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14 avril 2013 7 14 /04 /avril /2013 12:39

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Par Ivan du Roy (12 avril 2013)

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Triste symbole

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Alors qu’une nouvelle loi oblige les organisations non gouvernementales russes à se déclarer comme des « agents de l’étranger » si elles perçoivent des financements internationaux, le journaliste Mikhail Beketov est mort le 8 avril, à l’âge de 55 ans.

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Mikhail Beketov était le rédacteur en chef de La Pravda de Khimki, un journal local de cette banlieue de Moscou.

 

Il avait été le premier à dénoncer les aberrations du projet d’autoroute reliant Moscou à Saint-Pétersbourg, dont le tracé détruit partiellement la dernière forêt moscovite. Et à révéler des présomptions de corruption régnant autour de ce « partenariat public-privé » conclu entre les autorités russes et la multinationale française Vinci, qui possède près de 40% du consortium qui exploitera les péages de la future autoroute.


En novembre 2008, Mikhail Beketov avait été sauvagement agressé à son domicile par des hommes masqués.

 

Une agression qui le laisse à moitié paralysé et amputé d’une jambe. « Ils en ont fait un légume », racontait alors à Basta ! Evgenia Chirikova, militante écologiste russe, et porte-parole de la contestation. Cinq ans plus tard, l’ancien parachutiste et reporter de guerre, un géant de 2 mètres, décède d’étouffement ou d’une crise cardiaque à l’hôpital.

 

Ses agresseurs d’il y a cinq ans, eux, n’ont jamais été inquiétés.  

 

« Misha [Mikhail Beketov] a été le premier à comprendre que ce projet était entâché de corruption », confie Evgenia Chirikova après l’annonce de son décès. « Mais, à l’époque, Misha était seul et très exposé. » Depuis l’agression, le mouvement de défense de la forêt de Khimki a émergé et s’est amplifié pour devenir l’un des symboles de la contestation du régime de Poutine.


Le mouvement avait interpellé le PDG de Vinci Xavier Huillard en 2010, en espérant que l’entreprise de BTP « souhaite n’avoir rien en commun avec ce projet qui porte atteinte aux droits des citoyens de Russie et à l’environnement, et dont le site de réalisation est surveillé par des hommes armés et masqués ».

 

« Le tracé a été décidé et reste du ressort des autorités russes et à ce stade Vinci n’intervient pas sur le chantier », avait alors répondu la direction du groupe à Paris. La contestation a fait temporairement reculer le gouvernement, le Président de l’époque Dmitri Medvedev – qui se partage alternativement le poste avec Vladimir Poutine – suspendant les travaux en 2011. Depuis, ceux-ci ont repris. Dans un contexte où les mouvements sociaux et écologiques risquent encore davantage d’être inquiétés et criminalisés.

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http://www.bastamag.net/article3038.html

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12 avril 2013 5 12 /04 /avril /2013 11:18

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  11 avril 2013 Librered

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Les deux plus grands syndicats du Royaume-Uni ont lancé un appel à organiser une grève générale de 24 heures pour s’opposer aux politiques néolibérales imposées par le gouvernement (coupes dans les dépenses sociales, privatisations dans le secteur public et baisse des impôts aux plus riches).

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Cette grève générale serait la première à être organisée à l’échelle du pays depuis… 1926, soit il y a plus de 80 ans, quand les travailleurs des secteurs privés et publics avaient coordonné une action de masse au niveau national. Cet appel a été présenté jeudi dernier par le syndicat Unite – qui compte 1,4 millions d’affiliés – et par Unison, le plus grand syndicat du secteur public et commercial, qui compte 1,3 millions d’adhérents.


Cette initiative sera discutée le 24 avril prochain lors d’une réunion du Conseil Général du Congrès des Syndicats Britanniques (TUC, pour ses sigles en anglais) qui rassemble les syndicats du pays.


Les syndicats veulent ainsi manifester leur désaccord vis-à-vis des recettes capitalistes mises en œuvre par la coalition au pouvoir et considèrent que la grève « sera une étape dans la récupération de notre mouvement, de son moral, pour obtenir la force et la capacité de jouer un rôle inédit dans une société qui a besoin d’une direction crédible et honorable ».

Bien qu’aucune date n’ait été fixée, on estime que cette grève aura lieu dans les prochains mois.


Si cet appel se concrétise finalement, Unite estime que plus de 6 millions de travailleurs pourraient participer à cette grève.


En 1926, la grève générale avait duré 9 jours, avec la participation de 1,7 millions de travailleurs publics et industriels en solidarité avec les mineurs, qui exigeaient une augmentation des salaires.

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Source : http://www.librered.net/?p=25839
Traduction pour Avanti4.be «  »

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http://www.avanti4.be/actualite/article/vers-une-greve

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9 avril 2013 2 09 /04 /avril /2013 14:48

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« M. Sands était un criminel condamné. Il a choisi de s’enlever la vie. C’est un choix que son organisation n’a pas donné à beaucoup de ses victimes. » C’est en ces termes provocateurs et ignobles que Margaret Thatcher commenta la mort, le 5 mai 1981, de Bobby Sands à l’issue de 66 jours de grève de la faim.

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Le début des années 1970 marqua un renouveau du mouvement républicains irlandais auquel répondit une vague de répression de la part des autorités britanniques : des centaines de républicains – militants ou sympathisants de l’IRA (armée républicaine irlandaise) ou simplement partisans de l’égalité des droits civiques entre catholiques et protestants en Ulster – furent emprisonnés à la prison de Long Kesh et à celle d’Armagh pour les femmes.


