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16 avril 2013 2 16 /04 /avril /2013 10:54

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Jack A. Smith

 

Que se passe-t-il entre les Etats-Unis et la Corée du Nord pour que la presse consacre des titres tels que « Augmentations des tensions en Corée » et « La Corée du Nord menace les Etats-Unis » ?


« The New York Times » informait le 30 mars que « Cette semaine, le jeune dirigeant de la Corée du Nord, Kim Jung-un, a ordonné à ses subordonnés de se préparer à une attaque de missiles contre les Etats-Unis. Il s’est fait photographier dans un centre de commandement face à une carte fixée au mur avec l’inscription osée et improbable de « Plans pour attaquer le territoire des Etats-Unis ». Quelques jours avant, ses généraux se sont vantés d’avoir développé une ogive nucléaire de « style coréen » qui peut s’intégrer dans un missile à longue portée. »


Mais les Etats-Unis savent très bien que les déclarations de la Corée du Nord ne s’appuient pas sur une puissance militaire suffisante que pour concrétiser ses menaces rhétoriques, mais la tension semble malgré tout augmenter. Que se passe-t-il donc ? Il faut reculer un peu dans le temps pour expliquer cette situation. Depuis la fin de la Guerre de Corée il y a 60 ans, le gouvernement de la République Populaire Démocratique de Corée du Nord (RPDCN) a présentée de manière répétée les quatre mêmes propositions aux Etats-Unis. Ces dernières sont :


1. Un traité de paix pour mettre fin à la Guerre de Corée.
2. La réunification de la Corée, « temporairement » divisée en Nord et Sud depuis 1945.
3. La fin de l’occupation étatsunienne de la Corée du Sud et la suspension de ses manœuvres militaires annuelles qui durent un mois et qui simulent un conflit entre les Etats-Unis et la Corée du Nord.
4. Des négociations bilatérales entre Washington y Pyongyang pour mettre un terme aux tensions dans la Péninsule coréenne.


Tout au long de ces années, les Etats-Unis et leur protectorat sud-coréen ont rejeté chacune de ces propositions. En conséquence, la péninsule a toujours été extrêmement instable depuis les années 1950. Aujourd’hui, on est arrivé à un point tel que Washington a utilisé ses manœuvres militaires annuelles, qui ont commencé au début du mois de mars, pour organiser un simulacre d’attaque nucléaire contre la Corée du Nord en faisant survoler la région par deux bombardiers B-2 « Stealth » avec capacité nucléaire, le 28 mars dernier. Trois jours après, la Maisons Blanche envoyait en Corée du Sud des avions de combat furtifs F-22 « Raptor », ce qui a encore plus aggavé la tension.


Voyons les propositions nord-coréennes d’un peu plus près :


1. Les Etats-Unis refusent de signer un traité de paix pour mettre fin à la Guerre de Corée. Seul un armistice a été conclu, autrement dit une cessation temporaire du combat par consentement mutuel. On supposait que cet armistice, signé le 27 juillet 1953, allait se transformer en un traité de paix dès qu’un « accord pacifique final » aurait été conclu. L’absence d’un tel traité signifie que la guerre peut recommencer à tout instant. Or, la Corée ne veut pas d’une guerre avec les Etats-Unis, la plus grande puissance militaire de l’histoire : elle veut conclure un traité de paix.


2. Les deux Corées existent en conséquence d’un accord entre l’Union soviétique (qui avait une frontière avec la Corée et qui, durant la Seconde Guerre mondiale, l’a aidée se libérer de l’occupation japonaise et avait occupé sa partie nord) et les Etats-Unis, qui ont occupé la moitié sud du pays. Bien que le « socialisme » prévalait au nord et le capitalisme au sud, la division n’était pas destinée à être permanente. Les deux grandes puissances devaient se retirer au bout de deux ans et permettre la réunification du pays. La Russie retira ses troupes, les Etats-Unis non. Commença alors en 1950 une guerre dévastatrice qui dura trois ans. Depuis lors, la Corée du Nord a avancé plusieurs propositions pour en finir avec la séparation qui dure depuis 1945. Je crois que la plus récente est celle résumée par la formule « un pays, deux systèmes ». Cela signifie que, même si les deux parties du pays sont réunifiés, le sud continuera d’être capitaliste et le nord « socialiste ». Ce serait difficile, mais pas impossible. Mais Washington n’en veut pas. Il veut gagner toute la péninsule afin de porter son bouclier militaire directement sur la frontière avec la Chine, mais aussi avec la Russie.


