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7 septembre 2009 1 07 /09 /septembre /2009 08:49

 
Douarnenez, c'est la "ville rouge" du Sud Finistère, première mairie communiste en France et haut lieu de luttes des sardinières, soutenues vaillamment par son maire de l'époque Daniel le Flanchec et par Charles Tillon, le mutin de la Mer Noire. C'était le début des années 20, au siècle dernier.
 
2009, Douarnenez a perdu ses sardinières, il en reste une belle chanson et depuis, les fermetures d'entreprises se succèdent: Matra, Nortel, Solectron, EADS et autres liquidations judiciaires...
 
4 septembre 2009, le tribunal de commerce de Quimper prononce la liquidation judiciaire de l'entreprise Asteel (intégration de produits finis et semi-finis, injection plastique et câblage) et met sur le carreau la totalité des 134 salarié(e)s, après une longue grève contre un plan social annonciateur de la fermeture définitive. C'est un désastre pour Douarnenez, pour les licencié(e)s et leurs familles, qui ne percevront que de maigres indemnités.
 
Magnanime, le sénateur-maire UMP, leur propose les aides du CCAS... peut-être des paniers-repas!!!
 
Les salarié(e)s d'Asteel sont restés isolés dans leur lutte, s'affrontant à un groupe américain qui avait décidé de liquider l'entreprise.
 
Les élus,la municipalité n'ont servi à rien, sinon à dénoncer et à vouloir rendre les salarié(e)s grévistes responsables de la fermeture de l'entreprise.
 
Asteelflash est un groupe qui fait des bénéfices substantiels et à qui la communauté de communes du pays de Douarnenez, propriétaire du site, a offert 2 ans de loyer gratuit. Beau résultat. On empoche puis on jette les ouvrières et les ouvriers...
 
Face à ce désastre, avec toute la population, réclamons la réquisition de l'usine sous contrôle des travailleurs !

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4 septembre 2009 5 04 /09 /septembre /2009 09:34

4 septembre 2009   Le Télégramme


Pneus enflammés, barrage filtrant et sono à fond... Le site d'ERDF, à Quimper, a été bloqué hier une grande partie de la matinée.

À l'origine de cette action, les douze salariés d'un sous-traitant d'ERDF et de GRDF chargé des relevés des compteurs d'électricité et de gaz dans le Sud-Finistère. Après appel d'offres, cette mission effectuée par la société ODE incombe désormais, depuis le 1er septembre, à la société brestoise Atlan'tech. Cette dernière refuse d'intégrer les ex-ODE, malgré un jugement du conseil de prud'hommes de Quimper, en application d'une réglementation protégeant les salariés dont l'entreprise, prestataire de service, perd son marché lors d'un renouvellement. Une décision assortie d'une astreinte de 50 euros par salarié et par jour.

Neuf nouveaux salariés en formation

Pour Atlan'tech, dont la direction est injoignable, les plans sont visiblement différents. L'entreprise recrute par le biais de Pôle Emploi neuf nouveaux salariés. «Leur formation est actuellement assurée par un cadre d'ERDF», affirme les salariés privés... d'emplois". Propos confirmés par FO et la CGT qui parlent de «complicité». «EDF SA a signé un accord sur la sous-traitance socialement responsable», tempêtent les deux syndicats. Avec la crainte d'une extension de cette pratique. Selon les syndicats, Atlan'tech aurait emporté le même marché pour le Nord-Finistère. Le changement devrait intervenir en mars 2010.

 

Commentaire:

Au cas où ce ne serait pas clair: quand un nouveau sous-traitant reprend une mission, il doit selon le code du travail reprendre les anciens salariés aux mêmes conditions que l'ancien patron, ce qui est confirmé par les prud'hommes. Or le nouveau patron refuse et a même commencé à en former d'autres avec la complicité d'EDF. La même EDF qui avait signé un accord en ce sens! On craint maintenant qu'EDF étende ce procédé.

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2 septembre 2009 3 02 /09 /septembre /2009 10:09
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28 août 2009 5 28 /08 /août /2009 13:43
10:56 - vendredi 28 août 2009

 




Partis depuis 7 h 15, du siège de l'entreprise fabricant du matériel d'imprimerie au nord de Nantes, 200 salariés de Goss ont défilé en musique dans les rues de Nantes ce matin. Ils ont terminé leur périple devant la préfecture où une délégation inter-syndicale a été reçue par un membre du cabinet. Objet de l'entrevue: les 171 licenciements prévus et l'attitude des pouvoirs publics.