Néanmoins, ils pouvaient alors bénéficier de la « catégorie spéciale », une sorte de statut de prisonniers politiques. Ce droit fut aboli en mars 1976 : les républicains irlandais seraient désormais traités comme des criminels de droit commun. Au cours des années suivantes, la lutte pour la reconnaissance du statut de prisonnier politique devient un des principaux axes de mobilisation, aussi bien des prisonniers que du mouvement de solidarité.

 

Les prisonniers républicains refusent notamment de porter « l’uniforme des prisonniers » et revendiquent le droit de porter leurs propres vêtements civils. Face au refus de l’administration pénitentiaire, ils décident de rester nus ou enveloppés dans des couvertures. Ce mouvement est connu sous l’appellation « blanket protest ».

 

Pour protester contre les agressions dont ils sont victimes de la part des gardiens lorsqu’ils se rendent aux WC, les prisonniers recouvrent d’excréments les murs de leurs cellules. Ils formulent cinq revendications : le droit de ne pas porter l’uniforme de prisonnier ; le droit à ne pas participer aux travaux de prisonnier ; le droit de libre association avec d’autres prisonniers et celui d’organiser des activités de formation ou de loisir ; le droit à une visite, une lettre et un colis par semaine ; et la restauration des remises de peine supprimées après le déclenchement du mouvement de protestation.


Mouvement de solidarité


À l’extérieur, un vaste mouvement de solidarité se développe au-delà même de la zone d’influence du Sinn Féin, la principale organisation politique républicaine qui agit en solidarité avec l’IRA : des comités de soutien aux prisonniers se constituent et se coordonnent au niveau national.

 

Bernadette McAliskey, figure très connue du mouvement nationaliste non liée au Sinn Féin, devient la principale porte-parole du Comité national H-block/Armagh. Alors que le Sinn Féin boycotte toutes les élections (organisées de fait par les occupants britanniques), Bernadette McAliskey se présente aux élections européennes de 1979, sur une plateforme de solidarité avec les prisonniers.


Un premier mouvement de grève de la faim entre fin octobre et début décembre 1980 semble déboucher sur une prise en compte des revendications des prisonniers. En fait, il n’en n’est rien.

 

Le 1er mars 1981, Bobby Sands « officier commandant » de l’IRA, entame une grève de la faim. Puis, progressivement, à intervalles et un individu à la fois, de nouveaux prisonniers se joignent au mouvement attirant ainsi l’attention du monde entier sur leurs conditions d’emprisonnement. À la suite du décès d’un député, une élection législative partielle est organisée. Rompant avec sa démarche de boycott des élections, Sinn Féin présente la candidature de Bobby Sands… qui est élu à la Chambre des Communes du Royaume-Uni le 9 avril 1981.

 

Malgré cette démonstration éclatante de soutien populaire aux prisonniers républicains et la dégradation de l’état de santé des grévistes de la faim, le gouvernement britannique refuse de faire la moindre concession. Margaret Thatcher déclare : «Nous ne sommes pas disposés à considérer la possibilité d’octroyer un statut spécial à certains groupes purgeant une peine pour avoir commis un crime. Un crime est un crime, ce n’est pas politique».


Le 5 mai, Bobby Sands meurt. Des émeutes éclatent dans les quartiers républicains. 100 000 personnes participent à son cortège funéraire. Neuf autres grévistes de la faim – liés à l’IRA ou à l’Armée irlandaise de libération nationale (INLA) – vont mourir dans les semaines suivantes.

 

Sans réussir à faire fléchir le gouvernement britannique. Mais pour Thatcher, il s’agit d’une fausse victoire. À l’étranger, son intransigeance soulève une vague d’indignation. En Irlande même, le sacrifice de Bobby Sands et de ses camarades va considérablement élargir et amplifier le soutien populaire au mouvement républicain, principalement à l’IRA et au Sinn Féin.

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http://npa2009.org/node/36537

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9 avril 2013 2 09 /04 /avril /2013 14:17

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mardi 9 avril 2013 - 09h23

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Bobby Sands, leader des détenus républicains irlandais, est mort après soixante-six jours de grève de la faim, le 5 mai 1981, sans avoir recouvré le statut de prisonnier politique.

La première fois, il était mort. Ce fut donc la dernière. Une nuit de mai comme seul novembre en ose.

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Une nuit de brouillard glacé, d’anoraks humides, d’écharpes relevées et de poings dans les poches. L’émeute avait cessé. Belfast chuchotait. La ville avait sa gueule grise. Celle des jours mauvais. Juste avant le drame, ou alors juste après. Tout allait renaître avec l’aube, les cris, les pierres et les bruits du feu. Bientôt, les vieilles reprendraient leur place sur les trottoirs, à genoux, leur rosaire à la main, nous le savions. Mais ce soir, tout se taisait. Tout se taisait parce que Bobby Sands était mort. Et que c’était impossible.

 

« Ne pose pas de questions. Ne prends pas de notes », avait dit notre accompagnateur. « Ne parle plus », a commandé un autre.

 

Que savons-nous de Bobby Sands ? En fait, rien. Ou peu. Ce que chacun savait de lui. Son visage, d’abord. Un sourire en noir et blanc sur les murs nationalistes, son regard à chaque fenêtre, au-dessus des cheminées, dans les portefeuilles, sur les agendas d’écoliers, piqué au revers des vestes, imprimé sur les maillots d’enfants, dans les pubs, les magasins, tatoué sur des peaux, brodé sur des drapeaux, en affiches, en calicots, en banderoles. Une photo. La même, toujours. La seule presque, prise en 1976 à la prison de Long Kesh. L’image unique que nous avions de lui.

 

« Respecte le silence », avait dit notre accompagnateur.