3. Depuis la fin de la guerre, Washington maintien entre 25.000 et 40.000 soldats stationnés en Corée du Sud. Ensemble avec des flottes de guerre, des bases de bombardiers nucléaires et des installations de troupes étatsuniennes très proches de la péninsule, ces soldats sont là pour rappeler deux choses. La première, c’est que « nous pouvons écraser le Nord ». Et la seconde, c’ est que « la Corée du Sud nous appartient ». Pyongyang le voit également ainsi, et cela d’autant mieux depuis que le président Obama a décidé de faire « basculer » la puissance nord-américaine vers l’Asie. Bien que ce virage est présenté comme économique et commercial, son objectif principal est d’augmenter la déjà très considérable puissance militaire US dans la région afin d’intensifier sa menace contre la Chine et la Corée du Nord.


4. La Guerre de Corée fut essentiellement un conflit entre la République Populaire Démocratique de Corée du Nord et les Etats-Unis. Autrement dit, bien que plusieurs pays des Nations Unies ont lutté dans cette guerre, ce sont les Etats-Unis qui en on été l’acteur principal en dirigeant la lutte contre la Corée du Nord et ce sont eux qui sont responsables de la mort de millions de Coréens au nord de la ligne de démarcation du 38e Parallèle. Il est donc parfaitement logique que Pyongyang tente de négocier directement avec Washington pour résoudre les différents et parvenir à un accord pacifique qui débouche sur un traité de paix. Les Etats-Unis ont systématiquement refusé cette voie.


En outre, ces quatre points, ne sont pas nouveaux. Ils ont été exposés dès les années 1950. Dans les années 1970, j’ai visité à trois reprises la République Populaire Démocratique de Corée du Nord pour un séjour total de 8 semaines, en tant que journaliste pour « The Guardian ». Dans mes entretiens avec de hauts responsables, les questions d’un traité de paix, de négociations directes et du retrait des troupes étatsuniennes revenaient constamment. Aujourd’hui, la situation est la même. Mais les Etats-Unis ne vont toujours pas céder d’un pouce. Pourquoi ? Parce que Washington veut se débarrasser du régime de Pyongyang avant de permettre que la paix s’instaure dans la péninsule. Pas question, donc, d’un « Etat à deux systèmes ». Washington veut un Etat dépendant et loyal, et devinez envers qui…


En attendant, l’existence d’une Corée du Nord « belliqueuse » permet à Washington de justifier l’encerclement du pays par une puissance de feu suffisamment forte que pour inquiéter également la Chine. Une République Populaire Démocratique de Corée du Nord « dangereuse » est également utile pour maintenir le Japon dans l’orbite états unienne et constitue ainsi un autre prétexte pour que le Japon, hier pacifique, se vante aujourd’hui de son formidable arsenal.


Par rapport à ceci, permettez-moi de citer un article de Christine Hong et Hyun Le publié le 15 février dernier dans « Foreign Policy in Focus » : « Qualifier la Corée du Nord comme étant la principale menace pour la sécurité de la région occulte la nature réelle de la politique du président étatsunien Barack Obama dans cette région et concrètement l’identité entre ce que ses conseillers appellent la « patience stratégique » d’une part et, d’autre part, sa posture militaire et ses alliances avec les faucons régionaux. Examiner la politique agressive d’Obama vis-à-vis de la Corée du Nord et ses conséquences est fondamental afin de comprendre pourquoi les démonstrations de puissance militaire (la politique par d’autres moyens selon les termes de Carl von Clausewitz) constituent les seuls canaux de communication que semblent employer les Etats-Unis avec la Corée du Nord dans la conjoncture actuelle ».