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27 août 2009 4 27 /08 /août /2009 10:15
"La CGT a laissé ses propres délégués dans la merde"
LEMONDE.FR | 26.08.09 | 20h30


Délégué CGT de l'usine Continental Clairoix promise à la fermeture, Xavier Mathieu s'est récemment attaqué aux dirigeants syndicalistes, les traitant de "racaille" et leur reprochant de "frayer avec le gouvernement". Selon lui, les "Conti", qui ont obtenu 50 000 euros d'indemnités de licenciement n'auraient pas eu autant s'ils avaient confié leur sort aux confédération syndicales.


A l'issue du conflit de Continental Clairoix, vous vous en êtes pris aux instances dirigeantes des syndicats, notamment au vôtre, la CGT, en traitant Bernard Thibault de "racaille". Pourquoi ?

Ce n'est pas une attaque contre la CGT. J'ai trop de respect pour tous les salariés et délégués qui se battent comme des fous durant les conflits. J'ai plutôt parlé en leur nom, et je peux vous assurer que beaucoup pensent comme moi, à savoir qu'on n'est pas assez soutenus. D'ailleurs, je ne reproche pas à Bernard Thibault de ne pas venir devant les usines.


Ce que je reproche à la direction, c'est qu'elle a refusé de nous soutenir quand nous étions convoqués au tribunal (pour les destructions dans la préfecture de l'Oise). Quand on a demandé de l'aide, il n'y a que des partis politiques de gauche qui sont venus et aucune confédération syndicale. Alors que dans les sept convoqués, il y avait trois élus CGT, deux syndiqués et deux sympathisants. Dans les confédérations paysannes ou autres, on n'abandonne jamais ses adhérents. La CGT a laissé ses propres délégués dans la merde. C'est honteux.


Il y a une fracture entre les directions des confédérations et la base ?

La fracture entre la base et les directions est générale. Pas seulement du côté de la CGT. C'est pareil à FO ou à la CFDT. Je ne regrette pas mon coup de colère. Quand le mec pour qui je paie mes timbres depuis 18 ans refuse de venir soutenir des ouvriers poursuivis  au tribunal pour s'être battus, je n'ai pas de respect pour lui.


Ce n'est pas parce qu'il est au-dessus de moi que je suis obligé de l'adorer. D'ailleurs, je vais arrêter de répondre là-dessus. J'ai juste un conseil à leur donner : c'est d'arrêter de penser que tous ceux qui sont en colère sont manipulés par l'extrême gauche. Ça, c'est le même discours que l'UMP. Et franchement, ce n'est pas très respectueux de la classe ouvrière, de penser que nous sommes des moutons incapables de nous battre tout seuls.


On vous a pourtant accusé de rouler pour le NPA d'Olivier Besancenot...

Ça fait quatre mois et demi qu'on nous répète les mêmes conneries. A la CGT de Continental Clairoix, il n'y a aucun encarté, ni au NPA, ni au PC, ni à LO. Aucun. C'est la mode : dès qu'on n'est pas content, on est taxé d'être d'extrême gauche. Je suis allé à l'université d'été du NPA parce qu'ils m'ont invité. J'avais dit, à l'époque où différents partis nous avaient soutenus, que j'étais prêt à venir parler de la lutte des Conti. Je l'ai fait pour Lutte ouvrière en juin, je l'ai fait au NPA, je le ferai le 12 septembre à la Fête de l'Humanité. Si les Verts, le PS ou le PRG me le demandent, je le ferai.


Mais mettre dos-à-dos les politiques et les syndicalistes, c'est de la connerie. Quand Thibault demande l'interdiction des licenciements ou la hausse du SMIC, ce n'est pas de la politique ? Est-ce que Bové n'a pas été syndicaliste avant d'être homme politique ? La CGT reproche ça uniquement si tu n'es pas au Parti communiste, tout le monde le sait. Thibault refuse d'aller au NPA, mais il va bien à la Fête de l'Huma. S'il ne veut pas faire de politique, il n'a rien à y foutre. Comment on peut dire, si on est syndicaliste, qu'on ne fait pas de politique ? Le syndicalisme, c'est de la politique ou alors je comprends rien.


Est-ce que les rencontres que vous avez faites pendant ces derniers mois peuvent aboutir à une coordination des luttes ?

