Par (30 octobre 2012)
La lutte contre l’immigration est le nouveau marché en vogue pour les sociétés de sécurité et d’armement. Dans un livre, la juriste Claire Rodier décrypte le boom de cette « xénophobie business ». Où l’on apprend que les sociétés privées, appuyées par la Commission européenne, investissent des dizaines de millions d’euros dans des technologies anti-migrants, que GDF-Suez, via une filiale, gère des centres de rétention…
Collectif 17 octobre pour la mémoire et la citoyenneté organise :
un rassemblement en commémoration de la tragédie du 17 octobre 1961 à LYON
mercredi 17 octobre 2012 à 18h00 sur la place du pont - (Place Gabriel Péri).
Les massacres d’hier font le racisme d’aujourd’hui !
Le 17 octobre 1961, des dizaines de milliers d’algériens manifestaient pacifiquement à Paris contre le couvre-feu discriminatoire instauré par le Préfet de police Maurice Papon.
La répression policière a été très sanglante.
Des centaines de victimes auraient péri jetés dans la seine et d’autres sous la torture. En 2011, le Président de la république François Hollande s’est engagé pour qu’à l’avenir toute la lumière soit faite sur cette tragédie par l’Etat français. C’est un acte salutaire, car sans vigilance citoyenne et sans un rigoureux devoir de mémoire, nous savons trop bien comment les erreurs de l’histoire peuvent se répéter.
En commémorant cette tragédie, n’oublions pas les autres crimes du système colonial : 45 000 algériens, femmes, hommes et enfants décimés le 8 mai 1945 et les massacres de Thiaroye (Sénégal) et Madagascar que la république refuse toujours de reconnaître.
Les leçons de l’histoire, à l’image de l’amitié franco allemande ou celle de l’intégration européenne, nous apprennent que la reconnaissance de la mémoire est à la base de toute politique de conciliation, de coopération et de constructions citoyennes.
Le racisme se nourrit de l’oubli et du négationnisme. Nous appelons chacun et chacune à nous rejoindre au rassemblement pour la mémoire, la conciliation et pour la défense des valeurs de la république de liberté, fraternité et d’égalité.
Collectif 17 octobre pour la mémoire et la citoyenneté.
Tel : 06 65 22 82 45 ou 06 51 63 86 50.
Premier signataires : Agir pour Les droits de l’Homme, France Algérie, AFAL, Cap diver- Cité, Association Salam, Association Culturelle et Citoyenne Immigration et Banlieues, Écologie et démographie, Habana Club, MSI… Mrap, Association femmes algériennes, Association des béninois du Rhône, EPI….
Anarchistes, communistes libertaires, anarcho-syndicalistes, autonomes, artistes, organisés ou non-organisés, nous faisons part de notre condamnation totale de l’islamophobie sous toutes ses formes. Nous affirmons que l’islamophobie est une forme de racisme.
Nous avons le désagréable pressentiment, au regard de l’actualité, que l’islamophobie, comme un racisme respectable et vertueux, devient l’un des ressorts privilégiés de la gauche au pouvoir et
de la gauche bien-pensante. Nous faisons le constat exaspérant que les thématiques progressistes comme le féminisme, la laïcité ou la liberté d'expression sont régulièrement invoqué pour le
justifier. Le fait qu’en février, à peine passé à gauche, le Sénat ait voté une loi d’interdiction de certains emplois aux femmes voilées ne fait que confirmer nos craintes. Il en est de même
quant aux comportements et discours néo-coloniaux et racistes du Parti de Gauche et des organisateurs du fameux débat sur « comment faire face au Front national » (sic) à la Fête de
l'Humanité (1).
Les conséquences de l’islamophobie sont grandes pour celles et ceux qui la subissent : des lois liberticides votées ces dernières
années jusqu’aux discriminations insidieuses, parfois flagrantes (par ex : les 4 animateurs de Gennevilliers suspendus car faisant le ramadan), sans parler des insultes et agressions diverses.
Ces attaques racistes risquent fort de croître, et nous devons nous préparer à les combattre sans aucune ambiguïté.
En tant que libertaires nous réfutons et combattons tout raisonnement islamophobe porté au nom de l’idéologie libertaire et avons décidé de l’affirmer
clairement par cet appel.