Une autre citation, de Brian Becker, dirigeant de la coalition « ANSWER » : « Le Pentagone et l’armée de la Corée du Sud organisent maintenant (ainsi que tout au long de l’année dernière) des manœuvres massives qui simulent l’invasion et le bombardement de la Corée du Nord. Peu de personnes aux Etats-Unis connaissent la véritable situation. Le travail de la machine de propagande de guerre est destiné à garantir que le peuple étatsunien ne proteste pas afin d’exiger que l’on cesse avec ces actions menaçantes et dangereuses du Pentagone dans la Péninsule coréenne. ».


Selon « Stratfor », un think tank privé de recherches stratégiques ; « Une grande partie du comportement de la Corée du Nord peut être considéré comme rhétorique, bien que, cependant, il n’est pas clair jusqu’où Pyongyang veut aller s’il continue sans pouvoir forcer des négociations au moyens d’un discours belliqueux ».


La nature « belliqueuse » de Pyongyang est presque complètement verbale (même si elle a sans doute quelques décibels de trop pour nos oreilles) ; la Corée du Nord est un petit pays qui connaît des circonstances difficiles et qui se rappelle fort bien l’extraordinaire brutalité avec laquelle Washington a mené la guerre dans les années 1950. Des millions de Coréens sont morts. Les bombardements de saturation étatsuniens furent criminels. La Corée du Nord a décidé de lutter jusqu’à la mort si cela devait se répéter à nouveau, mais elle espère que sa préparation militaire empêchera la guerre et amènera des négociations et un traité de paix. Sa grande armée bien entraînée est défensive. L’objectif des missiles actuellement fabriqués et du programme d’armes nucléaires est fondamentalement d’effrayer le loup qui se trouve à sa porte.


A court terme, la rhétorique incendiaire de Kim Jong-un est la réponse directe aux manœuvres militaires des Etats-Unis et de la Corée du Sud, qui sont interprétées comme un possible prélude à une autre guerre. A long terme, l’objectif de Kim est de provoquer une crise suffisamment inquiétante pour que les Etats-Unis acceptent finalement des négociations bilatérales et, possiblement, un traité de paix et le retrait de ses troupes. A la suite de quoi, une quelconque forme de réunification pourrait survenir à la suite de négociations entre le Nord et le Sud.


Je pense que la confrontation actuelle va se calmer dès que les manœuvres militaires seront finies. Le gouvernement d’Obama n’a pas l’intention de créer les conditions permettant d’aboutir à un traité de paix, et tout particulièrement au moment où l’attention de la Maison Blanche semble absorbée par l’est de l’Asie où elle perçoit un danger potentiel pour sa suprématie géopolitique.


Jack A. Smith est directeur de l’ « Activist Newsletter »
Source : http://www.globalresearch.ca/the-dangers-of-war-what-is-behind-the-us-north-korea-conflict/5329307
Traduction française pour Avanti4.be : G. Cluseret

 

http://www.avanti4.be/analyses/article/perils-de-guerre-ce

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10 avril 2013 3 10 /04 /avril /2013 11:59
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ROUSSET Pierre 8 avril 2013
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« Etat de guerre » déclaré, déploiement de missiles, menaces d’attaques préventives, mise en garde aux ambassades étrangères…

Le régime (dictatorial) nord-coréen a fait monter inhabituellement haut la geste provocatrice. Il s’agirait avant tout, jugent nombre d’experts, pour Kim Jong-un de consolider son autorité sur l’armée, de caporaliser plus encore la population et d’améliorer sa main dans les négociations avec les Etats-Unis, notamment en ce qui concerne le programme atomique civil.