Je ne sais pas. Tant que ça ne sont que les gens qui sont dans la merde qui appellent à l'aide, ça n'aboutit pas. Ça bougera quand ce seront les gens qui n'ont pas de problèmes qui viendront aider. En plus, je vois bien que quand on était dans notre lutte, on avait d'autres choses à faire que d'aller organiser des coordinations avec d'autres boîtes.


Et puis, je ne suis pas un professionnel de tout ça. Il y a six mois de ça, je faisais mes trois parties de pêche par semaine, je regardais le foot à la télé. Je défendais mes copains à l'usine, mais toutes ces histoires, ça me dépassait.


L'après-Continental, vous le voyez comment ?

Je ne sais même pas ce que je vais devenir. Je suis en train de réaliser aujourd'hui ce que les copains me disent depuis plusieurs mois : "Tu t'exposes trop." Alors peut-être que mon plus gros combat, ça ne va pas être Conti, mais de retrouver du travail. J'espère que je me trompe, même si je ne regrette pas ce qui s'est passé. Tout ce qu'on a vécu durant ces six mois, tous ces efforts et cette chaleur humaine, je ne sais pas si les gens qui me critiquent peuvent le comprendre.

propos recueillis par Antonin Sabot

un article de Lutte Ouvrière:

La fédération CGT de la métallurgie : où mène le syndicalisme de participation !

Un rapport du secrétaire général de la fédération CGT de la métallurgie, Philippe Martinez, destiné à préparer le 49e congrès confédéral, s'en prend hypocritement aux luttes menées par les salariés des usines condamnées à la fermeture par les patrons pour obtenir des indemnités de licenciement les plus élevées possible.

Il y écrit en effet : « Nous avons souvent eu à regretter les luttes autour des modalités de départ et des fameux chèques à la valise. » « Beaucoup se sont emparés de cet état de fait pour cultiver la résignation. Des luttes importantes comme les Caterpillar, les Celanese ou encore les Continental ont marqué l'opinion publique grâce à un relais médiatique plutôt malsain. » Avec cette dernière remarque, sur le caractère « malsain » du « relais médiatique », on entre dans le domaine de la calomnie et de la crapulerie. Mais il est vrai que, si les travailleurs de Continental n'avaient compté que sur les dirigeants de la confédération et des fédérations CGT pour faire connaître leur lutte, ils auraient pu attendre longtemps !

Martinez a une autre idée des luttes à mener. « Pour inscrire nos luttes dans la durée, il faut travailler des constructions revendicatives, sociales, industrielles, réellement à l'offensive. » En clair, derrière ces propos alambiqués, il faut comprendre que les seules luttes valables pour lui sont celles qui se donnent pour but d'empêcher la fermeture des entreprises. Et d'ajouter plus loin : « Nous avons besoin d'une initiative porteuse de perspectives, pas d'un enterrement de première classe. Pourquoi ne pas imaginer des salariés qui défilent en affichant leur savoir-faire et les produits qu'ils fabriquent ? Pourquoi ne pas réfléchir à la présence massive en début de cortège de salariés qui ont préservé leurs sites et leurs emplois, les Faurecia, les Saunas, les SBFM et d'autres ? »

Il est vrai que le problème de l'heure, ce serait d'imposer l'interdiction totale des licenciements et la répartition du travail entre tous sans diminution de salaire. Mais pour cela il faudrait une lutte de l'ensemble des travailleurs. Ce serait le rôle de la CGT de la préparer, par des actions visant à redonner confiance à la classe ouvrière dans ses forces, dans sa capacité à faire reculer le patronat et le gouvernement.

Mais ce n'est pas cela l'objectif de la direction de la CGT. Comme l'écrit très justement Martinez : « Nous avons connu le pic des mobilisations nationales le 29 janvier et le 19 mars. » Oui, mais après ? Après il y a eu le succédané de manifestation nationale du 1er mai, la journée où chaque syndicat faisait ce qu'il avait envie de faire du 26 mai, et les manifestations du samedi 13 juin, évidemment sans grèves à la clef. Autant dire que les directions confédérales n'ont rien fait pour renforcer la mobilisation des travailleurs, bien au contraire.

Et que des dirigeants responsables de cette politique opposent leurs prétendus objectifs de maintien en activité des entreprises aux luttes de travailleurs qui, le dos au mur, essaient de partir dans les moins mauvaises conditions possibles, est indécent.

