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23 octobre 2011 7 23 /10 /octobre /2011 11:49
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23 octobre 2011 7 23 /10 /octobre /2011 08:22
Jean-Yves Camus
Chercheur en science politique

 

Né en 1910, Yann Fouéré, l'auteur de « L'Europe aux cent drapeaux », a été un des protagonistes importants de l'histoire bretonne pendant la seconde guerre mondiale puis l'inspirateur des mouvements autonomistes qui inscrivaient leur démarche au sein d'un fédéralisme européen désignant clairement l'Etat-Nation centralisateur comme l'ennemi principal.

 

Fonctionnaire au ministère de l'Intérieur d'un Etat français qu'il n'aimait guère, Fouéré fit après 1940 le choix de pousser les revendications régionalistes dans un sens compréhensible par Vichy, tandis que l'aile radicale du mouvement séparatiste échafaudait des rêves d'indépendance bretonne vite échaudés par les nazis.

Ephémère sous-préfet de Morlaix à la fin de 1940, il lance en 1941 le quotidien La Bretagne et devient de 1942 à 1944 , avec l'appui des maréchalistes, le secrétaire général du Comité consultatif de Bretagne (CCB) installé auprès du préfet de région à Rennes.

Province « saine » contre ville « cosmopolite »

A la Libération, Fouéré paye au maximum son jeu hasardeux consistant à miser sur le goût de Vichy pour des provinces « enracinées » incarnant la France « saine » face au décadentisme de la ville cosmopolite, sentiment qui explique sans doute les articles antisémites et anti-maçons publiés dans le journal qu'il dirigeait.

 

En 1946, il est condamné à perpétuité, mais il a déjà fui au Pays de Galles puis, à partir de 1948, en Irlande. Amnistié en 1953, acquitté lors d'un nouveau procès en 1955, il reprend rapidement une activité de militant régionaliste finalement au moins aussi marquante qu'avant et sous l'Occupation et qui lui vaut d'acquérir la stature de figure de proue incontestable du mouvement breton.

 

A partir de 1957 il dirige le Mouvement pour l'organisation de la Bretagne (MOB) et le journal L'Avenir de la Bretagne, qui laisseront une empreinte durable. Du milieu des années 60 à celui de la décennie suivante, il est soupçonné par la police de jouer un rôle moteur dans l'émergence du Front de Libération de la Bretagne (FLB) qui s'est engagé dans la voie activiste. Il repart alors se mettre à l'abri en Irlande.

Aura personnelle

Fouéré continue ensuite à inspirer diverses tentatives autonomistes comme parti SAV - Strollad Ar Vro et en 1982 le Parti pour l'Organisation d'une Bretagne Libre (POBL).

 

Son aura personnelle dans les milieux bretons a transcendé les clivages politiques, même si ses héritiers les plus directs se trouvent sans aucun doute dans les milieux identitaires et chez les partisans de l'Europe des ethnies.
Il sera enterré le 25 octobre à Guingamp, dans les Côtes d'Armor.

 

http://www.rue89.com/2011/10/23/mort-101-ans-de-yann-fouere-figure-de-lautonomisme-breton-225855

 

 

photo-la-bretagne

 

labretic.jpg

 

Commentaire:

 

Ce ne serait pas plutôt Yann Goulet, devenu sculpteur de la République d'Irlande qui "représentait" le FLB?

 

YF fait partie des personnalités qu'il convient de vénérer, respecter ou réhabiliter, dès qu'on entre en "mouvement breton". Or tous ces "grands hommes qui ont lutté pour la Bretagne ou la langue bretonne" étaient  aussi unanimement rejetés par le peuple, qui décidemment ne comprend jamais rien!  Cherchez l'erreur.


 

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17 octobre 2011 1 17 /10 /octobre /2011 13:29
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14 octobre 2011 5 14 /10 /octobre /2011 10:22


JPEG - 54.4 ko

Synopsis


A l’appel du Front de Libération Nationale (F.L.N.), des milliers d’Algériens venus de Paris et de toute la région parisienne, défilent, le 17 octobre 1961, contre le couvre-feu qui leur est imposé. Cette manifestation pacifique sera très sévèrement réprimée par les forces de l’ordre.

 

50 ans après, la cinéaste met en lumière une vérité encore taboue. Mêlant témoignages et archives inédites, histoire et mémoire, passé et présent, le film retrace les différentes étapes de ces événements, et révèle la stratégie et les méthodes mises en place au plus haut niveau de l’Etat : manipulation de l’opinion publique, récusation systématique de toutes les accusations, verrouillage de l’information afin d’empêcher les enquêtes...