 

Certes, mais ils oublient un peu facilement la toute récente provocation états-unienne : la participation, fin mars, de bombardiers B52 et de chasseurs furtifs F22 (aux capacités nucléaires) à des exercices militaires en Corée du Sud simulant une opération contre le Nord.

 

Washington a bel et bien soufflé sur le feu de la crise coréenne.


Washington, Séoul et Tokyo trouvent leur compte dans la montée des tensions. Les Etats-Unis justifient la consolidation de leurs bases militaires (Corée du Sud, Okinawa) et le renforcement de la VIIe Flotte. La droite nippone pousse à une militarisation accrue du Japon et prépare l’opinion à l’idée que leur pays doit se doter d’un armement nucléaire. Séoul comme Tokyo profitent de cet « état d’urgence » pour marginaliser (et réprimer sévèrement, en Corée du Sud) les résistances sociales aux politiques d’austérité, les mouvements pacifistes ou l’opposition démocratique post-Fukushima à l’énergie atomique.


Le régime chinois se passerait bien des « excès » nord-coréens, mais ne peut accepter la perspective d’une réunification de la péninsule sous contrôle de Séoul ni rester indifférent à la montée en puissance des Etats-Unis dans cette partie du monde. Il a engagé un très important programme de développement de sa flotte militaire tant de proximité (mer de Chine du Sud) qu’océanique : Pékin dispute à l’Inde l’influence sur les Maldives, participe à des opérations internationales de « sécurisation » des voies maritimes dans l’océan Indien, envoie symboliquement une flottille porter le drapeau en Méditerranée…


L’armement nord-coréen est trop rudimentaire pour menacer le Japon ou les Etats-Unis.

 

Personne ne croit que nous serions à l’aube d’une nouvelle guerre de Corée. Mais, à force de provocations et contreprovocations (déploiement de B52 ou de missiles…), on ne peut exclure des « incidents » militaires plus violents encore que ceux que nous avons connu ces dernières années, au risque de dérapage mal contrôlé. Quoi qu’il en sera, l’abcès de fixation coréen nourrit déjà la militarisation de toute l’Asie orientale, la prolifération nucléaire et l’autoritarisme de bon nombre de régimes politiques.


Telle que conçue par les puissances (ou par les Etats autoritaires), la politique de « sécurité » conduit à une spirale militariste très inquiétante, dont on ressent de plus en plus les conséquences pour les populations. La sécurité du point de vue des peuples est en revanche portée par les mouvements démocratiques et sociaux indépendants des pouvoirs établis ; par le combat pour le désarmement nucléaire universel et son corollaire, la fin de l’énergie atomique ; par les mobilisations anti-guerre et l’opposition aux nationalismes de droite.


La solidarité internationale se construit par la rencontre de ces mouvements progressistes. Avec pour creuset l’internationalisme.

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* Article à paraître dans le prochain numéro de « Tout est à nous ».


http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article28354

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30 mars 2013 6 30 /03 /mars /2013 13:57


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Il s'agit d'une mascarade mettant en scène le nouveau « cher leader » de la Corée du Nord, Kim Jong-un, qui mérite plutôt le nom de Kim-Jong-Zéro.

 

Il est évident que, en cas de véritable attaque, la Corée du Nord serait vitrifiée avant d'avoir même égratigné les USA. Mais, si Kim et ses séides peuvent se permettre ces déclarations de matamore, c'est que cela arrange pas mal de monde comme l'explique bien l'article des Echos :

« La Chine veut maintenir un état tampon entre sa frontière et une Corée du Sud accueillant de nombreuses bases militaires américaines. Séoul redoute de ne pouvoir digérer économiquement une éventuelle réunification. Et les Etats-Unis voient dans les provocations de Pyongyang un argument clé pour justifier sa lourde présence militaire dans la région. »


La dictature paranoïaque de Pyongyang a donc encore de beaux jours devant elle, vu que les grandes puissances s'accommodent parfaitement des régimes totalitaires... tant qu'ils leur sont utiles.

