8 octobre 2010 -Le Télégramme
Les infirmiers anesthésistes du CHRU de Brest poursuivent leur action depuis février pour défendre leur statut. Hier, ils protestaient aussi contre la mobilité vers Carhaix.
«Les jeunes infirmiers anesthésistes qui sortent de l'école du CHRU vont devoir prendre par roulement des postes à l'hôpital
de Carhaix. Il y a 90km entre les deux hôpitaux; les jeunes qui sortent sont installés à Brest, ils vont devoir faire plus de deux heures de route par jour pour rejoindre leur poste organisé
sur une amplitude de douze heures. Quand ils ont débuté leur formation, il n'était pas question d'une telle mobilité», déclare un infirmier anesthésiste (IADE) qui annonçait un taux de
participation de 90% au mouvement de grève. Un chiffre qui n'était que de 30% selon la direction de l'hôpital : «Une quarantaine de personnes avec les infirmiers de bloc opératoire (Ibode)».
(Note: Il y a des personnnels en grèvre "réquisitionnés" mais sont avec le mouvement).
Grève illimitée
Les IADE brestois ont voté, mercredi en assemblée générale, un préavis de grève illimité à compter de jeudi. «Des grévistes sont maintenus en poste pour assurer les urgences et les
interventions en cancérologie», dit un IADE. Le mouvement a débuté en février pour obtenir notamment la reconnaissance du niveau master 2 et la grille indiciaire. Malgré plusieurs
manifestations, les IADE n'ont pas réussi à être entendus, mais restent toujours déterminés. «Au problème du statut vient s'ajouter aujourd'hui celui de la mobilité vers Carhaix. On cherche à
négocier, on a fait des propositions, mais des pressions sont faites sur les six jeunes IADE qui sortent de l'école. On leur dit que, si elles ne vont pas à Carhaix, elles n'auront pas de
titularisation. On met en doute la légalité du dispositif», ajoute Hugues Bouché, de la CGT. La manifestation a commencé peu après 10h, hier matin, devant l'hôpital Morvan. La circulation sur
le rond-point a été bloquée un temps, puis une délégation a été reçue par la direction du CHRU.
Indemnité kilométrique
«Aucun IADE ne veut aller à Carhaix parce que ce ne sont pas des postes attractifs. Nous y sommes opposés pour des questions de vie privée, en raison de la distance : on est tous installés à
Brest et ses alentours. La direction a juste parlé d'une indemnité kilométrique de 41€ par aller-retour, ce n'est pas ça qui va le rendre attractif», dit un IADE. Des sages-femmes, pédiatres et
médecins font déjà des allers-retours vers Carhaix.