La CGT a été construite par des militants qui étaient partisans de l'abolition du salariat. Cela ne les empêchait pas de diriger des luttes pour l'augmentation des salaires, ou pour la diminution de la durée du travail, puisque l'objectif de la journée de huit heures fut longtemps au cœur de ses préoccupations.

La CGT d'aujourd'hui a renoncé officiellement depuis longtemps (au lendemain des événements de 1968) à l'abolition du salariat. Elle n'envisage son action que dans le cadre du système capitaliste, qu'en gestionnaire, en syndicat de « proposition » (à l'égal de la CFDT) qui prétendrait expliquer aux patrons comment ils pourraient mieux gérer leur entreprise. Et quand des travailleurs se battent pour obtenir de ne pas partir au chômage avec seulement les dérisoires indemnités légales, ces dirigeants expliquent, comme Estrosi, le ministre du Travail, que les « primes de licenciement » ne sont pas une solution, et en plus ils les calomnient.

C'est cela qui est malsain.
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25 août 2009 2 25 /08 /août /2009 13:42
mardi 25 août 2009

 




Entre 150 et 200 employés de la société Bigard, à Quimperlé, ont quitté leur poste de travail entre 9h et 10h ce matin. "Ce débrayage vise à protester contre des licenciements abusifs, lance Victor Le Cunf, délégué syndical central de la CGT. Notamment celui d'un employé à la saucisserie. Il s'est vu signifié son licenciement vendredi dernier, au motif qu'il ne fournissait pas un travail suffisant ! Sans mise en garde, sans avertir la personne concernée !"
Les délégués syndicaux ont essayé de rencontré le Directeur des ressources humaines (DRH) de l'entreprise. Sans succès ce matin.

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17 août 2009 1 17 /08 /août /2009 09:51
La revanche de la classe ouvrière.
La classe ouvrière est morte. La conscience de classe avec, c’est la Crise, il faut se serrer la ceinture, il faut être moderne et réaliste. Et voilà que 49 ouvriers de l’Innse, une entreprise métallurgique milanaise, nous donnent une leçon magistrale de ce que c’est la classe ouvrière italienne aujourd’hui. Une entreprise à démanteler et à brader, des syndicats prêts à tous les compromis, et des ouvriers qui disent non. Voilà comment Gianni Rinaldini le secrétaire national des métallos de la CGIL (la F.I.O.M.) explique cette lutte qui s’achève sur une victoire.

La classe ouvrière est morte. La conscience de classe avec, c’est la Crise, il faut se serrer la ceinture, il faut être moderne et réaliste. Et voilà que 49 ouvriers de l’Innse, une entreprise métallurgique milanaise, nous donnent une leçon magistrale de ce que c’est la classe ouvrière italienne aujourd’hui. Une entreprise à démanteler et à brader, des syndicats prêts à tous les compromis, et des ouvriers qui disent non. Voilà comment Gianni Rinaldini le secrétaire national des métallos de la CGIL (la F.I.O.M.) explique cette lutte qui s’achève sur une victoire. (1)

« Je me sens libéré d’une grande angoisse, serein, oui les ouvriers de l’Innse ont gagné [...] J’ai éprouvé la même émotion, le même enthousiasme que lors des 21 jours à la Fiat de Melfi. Cette fois-ci nous avons gagné à Milan et la ville en avait vraiment besoin. Ici l’industrie et le tissu social ont subi une dévastation sans pareil. C’est la première, fois depuis des années, qu’à Milan les travailleurs et le syndicat obtiennent une victoire si nette. [...] C’est une représentation en petit des raisons qui ont produit la crise globale. Il ya l’abandon d’une entreprise industrielle, cédée pour être mise à la casse à ceux qui veulent spéculer sur les machines. Les esprits les plus entreprenants jouent à la roulette de la finance et des affaires immobilières. Les bulles éclatent et après la cuite on s’aperçoit que l’industrie a encore des cartes à jouer. [..] Ces ouvriers ont résisté 15 mois, ils ont tenu grâce au rapport qu’ils ont, non pas avec le travail, mais avec leur travail. Ils ont très professionnels avec un très grand orgueil de métier [...] C’est vrai l’action éclatante a attiré l’attention mais cela n’explique pas tout […]. C’était une lutte de longue durée. L’action éclatante n’a été que la dernière action dictée par la rationalité et non pas par le désespoir : Si on laissait démonter les machines et les amener, pour eux c’était fini [...] Ils ont fait 3 mois d’autogestion gratis. Puis dès qu’ils arrivaient à se faufiler à l’intérieur de l’usine, ils faisaient de la manutention pour garder les machines en état. […] Sans les machines le nouveau propriétaire n’aurait pas acheté. »
Manuela Cartosio, de Il Manifesto demande à Gianni Rinaldini : « A l’Innse ont a vu une communauté à l’œuvre. Différente de celles qui se sont rassemblées pour « nettoyer le territoire des Roms et des migrants ». Rinaldini fait une mise au point : « Le mot communauté ne me plait pas. Il indique quelque chose qui exclut au lieu d’inclure. Je préfère parler d’expérience collective où l’on passait de moment d’euphories à des moments d’abattement. […] Le succès de l’Innse est un message d’espoir pour tous les travailleurs non seulement les métallos. Il dit que « la lutte paie » ce n’est pas une phrase toute faite. Cela nous donne des forces pour les défis de l’automne prochain, y compris pour le renouvellement du contrat national ».