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Article des Echos : http://bit.ly/Xdz8hC  

 

Source: SDN

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14 janvier 2013 1 14 /01 /janvier /2013 14:40
Bernard Girard Enseignant en collège Publié le 13/01/2013 à 11h33
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Dans le but d’entraîner les élèves de 3e à l’épreuve écrite d’éducation civique au diplôme national du brevet (DNB) – car en France, le civisme est soluble dans l’examen écrit – l’académie de Nantes a préparé et mis en ligne un sujet test : les missions de l’armée française.


Pourquoi pas, sauf que, dans le cas présent, les candidats ne sont pas évalués sur leur esprit critique, leurs capacités de raisonnement ni même de rédaction mais exclusivement – dans le cadre d’une stricte grille de « réponses attendues » – sur leur disposition à réciter un cours dont les contenus, définis par le ministère de l’Education nationale, ne souffrent aucune discussion.


Sans état d’âme, mais aussi sans le moindre respect pour les convictions personnelles, les programmes d’éducation civique imposent sur la guerre et l’armée une vérité officielle, une morale d’état.

Pour un candidat au DNB, les missions de l’armée sont celles-ci et rien d’autre : « protéger le territoire français et sa population (dans le cadre de la défense globale) ; garantir les intérêts de la France ; former la jeunesse dans la JDC ». Il y a aussi les missions dites « de souveraineté », à ne pas confondre avec les missions « de présence » : assurer la paix et la sécurité internationale, et participer à des missions humanitaires ou à d’autres actions en collaboration avec l’UE, l’Onu et l’Otan.

Convaincre que l’armée est un facteur de paix

Actualité oblige, viendrait-il à l’esprit d’un citoyen ou d’un apprenti-citoyen de s’interroger sur la présence militaire française en Afrique depuis la fin officielle de la décolonisation ? De se demander au nom de quelle légitimité, au cours du demi-siècle écoulé, la France fait et défait les régimes politiques sur le continent, soutenant les plus autoritaires et les plus brutaux, sans être en mesure pour autant de garantir la paix et le développement ?

De soupçonner dans ces expéditions, pudiquement baptisées « opérations extérieures », comme un arrière-goût de matières premières ? D’y voir comme un terrain d’expérimentation grandeur nature pour les industriels de l’armement, qui, de toutes manières, sauront en tirer de juteux contrats ?


De justifier aux yeux de l’opinion publique l’extravagant budget militaire de la France (le cinquième plus important au monde) sans rapport avec les services rendus par l’institution ? Ou encore d’assurer aux dirigeants politiques un prestige et une autorité, certes provisoires, que leur compétence dans les autres domaines ne saurait leur apporter ?

Autant de question priées de rester à la porte de l’école : en classe de 3e, le thème « la défense et la paix » doit convaincre sans discussion possible les collégiens que l’armée est un facteur de paix. Un enseignement d’autant plus verrouillé qu’il fait l’objet exclusivement d’une épreuve écrite obligatoire, sans recours au contrôle continu, à partir de questions biaisées téléguidant des réponses toutes faites, ces fameuses « réponses attendues » : avec l’éducation à la défense, le bourrage de crâne se trouve promu au rang d’examen.

Une « culture de défense » qui s’incruste partout

Cela dure depuis trente ans, depuis qu’un ministre (socialiste) de la Défense, Charles Hernu, s’était mis en tête de faire de l’école l’antichambre de la caserne, quand le service militaire, alors obligatoire, était vécu comme une corvée. Le 11 juillet 1982, il déclarait au Monde :

« Il faut arriver à l’armée préparés, et préparés par l’école, le lycée et l’université. Il faut une symbiose avec l’Education nationale. »

Depuis cette date, « l’esprit de défense », matérialisé par des protocoles conclus par les ministères de l’Education nationale et de la Défense (1982, 1989, 1995, 2007), de droite comme de gauche, est devenu un incontournable de l’éducation civique, jusqu’à la gangréner, et malgré cela ne suscitant que très marginalement l’opposition des enseignants chargés de l’appliquer.