 

C’était la nuit du 7 mai 1981. Nous étions à Twinbrook, un quartier catholique du sud-ouest de Belfast. Au coin des rues, dans les jardinets, contre les murs, adossés aux réverbères orangés, assis à quatre dans des voitures mornes, des femmes et des hommes faisaient le guet. Des combattants de l’IRA, des amis, des gamins larmes aux yeux, des jeunes dents serrées, des mères en peignoir, des voisins. La maison des Sands était de brique. Pareille aux autres. Avec juste un ruban noir accroché sur le seuil.

 

« Ne parle plus », avait dit l’homme.

 

Il a frappé à la porte. Une entrée minuscule de papier peint, et l’escalier qui mène aux chambres. La chaleur, la maison. Ces endroits familiers où l’on se dit qu’on a la vie devant. Qu’il y aura des portes, et d’autres portes après, et des pièces à n’en plus finir jusqu’à croiser la mort. Et qu’on aura le temps. Le temps de s’y faire. Tout le temps. Et voilà que le salon s’ouvre. Et voilà que Bobby Sands est là.

 

Que savons-nous de lui ? En fait, rien. Ou peu. Des nouvelles de journaux.

 

Gamin, Robert Sands joue au football. Il porte les couleurs de clubs ennemis des nationalistes. Né à Rathcoole la protestante, quartier nord de Belfast, l’enfant n’a pas été bercé aux frissons de l’hymne irlandais. Après, nous savons que la guerre le rattrape. Qu’en 1972, des voisins protestants attaquent sa maison catholique. Nous savons que sa famille se réfugie à Twinbrook, quartier né d’exodes successifs. Qu’il est apprenti carrossier, menacé de mort par ses collègues protestants. Puis qu’il a 18 ans, et qu’il quitte son emploi. Puis qu’il a 18 ans, et qu’il rejoint l’Armée républicaine irlandaise.


Que savons-nous de lui ? En octobre 1972, il est arrêté dans une maison de Belfast.

 

Quatre pistolets y sont cachés. Cinq ans de prison. Nous savons que les combattants bénéficient alors d’un statut spécial, qui les fait prisonniers de guerre, ou presque. Nous savons qu’en cellule Sands apprend le gaélique, l’histoire de son pays. Qu’il écrit des poèmes, des nouvelles, des textes politiques, qu’il rattrape toute cette école absente. Nous savons qu’il est libéré. Qu’il se marie. Que son fils s’appelle Gerard. Six mois plus tard, il est arrêté avec une arme de poing. Nous savons qu’entre-temps, le 1er mars 1976, le statut spécial a été aboli. Condamné à quatorze années de prison, Bobby Sands devient un droit commun. Comme les autres, il refuse le costume carcéral. Comme les autres, il vit nu, recouvert de sa seule couverture de lit. Plus de visite, plus de courrier, plus rien.

 

Nous savons que le jeune homme s’improvise alors professeur de gaélique. Les mains en porte-voix, visage contre le mur de sa cellule, il hurle les mots de sa langue, il les chante, et les prisonniers récitent après lui. Tout cela, nous le savons.

 

Un matin de 1978, alors que des centaines de républicains vivent nus depuis deux ans, les Britanniques décident de confisquer leurs tinettes. Sands et les autres urinent sur le sol et répandent leurs excréments sur les murs des cellules. Les douches leur sont interdites. Ils sont lavés au jet.

 

En mars 1981, cela fait cinq ans que les hommes sont nus, et trois années qu’ils vivent dans leurs excréments.

 

Nous savons que, sans l’aval de l’IRA, les hommes de Long Kesh entrent en grève de la faim. Bobby Sands a 26 ans. Nous savons qu’il prend le commandement des détenus républicains, et qu’il mène le jeûne. Les prisonniers ont cinq revendications. Simples à fendre l’âme, nous les savons. Les enfants les récitent, elles griffent les murs des villes, elles labourent les gorges à force d’être scandées. Pas d’uniforme carcéral, pas de travail obligatoire, libre association, une visite, un colis, une lettre par semaine et remise normale des peines.

 

C’est alors que nous avons rencontré son visage sur les murs. Ce regard et ce nom. Ses poèmes ont été récités, chantés, ses écrits brusquement découverts. « Notre revanche sera le rire de nos enfants », disait Bobby Sands. Nous savons que l’alouette, son emblème, est devenue symbole de résistance.

 

Après Bobby, Francis s’est porté volontaire. Et puis Ray, et Patsy, et Joe, Martin, Kevin, Kieran, Thomas et Michael. Nous le savons.

 

« Respecte le silence », nous avait dit cet homme. Le cercueil de Bobby Sands était levé, posé contre le mur, gardé par deux hommes de l’IRA en uniforme. Sur le satin blanc, un visage de cire. Poudré, maquillé de vie, du coton dans les joues. Ses os perçaient. Il était translucide. Entre ses doigts, le petit crucifix envoyé par le pape. Un visage, deux mains et puis rien. Un corps en creux. Posé sur son torse, le drapeau de la république, son béret noir et ses gants de soldat. Derrière, un canapé. Des amis, des proches. Ils parlaient bas. Ils parlaient dignes. Ils étaient soulagés. Depuis plus de deux mois, chaque regard irlandais portait sa mort en lui.

 

Nous savons beaucoup de Sands. Son visage, ses poèmes, son alouette, son combat pour la république et son espoir en la justice. Nous savons qu’il est mort le 5 mai 1981 à 1h17, après 66 jours de supplice. Nous savons qu’il avait 27 ans. Qu’il venait d’être élu député à Westminster. Nous savons que ses neuf camarades l’ont suivi dans l’agonie. Nous savons que Margaret Thatcher n’a pas cédé. Nous savons que jamais ce jeune homme n’a baissé la tête. Nous savons aujourd’hui le processus de paix.

 

« Ne prends pas de notes », avait dit l’homme, et nous avons gardé les mains vides.

