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blog du Npa 29, Finistère

Une mobilisation surveillée «comme le lait sur le feu»

15 octobre 2010 - Le Télégramme


Selon des politologues, le renfort de la jeunesse contre la réforme des retraites pourrait constituer un tournant dans la contestation. L'histoire sociale de la France en comporte plusieurs exemples.

«Les jeunes qui descendent dans la rue, c'est la pire des contestations pour un pouvoir parce qu'elle est visible, durable, sans risque de dérapage social ou de lassitude», indique le politologue François Miquet-Marty (Viavoice). «En France, depuis 1968, mouvement de contestation parti de l'université de Nanterre qui a abouti à une grève générale de plusieurs semaines et à la paralysie du pays, les politiques ont pris l'habitude de surveiller la mobilisation des jeunes comme le lait sur le feu», renchérit Frédéric Dabi (Ifop). Car, rappelle-t-il, nombreux sont les mouvements sociaux où dans le passé la mobilisation des jeunes a fait la différence.

L'impossible divorce avec la jeunesse

«Il y a eu des mobilisations spécifiquement jeunes, comme celles contre le projet de loi Devaquet accordant une autonomie plus grande aux universités en 1986 ou le contrat d'insertion professionnelle (CIP ou Smic jeunes) en 1994 qui ont fait reculer Chirac et Balladur», souligne le politologue. «Et puis, il y a les mouvements dans lesquels les jeunes ont aidé à faire basculer les choses comme cela a été le cas en 2006 avec le Contrat première embauche (CPE)», poursuit Frédéric Dabi.

 

Adopté au Parlement, le texte de Dominique de Villepin, alors Premier ministre, avait été retiré après un conflit majeur entre syndicats et gouvernement et de nombreuses manifestations d'étudiants et de lycéens.

 

«La gauche a également dû reculer en 1990 avec le plan pour les lycées du ministre de l'Éducation Lionel Jospin. Pour désamorcer le conflit, François Mitterrand avait reçu à l'Élysée les jeunes et une partie des dispositions prévues avait été retirée», rappelle également Frédéric Dabi. Pour François Miquet-Marty, «l'image d'un pouvoir en situation de divorce avec sa jeunesse est toujours terrible politiquement. C'est une hypothèse qu'il ne peut pas se permettre».

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