L’infiltration de l’éducation par la Défense nationale s’est encore aggravée avec la disparition du service militaire (1996), l’école se voyant en quelque sorte chargée d’assumer la mission auparavant dévolue à l’armée, autour de deux préoccupations principales : « répondre aux besoins de recrutement de l’armée » (protocole de janvier 2007) et promouvoir avec l’esprit de défense des habitudes de pensée qui interdiront, à l’âge adulte, toute remise en cause des politiques décidées dans ce domaine par les gouvernants.

Avec une doctrine et un budget militaire « sanctuarisés », les politiciens unanimement au garde-à-vous devant toute opération militaire, l’armée, en France, est un tabou. Un tabou en germe dans l’éducation à la défense.

Une « culture de défense »

En affirmant qu’ « au collège et au lycée, l’ensemble des disciplines doit concourir à l’éducation à la défense », la circulaire du 13 septembre 2007 va très loin dans la manipulation des consciences. Elle met au service de conceptions idéologiques et politiques partisanes toute la hiérarchie de l’Education nationale, ainsi que l’ensemble des personnels mais aussi les programmes scolaires et jusqu’aux sujets d’examen, comme on le voit avec le DNB, pour aboutir à une « culture de défense » qui interdit toute remise en cause.


Les « trinômes académiques », curieuses structures émanant à la fois du rectorat et de l’autorité militaire, se voient confier des responsabilités dans les domaines de formation des maîtres et d’accompagnement des programmes, aboutissant à ce que la sensibilisation des élèves aux questions de défense et de guerre soit assurée exclusivement par l’armée.


Une éducation civique faite de questions/réponses, un enseignement qui – dans un domaine touchant aux convictions individuelles les plus profondes – refuse le débat et rejette l’exercice de l’esprit critique : c’est pourtant ainsi que l’Education nationale prétend former les citoyens.

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http://blogs.rue89.com/journal.histoire/2013/01/13/leducation-civique-au-college-ca-sert-aussi-faire-la-guerre-229389

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15 décembre 2012 6 15 /12 /décembre /2012 09:04

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Des larmes pour les enfants américains

et des bombes pour ceux du  Pakistan, Yemen, Libye, Afghanistan, Iraq et palestine!

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24 septembre 2012 1 24 /09 /septembre /2012 10:26

 

 

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13 septembre 2012 4 13 /09 /septembre /2012 11:00

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D'après la lettre de cadrage du Premier ministre, le ministère de la Défense doit, comme les autres, faire des économies.

 

Mais, à la différence d'autres dépenses publiques, on a du mal à savoir lesquelles.


Le ministre Le Drian a tenu à rassurer les fournisseurs : l'armée continuera à dépenser la même somme en matériels, soit 16 milliards d'euros d'investissements et six milliards en « recherche », sur les quarante qui sont alloués au ministère.

 

Cette somme, malgré les déclarations du ministre sur les PME, se retrouvera dans les coffres des Dassault, Thalès (c'est-à-dire encore Dassault), Lagardère et autres marchands de missiles, Rafale, équipements de pointe des sous-marins, radars en tout genre, etc.


Les engins de mort une fois achetés, il faut encore payer pour les faire fonctionner, les entretenir, les moderniser. Et cette part du budget fait aussi les beaux jours et les gras bénéfices des entreprises privées. Pas touche, donc.

Restent les soldes.

 

Les gouvernements précédents en avaient déjà réduit la masse, en diminuant le nombre de militaires.

 

Le nouveau gouvernement semblait s'orienter vers une diminution relative, en ralentissant l'avancement. C'est du moins ce qu'avait prévu la lettre de cadrage du Premier ministre. Cette lettre, spécialement la partie sur le tableau d'avancement, vient d'être publiée dans la presse, suscitant quelques remous parmi les premiers intéressés, les officiers de carrière. Et les ministres socialistes n'ont jamais tenu bien longtemps devant les protestations des généraux...