 

Pourtant, un mot nous reste. Un mot de plus, encore. Une phrase, écrite sur une carte pieuse déposée sur le corps, au milieu des autres, des saints éparpillés qui recouvraient sa mort. C’était une Vierge colorée et signée par plusieurs. En bas, à droite et au stylo rouge, il y avait une question : « Est-ce que demain se souviendra ? » Oui.

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Bobby Sands en 7 dates

1954 Naissance à Belfast.

1972 Sa famille est expulsée du quartier par les protestants.

1972 Rejoint l’IRA.

1973 Condamné à cinq ans de prison.

1977 Condamné à quatorze ans de prison.

Avril 1981 Elu député à Westminster.

5 mai 1981 Meurt en grève de la faim.

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http://bellaciao.org/fr/spip.php?article134617

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9 avril 2013 2 09 /04 /avril /2013 12:57

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«Les semailles de la Grande-Bretagne»


«Une aire goudronnée et entourée de barbelés et d’acier est le seul panorama qu’offre la fenêtre de ma cellule. On me dit que c’est la cour d’exercice. Comment voulez-vous que je le sache? Cela fait quatorze mois que je suis au bloc H et je ne suis pas sorti une seule fois prendre un bol d’air frais. Aujourd’hui, je suis en «isolement cellulaire». Cela m’arrive trois jours par quinzaine et on m’enlève mon seul bien, trois couvertures et un matelas, pour me laisser une unique couverture et un pot de chambre.


On me laisse ainsi passer la journée, de 7h30 jusqu’à 20h30. Ce que je fais dépend du temps. S’il fait assez chaud, je peux m’asseoir par terre, fixer les murs blancs et passer quelques heures à rêver. Mais autrement, je dois passer la journée à tourner continuellement en rond dans la cellule pour empêcher le froid de me pénétrer jusqu’aux os. Même après le retour de ma literie à 20h30, il faut plusieurs heures avant que la circulation revienne dans mes pieds et mes jambes.


Il y a très peu d’autres moyens de passer le temps et j’ai donc de nombreuses heures de réflexion et de contemplation : les bons moments et les mauvais, ce qui m’a amené ici, mais, surtout, pourquoi je suis ici. Pendant les moments de faiblesse, j’essaie de me convaincre que l’uniforme de la prison et l’acceptation du règlement ne seraient pas si mal. Mais la volonté de résister brûle trop fort au fond de moi.


Accepter le statut de criminel reviendrait à me dégrader et à admettre que la cause que je soutiens est mauvaise. Quand je pense à tous ceux qui ont sacrifié leur vie même, mes souffrances paraissent insignifiantes. Il y a eu de nombreuses tentatives pour casser ma volonté, mais chacune renforce ma détermination à tenir bon. Je sais que ma place est ici avec mes camarades.


Je pense à la seule coupure dans la monotonie, les quarante minutes que je passe à la Messe le dimanche – «tendez l’autre joue», «aimez votre prochain» – et je me pose des questions, car au fil des mois je sais que je suis devenu de plus en plus amer. Il y a maintenant en moi une haine si intense qu’elle me fait peur.


Je la vois aussi sur le visage de mes camarades à la Messe : je vois la haine dans leurs yeux. Un jour, ces jeunes seront pères et ces attitudes seront transmises inévitablement  à leurs enfants.

Voici les graines que la Grande-Bretagne a semées : ses actes finiront par sceller le sort de son règne en Irlande.


C’est effrayant de voir des hommes déjà vieux à dix-huit ou dix-neuf ans. Des jeunes, forts et sains de corps et d’esprit il y a un an, qui ressemblent à des coquilles rétrécies d’êtres humains. Chaque facette de la vie des blocs H a le même but : user notre résistance. Les cellules froides et vides, le manque du moindre confort et le refus de soins médicaux : l’objectif est la répression, mais ils n’y arriveront pas.


Ils auront beau retenir notre corps dans les conditions les plus inhumaines, tant que notre esprit restera libre, notre victoire est assurée! »

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4 avril 2013 4 04 /04 /avril /2013 16:20

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Par Rachel Knaebel (4 avril 2013)


Hausse généralisée des suicides et des troubles psychologiques, retour de maladies bannies comme la malaria, menace sur la santé des enfants des familles populaires…

 

Tel est l’alarmant constat sur la santé des Européens que dresse une étude choc publiée par la revue médicale britannique The Lancet. En cause : l’orthodoxie économique et les plans d’austérité prônés dans toute l’Europe. L’étude dénonce également le silence des ministres de la Santé.

 

En avril 2012, un retraité grec de 77 ans se suicidait en plein jour sur la place Syntagma d’Athènes, devant le Parlement. Le pharmacien à la retraite avait laissé une note : sa pension était devenue misérable et il ne voulait pas être réduit à fouiller les poubelles pour se nourrir. Son acte est devenu le symbole de l’explosion des suicides dans le pays. Leur nombre a augmenté de 40% en un an ! Plans d’austérité, baisse de revenus et chômage mèneraient-ils au suicide ?

 

« Une hausse du chômage de plus de 3% dans un temps relativement court est associée à une augmentation d’environ 5% du taux des suicide et des blessures auto-infligées », estime, froidement, le dernier rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), publié début mars et consacré à l’Europe [1] En Grèce, le chômage a augmenté de 10% en seulement deux ans, pour atteindre 26,4% fin 2012...


Il n’y a pas que les suicides. Dans son rapport « Crise financière, austérité et santé en Europe », publié le 27 mars, la revue médicale britannique The Lancet [2], dresse un constat alarmant : la santé des européens se dégrade, en particulier dans les pays frappés de plein fouet par les politiques d’austérité. Et confirme la hausse générale des suicides dans l’ensemble de l’Union européenne, dont la courbe s’envole depuis 2007, après une période de sept années de baisse constante.

