20 octobre 2010 - Le Télégramme
«Qu'importe les chiffres, les salariés étaient là en masse. Les jeunes aussi». Pour l'intersyndicale de Brest, la manifestation d'hier n'avait rien d'un baroud d'honneur. D'autres actions sont déjà prévues.
Mobilisation soutenue. 10h30, ce n'est peut-être pas l'heure stratégique pour un rassemblement. Hier, les syndicats ont eu une petite frayeur quand, à cette heure-là, la place de la Liberté n'était que partiellement occupée. Mais, vers 11h, les salariés ne souhaitant débrayer qu'une heure sont arrivés en nombre d'un peu partout. Les lycéens étaient déjà sur place.
Résultat: 11.000 manifestants selon la police, 18.000 selon la CFDT, 28.000 selon la CGT... Dix-sept mille selon notre comptage effectué du promontoire du Cours Dajot. Des encouragements. Cet impressionnant cortège confirme l'orientation de l'Intersyndicale qui était d'inscrire ce mouvement dans la durée. Pour Olivier Le Pichon (CGT), ça porte ses fruits: «Le gouvernement a dit que cette réforme ne s'appliquera pas aux marins, ni aux infirmières... Voici quelques signes de reculs, ça craquelle, il faut tenir bon».
Même détermination, pleine et entière, du côté de la CFDT où Patrick Jagaille scande que «le report de vote par les sénateurs à jeudi doit inciter à poursuivre et amplifier». Des jeunes organisés. Les lycéens avaient commencé à revendiquer, dès 8h, en mettant en place un barrage filtrant boulevard Léon-Blum. À Kérichen, un service d'ordre regroupant une trentaine de jeunes était présent. La descente, dans le centre-ville, du cortège qui s'est progressivement gonflé, s'est déroulée sans incident. Seul un caillassage de bus, sans blessé ni dégâts, est à déplorer. Au plus fort de la manif, ils étaient quelque 1.500 à donner de la voix.
Quatre blessés.
La tension est en revanche montée, vers 13h30 à la gare. À l'issue du défilé, quelque 200 manifestants avaient entrepris de faire un sit-in sur les rails. Ils ont été vigoureusement délogés. «Certes, il y avait quelques provocateurs. Mais cette initiative était pacifique. On regrette que ça se soit passé ainsi, surtout que le train ne serait pas parti, quoiqu'il arrive, puisque la gare de Morlaix était bloquée à l'arrivée...», s'est étonné Olivier Cuzon de (Sud-Éducation). Bilan, tout de même: quatre blessés transportés à l'hôpital.
De l'endurance.
Et maintenant? Les organisations syndicales invitent tous les salariés à se réunir, dès aujourd'hui, au sein de chaque entreprise, publique ou privée, pour décider de nouvelles actions.
Faites du bruit.
Le collectif «La retraite, une affaire de jeunes» propose une opération «Faites du bruit», aujourd'hui, à 14h30, place de la Liberté. Une action soutenue par
l'UNL.
Blocage des ponts. Autre action sérieusement envisagée: le blocage des ponts à compter de vendredi.
Trafic SNCF. Aujourd'hui, sont prévues sept circulations TGV Paris-Brest dont une par correspondance à Saint-Brieuc et autant dans l'autre sens. 76% des TER
devraient fonctionner normalement. Renseignements au 0.800.88.05.62.
Dépôt pétrolier. FO, la CNT et le collectif des précaire appellent à un nouveau blocage du dépôt pétrolier, aujourd'hui, à partir de 5h.
BMO. Le syndicat CGT de Brest Métropole Océane organise une assemblée générale de l'ensemble de ses adhérents et ses sympathisants, à 10h, aujourd'hui, salle des conférences de la mairie. «Des décisions importantes seront prises», souligne un communiqué.
- Sarah Morio