20 octobre 2010 - Le Télégramme
Hier après-midi, 200 lycéens ont envahi les deux ronds-points du Pouillot. Objectifs: barrages filtrants et distributions de tracts pour
manifester leur opposition à la réforme des retraites.
«On n'a pas l'intention de baisser les bras». Le message est clair. La contestation lycéenne ne s'essouffle pas. Au contraire, elle enfle et se structure. Une
coordination entre les lycées s'est mise en place à la suite des assemblées générales des jours derniers. Principalement entre le Legta, Jean-Moulin et le lycée professionnel de Pont-de-Buis.
Ces derniers, une fois de plus, sont venus courageusement à pied rejoindre leurs camarades à Châteaulin. En revanche, le lycée professionnel de Pleyben, bien que fermé hier, ne s'était pas
massivement associé au mouvement. Selon certaines sources lycéennes, il y aurait à Pleyben «des élèves qui veulent casser, même si tous n'ont pas cet état d'esprit que nous désapprouvons». Ce
n'est pas le cas d'Antoine, élève au lycée du bâtiment, qui ne ménage pas ses efforts pour appeler ses camarades «turbulents» à un peu plus de retenue.
Un camion force le barrage
Hier, le barrage filtrant des ronds-points du Pouillot s'est déroulé sans incident, les lycéens s'étant bien organisés. «On en a marre de ne pas être pris au
sérieux. La retraite, ça nous concerne aussi. On veut faire entendre notre voix». Johanne, Gauthier, Loïc, Maëlle, Louise et les autres ont donc pris les choses en main. «Hier, chaque
établissement a désigné un service d'ordre bien identifiable et préparé ses banderoles. On a pu aussi faire imprimer 2.000 tracts grâce à des commerçants châteaulinois qui ne nous ont pas fait
payer». Des commerçants qui préfèrent rester anonymes.
Les tracts ont donc été distribués sur les ronds-points à des automobilistes plutôt compréhensifs et souvent solidaires. Ce qui n'a pas été le cas du chauffeur
d'un camion-citerne. Celui-ci, après avoir inondé les jeunes avec une bouteille d'eau, a forcé le barrage, au mépris des règles de sécurité, sans tenir compte des injonctions des gendarmes.
Ceux-ci se sont mis à sa poursuite et l'ont vite rattrapé sur la quatre voies. Il devra répondre de ses actes devant la justice.
«Ce n'est pas tous les jours que l'on voit des manifestants applaudir les gendarmes», plaisante un des parents d'élèves présents aux côtés de quelques
enseignants, venus soutenir le mouvement des lycéens. Un soutien apporté également par des membres du collectif «Pour l'avenir de nos retraites», présents sur les lieux. Présente également une
représentante de la FSU qui invite «tous les enseignants» à une assemblée générale, demain à 17h30 à Marie-Curie, «pour envisager les actions à mener aux côtés des autres catégories
socioprofessionnelles». Affaire à suivre.