Parce que nous pensons qu’au sein du discours médiatique dominant, journalistique et politique, certains « philosophes », « dessinateurs » et «
écrivains » surmédiatisés, comme Michel Onfray, Caroline Fourest ou l’équipe de Charlie Hebdo, participent de cette islamophobie ambiante et de sa propagation en se positionnant parfois
comme libertaires, ou en agissant au nom de la tradition et de l’idéologie libertaire.
Parce que nous constatons que certains secteurs de « notre famille politique » sont imprégnés par l’idéologie islamophobe, et cela est
insupportable. Cela se traduit au mieux par un désintérêt pour cette question (parfois par une condamnation certes claire de l’islamophobie mais couplée de moult rappels du combat
primordial contre l’aliénation religieuse), au pire par le refus de reconnaitre l’islamophobie comme un racisme voire par le fait de s’affirmer islamophobe au nom d’un anticléricalisme primaire
importé de contextes historiques différents, voire par des connivences et compromissions inacceptables, heureusement marginales mais pas assez vigoureusement condamnées.
Certaines choses doivent donc être rappelées à nos « camarades ».
NON, le terme islamophobie n’a pas été inventé par le régime iranien pour empêcher la critique de l’islam comme le proclame Caroline
Fourest, le terme existait d’ailleurs déjà au début du XXème siècle.
NON, combattre l’islamophobie ne nous fait pas reculer devant les formes d’oppression que peuvent prendre les phénomènes religieux.
Nous apportons ainsi notre soutien total à nos camarades en lutte au Maghreb, au Machrek et au Moyen-Orient qui s’opposent à un salafisme qui prend là-bas les formes réactionnaires et fascistes,
et cela au plus grand bénéfice de l’impérialisme occidental.
NON, tous les musulmans qui luttent contre les lois islamophobes ne sont pas des crypto-islamistes ni des communautaristes venus faire
du prosélytisme ou souhaitant interdire le blasphème. Beaucoup d’entre eux et elles sont des acteurs et actrices du mouvement social à part entière. Ils et elles luttent, s’auto-organisent, se
battent pour leurs droits, contre le patriarcat, le racisme et pour la justice sociale au quotidien en revendiquant la spécificité de leurs oppressions et en pointant les contradictions qu’il
peut y avoir au sein d’un certain discours « militant ». Critiquer leur façon de s'organiser ou de militer est une chose, les disqualifier par un discours marginalisant et raciste en est une
autre.
La critique récurrente qui est faite à ceux qui parlent d'islamophobie (2), est qu'ils sont les porteurs d'un concept qui produirait du
communautarisme. Nous disons que l'islamophobie est la politique de l'Etat envers de nombreux fils d'immigrés. Cette politique, il l’avait déjà expérimentée avec certains colonisés.
L'islamophobie est bien un instrument de la domination, ce que le Palestinien Edward Saïd décrivait comme « la longue histoire d'intervention impérialiste de l'Occident dans le monde
islamique, de l'assaut continu contre sa culture et ses traditions qui constitue un élément normal du discours universitaire et populaire, et (peut-être le plus important) du dédain ouvert avec
lequel les aspirations et souhaits des musulmans, et particulièrement des Arabes, sont traités (3). » Dans la parfaite lignée de la structure de « l'orientalisme », l'Occident disqualifie
l'Orient par le prisme de l'islamophobie et régénère par là sa pseudo-supériorité morale. Assumée ou dissimulée, cette structure de pensée gangrène une vaste partie du champ politique
progressiste.
L'islamophobie n'est donc pas un concept flottant manié par des militants mal intentionnés, comme certains réactionnaires se
plaisent sournoisement à l'inventer, mais une politique de la domination, de l'Etat post-colonial, qui imprime les corps des dominés. Dénoncer l'islamophobie n'est pas non plus l'apanage d'une
communauté qui chercherait à se défendre. C'est au contraire un langage raciste de peur permanente qui désigne le paria sous les traits imprécis du musulman. A Salman Rushdie qui affirme lui
aussi que l'islamophobie n'existe pas, car les musulmans ne sont pas une race, il faut rappeler, à lui et à tous ceux qui connaissent si mal l'histoire du racisme en Europe, que l'antisémitisme
concerne les juifs, qui ne sont pas non plus une race.