A Milan, l’un des protagonistes de la lutte explique leurs rasions et les moments clé de celle-ci :

L’unité entre les ouvriers a été notre force.

Mariangela Maturi, il Manifesto 13 août 2009.

« Vincenzo Acerenza et ses collègues ne sont plus sur la grue. Ils ne sont plus au piquet de grève. Ils sont accueillis comme des héros. Courtisés par les journalistes, embrassés par les parents et par ceux qui pendant des mois leur ont apportés des sandwichs, du vin et un peu de soutient.

Vincenzo n’est plus un jeune homme, (qu’il ne nous en veuille pas) avec ses cheveux blancs, ses lunettes ronde et sa chemise rigoureusement bleue.

En somme a-t-il été plus difficile de monter ou de descendre de cette fameuse grue ?

Nous avons décidé d’y monté alors que nous entrions dans l’usine, sur le moment. Que faire une fois que nous étions dedans ? Ils auraient pu nous jeter dehors. Nous sommes montés sur le pont roulant. Après une semaine en descendant je n’y croyais pas ! Je n’y crois même pas maintenant, à vrai dire. Pour nous tous, la plus grande peur, à ne pas réussir à en dormir la nuit, était de pouvoir démontrer que ce n’est pas toujours le patron qui gagne. Je pensais à quel exemple nous aurions donné si nous avions échoué. Ils auraient gagné et nous aurions été obligés de l’admettre : « oui vous avez raison, il n’y à plus rien à faire ». Ce qui nous faisait le plus mal c’était quand même ceux qui nous soutenaient tout en nous disant : « il n’y à plus rien à faire ».

Mais c’est vous qui avez gagné. Des héros ?

Mais non ! Pas des héros ! Nous savions depuis longtemps que l’action finale ne pouvait être seulement qu’une occupation symbolique. La nuit où nous sommes entrés, la police en position était très nombreuse. Nous n’aurions pas pu passer, ils étaient bien plus forts que nous. Donc nous devions contourner le problème. Pour ne pas nous faire choper nous nous sommes écriés : « Hé ! Nous faisons un saut à la réunion de la bourse du travail ? » Et nous nous sommes éloignés à cinq, en catimini. Nous avons pris la voiture, et au lieu de partir nous avons contourné la zone, qui était très grande. Nous connaissons toutes les entrées latérales depuis trente ans que nous sommes à l’Innse. Nous avons traversé les champs, je te dis pas… au milieu des faisans, quelle scène ! Mais ainsi nous avons réussi à rentrer, puis nous sommes montés. Je ne te dis pas la tête d’un type de la digos (2) qui trois heures plus tôt m’avait dit « Eh les gars c’est fini ! » Cela dit nous sommes et nous restons des ouvriers, nous n’allons pas devenir des entrepreneurs. Nous retournerons travailler pour le patron pour 1300 euros par mois. Mais maintenant nous savons ce dont nous sommes capables !

L’espériez vous cela il y a un an ?

