2 novembre 2010 - Le Télégramme
Les syndicats, dont les états-majors se réunissent jeudi, appellent samedi à une nouvelle, et peut-être dernière, journée de
manifestations contre la réforme des retraites désormais définitivement adoptée par le Parlement. La promulgation officielle de la loi dépend toutefois de sa validation par le Conseil
constitutionnel que le Parti socialiste prévoit de saisir aujourd'hui.
Une autre forme que la grève ?
La CGT, la CFDT, FO, la FSU, l'Unsa, la CFE-CGC, la CFTC, Solidaires (syndicats Sud et autres), doivent se retrouver au siège de la CFE-CGC pour décider des suites
à donner à ce mouvement de protestation majeur. Pour les uns, dont la CFDT et la CFE-CGC, la démocratie politique s'impose devant la démocratie syndicale, avec, comme conséquence, la nécessité de
mettre un terme aux mouvements de grève.
Pour les autres, dont FO, Solidaires et dans une moindre mesure la CGT, le vote d'une loi ne signifiant pas nécessairement son acceptation, il reste légitime de
vouloir s'y opposer. Il leur appartient désormais de convaincre l'opinion publique, dont le soutien a fléchi avec les risques de pénurie de carburants, de poursuivre la lutte sous d'autres formes
qui ne soient pas la grève.
Rentrée des lycéens
Les états-majors syndicaux seront probablement attentifs aux éventuelles mobilisations des lycéens, qui reprennent jeudi le chemin de leurs établissements
scolaires. Ils ne pourront également ignorer les messages de l'Exécutif avant le prochain remaniement ministériel.
Il semble désormais que la présidence de la République veuille ouvrir une nouvelle séquence, plus sociale. «Mon devoir de chef de l'État est d'entendre ce qui a été
dit par les uns et les autres», a souligné, vendredi, Nicolas Sarkozy. À cet égard, si l'actuel ministre de l'Écologie se défend d'être le prochain successeur de François Fillon, Jean-Louis
Borloo n'a de cesse de rappeler cette sensibilité sociale qui l'anime depuis de longues années.