Paul GALOIS

 

http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2302&id=21

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11 septembre 2012 2 11 /09 /septembre /2012 12:12

11 septembre 2012 

 

Il y avait comme un contre-écho ou une sorte de riposte pacifique, hier après-midi, à la maison des Syndicats. Les participants à l'Université d'été de la Défense qui se tient jusqu'à demain à Brest auraient trouvé matière à débat.


Des chiffres, eux aussi, ils ont plein leur musette. Comme ce 81% des Français qui soutiendraient un désengagement nucléaire de la France par une convention internationale. Et 78% de ces mêmes sondés aimeraient voir le sujet des dépenses militaires d'avantage abordées dans le débat public.

 

«Il n'y a pas matière à débat, puisqu'il y a consensus», leur répond tout de go le président de la République, François Hollande. C'est sûr, la discussion entre les pros armements et les antis tournerait rapidement au dialogue de sourd. «Pourquoi s'est-on lancé dans la modernisation du missile M45 qui avait déjà fait l'objet d'améliorations par rapport à son prédécesseur?», objectait Roland Nivet, du collectif Bretagne du mouvement de la paix. «Un certain nombre de militaires pensent également que les armes nucléaires sont militairement invisibles, dangereuses, coûteuses, illégales sur le plan international. La France ayant signé un traité de non-prolifération...».

Les arguments ne manquent pas

Sur le plan purement économique, les anti-armements ne manquent pas non plus d'arguments. «Peut-on, en ces temps de crise économique assumée, poursuivre la même route qu'à l'époque de la Guerre froide?», se demande Roland de Penanros, de l'Université européenne de la paix, qui souligne le côté désuet de la bombe atomique.

 

«La France y gagnerait plus à se désengager du processus nucléaire, ne serait-ce en terme d'image et de symbole». Même son de cloche du côté des bénévoles d'associations humanitaires présents à ce forum. Dominique Dieterlé (Aixos, orphelinat du Togo) pose la clairement la question de l'exploitation des états riches sur les états pauvres. «Commençons déjà par rémunérer et acheter à un prix raisonnable les matières premières qui servent à notre économie, jusqu'aux armes construites et revendues à prix d'or».

Reconversion toute trouvée

Hervé Cadiou, de l'Université européenne de la paix, rappelle qu'il est temps d'imaginer la reconversion de tous les emplois liés au nucléaire. En commençant par la décontamination et le traitement des matières hautement contaminées. «Le monde de l'armement vadans le mur. Son escalade mène au chaos!». Message martelé, hier, devant un parterre de convaincus.

 

http://brest.letelegramme.com/local/finistere-nord/brest/ville/forum-ils-veulent-la-paix-sans-armes-11-09-2012-1833807.php

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10 septembre 2012 1 10 /09 /septembre /2012 09:23

10 septembre 2012 à 07h22 

 

En réponse à l'Université d'été de la Défense, organisée aujourd'hui et demain à Brest, sept associations bretonnes militant pour la paix et le désarmement nucléaire organisent un forum, aujourd'hui, de 14h à 19h, à la Maison des associations de Brest.

 

Ce forum, ouvert à tous, sera l'occasion de balayer les grands thèmes abordés au cours de cette Université d'été, le poids industriel de l'armement en France, l'émergence des sociétés militaires privées au coeur des armées nationales, les pressions américaines pour que l'Europe se réarme et complète sa capacité d'intervention...

 

Il sera également question de la dissuasion et du dispendieux programme de modernisation du missile équipant les sous-marins nucléaires (M51).