Bonjour,

 

Suite à votre relais de l’appel à manifester du collectif du 17 ocoobre 1961, je me permets d’attirer votre attention sur la sortie en salles le 19 octobre prochain du documentaire « Ici, on noie les algériens, 17 octobre 1961 » de Yasmina Adi.

 

50 ans après, Yasmina Adi met en lumière une vérité encore taboue.
 Mêlant témoignages et archives inédites, histoire et mémoire, passé et présent, le film retrace les différentes étapes de ces événements, et révèle la stratégie et les méthodes mises en place au plus haut niveau de l’Etat : manipulation de l’opinion publique, récusation systématique de toutes les accusations, verrouillage de l’information afin d’empêcher les enquêtes

 

Vous pouvez accéder à la bande annonce du film, DP, photos, note d’intention et entretien de la réalisatrice en cliquant sur ce lien :http://www.icionnoielesalgeriens-le...

 

Je me tiens bien entendu à votre disposition pour toute demande particulière au sujet du film et de la réalisatrice.

 

Bien cordialement,

Rafaelle Berne pour Shellac distribution

 

http://www.icionnoielesalgeriens-le...

 

http://www.facebook.com/17octobre1961

 

 

 





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13 octobre 2011 4 13 /10 /octobre /2011 08:28
17 octobre

Il y a cinquante ans, le 17 octobre 1961, en plein Paris, alors que la guerre continuait en Algérie, des centaines de travailleurs algériens étaient littéralement massacrés par des policiers sur ordre du préfet de police Maurice Papon, à qui le gouvernement avait donné carte blanche pour agir contre la manifestation algérienne prévue ce jour-là.

Douze jours plus tôt, le préfet de police avait interdit aux Algériens de circuler dans les rues de Paris et de la région parisienne entre 20 h 30 et 5 h 30 du matin et exigé que les débits de boisson qu'ils tenaient et fréquentaient ferment à 19 heures. Il leur avait aussi ordonné de ne plus circuler en groupe, même petit, mais uniquement isolément. C'est en riposte à ce couvre-feu que le FLN avait décidé une grande manifestation pacifique, le 17 octobre à Paris.

La sauvagerie de la police

Le jour dit, des dizaines de milliers de travailleurs algériens convergèrent vers la capitale. Aux portes de Paris, à l'arrivée des bus de banlieue, à la sortie des bouches de métro, les policiers étaient là pour les accueillir. Les Algériens furent sauvagement frappés, à coups de crosse de fusil et de matraque sur la tête, les dents, les yeux, le bas-ventre. Là où les manifestants se rassemblaient pour défiler, sans une arme, pas même un bâton, les policiers attendaient pour frapper sauvagement, les pourchasser, voire ouvrir le feu sur les cortèges qui se formaient.

En une nuit, plus de dix mille Algériens furent arrêtés puis entassés dans des cars de police et, ceux-ci ne suffisant pas, dans des bus de la RATP réquisitionnés, comme dix-neuf ans plus tôt pour la rafle du Vel d'Hiv de sinistre mémoire. Au palais des Sports, au Parc des Expositions, au stade Coubertin, à Vincennes, les travailleurs algériens furent internés pendant plusieurs jours dans des conditions sanitaires effroyables et toujours en butte aux violences policières. Certains furent exécutés, étranglés, pendus dans les bois parisiens, d'autres ne survécurent pas à leurs blessures et, les jours suivants, on allait retrouver des dizaines de cadavres dans la Seine, dont certains pieds et poings liés. Le lendemain, le gouvernement annonçait un bilan officiel de... deux morts du côté des manifestants et deux blessés par balle parmi les policiers ! Si on ne sait pas précisément combien de travailleurs algériens furent ainsi sauvagement assassinés, ils furent vraisemblablement plus de deux cents.

En cet automne 1961, la guerre d'indépendance durait depuis sept ans, depuis que, le 1er novembre 1954, les nationalistes algériens avaient déclenché la lutte armée contre le colonialisme français.

La guerre avait déjà fait des centaines de milliers de victimes du côté algérien. Côté français, trois millions de militaires allaient passer en Algérie, dont 30 000 y laissèrent leur peau. Mais, en octobre 1961, les deux camps savaient que l'indépendance de l'Algérie n'était plus qu'une question de mois. Des négociations officielles étaient ouvertes entre le gouvernement français et le Gouvernement provisoire de la république algérienne (GPRA).

