NPA23février2010
"Le NPA condamne la campagne ignoble contre Ali Soumaré, tête de liste du PS dans le Val d'Oise, à l'instigation d'élus UMP.
Cette campagne s'inscrit dans un climat délétère et raciste que le « débat » sur l'identité nationale n'a fait qu'amplifier.
Plombé auprès de la population par la politique de Sarkozy, l'UMP essaye, par ce moyen, de faire oublier les attaques du gouvernement contre les services publics, les droits sociaux, comme la retraite à 60 ans."
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Les accusations portées par l'UMP contre Ali Soumaré se dégonflent...
Ali Soumaré en campagne (photo de son profil Facebook)
Le parquet de Pontoise (Val-d'Oise) a indiqué mardi 23 février que deux des condamnations judiciaires, imputées par l'UMP au candidat
socialiste Ali Soumaré, n'existaient pas.
Tête de liste PS aux élections régionales dans le département du Val d'Oise, d'Ali Soumaré avait été accusé par Francis Delattre, maire UMP de Franconville, d'être un "délinquant
multirécidiviste". Un terme repris dans la foulée par le député Axel Poniatowski, tête de liste de la majorité dans le Val d'Oise.
La mise au point de la justice permet d'y voir plus clair dans les cinq affaires mentionnées par les élus UMP :
1. Un homonyme
Pour l'une de ces affaires (des accusations de vol aggravé et usage de carte de paiement contrefaite), la procureure de la République de Pontoise,
Marie-Thérèse de Givry, confirme la version d'Ali Soumaré : il s'agit bien d'un "problème d'homonymie".
"Le jugement du 8 février 2007 n'est pas un jugement rendu par le tribunal correctionnel, c'est un jugement rendu par le tribunal pour enfants et il ne concerne par Ali Soumaré, qui est né le 25
décembre 1980. (…) C'est un problème d'homonymie", a-t-elle expliqué sur France Bleu.
2. Pas d'ordonnance pénale pour "conduite sans permis"
En outre, Marie-Thérèse de Givry confirme qu'une ordonnance pénale, évoquée par l'UMP pour conduite sans permis n'existe pas non plus. "Le dossier pour conduite
sans permis par retrait de points est en cours de traitement au parquet et aucune ordonnance pénale n'a été rendue à l'encontre de M. Soumaré", a-t-elle
dit.
Parmi les dossiers évoqués par l'UMP, figure aussi une condamnation à six mois de prison ferme pour un vol commis en 1999. Le candidat PS la reconnaît et parle
"d'erreur de jeunesse dont j'ai tiré les conséquences." Il avait alors 18 ans. "Les faits remontent à plus de 10 ans. (…) Selon moi, il y a réhabilitation", commente Me
Jean-Pierre Mignard, son avocat.
4. Une condamnation "pas définitive"
Quant à l'autre affaire que reconnaît Ali Soumaré, une condamnation à deux mois de prison ferme en 2009 pour rébellion à agent de la force publique, prononcée en
son absence, elle n'est pas définitive, a souligné la procureure de la République. Elle conteste sa culpabilité. "M. Soumaré a fait appel et il est donc présumé innocent, c'est
un principe de notre droit", a-t-elle déclaré.
La dernière affaire concerne des violences aux personnes. Ces faits auraient été commis le 25 mai 2008. L'avocat d'Ali Soumaré assure qu'il s'agit
là aussi d'une homonymie. Les élus UMP maintiennent leur version, assurant que la personne en cause est bien née le 25 décembre 1980, comme le candidat PS. Ils citent aussi les noms des deux
victimes.
Interrogé par Nouvelobs.com, Me Jean-Pierre Mignard relève que "quand bien même il s'agirait de la bonne personne", le fait que cette affaire ait été transmise à la maison de la justice et du
droit indique que la gravité des actes reprochés est relative. Quoi qu'il en soit, la procédure serait encore en cours.
Plainte en diffamation
L'avocat et les proches d'Ali Soumaré ont dit s'interroger sur la provenance des documents produits par l'UMP, que seule la police ou la justice peut, en pratique,
obtenir. D'autant plus que la procureure de Pontoise précise que "les décisions rendues par le tribunal des enfants ne sont pas publiques".
Agé de 29 ans, Ali Soumaré s'est fait connaître comme le porte-parole des familles de Villiers-le-Bel, lorsque deux adolescents en mini-moto avaient été tués dans une collision
avec une voiture de police le 25 novembre 2007.
Cette affaire a débouché sur un non-lieu pour les policiers mais les familles des deux jeunes gens viennent de déposer plainte à nouveau contre eux pour faux témoignage, se fondant sur des
rapports d'expertise de l'enquête initiale.