14 juin 2012 -
Cinq familles de réfugiés ont été installées, mardi soir, dans l'urgence, sous les toiles du village vacances du comité d'entreprise d'EDF, à Bénodet, par les services de l'État.
Elles avaient été, auparavant, invitées à quitter les logements brestois qui leur avaientété attribués. Après une première nuit fraîche, les familles accompagnées
d'enfants étaient livrées à elles-mêmes, hier.
Privées d'informations sur leur sort. «On ne sait pas pour combien de temps on est là», témoigne une ressortissante mongole. De l'autre côté de l'allée, Marca, une
Tchétchène de 29 ans, maman de quatre enfants, fond en larmes: «Les enfants ne comprennent pas.
Ils me demandent pourquoi on ne rentre pas à la maison.
Je leur ai dit que nous n'avions plus de maison». Ces familles, déboutées du droit d'asile, sont désormais sous le coup d'une reconduite à la frontière. Leur tort ?
Être entrées en Europe par un pays tiers, sans y avoir fait de demande de réfugiés politiques. «Ces situations, on les comprend. C'est l'aspect urgent et traumatisant de ces déplacements que l'on
dénonce», martèle Olivier Cuzon, porte-parole du collectif brestois Casss papiers, alerté en début de semaine.
«Rien n'a été prévu»
«Rien n'a été prévu pour les accueillir», dénonce encore Olivier Cuzon. Sollicité par les réfugiés, hier après-midi, le maire de Bénodet n'a pas été en mesure de
répondre à la demande alimentaire: «C'est au gouvernement de donner les moyens aux services de l'État», souligne-t-il. Hier après-midi, les associations humanitaires n'avaient pas, non plus, pris
contact. Les services de l'État se retranchaient, eux, derrière leur devoir de réserve, période électorale oblige.