Ce langage voudrait aussi imposer une assignation : tout arabe, tout africain, ou parfois tout être, ayant l'islam comme part de sa culture et
comme part de son histoire serait un être essentiellement réactionnaire, fondamentalement religieux, et donc incompatible avec les principes fondamentaux républicains - principes par
ailleurs complètement désincarnés, qui ne servent que pour justifier cette exclusion. Comme l'a montré Frantz Fanon, le colonisé, « par l'intermédiaire de la religion, ne tient pas compte du
colon ». « Par le fatalisme, toute initiative est enlevée à l'oppresseur, la cause des maux, de la misère, du destin revenant à Dieu. L’individu accepte ainsi la dissolution décidée par
Dieu, s'aplatit devant le colon et devant le sort et, par une sorte de rééquilibration intérieure, accède à une sérénité de pierre (4). »
Assigner les colonisés, et aujourd'hui les fils d'immigrés, à une religion, relève d'une dynamique de domination expérimentée dans les
anciennes colonies. Les islamophobes n'ont peur que d'une chose : que les dominés s'emparent des armes de la critique sociale et de la philosophie, car c'est sur ce terrain que se prépare leur
défaite, sur ce terrain que la lutte sociale se déploie et nous réunit.
Au-delà de l’islamophobie, ce problème soulève le peu d’intérêt et d’engagement contre le racisme visant les enfants d’immigrés issus
de la colonisation. Ce sont aussi toutes les questions liées aux quartiers populaires qui font les frais d’un déficit d’engagement de la part du mouvement social. Pour preuve le peu de personnes
militant contre les violences policières et les crimes racistes et sécuritaires.
Les populations issues de la colonisation, qu’elles soient noires, arabes, musulmanes, habitantes des quartiers populaires, ont décidé
de ne plus rester à la place où l’on veut les assigner et s’affirment comme forces politiques en s’auto-organisant. Nous devons avancer côte à côte et lutter contre le racisme sous toutes ses
formes, de toutes nos forces.
L’islamophobie dominante, encouragée par tous les pouvoirs occidentaux, est aussi l’occasion de diviser ceux qui devraient s’unir, et
unir ceux qui devraient être divisés. Dans une société régie par le Spectacle, elle a en outre pour fonction de jeter de vastes écrans de fumée sur les réalités sociales. Ne tombons donc
pas dans le piège !
Enfin ce problème pose aussi la question d’une sorte d’injonction à l’athéisme, condition sine qua non pour prendre part à la guerre
sociale et militer dans une organisation libertaire. Il serait donc impossible ou infondé d’exprimer sa foi si l’on est croyant, tout en partageant certaines convictions progressistes. Nous nous
opposons à l’essentialisation des croyants et du phénomène religieux, qui se fait sans donner la parole aux premiers concernés, et qui nous conduit aujourd’hui aux pires amalgames.
Notre opposition sans concession à l’islamophobie, en tant que libertaires, doit se faire entendre sur cette question. Nous sommes aussi le reflet d’un
certain nombre de contradictions: de même que nous sommes traversés par les rapports de domination sexistes ou homophobes, ce qui est aujourd’hui (plus ou moins!) reconnu par le mouvement
libertaire, nous devons reconnaitre l’être aussi par les rapports de domination racistes, postcoloniaux et faire le travail qui s’impose, dans le contexte social où l'on se trouve.
Contre cette arme coloniale de division massive et de « régénération du racisme » qu’est l’islamophobie, contre la construction d’un
nouvel ennemi intérieur, nous affirmons en tant que libertaires notre solidarité avec celles et ceux qui luttent et s’auto-organisent contre cette oppression, et appelons au sursaut
antiraciste partout pour les mois et les années à venir.
Akye
1. Pierre Tevanian et Saïd Bouamama : Caroline Fourest,
l'incendiaire qui crie « au feu! »
2. Voir les propos du très libéral Nasser Suleyman Gabryel qui récuse carrément l’usage du mot : Critique du concept d'islamophobie
3. Edward W. Saïd, L’Islam dans les médias.
4. Frantz Fanon, Les damnés de la terre.
Premiers signataires : Nicolas Pasadena (Alternative Libertaire), Skalpel, E.one et Akye (BBoyKonsian-Première Ligne), Fred Alpi, Samuel Idir (Journal
L'Autrement), Docteur Louarn (CNT- Brhz), K-listo (Soledad), Aodren Le Duff (CNT), Subversive ways, Yly, Sophie B (CNT), George Franco, Marouane Taharouri (Alternative Libertaire), JM Smoothie
(CNT-BBoyKonsian), Elie Octave (Sud-Etudiant), Haythem Msabhi - Mouvement Désobéissance (Tunisie), Rabaa Skik (Artiste plasticienne), Zack O'Malek (Journal L'Autrement), Rola Ezzedine (Professeur
d'histoire), Isabelle Vallade (Collectif Bordonor)...
samedi 4 août 2012
Le NPA participe à « La patate chaude », collectif grenoblois, et soutient son action. Suite au démantèlement du camp des Roms de La Tronche (Isère) le 26 juillet 2012, ce collectif a publié le communiqué ci-dessous.
