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30 décembre 2009 3 30 /12 /décembre /2009 17:07

Trente ans et toutes ses épines

Le chef-d’œuvre des Monty Python n’a pas pris une ride. Mais, estime un comique britannique, il serait bien difficile de réaliser de nos jours ce classique de la comédie, qui tourne en dérision la religion.

01.01.2010 | Sanjeev Bhaskar* | The Daily Telegraph


Il y a trente ans, les Monty Python nous offraient La Vie de Brian. Pour les rares personnes qui n’en auraient pas entendu parler, c’est l’histoire d’un brave type, un certain Brian Cohen, qui se retrouve systématiquement confondu avec le Messie tant attendu, pour avoir eu la malchance de naître au même moment que Jésus-Christ, dans l’étable voisine. Les Python considéraient leur film comme une satire de la foi aveugle et de la bigoterie, mais ils ne s’attendaient pas aux foudres déclenchées par sa sortie.

Au terme d’une campagne pour blasphème, le brûlot fut interdit dans certaines régions de Grande-Bretagne, ainsi que dans toute l’Irlande et en Norvège. Aux Etats-Unis, des manifestants formaient des piquets devant les cinémas.

Trente ans plus tard, ce même film est régulièrement salué comme la comédie britannique la plus drôle de tous les temps et, aujourd’hui, tout le monde peut en citer des extraits, à commencer par les politiques ou même cet évêque qui en déclame des tirades à ses amis. L’origine de l’œuvre est typique des Python. Après le succès de Sacré Graal, le groupe avait été bombardé de questions sur son prochain projet. Lors d’une tournée promotionnelle à Paris avec Terry Gilliam, Eric Idle, pris au dépourvu, déclara que le titre de leur prochain film serait “Jésus-Christ – La soif de gloire”. Il n’en fallait pas plus à la fibre comique collective des Python pour se mettre à vibrer, et ils commencèrent à réfléchir à une comédie sur le Christ.

La première eut lieu aux Etats-Unis en août 1979, suscitant immédiatement des remous. L’Alliance rabbinique décréta que le film était “néfaste, dégoûtant et blasphématoire”. Le Conseil protestant le décrivit comme une “parodie profane”. Ne souhaitant pas être en reste, l’autorité catholique de surveillance de l’audiovisuel affirma que le fait d’aller voir le film constituerait un péché. Mais le public l’adora, et Brian devint le plus grand succès du cinéma britannique cette année-là en Amérique du Nord. Pour riposter aux protestations de plus en plus vigoureuses en Grande-Bretagne, une campagne publicitaire ingénieuse fut lancée. Elle mettait en scène les mères de John Cleese et Terry Gilliam. Muriel Cleese y annonçait que, si le film ne marchait pas, sachant que son fils touchait des droits sur les entrées, elle risquait d’être expulsée de sa charmante maison de retraite, ce qui pourrait bien la tuer. La publicité lui valut même une récompense. Les Suédois distribuèrent La Vie de Brian en le présentant comme un film “si hilarant qu’il a été interdit en Norvège”.

Le temps peut parfois se montrer impitoyable avec les comédies, mais La Vie de Brian n’a pas pris une ride en trente ans, et a conservé toute sa capacité à choquer. Toutefois, l’évolution des goûts et des sensibilités rend peu probable qu’un groupe de comiques se hasarde à réaliser aujourd’hui un tel film. Cela dit, sa vision de la foi aveugle reste tout aussi pertinente, et la chanson de la fin (Always look on the bright side of life [Il faut toujours prendre la vie du bon côté]) est presque devenue le symbole de l’endurance britannique, de la force du rire face à l’adversité. Les fans de football se la sont appropriée, on l’entonne à la fin des enterrements et, détail émouvant, pendant la guerre des Malouines, les marins du HMS Sheffield endommagé l’ont chantée en attendant les secours. C’est Eric Idle qui raconte une de mes anecdotes préférées à propos du film et du petit rôle joué par Spike Milligan [comédien, écrivain et musicien irlandais, il a créé The Goon Show, une série comique radiophonique de la BBC, qui a eu une influence majeure sur l’œuvre des Monty Python], alors en vacances dans la région où le tournage avait lieu. Après avoir improvisé ses répliques, Spike, toujours en costume, avait disparu. Beaucoup plus tard, sur le chemin du retour vers l’hôtel, ils l’ont aperçu. Il venait d’être arrêté par la police. Un des acteurs a jailli du bus en s’exclamant : “Tout va bien, il est avec nous.” L’ennui, c’est que l’acteur était toujours déguisé en centurion.

* Comédien britannique d’origine pakis­tanaise.
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