vinaigre blanc pourraient être considérés comme des « phyopharmaceutiques », un qualificatif appliqué aux pesticides chimiques. Leur commercialisation s’avérera donc beaucoup plus coûteuse. Les autorités publiques allemandes pourraient être aussi beaucoup plus strictes avec les produits à base de micro-organismes, auparavant autorisés.


« Prenons l’exemple du compost du jardin qui recèle une grande diversité de micro-organismes. Beaucoup d’entre eux sont bénéfiques aux plantes, d’autres sont des pathogènes, et les autorités vont maintenant nous demander des millions d’euros pour les enregistrer », s’emporte Helmut Junge, responsable d’une petite entreprise allemande de biotechnologie. Depuis quelques années, il commercialise un produit à base de bactéries, qui colonisent les racines des plantes de façon à ce que les pathogènes ne puissent pas se développer. Avec la nouvelle réglementation, ce produit pourrait être exclu de la catégorie des fortifiants. « Cette situation est le résultat du lobby des grosses compagnies pour faire cesser l’activité des plus petites », confie-t-il. Pour le moment, la nouvelle liste allemande de fortifiants ne comprend que 46 produits, contre 500 auparavant.


« Produits naturels alternatifs »


A Oberndorf, une petite ville autrichienne située dans la région de Salzburg, Helmut Rampler développe depuis 25 ans des « produits naturels alternatifs » pour la protection des plantes. Lui-aussi regarde avec attention la situation en Allemagne. Car les autorités autrichiennes suivront sans doute le cadre juridique allemand. L’un de ses produits, qui vise à régénérer les micro-organismes du sol pour revigorer les plantes, et ainsi réduire la consommation d’engrais artificiels et de produits phytosanitaires, est directement concerné. « Pour le moment, c’est surtout en France que les entreprises rencontrent des difficultés pour distribuer nos produits car il n’existe pas de catégorie pour les fortifiants. On doit choisir entre les pesticides et les fertilisants, et entre les deux il n’y a rien. »


Illustration de ces blocages : l’Institut technique de l’agriculture biologique travaille depuis 2008 sur des demandes d’homologation. En janvier 2013, aucun d’entre eux n’avait encore abouti. « Même des produits aussi anodins que le sucre, l’huile de colza ou le vinaigre restent en France bloqués sur une liste d’attente, témoigne Jean-François Lyphout de l’Aspro-PNPP. Les préparations naturelles peu préoccupantes répondent à la demande des agriculteurs, des jardiniers, des collectivités locales et d’un nombre croissant de consommateurs. Leur avenir dépend de la volonté politique de faire aboutir ce dossier ». Face à ce blocage, le commerce des pesticides illégaux s’envole. Au détriment de la santé publique.


Sophie Chapelle

Notes 

[1] Le terme « Préparations naturelles peu préoccupantes » (PNPP) est issu de la Loi sur l’eau et désigne les préparations à base de composant naturel comme la prêle, l’ortie, la fougère, l’argile, le vinaigre blanc ou le petit lait. Utilisées pour renforcer la capacité des plantes, ces préparations prennent la forme d’extrait fermenté, de décoction, d’infusion ou de macération.

[2] Le registre est consultable sur le site du Ministère de l’Environnement (rubrique « Registro de otros medios de defensa fitosanitaria »).

[3] Le règlement européen 1107/2009 concernant la mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques amène chaque pays européen à revoir sa réglementation en matière de (phyto)fortifiants, moyens naturels d’aide aux plantes ou préparations naturelles peu préoccupantes.

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http://www.bastamag.net/article2988.html

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20 mars 2013 3 20 /03 /mars /2013 12:41

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Défense mercredi 20 mars 2013
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Le ministère de la Défense prospecte en rade de Brest. Le site du Fort de Lanvéoc, en presqu’île de Crozon, est envisagé.

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Une base de missiles sol-air de moyenne portée à Lanvéoc, en presqu’île de Crozon ? « Le Fort de Lanvéoc a été cité parmi les sites potentiels », reconnaît Louis Ramoné, maire de Lanvéoc et conseiller général. Objectif : assurer la protection de la base sous-marine de l’Île Longue contre d’éventuels avions kamikazes. De source officielle, « c’est possible, mais encore sans certitude ».


Il n’empêche. Le ministère de la Défense prospecte actuellement dans le Finistère, à la recherche d’un site en rade de Brest pour une future rampe de missiles.


Reçu à Paris mardi 26 février par le chargé des affaires régionales auprès du ministre Jean-Yves Le Drian, le maire de Lanvéoc s’est vu confirmer les plans ministériels.

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http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Lanveoc.-Les-missiles-sol-air-bientot-de-retour-_40785-2174994------29019-aud_actu.Htm

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