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18 octobre 2012 4 18 /10 /octobre /2012 11:50
Benjamin Sourice Journaliste pigiste Publié le 17/10/2012 à 15h55

Imaginez que les entreprises pharmaceutiques empêchent des chercheurs d’évaluer les effets secondaires de leurs médicaments au motif qu’ils sont protégés par le « secret industriel » d’un brevet, le scandale serait assuré. Pourtant, dans l’évaluation sanitaire des OGM et des pesticides, c’est la norme.


Depuis la présentation de son étude sur un OGM et son herbicide associé, l’équipe du professeur Séralini, de l’université de Caen, réclame la « fin du secret industriel sur les évaluations d’OGM » et demande de rendre publiques « les données brutes ayant servi à l’évaluation du Roundup », mais aussi des maïs transgéniques MON810 et NK603 commercialisés en Europe par Monsanto.


Le Pr Séralini tonne :

« Nous ne parviendrons pas à apaiser le débat sans mettre sur la table l’ensemble des analyses qui ont permis l’autorisation de ces produits. »

Il mettra à disposition de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) une partie de ses propres données expérimentales afin de permettre une révision de son étude par l’autorité sanitaire française.

99% des substances chimiques non évaluées

Les chercheurs et membres du Comité de Recherche et d’Information Indépendantes sur le génie GENétique (Criigen), soutenus par l’eurodéputé Corinne Lepage, qui tenaient une conférence de presse ce 16 octobre, demandent la publication en réciprocque, des données brutes des industriels. C’est-à-dire les résultats primaires des expériences de toxicologie menées par des laboratoires privés à la demande des entreprises de biotechnologie, et dont seules les conclusions finales sont communiquées lors des demandes d’autorisation.

Pour Corinne Lepage :

« Il y a une carence grave des agences de sécurité sanitaire » qui autorisent tous les jours des molécules nouvelles sur la bonne foi de rapports fournis par les entreprises. »

Sur les 100 000 formulations chimiques circulant sur le marché européen (pharmacie, pesticides, chimie industrielle...) – dont 99% ont été autorisées avant 1981 – la commission européenne avouait elle-même en 2001 :

« Une évaluation définitive des risques n’a été effectuée en intégralité que pour un petit nombre de substances. »

Elle a ensuite lancé le programme REACH en 2007 sur la réévaluation des risques sanitaires et environnementaux. Chaque année, des centaines de molécules sont retirées du marché après « découverte » de leur toxicité réelle. Une toxicité souvent longue à faire reconnaitre, comme le montre la bataille actuelle au tour du bisphénol A, désormais reconnu comme un pertubateur endocrien et banni des biberons mais encore largement toléré dans les embalages alimentaires...

« Une irresponsabilité organisée »

Pourtant, les comportements ont du mal à changer. Pour Corinne Lepage :

« Il faut en finir avec le mythe de l’expertise indépendante. Ce système encourage un corporatisme d’intérêts et une collaboration normale entre les industriels et les scientifiques. »

La réglementation ambiguë favorise le pantouflage et les conflits d’intérêts, notamment au sein de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), épinglée ce 11 octobre par la Cour des comptes européenne.

Ainsi, Gijs Kleter, vice-président du panel OGM de l’EFSA, chargé de superviser la relecture de l’étude Séralini, est un excellent exemple de ces carrières à « portes tournantes » :

  • entre 2002 et 2007, Gijs Kleter fut affilié à l’International Life Sciences Institute (ILSI), le plus puissant lobby agroalimentaire, où il conseillait l’industrie sur les méthodes d’ « évaluation sanitaire de céréales aux qualités nutritives améliorées par la biotechnologie » ;
  • depuis 2000, il est également délégué national des Pays Bas au sein de la commission de l’OCDE sur les Nouveaux aliments et ingrédients alimentaires (novel food) chargé d’établir des « documents scientifiques consensuels » pour orienter les futures réglementations sanitaires.

Il est dès lors difficile de demander à ces experts, à la fois « juge et partie », de se contredire et de revenir sur des décisions qui remettraient en cause leurs compétences, voir engageraient leur responsabilité.

Enfin Corinne Lepage concluait sa conférence en lançant « que des experts se trompent, c’est normal. Mais lorsqu’ils prennent des décisions contre l’intérêt général, leur responsabilité devrait être engagée ».

A quand la collusion de responsables politiques et d’experts avec l’intérêt général ?

 

http://blogs.rue89.com/de-interet-conflit/2012/10/17/ogm-comment-mettre-fin-lirresponsabilite-organisee-228699


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