Bernard Poignant a peur!
Non, c'est pis que cela encore : Bernard Poignant vit dans une angoisse extrême au quotidien qui le tourmente sans trêve ni repos. Car ce qui le hante,
c'est le spectre hideux du totalitarisme. Qui sournois se dissimule dans les replis de cette pauvre Démocratie trop gentille et trop bravounette et qui ne se rend pas compte
de l’effarante vilenie très méchante du totalitarisme pas gentil qui nous guette si on fait pas gaffe.
Vous qui êtes en train de lire, vous vous dites sans doute qu'il va là être encore question d'une manière de zinzin islamophobe à tendances cliniques en train de se
rouler par terre devant l'insupportable réalité de vivre en Frankistan : perdu !
Bernard Poignant n'a pas autant d'imagination et se contente de rester dans un sorte de fantasme de totalitarisme assez classique, le bolchévisme mangeur d'enfants,
en gros. On est là dans des sentiers très balisés et on aura donc guère de surprises. Si ce n'est que Bernard Poignant est socialiste. Ce n'est pas une surprise ? Ah oui, autant pour moi. Mais
peut-être les plus acharnés parmi les délicieuses et délicieux lecteur de CSP se souviendront-ils que j'avais déjà envoyé un gentil mail à l'individu, lequel malheureusement ne m'a jamais répondu.
Mais bon, n'accablons pas Bernard Poignant qui est un monsieur très occupé, étant : maire de Quimper, président de la communauté d'agglomération Quimper
Communauté, président du groupe socialiste au Parlement européen, membre de la Commission de la pêche, membre de la Commission du développement régional, membre suppléant de la Commission du
contrôle budgétaire, membre de la Délégation pour les relations avec les pays de l'Asie du Sud-Est et l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE), membre suppléant de la Délégation aux
commissions de coopération parlementaire UE-Kazakhstan, UE-Kirghizistan et UE-Ouzbékistan et pour les relations avec le Tadjikistan, le Turkménistan et la Mongolie, et je crois n'avoir rien
oublié. Il est aussi un peu strausskahnien, mais ce n'est pas une activité pour laquelle il semble être rémunéré. Ça se contente d'être une idée idiote.
Et donc, notre nouvel ami socialiste met à nouveau en garde le brave et bon peuple naïf contre les séductions trouble du besancenisme égorgeur de mémés dans une
sorte de..."tribune" enfiévrée qui malheureusement ne fait pas vraiment peur mais en fait plutôt rire.
"Il faut donc lire le livre d'Olivier Besancenot et de Daniel Bensaïd : "Prenons parti pour un socialisme du XXIème siècle", paru aux éditions Mille et Une
Nuits en janvier 2009".
Il a donc lu ce bouquin, ce qui lui donne un très net avantage sur moi, puisque je ne l'ai pas lu. Oui, bon, ça va bien, hein, je vois à peu près ce que c'est le
NPA quand même. Ensuite, puisque Bernard Poignant fait le boulot à ma place, pourrait-il payer mes cotises, du coup ?
"Il n'est pas indifférent de regarder si la politique annoncée est garante des libertés, respectueuse du droit, attachée à la démocratie et à son expression par
le suffrage universel".
C'est vrai. C'est important, tout ça.
"La Déclaration de principes du Parti Socialiste, adoptée en juin 2008, est vilipendée à longueur de pages. Comme elle se prononce pour une "économie sociale et
écologiste de marché", elle est la preuve de la trahison de la social-démocratie !"
Ah oui oui : la "déclaration de principes du Parti Socialiste" de 2008, c'est bel et bien de la merde, en effet. Tiens, la preuve : "Les socialistes
sont partisans d’une économie sociale et écologique de marché, une
économie de marché régulée par la puissance publique, ainsi que par les partenaires sociaux.
Le système voulu par les socialistes est une économie mixte, combinant un secteur privé
dynamique, un secteur public, des services publics de qualité, un tiers secteur d’économie sociale".
Vous voyez bien que c'est tout pourri. Et bien entendu, seul le secteur privé est "dynamique" : le public, lui, c'est tout moisi. Sacrés socialistes, va...
En plus, mais c'est qu'ils veulent exproprier les banques, ces tarés !
"Chacun sait que l'expropriation n'est pas conforme à la loi. Le Parti Communiste lui-même ne l'a jamais défendu. C'est une proposition totalitaire, mensongère,
impossible !"
Euh, si, c'est "possible", Bernard : ça se fait en ne tenant pas compte de l'opinion des banquiers sur la question. Alors on sait bien que c'est un peu violent pour
un socialiste, mais prend du recul, ça ira mieux après.
"Après l'économie, les institutions. Le mépris pour la démocratie parlementaire suinte à chaque page".
Et de quoi ils vivront, les Bernard Poignant, hein, alors ? Méchants !
Mais au moins la fin est amusante :
"En politique, le sectarisme a toujours été une stérilité dans l'opposition. Il est dangereux quand il devient majoritaire. C'est pour cela qu'il ne faut pas
craindre de débusquer le totalitarisme là où il se cache".
Heureusement, Bernard Poignant l'a courageusement démasqué et depuis, le totalitarisme n'en peux plus de trembler. Bon, en l’occurrence, le totalitarisme, il
est en train de bien se foutre de la gueule d'un apparatchik P"S" sur son blog la clope au bec et demain, il aura oublié jusqu'à l'existence de notre multi-élu.
Parce que tout de même, il ne faudrait pas accorder tant d'importance que cela à la prose de monsieur Poignant, qui réussit l'étourdissant tour de force de pondre
un texte de 8494 signes sans se donner la peine d'un seul petit argument de rien du tout. Je rappelle à mon lectorat que tourner autour du totem de l'esstrèmgôche en psalmodiant des
mélopées pour éloigner les mauvais esprits du "communisme" ne constitue pas une manière d'argumentation recevable, il fallait que ça soit dit.