 

http://www.letelegramme.com/ig/generales/regions/bretagne/brest-forum-pour-la-paix-aujourd-hui-10-09-2012-1832154.php

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29 août 2012 3 29 /08 /août /2012 13:02

Communiqué commun Réseau "Sortir du nucléaire", Armes Nucléaires STOP, Observatoire des armements et Moruroa e tatou


29 août 2012 :

 

3ème journée internationale contre les essais nucléaires

Pour une prise en charge des victimes des essais nucléaires


L’Assemblée Générale de l’ONU, au cours de sa 64ème session, a proclamé le 29 août « Journée internationale contre les essais nucléaires » afin de sensibiliser le public aux effets des explosions nucléaires « et à la nécessité d’y mettre fin, en tant que moyen parmi d’autres de parvenir à l’objectif d’un monde sans armes nucléaires » (résolution 63/45).


Depuis le 1er juillet 1945, date du premier essai atomique réalisé par les États-Unis — suivi des tirs sur Hiroshima et Nagasaki les 6 et 9 août 1945 — ce sont plus de 2 000 explosions nucléaires qui ont été effectuées dans le monde.

Ces explosions ont provoqué de graves conséquences sanitaires et environnementales autour de tous les anciens sites d’essais de la planète. Les victimes — militaires et civils employés pour les essais et peuples autochtones — ont de grandes difficultés à faire reconnaître leurs droits à réparation.


La France a effectué 210 essais nucléaires, atmosphériques et souterrains, du 13 février 1960 au 27 janvier 1996. Ces tests furent d’abord réalisés en Algérie à Reggane et In Ekker de 1960 à 1966, puis en Polynésie sur les atolls de Moruroa et Fangataufa de 1966 à 1996.


La situation demeure extrêmement préoccupante.

 

L’impact environnemental est sous-estimé. Des centaines de tonnes de déchets radioactifs et de matériaux contaminés ont été laissés sur les sites ; du plutonium et d’autres radionucléides ont été dispersés sur des milliers de kilomètres. En Polynésie, un effondrement de l’atoll de Moruroa pourrait se produire, provoquant un tsunami menaçant les habitants de l’atoll voisin de Tureia et une pollution radioactive sans précédent du milieu océanique.


L’impact sanitaire est volontairement minimisé.

 

La France a enfin reconnu que ses essais nucléaires avaient fait des victimes, mais celles-ci voient toujours leurs droits déniés. La « loi Morin » de 2010 a confié au ministère de la Défense le pouvoir de reconnaître et d’indemniser les victimes. Cette loi, même modifiée par le récent décret de mai 2012, impose des conditions très restrictives pour la reconnaissance des droits des victimes. À ce jour, seules 5 d’entre elles ont pu bénéficier d’une indemnisation. Les archives des essais nucléaires restent inaccessibles aux associations de victimes, à leurs avocats et aux experts indépendants.


En août 2011, face à l’indifférence des puissances nucléaires, de nombreuses associations en France, en Algérie, au Japon, en Polynésie, soutenues par les autorités des Églises de tous les États insulaires du Pacifique, ont lancé un appel aux Nations Unies. Elles demandent une réelle prise en charge des victimes d’essais nucléaires dans le monde et la programmation d’une décennie (2012-2021) pour le nettoyage, la réhabilitation et le développement soutenable des régions contaminées

 

(http://appelinternationalessaisnucleaires.org).


À l’occasion de cette 3e Journée internationale contre les essais nucléaires, nous renouvelons cet appel et demandons aux parlementaires et au gouvernement français d’œuvrer sans attendre pour une véritable réparation des conséquences sanitaires et environnementales.

 

 

 

http://groupes.sortirdunucleaire.org/journee-contre-les-essais

 


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Contactez le NPA du Finistère

 

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diapo prisonnier palestine

Soirée prisonniers palestiniens

AFPS Brest

mardi 16 avril

20H30

Maison des syndicats

 

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Quimper Gourmelen

Rassemblement

vendredi 19 avril

8 h 45


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Fermez Cofrents

(pays Valencian)

 

 

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  Concert à Lannion

 

no nuk

 

Dimanche 28 avril

Brennilis

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Mardi 7 mai

 Yves-Marie Le Lay,

Président de

Sauvegarde du Trégor

  Douarnenez

Librairie l'Ivraie à 20h00

 

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