Massacre en silence

La guerre coloniale et ses atrocités n'en continuaient pas moins. Le gouvernement français voulait être en position de force, pour sauvegarder les intérêts de ses capitalistes dans la future Algérie indépendante. Le FLN, de son côté, devait démontrer sa capacité à mobiliser les Algériens, y compris en France, et c'était un des buts de la manifestation du 17 octobre. La guerre fit donc irruption à Paris, avec la répression barbare de la police de Papon.

150 000 travailleurs algériens vivaient alors à Paris et en banlieue, majoritairement des hommes dont la famille était en Algérie. Ils vivaient dans des bidonvilles, comme à Nanterre, ou dans des hôtels minables, à plusieurs par chambre, souvent très coupés de la population et des travailleurs français.

Au soir du 17 octobre et les jours suivants, car les actions de la police allaient continuer, il y eut quelques rares gestes de solidarité de passants ou de personnels soignants avec les Algériens qui se faisaient matraquer. Mais la journée souligna combien les organisations, syndicats et partis de gauche, étaient loin des travailleurs algériens et bien peu soucieux de combler le fossé que la guerre creusait entre eux et les travailleurs français.

Après le 17 octobre, le FLN fit appel à la gauche française pour organiser, le 1er novembre, une manifestation pour protester contre la répression et exiger la fin de la guerre. PCF et CGT compris, aucune ne répondit. Il fallut attendre le 8 février 1962 pour les voir appeler à une manifestation, en riposte à un attentat de l'OAS, qui elle aussi eut à faire face à un déchaînement de violence policière, qui fit huit morts au métro Charonne.

Cinquante ans après, les crimes de la police française le 17 octobre 1961 sont toujours couverts par le silence de l'État. Il ne faut pas qu'ils soient oubliés.

Sophie GARGAN

Un collectif d'associations et de partis politiques appelle à manifester pour rappeler le 17 octobre 1961 et demander « que les plus hautes autorités de la République reconnaissent les massacres commis par la police parisienne le 17 octobre 1961 et les jours suivants, comme un crime d'État. » 

Lutte Ouvrière soutient cette manifestation

Lundi 17 octobre à 18 heures

du boulevard Poissonnière (métro Bonne-Nouvelle devant le cinéma Rex) jusqu'au pont Saint-Michel

 

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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 12:08
Robert Zaretsky
Professeur d'histoire à l'université de Houston
 

Il y a cinquante ans, 300 Algériens étaient tués dans la « Bataille de Paris », menée par le préfet Papon. Le Président s'apprête à ignorer l'anniversaire de ce massacre.

Le 17 octobre, le gouvernement gaulliste de Nicolas Sarkozy ignorera le cinquantième anniversaire d'un événement meurtrier qui, enveloppé dans le silence et la confusion jusqu'aujourd'hui, éclaire de manière cruciale la relation complexe entre le passé et le présent, entre les Français et les Algériens dans la France contemporaine.

C'était dans la fin d'après-midi d'un dimanche froid, il y a cinquante ans, qu'entre 20 000 et 30 000 Algériens, hommes, femmes et enfants, se mirent à converger vers le centre de Paris.

Portant leurs plus beaux costumes et robes, prenant le métro ou le bus depuis leurs quartiers de la périphérie parisienne, les Algériens répondaient à un appel à la protestation contre plusieurs cas de violence policière ayant eu lieu contre leur communauté.

Les organisateurs avaient vivement conseillé aux manifestants de rester calmes et dignes en cas de provocation de la police. Sans succès...

Matraques, crosses et Rangers

Lorsque la nuit tomba sur Paris, les forces de police se déplacèrent rapidement vers une série de grèves organisées. Armés de mitraillettes et de « bidules » (matraques), ils se jetèrent sur les manifestants, les rassemblant en grands groupes sous les coups violents de leurs matraques (un groupe de policiers a brisé trente des cinquante matraques utilisées), de la crosse de leurs mitraillettes et de leurs Rangers.

En plus du saccage fermement contrôlé, on entendait aussi de temps à autres des coups de feu. Tout comme un policier s'en rappela plus tard, « on tirait sur tout ce qui bougeait ».

Des cadavres jetés dans la Seine

Plus tard dans la soirée, cependant, peu de choses bougèrent. Plusieurs témoins ont vu un grand tas de corps sans vie, ramassés par la police devant le fameux Grand Rex (IIe arrondissement), tandis que d'autres ont aperçu de longs morceaux de tissu étendus sur des piles bosselées, le long des trottoirs ensanglantés près de la place de l'Opéra (IXe arrondissement).