Oui, mais c’était des mois terribles. D’abord nous avons essayés avec la production directe « regardez ce n’est pas difficile de mener une usine sans un patron ». Puis le magistrat a fait un choix à mi-chemin, ils ne nous a pas laissé continuer et à scellé l’usine. Cela a été pour nous un moment difficile et nous avons choisi de continuer la lutte. En décembre, l’Innse a été « restituée » à Genta qui pouvait ainsi la démanteler. Cela a été un autre moment dramatique. A un moment donné, après des mois de disputes, nous avons fait une réunion à la Préfecture avec toute les institutions, la Ormis (l’entreprise qui voulait racheter la Innse) et un fonctionnaire du ministère qui au lieu de résoudre les choses a dit à tous : « Que chacun dise ce qu’il veut ». Après une demi-heure l’acheteur est parti et la rencontre a sauté.

Absence des institutions ?

Oui seul la Province est intervenue, mais ce n’était que des belles paroles. Et les syndicats nous proposaient des compromis que nous ne voulions pas accepter. A la fin ça c’est passé comme il fallait : Nous, les ouvriers, avons pris toutes les décisions et le syndicat nous a suivi. Comme cela doit être. Après c’est nous qui avons tout choisi avec les risques que cela comporte, mais nous avons voulu tenter le tout pour le tout, jusqu’à la fin.

Choix gagnant.

Oui mais quel effort ! La fameuse « politique du travail » a échoué, quand dans la négociation on est passé à l’affrontement entre police et ouvrier. Et puis, excuse moi, si je me retrouve au sommet d’une grue à devoir faire mes besoins dans un sachet et à les jeter par-dessous, ou à demander à un collègue de tenir une bouteille d’eau pour rincer le champoing de ma tête à dix mètres de hauteur, je crois qu’on m’enlève aussi ma dignité. Nous nous sommes sentis seuls de nombreuses fois. Mais l’honnêteté profonde et la solidarité entre collègues a été notre force. Nous voulons le dire aussi aux autres ouvriers. Quand il y à un affrontement entre la volonté d’un patron et l’unité des ouvriers, la partie reste ouverte. »

Le caractère exemplaire et le retentissement de cette lutte vont bien au-delà d’un fait local mais représentent une mise en scène de la revanche et de la dignité retrouvée. Pour reprendre les mots de Roberto Gramiccia sur Liberazione d’aujourd’hui : « Les ouvriers de l’Innse nous fournissent un courageux exemple opposé au « ne pas faire ». Il se sont réappropriés la possibilité d’interférer avec leur propre destin. Ils l’on fait par une action qui, y compris sur le plan esthétique est une magnifique œuvre d’art conceptuelle. Les quatre hommes volants ont déjà gagné » (3) .

L.A.

EN COMPLEMENT
INNSE usine occupée à Milan ( Italie) - reportage vidéo
http://ozhonaaye.wordpress.com/2009...

(1) Interview de Gianni Rinaldini par Manuela Cartosio, Il Manifesto 13-8-09.

(2) Divisione investigazioni generali e operazioni speciali. C’est une division spéciale de la police.

(3) Roberto Gramiccia, Performance su gru, opera contemporanea, dans Liberazione 13-8-09.

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8 août 2009 6 08 /08 /août /2009 10:55

Déclaration NPA 31:

jeudi 6 août 2009

Image Déclaration NPA 31: Molex, une seule solution, la réquisition !

Les travailleuses et travailleurs de Molex en grève depuis le 7 juillet seraient-ils en passe de gagner leur pari :

mettre le gouvernement Fillon devant ses responsabilités et le contraindre à faire pression sur les actionnaires de la multinationale états-unienne pour qu’ils cèdent à l’exigence des grévistes de la poursuite de la production sur le site de Villemur-sur-Tarn et du maintien de tous les emplois, les « 283 Molex » et la trentaine d’intérimaires ?

Oui, si l’on en croit La Dépêche du 4 août : « “Il est inacceptable que Molex brade le savoir-faire de son usine de Villemur-sur-Tarn et veuille fermer le site”, a tonné Christian Estrosi », le ministre de l’industrie. Cela après que le directeur de cabinet du même Christian Estrosi a rencontré les élus du comité d’entreprise le 31 juillet et leur a assuré qu’un repreneur fiable (mais qui ?) s’était manifesté.

Non, si l’on en croit toujours la même Dépêche du 4 août : « Christian Estrosi a martelé : “Les dirigeants de Molex doivent vendre l'entreprise de Villemur avec ses brevets, son outil de travail, son savoir-faire”. »

Vendre ? Voilà bien la pensée limitée d’un ministre de la bourgeoisie, respectueux de la propriété privée, qui réclament aux patrons voyous de Molex de bien vouloir tirer encore du profit de ce qu’ils ont volé depuis cinq ans. Des patrons rapaces qui ont doublé leur mise depuis 2004 en extorquant le travail des productrices et producteurs de Villemur à un « taux de profitabilité » de 19 % l’an (rapport de synthèse Syndex, mai 2009).