LA CHASSE AUX ROMS CONTINUE ET S'ACCELERE !
Le changement ?
Il y a quelques mois encore et jusqu'à la fin de son mandat, Nicolas Sarkozy continuait la destruction des services publics et du système de protection sociale, tout en empruntant les vieilles recettes de l'extrême droite : faire diversion et diviser en suscitant la peur, sur les thèmes de l'insécurité et de l'immigration.
Au discours xénophobe – qu'il a contribué à légitimer – ont suivi les actes, et les Roms en ont fait les frais, avec d'autres, et sans doute plus que d'autres puisqu'ils ont alors été nommément désignés.
Vint François Hollande, dont le programme et la campagne avaient esquivé la question de l'immigration, son parti attribuant ses échecs de 2002 et 2007 pour partie à un positionnement trop généreux (ah bon?) sur ces questions.
Il fallait mordre sur l'électorat réactionnaire et en conséquence ne pas aborder le retour aux droits fondamentaux pour les migrants.
Quelques timides propositions avaient malgré tout été avancées, telles que la gratuité (récemment supprimée) de l'aide médicale d'Etat, l'adoucissement du régime des centres de rétention (non leur suppression), l'arrêt de la détention d'enfants.
Il y avait aussi la promesse de revenir sur les « mesures transitoires » qui bloquent de fait l'accès au travail pour les Roumains et les Bulgares, et que la majorité des pays européens ont abrogées.
Dernière promesse, déjà lointaine, de François Hollande : "Je souhaite que, lorsqu’un campement insalubre est démantelé, des solutions alternatives soient proposées. On ne peut pas continuer à accepter que des familles soient chassées d’un endroit sans solution."
… pas pour l'égalité des droits.
A quelques exceptions près, le droit des étrangers, qui n'avait cessé de se durcir, de Chevènement à Besson en passant par Pasqua, ce sous droit donc va-t-il être maintenu en l'état, un bien piteux état ?
Le programme de Hollande laissait peu d'espoir. Qu'allait-il se passer après les élections ?
On le voit aujourd'hui
Le démantèlement des camps de Roms – puisque c'est aujourd'hui le terme en vigueur, évoquant les réseaux mafieux - se poursuit et même s'accélère dans différentes villes et, à une seule exception près à notre connaissance (Lyon), aucune mesure d'accompagnement social ni d'hébergement n'est prévue pour les familles expulsées, dépourvues de tout.
Dans le Figaro Web du 26 juillet, Manuel Valls confirme la poursuite de ce démantèlement des camps, sans préciser ce qu'il adviendra des personnes concernées. Mieux, il semble revenir sur l'abrogation des mesures transitoires en déclarant que « l'accès au travail n'est pas le véritable problème ». On peut donc douter très fort de sa volonté de s'y attaquer… et l'on pourra continuer à enfourcher le thème des Roms qui ne s'intègrent pas.
Au beau milieu de cette campagne de répression, l'association La voix des Rroms a réagi avec humour à ces déclarations gouvernementales : « Courage, gouvernement Ayrault ! Vous pouvez vous en sortir ! Nous, on s’en sort depuis 700 ans envers et contre tout. C’est juste une question de valeurs à respecter, et ce n’est pas très compliqué ».
Dans l'Isère, le même préfet met en oeuvre la même répression
Le 26 juillet, à 6 heures du matin, une centaine de policiers encerclent le camp de la Tronche habité depuis deux ans par des Roms roumains pour la plupart. Comme à St Martin d'Hères peu de temps auparavant, ils délimitent un important « périmètre de sécurité » (bigre ! Craignaient-ils un fort Chabrol?), réveillent parents et enfants à grand renfort de coups de matraque dans les portes des baraques, et leur donnent quelques instants pour faire leur paquetage.