 

En Grèce : suicides, sida, malaria et dengue


Selon les analyses du Lancet, les nouvelles infections au VIH chez les usagers de drogues par injection ont aussi explosé en Grèce ces deux dernières années. Avant l’austérité, sur la période 2007-2010, le pays comptait 10 à 15 nouvelles infections annuelles dans cette catégorie de population. Le chiffre est passé à 256 nouvelles infections en 2011 et à 314 pour les huit premiers mois de 2012 [3] ! Soit vingt fois plus !

En cause : le recul de la prévention, avec, par exemple, l’arrêt des programmes d’échange de seringues depuis 2008. Le directeur de l’étude menée par The Lancet, Martin Mac Kee [4], signale même « la réapparition de la malaria et l’émergence de la dengue en Grèce ».


En Espagne : la santé des enfants menacée


Car les plans d’austérité mis en œuvre sous l’impulsion de la Commission européenne en Grèce, au Portugal, en Espagne et en Irlande ont touché de plein fouet les systèmes de santé. Le forfait à la charge des patients grecs a par exemple augmenté de 3 à 5 euros par consultation. Et le pays a supprimé 2 000 lits dans les hôpitaux publics. « En Grèce, la troïka (Commission européenne, Fonds monétaire international, Banque centrale européenne, ndlr) a demandé à ce que les dépenses de santé ne représentent pas plus de 6% du PIB, notent les auteurs de l’étude, créant ainsi un précédent dans l’UE de prise du contrôle sur le système de santé national d’un État membre. »


En Espagne, le gouvernement a adopté en 2012 un plan de réduction des dépenses de santé de 7 milliards d’euros sur deux ans. Le pays a ainsi exclu les sans papiers du système de soins, sauf pour les urgences. Et il a fermé ou privatisé des dizaines d’hôpitaux et de centres de santé. Les enfants ne sont pas épargnés : la proportion d’enfants vivant dans des familles sans emploi a été multipliée par trois en Catalogne [5], avec des conséquences certaines sur leur santé.

 

Portugal et Irlande : baisse de la couverture santé


Au Portugal, l’accord conclu en 2011 entre Lisbonne et la troïka prévoit une coupe de 670 millions d’euros dans la santé. Le reste à charge des patients a doublé – de 2,25 à 5 euros – pour une consultation en ville et jusqu’à 20 euros pour une visite aux urgences. Seuls les patients à bas revenus, les malades chroniques – si la visite est en lien avec leur maladie – et les personnes handicapées en sont exemptés. En Irlande, la couverture santé a été réduite pour les plus de 70 ans et même les bas revenus doivent maintenant payer un ticket modérateur.

D’autres pays ont réduit leurs dépenses de santé à l’occasion de la crise. En plus de la Grèce et du Portugal, la Lettonie, la Slovénie et le Danemark ont accéléré la restructuration de leur secteur hospitalier. Et les professionnels de santé ont vu leurs salaires réduits en Grèce, au Portugal, en Irlande, mais aussi à Chypre, en Lituanie et en Roumanie.

 

L’Islande en meilleure forme


« De telles répercussions de la crise sur la santé ne sont toutefois pas inévitables », note la revue britannique, qui prend l’Islande en contre-exemple. Le premier pays touché par la crise financière « a rejeté l’orthodoxie économique qui se faisait l’avocate de l’austérité, a refusé d’être comptable de l’irresponsabilité de quelques banquiers et a investi dans son peuple », et a pu maintenir à niveau ses politiques de santé.


Ailleurs, là où les services publics sont sacrifiés sur l’autel des économies budgétaires, la véritable ampleur des conséquences sur la santé des citoyens ne seront visibles que dans plusieurs années. Alors que les données financières sont mises à jour à la semaine près, il faut environ deux ans pour obtenir les données sanitaires des populations, notamment le suivi du taux de mortalité. Du coup, « l’analyse des effets immédiats de la crise sur la santé » est « impossible », soulignent les auteurs de l’étude.

 

« Des ministres de la Santé bien silencieux »


A leurs yeux, « les voix des responsables de la santé publique sont restées inaudibles dans le débat sur la réponse à apporter à la crise. Nombre de ministres de la Santé sont demeurés silencieux. Le directeur général chargé de la santé et de la protection du consommateur à la Commission européenne a l’obligation légale d’examiner les conséquences des politiques européennes sur la santé. Il ne l’a pas fait pour la politique d’austérité de la troïka. Au lieu de cela, il s’est limité à conseiller les différents ministères de la Santé des pays membres sur comment ils pouvaient couper dans leurs budgets ». Pendant ce temps, les gouvernements ont les yeux rivés sur le moindre point de croissance.


« Une petite lueur d’espoir vient des organisations de la société civile européenne, dont les professionnels de santé, qui se sont prononcées sur les effets néfastes des coupes budgétaires en matière de santé et de dépenses sociales. La question est : quelqu’un les écoute-t-il ? », conclut l’étude. Le président du groupe des socialistes et sociaux-démocrates au Parlement européen, l’Autrichien Hannes Swoboda, a vite réagi à l’étude britannique. « Tous les rapports de la Commission devraient porter le label “L’austérité tue” », a-t-il déclaré le 27 mars. Sera-t-il entendu ?

 

Rachel Knaebel

 

Photo : Pedro Armestre

Notes

[1] Chez les moins de 65 ans. Source : “The European health report 2012 : charting the way to well-being”, p 78.

[2] “Financial crisis, austerity, and health in Europe”, disponible ici.

[3] Voir l’étude “European Centre for Disease Prevention and Control. Risk assessment on HIV in Greece”.

[4] A écouter ici.