Le NPA 31 tient à rappeler que c’est un ami politique de Christian Estrosi, Francis Mer, grand patron du Medef et ministre de l’économie, des finances et de l’industrie de l’époque, qui a autorisé, le 24 mars 2004 (voir la pièce jointe), la vente de Cinch Villemur à Molex dont voulait se débarrasser la SNECMA, devenu Safran que préside… Francis Mer depuis 2006. Pantouflage et délit d’initiés de barons du Medef et de caciques de l’UMP transpirent par tous les pores de l’affaire Molex…

C’est pourquoi le NPA 31 exige du gouvernement qu’il réponde concrètement à la revendication des grévistes de Molex de pérenniser le site et ses emplois. Les actionnaires de Molex doivent être expropriés sans indemnités. Le site (ses biens matériels et immatériels, tels les brevets) doit être réquisitionné, déclaré propriété publique et sa production placée sous le contrôle des producteurs eux-mêmes, les propriétaires légitimes des « brevets, outil de travail et savoir-faire » dont parle Christian Estrosi.

Le NPA 31 accompagne suffisamment les travailleuses et travailleurs de Molex depuis le début du conflit ouvert par leurs patrons irresponsables, le 23 octobre 2008, pour savoir qu’ils sont prêts pour une telle solution de sortie de crise. Leurs délégués élus du comité d’entreprise le répètent à tous les micros qu’on leur tend. Pour elles et eux, il s’agit aussi de morale et de dignité quand ils revendiquent de travailler au pays, de produire au plus près des entreprises acheteuses de leurs connecteurs, de se former et d’initier de nouvelles technologies pour une production répondant aux besoins sociaux, celui-ci, entre autres, de concevoir et de fabriquer des pièces adaptées aux nouvelles gammes de véhicules électriques non polluants préservant l’écologie de la planète.

Ce qu’ils disent aussi, c’est l’aberration du gaspillage capitaliste qu’envisagent les patrons de Molex, obstinés à fermer le site à tout prix le 31 octobre, quand ils leur promettent 62 000 € d’« indemnités de départ » en moyenne, 17 546 000 € au total, soit plus de la moitié du budget total de fonctionnement annuel de l’entreprise (32 millions d’euros). Sans compter les autres 18 500 000 € que les actionnaires de Molex sont prêts à débourser dans le cadre du PSE (plan de « sauvegarde » de l’emploi) et du « plan de revitalisation », soit un total de 36 millions, 4 millions de plus de ce qui permettrait de faire tourner la boîte pendant une année.

A Villemur, comme ailleurs, le Capital est prêt à tout pour détruire le Travail.

Le NPA 31 s’adresse solennellement aux partis de gauche parlementaires, au PS particulièrement et son député élu de la circonscription, Gérard Bapt, pour qu’ils déposent au Parlement un proposition de loi de réquisition de l’entreprise Molex de Villemur-sur-Tarn et son passage en propriété publique gérée par ses producteurs.

Dans l’immédiat, le NPA 31 assurent les « 283 de Molex » du site de Villemur de son total soutien dans la grève qu’ils ont entamée le 7 juillet. Il les soutient et les remercie pour leur détermination à faire avancer la cause du monde du travail, quitte pour cela à « garder à vue » un Markus Kerriou pendant 26 heures les 20 et 21 avril dernier ou à proposer à Eric Doesdurg de goûter de leur omelette le 5 août dernier. Au moins ces deux-là n’ont pas à se plaindre, quand leur comparses William Brosnan et Philippe Fort, mis en examen, comparaîtront au pénal le 17 novembre prochain pour « entrave au fonctionnement du comité d’entreprise » et risquent un an d’emprisonnement.

Le NPA 31 appelle ses adhérents, ses sympathisants, toutes les travailleuses et tous les travailleurs du département et au-delà à répondre aussitôt à toute demande de solidarité active que les grévistes pourraient formuler dans le bras de fer qui les oppose aux patrons pour le contrôle du stock de pièces.

