20 novembre 2010 Le Télégramme
La Theixoise Michèle Benhamou, déléguée syndicale Force ouvrière, a attaqué Mediapost aux prud'hommes. Lundi, la filiale de La Poste a été épinglée, notamment, pour non-respect du code du travail.
«À un moment donné, il faut savoir dire stop. Les gens parlent de plus en plus d'esclavagisme». Michèle Benhamou, déléguée syndicale
Force ouvrière à la plate-forme vannetaise de Mediapost, a obtenu, lundi, gain de cause contre ses employeurs devant le conseil de prud'hommes. D'après le jugement, rendu après délibéré et avec
l'intervention d'un juge départiteur, cette filiale de La Poste, leader national de la distribution de prospectus publicitaires, n'a respecté ni sa dernière convention collective en date,
remontant à 2005, ni le code du travail. «Nous avons gagné sur neuf chefs de demande», sourit Michèle Benhamou, défendue, le jour de l'audience survenue au mois de juillet, par son propre époux,
Serge. Face au couple, un avocat parisien, qui «n'avait pas de biscuit pour faire en sorte que l'on perde».
Parfois, elle déplaçait 250kg de prospectus...
Le couple Benhamou, installé àTheix, avait saisi la juridiction prud'hommale en 2007 pour plusieurs raisons donc: requalification du contrat de travail, rappel de
salaires, temps d'attente et de chargement... La syndicaliste de 54 ans donne un autre exemple: «Dans le code du travail, il est écrit que le personnel féminin ne peut pas déplacer un poids de
plus de 25 kg sur un chariot à quatre roues. Comme toutes les distributrices de Mediapost à Vannes, je poussais parfois 250 kg de documents». Michèle Benhamou doit être indemnisée.
Mais elle entend surtout encourager ses collègues, 70 distributeurs environ, à suivre son chemin. Son mari, lui-même ancien employé de Mediapost et ex-délégué syndical (Sud-PTT), avait aussi gagné contre la société: celle-ci avait dû lui verser 17.000 € pour couvrir cinq ans de problèmes en tout genre, jugement rendu par la cour d'appel de Rennes en 2006. La direction de Mediapost indique qu'«à ce jour, elle n'a pas reçu la décision du conseil de prud'hommes vannetais. Elle se réserve le droit de faire appel lorsqu'elle en aura pris connaissance».