[5] De 3,7% à 11,2% entre 2005 et 2010

 

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Un article de 2011 du Lancet sur la situation en Grèce : “Debt crisis strains Greece’s ailing health system”

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4 avril 2013 4 04 /04 /avril /2013 11:29

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Le Premier ministre a annoncé lundi 25 mars des restrictions aux droits des immigrés en matière d'accès au système de santé, d'aide au logement et à l'emploi. Des annonces qui ont suscité de vives critiques, dont la presse se fait l'écho.

"Après des semaines de pression mise par les conservateurs et l'UKIP [le parti anti-européen qui monte en puissance depuis quelques mois], le Premier ministre a prononcé (...) un discours important sur l'immigration, en promettant de nouveaux contrôles sur l'accès des immigrés au système de santé, à l'hébergement [social] et aux bénéfices sociaux", rapporte le Telegraph.

"L'accès aux services publics clés doit être quelque chose que les immigrés gagnent, et non un droit automatique", a déclaré David Cameron, suggérant que les immigrés font un usage "injustifié" des services publics anglais. "Nous voulons des gens qui s'intéressent à ce qu'il peuvent offrir à la Grande-Bretagne", a-t-il indiqué, en s'en prenant aux "touristes de la santé". "Soyons clair. Ce que nous avons est un service national gratuit de santé, ce n'est pas un service international de santé", a-t-il lancé. D'après Downing Street, le montant dépensé chaque année pour soigner les immigrés se situe "entre 10 et 20 millions de livres". Le gouvernement envisage de supprimer la gratuité des soins pour les migrants des pays extérieurs à l'Espace Economique Européen (EEE).

Concernant les autres mesures, David Cameron souhaite que l'allocation chômage perçue par les immigrés s'arrête au bout de six mois s'il n'y a aucune perspective d'emploi, et si la maitrîse de l'anglais n'est pas acquise. Il "a également promis 'un nouveau statut pour l'allocation des logements sociaux', qui selon lui donnerait la priorité aux 'personnes locales'", rapporte le Telegraph.

Ces annonces ont immédiatement soulevé de vives critiques, dont The Independent se fait l'écho. Le quotidien de gauche rappelle que "la plupart des immigrants habite dans le secteur privé", et que "la grande majorité des immigrants en provenance de l'EEE sont jeunes, en bonne santé et pour la plupart au travail, et apportent une contribution nette à l'économie."

Des faits également rappelés par le Guardian, qui demande aux dirigeants "de parler des bénéfices de l'immigration plutôt que de diaboliser les migrants ou leur impact économique". "Les politiques de tous bords sont en compétition dans ce qui commence à ressembler dangereusement à quelque chose comme une surenchère sur l'immigration", analyse le quotidien. "La cause immédiate de ce débat est la levée des restrictions temporaires pour les immigrés de l'UE en provenance de Bulgarie et de Roumanie qui prendra effet en décembre prochain", précise-t-il, "mais la cause sous-jacente est le ralentissement continu de l'économie et les coupes réelles de la coalition dans les budgets de l'aide sociale et des dépenses de santé". Et le journal d'ajouter que Cameron exacerbe ainsi "la crainte que les immigrés aient droit à une part injuste d'un gâteau dont la taille diminue".

http://www.courrierinternational.com/revue-de-presse/2013/03/26/cameron-veut-restreindre-les-droits-des-immigres

Devenir espagnol sera plus difficile (CI)
Savoir parler espagnol et s'intégrer dans la société : à Madrid, le gouvernement prépare le durcissement des conditions pour obtenir la nationalité espagnole.
Nombreuses sont les promesses de campagne que le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, n'a pas tenues, principalement sur le plan économique, estime le journal en ligne InfoLibre.

Mais il y en a une qui avance : celle qui prévoit le durcissement des conditions à remplir pour obtenir la nationalité espagnole. "D'après l'avant-projet de loi, les étrangers devront démontrer leurs connaissances de la langue et des coutumes espagnoles, ainsi qu'un degré suffisant d'intégration à la société espagnole", précise InfoLibre. Le projet permettra aussi la perte de la nationalité pour des raisons de sécurité nationale ou d'ordre public.

http://www.courrierinternational.com/article/2013/04/02/devenir-espagnol-sera-plus-difficile

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25 mars 2013 1 25 /03 /mars /2013 11:42

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Par Michel Husson le Dimanche, 24 Mars 2013

 

Le plan imaginé par l’Eurogroupe pour Chypre témoigne de la violence des politiques européennes et de la capacité des dirigeants européens à aggraver la crise qu’ils sont censés gérer.

 

Ils n’ont pas hésité à remettre en cause leur respect de la propriété privée, en l’occurrence leur engagement à garantir les dépôts bancaires jusqu’à 100 000 euros, au nom d’un principe supérieur : faire payer aux citoyens la facture de la crise. Ils se trouvaient dans le cas de Chypre face à un petit pays (0,2 % du PIB européen) mais qui avait besoin, pour recapitaliser ses banques, d’une « aide » de 15,8 milliards d’euros, à peu près équivalente à son PIB annuel.


Cela s’explique par la taille énorme des actifs bancaires de Chypre:

 

150 milliards d’euros, soit près de 9 fois le PIB. Elle illustre le rôle de plaque tournante pour les investissements russes « round-cycling » qui ne font que transiter par Chypre pour être réinvestis en Russie : ainsi, plus de 50% des investissements dans l'immobilier russe viennent de Chypre, qui est le deuxième investisseur étranger en Russie.