Il les appelle enfin à la solidarité financière, à verser un chèque de soutien sur le compte de la caisse de grève dès que l’Intersyndicale l’aura ouvert, parce qu’il faut les aider à éponger les 10 jours de retrait de salaire sur la fiche de paie de fin juillet, les aider à tenir jusqu’à la victoire. Leur victoire sera notre victoire, leur défaite serait notre défaite !

pour le NPA 31,
Myriam Martin et Julien Terrié, porte-parole

 

Assez des provocations patronales à Molex.

jeudi 6 août 2009

Depuis l'annonce par l'équipementier américain de la fermeture de l'usine de Molex, près de Toulouse, par tous les moyens la direction tente de briser la combativité des salariés qui luttent depuis plusieurs mois pour le maintien du site et de tous les emplois.

Après avoir réussi à repousser la fermeture de l'entreprise, depuis le 7 juillet, les salariés sont en grève et veillent sur le matériel et les machines pour éviter que la direction, qui utilise le service de vigiles, déménage, en douce, le stock et l'outil de travail. Parallèlement, des négociations avaient lieu avec un éventuel repreneur.

Mardi 4, les salariés avaient été informés que la direction de Molex mettait fin à toute négociation avec le repreneur, que l'entreprise allait fermer en octobre et la production ête relocalisée aux USA. Une provocation de plus de la part de cette direction qui avait déjà manifesté antérieurement tout le mépris qu'elle avait pour les salariés de Villemur-sur-Tarn.

Il ne faut pas chercher ailleurs les raisons de la sortie mouvementée de l'entreprise de Mr Doesburg, directeur du développement de Molex USA.Ni la convocation devant le tribunal de grande instance de Toulouse de quatre salariés de Molex, ni la fermeture de l'entreprise ne résoudra la situation de l'emploi pour les quelques trois cents salariés qui se retrouveront à la rue en octobre prochain.

Le NPA condamne les provocations de la direction de Molex USA, sa décision de fermer l'entreprise de Villemur-sur-Tarn coûte que coûte et réaffirme son soutien total à la lutte des salariés de Molex.

Quant à Mr Estrosi, ministre l'industrie, qui s'est offusqué des « actes de violence exercés par une minorité », il ferait bien d'être scandalisé par les agissements d'une direction d'entreprise qui entend fermer un site qui fait des profits sans égard pour le sort des salariés et de leurs familles. Il ferait bien de prendre les mesures nécessaires pour empêcher la fermeture de l'entreprise et le rapatriement aux USA de la technologie, des machines, du stock.

Le 6 août 2009

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2 août 2009 7 02 /08 /août /2009 20:54

Des salariés de l'usine Chaffoteaux de Ploufragan (22), menacés de licenciement, posent pour une série de cartes postales. Une manière de montrer que la lutte se poursuit, même pendant l'été.


Alors que le groupe MTS va licencier 204 salariés de l'usine Chaffoteaux de Ploufragan, l'ODDC22 (Office départemental de développement culturel des Côtes-d'Armor) et les communes de Saint-Brieuc Agglomération s'associent pour soutenir les salariés dans la lutte qui les oppose à leur direction.


L'ODDC a pris l'initiative de missionner le photographe François Daniel pour réaliser des clichés des salariés, afin de les aider à témoigner de leur résistance. 10.000 exemplaires de ces cartes postales ont été édités et déposés dans les mairies de l'agglomération briochine, ainsi que dans les offices du tourisme. Vendredi 17 Juillet, avant leur départ en congés, les «Chaffoteaux» ont reçu chacun une quinzaine de ces cartes.


Ils les enverront notamment au groupe MTS, mais aussi aux instances de l'État ou encore aux politiques.Cette démarche montre que la lutte ne s'arrête pas pendant l'été et rappele ou fait connaître la triste actualité du site de Ploufragan.


Pour multiplier les envois et permettre à la population d'affirmer son soutien, les cartes postales sont également téléchargeables sur le blog de François Daniel, où figurent les coordonnées postales du groupe MTS.


Pratique http://soutien.chaffoteaux.over-blog.com/

Mardi 04 août 2009  à partir de 14h30 - Devant l'usine

Concert de soutien avec Serge AUMONT,
 auteur compositeur interprète, accompagné au clavier par Hervé BOULBIN

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29 juillet 2009 3 29 /07 /juillet /2009 19:22






Téléchargez gratuitement un livre de photos sur la lutte de Naval Gijon (Asturies Espagne) fait par les journalistes,solidaires, qui ont couvert le conflit social.


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