2 octobre 2012 à 15h33 -
Les tests de sécurité effectués par la Commission européenne après la catastrophe de Fukushima ont révélé des "centaines d'insuffisances" dans les centrales nucléaires de l'UE, en particulier en France.
25 milliards d'euros : c'est le montant des travaux préconisés par le commissaire européen à l'énergie Gunther Oettinger pour mettre les centrales nucléaires européenne en conformité avec les normes de sécurité, selon un projet de rapport révélé par le quotidien Allemand Die Welt et qui sera présenté demain à Bruxelles. De fait, si, "en général, la situation est satisfaisante", les "stress tests" menés après Fukushima ont permis de révéler des "centaines d'insuffisances" dans les dispositifs de sécurité.
Principale visée : la France
Et c'est en France que la situation serait la moins satisfaisante : selon Le Figaro, aucune des 19 centrales
françaises ne serait en totale conformité avec les normes exigées. En cause, en particulier, les instruments de mesures sismiques ou la protection des équipements de secours en cas
d'accident.
Les procédures d'évacuation en cas d'accident grave sont parfois épinglées elles aussi, notamment à Chooz ou à Cattenom (mais pas à Fessenheim, la plus vieille centrale en activité en France). Le coût de la mise aux normes serait "de l'ordre de 100 à 200 millions d'euros" par centrale, avait estimé le Groupe des régulateurs européens dans le domaine de la sûreté nucléaire (Ensreg) en juin lors d'une audition devant le Parlement européen.
Au titre des bons points décernés aux 19 centrales françaises, en revanche, leur équipement en recombineurs d'hydrogène, des dispositifs qui auraient pu, selon le Commissariat à l'énergie atomique, éviter les explosions d'hydrogène à Fukushima. Les centrales espagnoles ou britanniques en sont dépourvues, relève le rapport.
Communication
Stress Tests 1012 (Draft)
Remis aux dirigeants européens à la fin du mois
Le document définitif devrait être présenté aux dirigeants de l'UE lors du sommet des 18 et 19 octobre à Bruxelles... si José Manuel Barroso
l'accepte. Le président de la Commission pourrait en effet demander à Gunther Oettinger de revoir sa copie su trop d'objections sont émises sur la rapport.
L'Union compte 147 réacteur dans 14 pays, et 24 nouveaux sont en projet, dont six déjà en construction : deux en Bulgarie, deux en Slovaquie, et les EPR français et
finalandais.
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