Ce n'est pas parce quelqu'un meurt qu'il faut en dire du bien, surtout s'il ne le mérite pas. Cela dit, le titre « Tchernobyl : mort du professeur Pierre
Pellerin » est bien celui du Figaro, laissant croire que, peut-être, ce « sinistre personnage » (*) serait mort à cause de la catastrophe dont il a nié la gravité pendant plus de 25
ans. Mais non, il est tranquillement décédé de mort naturelle, il n'y a pas de justice.
Pour mémoire, le Pr Pellerin est cette sommité du lobby nucléaire qui a juré devant les médias français que la catastrophe de Tchernobyl ne faisait courir aucune
risque à personne, « à part peut-être à l'intérieur même de l'usine », précisait-il sans rire (cf http://bit.ly/10aMrMZ ).
Contrairement à une rumeur tenace, il n'a jamais dit « Le nuage de Tchernobyl s'est arrêté à la frontière française », ce qui lui a permis de gagner plusieurs procès, juste en jouant sur
les mots.
Mais, s'il n'a effectivement pas prononcé cette phrase, il a en réalité fait bien pire en assurant qu'il n'y avait aucun risque, et donc aucune
mesure à prendre. Pendant ce temps, tous les pays voisins de la France interdisaient à la consommation les produits les plus susceptibles d'être contaminés.
Bien qu'étant allé souvent à Tchernobyl, en tant que patron tyrannique et paranoïaque du Service de protection contre la radioactivité en France (SCPRI),
organisme de propagande et ancêtre de l'IRSN, M. Pellerin s'est porté comme un charme jusqu'à 91 ans, laissant les cancers aux malheureux biélorusses et ukrainiens, mais
aussi à des millions d'autres européens (dont les français) touchés par le fameux nuage de Tchernobyl.
Cependant, gardons-nous de faire de ce pèlerin de l'atome un bouc-émissaire : il n'était finalement qu'un exécutant (certes zélé), le produit d'un système mis en
place pour imposer le nucléaire par la force et le mensonge, ce qui est toujours le cas aujourd'hui.
(*) La Cour européenne des droits de l'Homme a condamné la France pour avoir condamné Noël Mamère pour avoir traité le Pr Pellerin de « sinistre
personnage » pour avoir prétendu que le nuage de Tchernobyl ne faisait courir aucun risque...
Article du Figaro : http://bit.ly/ZdM0R4
Jugement de la Cour européenne des Droits de l'Homme : http://bit.ly/ZsWmMX
Vidéo historique d'un mensonge d'Etat : http://bit.ly/10aMrMZ
Jean-Louis Basdevant sauve l'honneur des physiciens nucléaires
Interview dans l'Alsace : http://bit.ly/Ye0YV4
« Jean-Louis Basdevant : "Pourquoi il faut stopper Fessenheim" »
On peut être physicien nucléaire tout en étant honnête et courageux. C'est ce que prouve Jean-Louis Basdevant : « On a évoqué l'accident maximal après Three Mile Island, en
Pennsylvanie, en 1979 : les ingénieurs français disaient qu'ils seraient bien capables de se débrouiller. Après Tchernobyl, ils ont imputé la catastrophe aux erreurs de conception, aux causes
politiques, aux fautes d'exécutants. Après Fukushima, ils ont invoqué la catastrophe naturelle. »
L'expert ajoute : « En France, les ingénieurs du CEA forment une caste, défendent un dogme qui remonte au nucléaire militaire d'après-guerre. Les décisions sont
prises par le lobby nucléaire et l'argent qui pèsent lourd face au politique. » On ne saurait si bien dire. Bravo aussi à l'Alsace qui ose publier cette interview, malgré le risque de perdre
les pages de publicité d'EDF et d'Areva.
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Source: Observatoire du nucléaire