Le plan initial prévoyait une aide de 10 milliards d’euros, conditionnée à un prélèvement de 5,8 milliards sur les dépôts se répartissant ainsi : 2 milliards sur les dépôts en dessous de 100 000 euros et 3,8 milliards au dessus. Ses effets auraient été catastrophiques, avec une énorme ponction sur le pouvoir d’achat mais son annonce a suffit à déclencher une panique bancaire et un bras de fer entre la Russie et l’Union européenne. La pression populaire a heureusement conduit au refus de ce plan, mais le mal est fait et les conséquences sont difficiles à prévoir : un effet en retour sur la situation grecque, voire espagnole, n’est pas exclue, puisque dorénavant une ponction directe sur les dépôts est entrée dans le domaine du possible.


La vraie question est de savoir ce qu’il aurait fallu faire.

 

L’idée de faire payer les oligarques russes est paradoxalement subversive, puisque les institutions européennes légitiment un projet consistant à faire payer la crise à ceux qui ont profité du capitalisme financier et non au peuple qui n’est en rien responsable de la crise. On pouvait recueillir la même somme en prélevant 15 % (et non 9,9 %) sur les seuls dépôts supérieurs à 100 000 euros. Cela impliquait à terme l’abandon du statut de « paradis bancaire » de Chypre, mais le pays pourrait se recentrer sur ses autres ressources, notamment les réserves de pétrole et de gaz récemment découvertes, et assainir en partie sa situation financière.


Les dirigeants européens faisaient preuve ces temps derniers d’un optimisme obscène en affirmant que la crise des dettes était dorénavant sous contrôle, oubliant le prix à payer pour « rassurer » les marchés financiers, à savoir le saccage de pays entiers, et en particulier de la Grèce.

 

Mais le choc chypriote montre que rien n’est terminé et que la troïka est prête à pousser jusqu’à l’absurde la violence de ses politiques.

 

La leçon à en tirer est double : que seules les résistances sociales peuvent répondre à cette violence et que les occasions de mobilisation n’ont pas disparu. Mais elles ont besoins de s’appuyer sur une alternative radicale qui passe par l’annulation des dettes illégitimes, la taxation des revenus du capital (seulement 10 % à Chypre !), la socialisation des banques et à l’échelle européenne une logique de solidarité. Chypre pourrait donner l’exemple, non pas par une sortie de l’euro qui ne règlerait rien, mais plutôt par des mesures de rupture en ce sens, allant jusqu’à l’émission directe de monnaie par le Banque centrale.

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Source : http://hussonet.free.fr

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25 mars 2013 1 25 /03 /mars /2013 11:18

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Ni « Marées citoyennes », ni « Plateformes contre l’austérité ». « Que la Troïka aille se faire foutre » (en portugais : « Que se lixe a troika », NdT). Directement.

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C’est avec ce nom explicite qu’un collectif citoyen formé par des dizaines de personnes est parvenu à mobiliser à plusieurs reprises des centaines de milliers de Portugais depuis le mois de septembre dernier dans l’intention de renforcer la lutte contre l’austérité. « Il ne suffit plus de dire ce que nous ne voulons pas, il faut désigner les coupables de tant de souffrances, qui sont le FMI, la BCE et la Commission européenne », affirme Joao Camargo, membre de l’organisation.


Les coupes imposées par le gouvernement conservateur de Passos Coelho jettent dans la pauvreté une grande partie de la population portugaise. Les écoles ont dénoncé le fait que près de 10.000 enfants arrivent dans les établissements scolaires avec la faim au ventre. Après les mobilisations massives, « Que se lixe a troika » estime qu’il faut faire un pas en avant et coordonner la lutte dans tous les pays du sud de l’Europe. Dans le but de réaliser un premier rapprochement, trois membres de l’organisation - Joao Camargo, Luisa Ortigoso et Helena Dias – sont arrivés ce week-end à Madrid pour se réunir avec des représentants des « Marées citoyennes ». Rien n’est encore décidé, mais ils préviennent qu’il faut se dépêcher : « Il est urgent que nous donnions une réponse conjointe ». (lamarea.com)

*

Quelle est la nature de votre collectif « Que se lixe a troika ? » et comment est-il né ?

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Luisa Ortigoso: Nous sommes un groupe très hétérogène. Certains sont membres de partis, d’autres non ; certains sont membres de syndicats, d’autres pas ; certains travaillent, d’autres pas ; il y a des étudiants, des jeunes et des moins jeunes, comme tu peux le voir ici (rires). On a de tout.


Joao Camargo : Le collectif est né au moment de la cinquième évaluation de la Troïka, en septembre 2012. Nous voulions faire une protestation ayant un objectif politique basé non seulement sur le fait de dire que l’austérité est une mauvaise chose, que le gouvernement est mauvais, mais aussi pour indiquer clairement qui sont ceux qui tirent les ficelles, qui nous obligent à prendre ces mesures. Autrement dit, notre adversaire est la Troïka. Dans le collectif, nous provenons de nombreux mouvements, partis et syndicats, mais nous y participons de manière individuelle. Nous avons commencé avec à peu près 30 personnes, dans le but de préparer une manifestation le 15 septembre dernier.


Cela faisait plusieurs mois que rien ne se passait. Tout était très calme, avec uniquement quelques actions ponctuelles. C’étaient des activités importantes, mais il n’y avait pas un mouvement massif dans la rue, au niveau national. Le 15 septembre fut la première grande mobilisation, la plus grande manifestation dans le pays depuis celle du 1er Mai 1974, juste après la Révolution des Œillets. Ce fut une date très importante puisque le gouvernement a du reculer par rapport à plusieurs mesures annoncées. Cependant, il les a remplacées par d’autres.


L.O. : Ensuite, le 13 octobre, nous avons organisé une manifestation culturelle, avec des spectacles, de la musique, des bals, pendant huit heures sur la Place d’Espagne à Lisbonne. Avec la place remplie de monde pendant des heures, avec les médias retransmettant en direct. Ce fut important. C’était une manière de dire que nous ne voulions pas de ces politiques, que nous ne voulons pas de la Troïka. Maintenant, le collectif est composé de 120 personnes. Nous y sommes tous à titre individuel et il est clair pour tous que nous ne représentons personne. Nous sommes là pour revendiquer et motiver le peuple.