Un seul voyage étant autorisé, on voit donc partir un par un des femmes et des hommes, leur baluchon sur l'épaule, du moins pour ceux qui partent « libres ». Un peu plus loin, ils s'arrêtent, leurs bébés dans les bras, leurs enfants autour d'eux, se demandent ce qu'ils vont faire, où ils vont aller. Puis, par petits groupes, ils vont à la recherche d'un endroit pour passer la prochaine nuit. C'est sans compter sur la police qui les poursuit et les contraints à déguerpir. Pour aller où ? « Plus loin ! »
Inutile de préciser que dans cette fuite en avant, les protestations sont déconseillées et les recours juridiques pratiquement impossibles.
Pour le préfet de l'Isère, pour le maire de la Tronche, le problème est réglé
Après l'évacuation du camp de la Tronche, le plan com.
En fin de matinée, on a pu voir un haut responsable de la préfecture organiser pour la seule télé une visite accompagnée pour lui désigner l'insalubrité du camp, lui expliquer la délinquance qui y régnait, et le comportement humain de la police. La journaliste aux ordres rapporte ses propos sans commentaire.
Dans le Dauphiné libéré du lendemain, c'est l'adjoint au maire de la Tronche qui sert une justification plus cynique encore : « Ce terrain, il fallait l'évacuer à tout prix, car il n'est pas humain de vivre dans ces conditions, sans eau potable, sans électricité, sans toilettes …
Il y a des femmes, des enfants, et il n'était pas possible d'accepter cela ».
On ne peut que souscrire cette déclaration. Problème : aucune disposition n'a été prise pour sortir « ces femmes et ces enfants » de leur dénuement. Mieux : jusqu'au bout, la mairie de la Tronche a organisé un embargo sur tout service à ce camp : eau (coupée par la mairie), électricité, toilettes, ordures ménagères, dératisation, ... Dans le même temps, les mêmes élus se lamentaient sur le manque d'hygiène.
Et il aura fallu des mois de pressions diverses pour que le maire, bien obligé, respecte ses obligations légales de scolariser les enfants roms de sa commune.
A lire le compte-rendu (ci-dessous) de la réunion de préparation de cette opération, on est rassurés de constater que les services savent s'organiser quand ils le veulent, y compris pour assainir ce terrain privé, mais il était hors de question que cela bénéficie aux Roms ...
Aujourd'hui, les Roms errent dans l'agglomération, sans eau potable, sans toilettes, et maintenant sans abri.
Cette situation est scandaleuse, et il faut en combattre partout les responsables.
La Patate chaude est un collectif constitué de personnes très diverses, et qui s'est créé après le discours dit de Grenoble, discours de sinistre mémoire puisqu'il désignait comme un problème pour notre société ceux qui précisément en étaient le plus exclus, et dont, pour notre part, nous nous déclarons solidaires.
Nous appelons à une mobilisation sous toutes ses formes pour le respect des droits fondamentaux, notamment le droit au logement qui reste bafoué.
Nous considérons que les Roms, comme tou-te-s les précaires, sont les victimes à la fois du système socio-économique actuel et des discours populistes qui visent à les rendre coupables de tous les maux qui en résultent. Nous avons conscience qu'il n'y a pas d'autre moyen pour mettre fin durablement à cette exclusion que de lutter contre ce système. Nous savons aussi que cela revient à déplacer des montagnes.
Pour autant, nous estimons ne pas avoir d'autre choix que cette lutte et nous appelons à l'élargir.
Pour nous contacter :
collectif16septembre.wordpress.com/
Le 13 janvier 2012, Amy Goodman et Juan Gonzalez de la chaîne de télévision alternative Democracy Now s’entretenaient avec Randall Robinson, le fondateur de TransAfrica, une association de défense de la diaspora africaine aux Etats-Unis, ainsi qu’avec Michelle Alexander [1], auteure de The New Jim Crow : Mass Incarceration in the Age of Colorblindness (2010), qui vient d’être réédité en poche [2].
L’incarcération de près de 2 millions de noirs aux Etats-Unis et la privation de droits infligés à des millions d’autres par le système pénal équivaut, actuellement, concrètement à l’annulation d’une bonne partie des conquêtes du mouvement des droits civiques des années 1950 et 1960. Aujourd’hui, aux Etats-Unis, il y a plus d’Afro-Américains sous contrôle pénal que d’esclaves en 1850, et un plus grand nombre d’entre eux sont privés de droits civiques qu’en 1870.
* LE MONDE | 05.05.2012 à 14h46.
