Mobilisation en Bretagne
La grève nationale dans la fonction publique donne lieu à plusieurs manifestations dans le villes bretonnes aujourd'hui. Les fonctionnaires protestent contre les suppressions de postes et les réformes de l'Etat actuellement en cours.
Vannes (56). Quelque 300 manifestants ont défilé ce matin dans les rues de la ville.
Saint-Brieuc (22). Environ 800 personnes se sont rassemblées. L'IUFM, l'hôpital et les lycées sont bien représentés.
Lorient (56). 500 personnes ont défilé dans les rues ce matin à 11 h à l'appel de la FSU, CGT, et Solidaires et des agents des fonctions territoirales, hospitalières et publiques.
Morlaix (29). Entre 300 et 400 participants à la manifestation qui a cheminé de la sous-préfecture à la mairie.
Brest (29). Environ 450 manifestants ont été dénombrés. Tous ont défilé de la place de la Liberté jusqu'à la sous-préfecture.
Quimper (29). La manifestation a rassemblé entre 500 et 600 personnes. Le défilé est parti de la place de la Résistance avant de serpenter dans le centre-ville.
Au niveau national, le ministère de l'éducation annonce un taux d'enseignants grévistes de 17,7% en primaire et 13,8% dans le secondaire. Le Snes-FSU a dénombré de son côté plus de 40% d'enseignants grévistes en collèges et lycées.
Service public. 600 manifestants dans la rue
22 janvier 2010 - Le Télégramme Quimper
600 manifestants sont descendus, hier matin, dans la rue pour défendre les services publics. La grogne est montée d'un cran mais la mobilisation, elle, semble manquer de souffle.
«Dénonçant une politique qui a amené à supprimer plus de 100.000 emplois dans la fonction publique depuis 2007», les organisations
syndicales (CGT, Solidaires et FSU), appelant à ce mouvement de grève national, ont insisté sur l'importance de rester mobilisés. «Cette politique est aggravée par les attaques contre le statut,
l'individualisation des rémunérations et la mise en concurrence des agents mais aussi la révision générale des politiques publiques et la réorganisation administrative territoriale de l'État qui
ont des conséquences néfastes sur les conditions de travail des personnels et sur la qualité du service public», a lu dans un communiqué commun, Guy Barré, le secrétaire départemental du
SNUipp-FSU qui annonçait un taux de grévistes de 30 à 40% dans le premier degré.
«On démobilise les gens»
«On est en train de démanteler complètement l'hôpital et de démobiliser les gens qui y travaillent même en début de carrière», dénonçait une élue de Sud Santé. «Diminuer le nombre de
fonctionnaires, cela devient une obsession au détriment de la qualité du service public. On tape dans la santé, l'éducation, des domaines importants», renchérissait une de ses collègues. Du côté
de la Protection judiciaire de la jeunesse du Finistère, on va jusqu'à parler de «mort programmée du service public d'éducation du ministère de la Justice» avec notamment, à Quimper, la fermeture
de l'unité éducative d'activités de jour. «L'intérim arrive à grand pas dans la fonction publique territoriale», constatait, par ailleurs, un représentant de Sud collectivités territoriales qui
exprimait également son inquiétude quant à l'externalisation de services tels que la restauration et l'entretien des locaux et des espaces verts au profit de la sphère privée.
Réforme: le retour
Pancarte à la main «L'État préfère les crèches... C'est vous qui payez», une jeune femme était venue manifester avec la double casquette, celle d'enseignante et de parent d'élève. «Lors d'un
stage, l'inspecteur d'académie a parlé de l'école comme d'une petite entreprise. La logique n'est pas celle qu'il faudrait, on supprime des postes alors que les effectifs augmentent». Un
sentiment partagé par Sud Éducation qui voit se mettre en place «une réforme du lycée qui vise à économiser des postes et une logique de mise en concurrence des lycées et des matières entre
elles». Mais aussi du côté du SNUipp-FSU: «110 postes de remplaçants ont été supprimés dans l'académie de Rennes. Résultat, au lycée Jean-Marie-Le Bris à Douarnenez, un prof de maths est en arrêt
maladie et on ne peut pas assurer son remplacement», cite en exemple un élu syndical. Être présents pour défendre l'enseignement était également important pour cette poignée de d'étudiants en
lettres sup à Cornouaille. «On a participé au mouvement lycéen l'an dernier et on a l'impression de s'être fait entuber. La réforme qui revient est la même», expliquait l'un d'entre eux, déçu
comme beaucoup de la faible mobilisation. «La grogne, elle, est importante, mais on a le sentiment que le gouvernement n'écoute pas jusqu'au jour où cela finira par éclater», résumait, hier
matin, un gréviste.