La mobilisation du 22 mars contre les conditions de la mise en place de plates-formes industrielles de courrier (PIC) en Bretagne, avec la suppression de 300 emplois sur Rennes, Vannes
et Saint-Brieuc, avait été un succès. Elle a eu une suite immédiate. Au Centre de tri de Rennes et au Centre de tri d'entraide, la grève s'est poursuivie pendant cinq jours, avec occupation des
voies d'accès et piquet à toutes les embauches. L'ensemble des équipes ont été touchées, même si c'est dans celles de nuit que le nombre de grévistes a été le plus important.
Pendant ces cinq jours, la livraison du courrier à trier a été totalement perturbée et les chauffeurs amenant le courrier ne se sont pas fait prier pour collaborer à la grève. Malgré la gêne
occasionnée, ils étaient en majorité solidaires et contents de pouvoir aider d'autres travailleurs en lutte. Beaucoup disaient qu'il faudrait qu'on s'y mette tous ensemble.
L'ambiance était fraternelle autour des piquets et des braseros, et le débat était permanent sur les meilleurs moyens de résister aux mauvais coups que nous prépare la direction. Dans chaque
équipe, les grévistes ont voté le texte d'une adresse à la direction, demandant une réponse écrite aux revendications principales, à savoir le refus de critères de sélection et la garantie de
récupérer son emploi dans la future plate-forme industrielle. Ces revendications avaient déjà été popularisées lors de la mobilisation du 22 mars.
Les agents du Centre de tri de Saint-Brieuc ont aussi débrayé à plusieurs reprises en nuit afin d'exiger un nombre de reclassements suffisants à la plateforme de préparation du courrier de
Saint-Brieuc.
Très vite, la direction de Haute-Bretagne s'est rendu compte que c'était sérieux. Elle a contacté les syndicats, et en particulier la CGT, pour essayer de discuter de la meilleure façon de s'y
prendre pour arrêter la grève. Après ces efforts sans résultat, elle a convoqué séparément les quatre syndicats pour discuter de la situation. Elle en a sorti un compte rendu dans lequel elle
considère que tous ceux qui le souhaitent « devraient » pouvoir être repris sur la PIC de Rennes.
Les collègues réunis en assemblée générale ont estimé, dans leur grande majorité, qu'il ne s'agit que d'hypothèses destinées à calmer les postiers et qu'il manque toujours un engagement précis.
Alors, même si le travail a repris, forts d'avoir réagis, ils tiennent à avoir la direction à l'œil en se disant qu'il faudra sans doute remettre cela tôt ou tard.
Correspondant LO
http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2226&id=34