* Né en 1937, professeur de philosophie à l’Ecole normale supérieure, Alain Badiou articule pensée formelle et récit littéraire, argumentation conceptuelle et intervention politique. Il est notamment l’auteur d’Entretiens I (Nous, 2011), de La République de Platon (Fayard, 596 p., 24,50 €) et, dans la série « Circonstances », aux Nouvelles Editions Lignes, de Sarkozy : pire que prévu, les autres : prévoir le pire (94 p., 9,50 €).
La loi du 23 février 2005 sur « l’apport positif de la colonisation » a autorisé et légitimé une parole révisionniste sur le passé colonial de la France, une réécriture officielle de l’Histoire tentant de réhabiliter une période condamnable. Il est urgent de sortir de la « guerre des mémoires », de déconstruire un imaginaire colonialiste en luttant pour la réappropriation d’ une mémoire partagée par tou-tes car appartenant à notre histoire commune.
L’histoire coloniale de la France a été une violence, une agression, une destruction, une dépossession, une négation et une aculturation des peuples colonisés. De cette oppression sont nés des mouvements de résistance et de libération nationale, pour reconquérir une liberté confisquée. Frantz Fanon, Medhi Ben Barka, Thomas Sankara, Lumumba, Um Nyobe et tant d’autres se sont battus pour le respect du droit à l’autodétermination et l’égalité des droits.
Le 23 Février 2012 s’ouvrira, à l’initiative de Sortir du Colonialisme (association regroupant diverses organisations et soutiens du monde politique, associatif, culturel) la 7ème édition de la Semaine Anticoloniale et Antiraciste. Qui sera un peu plus qu’une semaine puisqu’elle se prolongera jusqu’au 11 mars, avec en point d’orgue différé, le 17 mars, dans toute la France, une grande manifestation antiraciste et anticolonialiste, la Marche Solidaire des Peuples en Lutte, co organisée avec le collectif : D’ailleurs Nous Sommes d’Ici.
Les buts de la semaine anticoloniale sont de tenter une analyse des ravages du colonialisme et de ses blessures encore prégnantes aujourd’hui, de travailler sur la transmission de la mémoire et d’articuler les situations du passé avec les discriminations post coloniales qui stigmatisent et excluent une partie de la population, passant du statut de bouc émissaire à celui d’ennemi de l’intérieur.
Il est d’autant plus impératif de mener sans concession cette réflexion que 2012 est à la fois une année présidentielle au cours de laquelle, chasse aux voix oblige, des discours au racisme même plus latent vont fleurir. Elle est aussi celle de la célébration du cinquantenaire de l’Indépendance de l’Algérie, au centre du programme de cette Semaine Anticoloniale, et dont le coffret Algérie Musiques Rebelles fait entendre les chants. (à consulter et écouter sur le site www.anticolonial.net).
De nombreux évènements vont y avoir leur place : conférences, débats, projections de films, concerts, et bien sur l’incontournable Salon Anticolonial, à la Bellevilloise, avec des stands de commerce équitable, un pool libraires, coordonné cette année par la librairie La Brêche, la remise du prix du livre anticolonial de l’année, du prix du Colonialiste de l’année et celui de la Françafrique, dont les nominés se bousculent ; les visiteurs du site pourront d’un simple clic voter pour leur chouchou.
La Semaine franchit un saut quantitatif autant que qualitatif en sortant enfin du strict Paris intra muros et en organisant de nombreuses initiatives en régions, avec de nouveaux partenaires locaux.
Plus que jamais c’est à nous, antiracistes et anticolonialistes, de ne rien lâcher et d’être à l’offensive.
Dans la France contemporaine, les relations entre police et minorités constituent ce que le sociologue Robert Castel appelle une « configuration problématique », c’est-à-dire une question qui perturbe la vie sociale, disloque le fonctionnement des institutions et menace d’invalidation des catégories entières de sujets sociaux (Castel, 2002, p. 71).
Brest
06 42 22 96 37
brest.npa@gmail.com
Quimper
06 59 71 42 21
Le blog sur les
questions maritimes
Le blog de solidarité avec
Pour plus de détails voir les liens:
Soirée prisonniers palestiniens
mardi 16 avril
20H30
Maison des syndicats
Quimper Gourmelen
vendredi 19 avril
8 h 45
Fermez Cofrents
(pays Valencian)
Concert à Lannion
Dimanche 28 avril
Brennilis
Mardi 7 mai
Yves-Marie Le Lay,
Président de
Sauvegarde du Trégor
Douarnenez
Librairie l'Ivraie à 20h00