Vous êtes-vous organisés également en « marées » (marches représentants différents secteurs en lutte et qui convergent ensuite en une seule manifestation ou rassemblement, NdT) ?


L.O. : Lors de la dernière manifestation, le 2 mars dernier, nous avons essayé cette forme d’organisation de la manifestation, avec une marche de l’éducation, une autre de la santé, une féministe, une pour les pensionnés (au Portuga, on appelle ces derniers la « marée grise »), etc. Mais il se fait qu’il y avait tellement de monde que ces marées se sont un peu diluées !


Où en est le mouvement après plusieurs mois de mobilisation ?


J.C. : Il est en train de croître. C’est ce qui s’est passé lors de la dernière manifestation, qui a été encore plus massive que celle du 15 septembre. Et pourtant, ils avaient tout tenté pour qu’elle soit plus petite ! Le gouvernement devait présenter un paquet de mesures d’austérité, dont une coupe de 4 milliards d’euros, mais il a retardé l’annonce et il continue encore à le faire aujourd’hui. On a également tenté de convaincre les gens qu’il s’agissait d’une manifestation contrôlée par des partis politiques, parce que le collectif « Que se lixe a troika » a été rejoint par des membres du Bloc de Gauche, du Parti Communiste Portugais et même des gens du Parti Socialiste - mais ces derniers sont très minoritaires au sein de leur formation, qui est en faveur de la Troïka et de l’austérité. Enfin, on a également tenté de convaincre les gens que la manifestation allait être violente.

 

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23 mars 2013 6 23 /03 /mars /2013 11:17

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  • 7 et 8 juin : ensemble vers un Alter Sommet à Athènes !

Le collectif pour un audit citoyen se mobilise dans une campagne pour un autre sommet,

 

un «alter sommet» qui se tiendra à Athènes les 7 et 8 juin 2013. Ce rassemblement est organisé par de nombreuses organisations syndicales, associatives, réseaux en lien avec le mouvement social grec (consulter ici la liste des membres).


L’objectif : affirmer haut et fort qu’une rupture avec les politiques actuellement menées en Europe est nécessaire, que les alternatives existent et que les mouvements sociaux européens se battront pour les imposer !

Au programme : un tour d’Europe des luttes à l’occasion d’un grand évènement public introductif à Athènes le 7 juin, qui permettra par ailleurs de présenter les alternatives portées par les mouvements sociaux européens à travers un manifeste des peuples (dont voici une version de travail) qui sera présenté à Athènes.


Cet évènement sera suivi le 8 juin d’échanges à l’occasion d’assemblées sur les moyens de mettre en œuvre des actions communes sur les questions de l’austérité, des biens communs, de l’extractivisme, ou encore de la lutte contre l’extrême-droite. Ces échanges seront suivis d’une grande manifestation européenne à Athènes (lire le tract de présentation ici).

  • Une mobilisation européenne, des mobilisations nationales et locales

Le collectif pour un audit citoyen s’apprête à participer activement à la préparation de ce rassemblement.

 

La dynamique qui doit s’enclencher vers Athènes doit être une dynamique populaire, qui trouve son souffle au niveau local, sur la base de l’action de comités, mobilisations et collectifs locaux.


En France, une caravane de l’Alter Sommet est en cours de construction qui pourra prendre des formes variées (marches, réunions publiques, actions…), circulant dans plusieurs régions en France pour ancrer la dynamique de l’Alter Sommet dans les luttes locales, et permettre des actions de solidarité concrète.


Si vous souhaitez participer à l’organisation de tels évènements dans votre localité, contactez : france@altersummit.eu

Dans le cadre de cette caravane, des initiatives sont prévues au-delà de la France, notamment en Italie, en Allemagne et bien sûr en Grèce jusqu’à Athènes (voir le compte-rendu de la réunion de préparation). De plus amples informations vous seront fournies sous peu !

  • Initiatives de solidarité avec le peuple grec

Des initiatives se construisent : c’est le cas de la campagne de solidarité France-Grèce pour la santé, qui vise à promouvoir des formes de résistance radicales, celle des dispensaires autogérés, et d’organiser de la solidarité matérielle et financière avec ces centres. Ces initiatives pourront s’articuler aux caravanes.

Des initiatives de solidarité avec la Grèce sur le thème de la santé sont déjà prévues à Strasbourg, Lyon, Grenoble, Toulouse, Bordeaux, Caen et Paris.


D’autres initiatives de solidarité concrète sont possibles et envisagées :

  • sur la question du logement, des initiatives sont en cours de préparation avec les plateformes logement en France, en Espagne et dans d’autres pays européens (lire le communiqué du DAL sur l’action européenne du 18 mars)
  • dans le cadre de la campagne grecque «Solidarité pour tous» ! (pour en savoir plus lire ce document);
  • en soutien à la campagne Save Greek Water (Sauvons l’Eau en Grèce – lire ici plus d’information) et l’organisation de passerelles entre le mouvement de l’eau en France et en Grèce;
  • en soutien aux luttes contre l’ouverture de mines d’or qui détruisent la campagne grecque à grande quantité de cyanure, et l’organisation de passerelles avec le mouvement contre les gaz de schistes en France;
  • en soutien aux initiatives d’usines autogérées, comme celle de Théssalonique (lire plus d’info) et l’organisation de passerelles avec les boîtes en lutte en France (PSA, Sanofi, Goodyear, Ford, Fralib…) ;
  • l’organisation de passerelles entre les initiatives paysannes et de distribution de nourriture autogérée en Grèce avec le réseau des AMAP en France.
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