Juillet 2011
Plus de 350 personnes, selon le maire, ont manifesté vendredi 19 août sur l'aérodrome de Ouessant (Finistère) pour exiger le maintien d'un avion biquotidien entre Brest et l'île.
"L'aérodrome sera bloqué demain, ce sera un samedi sans avion pour que les gens se rendent compte", a expliqué Denis Palluel (PS), maire de l'île.
Sauf mauvais temps, le trafic est assuré trois cent soixante jours par an par la compagnie Finist'Air dans le cadre d'une délégation de service public, mais le conseil général du Finistère, confronté à un déficit de la ligne, veut réduire le cahier des charges à deux cent vingt jours par an à l'occasion du renouvellement de l'appel d'offres. "Pour les Ouessantins, l'avion n'est pas un luxe mais un outil qui permet un aller-retour dans la journée, contrairement au bateau", a ajouté l'élu de l'île, distante de 15 kilomètres du continent.
"Je comprends les arguments financiers du département, mais doit-on faire des économies sur les territoires fragilisés ? C'est un facteur d'aménagement du territoire", a souligné M. Palluel, qui a un temps redouté une fermeture de la ligne. "Je défends le secteur de la santé, l'avion permet à des personnes âgées qui vont consulter sur le continent de partir le matin et de revenir le soir, a témoigné Dominique Moigne, pharmacienne de l'île.
Les médicaments arrivent deux fois par jour avec l'avion, et il permet à des intervenants comme le dentiste de faire l'aller-retour dans la journée."
Selon les défenseurs de l'avion quotidien, la ligne aérienne, qui transporte plus de 6 000 passagers par an, est utilisée à plus de 70 % par les insulaires, notamment par les personnes se rendant à des consultations médicales sur le continent. La desserte est actuellement assurée par un Cessna Caravan pouvant transporter neuf passagers et 500 kg de fret.