Il ne se passe pas une journée sans entendre un ministre ou autre expert expliquer sur les ondes et
dans les journaux que la « règle d’or » voulue par le président de la République serait la mesure de bon sens, inéluctable et indispensable pour rassurer les marchés financiers et réduire la
dette. Il s’agirait d’inscrire dans la Constitution l’impératif de l’équilibre budgétaire et une limitation des dépenses publiques. Ce projet découle du récent "Pacte pour l’euro plus", adopté
par tous les gouvernements, qui exige une réforme constitutionnelle ou loi cadre pour instaurer l’austérité de façon « contraignante et durable ». Nicolas Sarkozy voudrait réunir le
Congrès – où il a besoin des voix de l'opposition - pour faire voter cette soi-disant « règle d’or ».
Cette réforme constitutionnelle ne doit pas voir le jour !
Mais quelle dette ?
Combien de milliards ont été offerts aux plus riches et ont creusé la dette depuis des années par
une politique fiscale profondément injuste ? Combien d'entreprises du CAC 40, non satisfaites de payer en moyenne deux fois moins d’impôts sur les bénéfices que les PME, délocalisent leurs
profits dans les paradis fiscaux que Nicolas Sarkozy prétend avoir éradiqués ? Combien de centaines de milliards perdus du fait de la récession provoquée par la cupidité et l'irresponsabilité
des banques qui ont spéculé sur les subprimes ?
Une Constitution contre le peuple ?
Pour payer le coût de cette crise, des « plans de rigueur » se succèdent dans tous les pays
d’Europe. Et maintenant, Nicolas Sarkozy souhaite inscrire dans la Constitution une obligation d'équilibre du budget et un plafonnement des dépenses publiques. C’est sa « règle d’or ». Une
mauvaise blague qui se traduirait par de nouvelles régressions sociales en cascade : privatisations et suppressions de postes dans la fonction publique, nouveaux reports de l’âge de départ à la
retraite, baisse des remboursements de l'assurance-maladie, baisses des salaires, réduction de l'indemnisation des chômeurs, abandon des mesures favorables à l'environnement, étranglement
financier des associations, mesures contre les étrangers…
Socialement inacceptables, ces plans d’austérité sont porteurs d’une logique de récession, et donc
d’une réduction des recettes fiscales, qui alimentera encore les déficits publics, amenant ainsi à de nouveaux tours de vis présentés encore comme inéluctables. Cette « règle d’or » est
d’autant plus inacceptable que, s’inscrivant dans la Constitution, elle s’imposerait à toute nouvelle majorité élue, quelle qu’elle soit. La politique économique serait donc exclue de tout
débat citoyen. Est-ce cela la démocratie ? Ont-ils donc peur à ce point du peuple ?
Assez de cette servilité devant la finance !
C’en est assez de ces gouvernements au garde-à-vous devant l’oligarchie financière ! Assez des ces
politiques d'austérité qui ne visent qu' à sauver les banques et les fonds spéculatifs ! Nous ne devons pas payer des dettes qui sont le résultat de cette soumission. Elles sont
illégitimes et les peuples ne doivent pas en faire les frais. Nous exigeons un moratoire et des audits citoyens sur les dettes publiques. Citoyens, élus, organisations syndicales,
associatives, politiques, collectifs de lutte pour les services publics, nous devons nous mobiliser pour faire barrage à cette « règle d’or » des financiers si Sarkozy s'obstinait à la mettre
en œuvre dans les mois qui viennent ou si elle était remise à l'ordre du jour au lendemain de l'élection présidentielle. La soumission des États et de l'Union européenne à la seule
prospérité des capitaux ne doit plus durer. Dans tous les pays et au niveau européen, imposons des politiques de développement économique, social et écologique pour tous et avec tous
!
ATTAC, CGT-Finances, Convergence nationale de défense et de
développement des services publics, Etats Généraux des Services Publics, FASE, FILPAC-CGT, Fondation Copernic, GU, Les Alternatifs, Marches européennes, MPEP, NPA, PCF, PCOF, PG,
République & Socialisme, Résistance Sociale, Union syndicale Solidaires.
Des organisations se sont rencontrées à Quimper et ont décidé de
relayer cet appel unitaire qu'elles ont signé au plan national.
Le changement de majorité au Sénat va enterrer dans l'immédiat le
projet de Sarkozy d'inscrire l'interdiction des déficits publics dans
la Constitution. Pour autant, les réalités de la crise financière
demeurent avec toutes leurs conséquences à venir:
Chômage, compression des salaires et des retraites, accélération de
la casse des services publics...
Nous ne paierons pas pour leur dette, la crise n'est pas une
fatalité!
Nous vous proposons de venir discuter de la création d'un
Collectif pour un moratoire et un audit citoyen de
la dette publique
Jeudi 20 Octobre à 20 heures
Salle N°2 des Halles Saint François à Quimper