En fait, les seuls objets en mouvement étaient ces cadavres qui, jetés du haut des ponts de la ville, flottaient sur la Seine, ainsi que les bus de police qui arrêtaient avec lourdeur les manifestants pour les envoyer en centres de détention provisoire.

Trois cents morts

Loin d'offrir du répit aux manifestants, les centres (des stades pour la plupart) représentaient les arènes de la violence policière. Les Algériens devaient se frayer un passage à travers les matraques et les bâtons des policiers, de la sortie des vans jusqu'à l'entrée.


« Le Jardin des délices » de Jérôme Bosch (1503-1504) (Mus&eacute ; e du Prado/Wikimedia Commons/CC)

Une fois à l'intérieur, ils étaient confrontés à une scène digne de Jérôme Bosch (« Le Jardin des délices ») : des centaines d'hommes et de femmes, ensanglantés et mutilés. Avant que Maurice Papon, préfet de police, ne déclare victoire quelques jours après dans ce qu'il appelait la « Bataille de Paris », pas moins de 300 civils algériens étaient morts, tandis que plusieurs centaines d'autres étaient blessés, traumatisés ou toujours déportés.

 

 

SUJET D'ANTENNE 2 EN 1996 SUR LE 35E ANNIVERSAIRE DU 17 OCTOBRE.

Ce qui est remarquable dans la « Bataille de Paris », c'est que personne ne l'ait remarquée, pendant si longtemps en France. Après un premier ballet des compte-rendus de la presse, l'histoire a connu le même sort que les victimes algériennes : elle a été enterrée et oubliée. Les raisons de cet oubli général résonnent encore aujourd'hui.

Papon, cerveau de la répression

Premièrement, le gouvernement de Charles de Gaulle s'était engagé dans un effort futile et désespéré pour vaincre le FLN, le mouvement nationaliste qui se battait pour l'indépendance de l'Algérie. La prétendue « guerre sale » était en fait, positivement épouvantable : les deux camps étaient coupables d'employer une violence hasardeuse qui réclamait la vie de milliers de civils français et algériens. Des actes de terrorisme et de contre-terrorisme ont, de plus, provoqué des vagues sur la Méditerranée qui venaient se briser sur le sol français.

Effrayés par cette marée teintée de sang, beaucoup de Français et de Françaises se sont trop vite hâtés de classer cette tentative de manifestation comme une couverture pour une action militante.

Le cerveau de cette répression policière, Maurice Papon, a exploité cette peur. Il a insisté sur le fait que la République avait vaincu l'initiative du FLN (qui avait en fait appelé à la manifestation) voulant se servir d'enfants comme boucliers et otages dans une manifestation destinée à provoquer la violence des policiers.

« La construction sociale de l'indifférence »

Comme les historiens Jim House et Neil MacMaster le notent, Papon s'est présenté avec succès à la nation comme étant le « héros qui a satisfait la mission personnelle de De Gaulle : vouloir “ garder Paris ” » (beaucoup des techniques employées par Papon contre les Algériens avaient d'abord été testées lorsqu'il était bureaucrate à Vichy, au moment où il avait déporté 1600 juifs à Auschwitz – un autre fait passé inaperçu jusqu'au procès de Papon pour crimes contre l'humanité en 1997).

Finalement, le public français avait été préparé à oublier cet évènement atroce grâce à ce que les sociologues appellent « la construction sociale de l'indifférence » et que le reste d'entre nous appellerait un processus d'abrutissement.

La spirale de violence en Algérie, ainsi que l'Etat français et la propension des médias publics à représenter les Algériens comme étant profondément « différents », ont conditionné la réponse du public français au massacre. Plutôt que comme massacre, en réalité, l'action de la police fut comprise comme un acte nécessaire d'auto-défense contre des barbares. Il leur était beaucoup plus simple de sympathiser avec les manifestants français tués par la police quelques mois plus tard lors du tristement célèbre « Massacre de Charonne », qu'avec leurs pairs Nord-Africains.


Le Pont Saint-Michel à Paris (Fran&ccedil ; ois Trazzi/Wikimedia Commons/CC)

Depuis les années 80, les historiens et les scientifiques politiques ont méticuleusement recréé les évènements du 17 octobre 1961. Ce qui s'est passé cette nuit-là ne fait désormais plus de doutes. De nombreuses organisations civiques, y compris 17 Octobre : contre l'oubli, ont longtemps marqué cet anniversaire, en choisissant le Pont Saint-Michel, duquel les manifestants algériens avaient été jetés, comme site de commémoration.

Un silence douloureusement bruyant

Et pourtant la République française, qu'elle soit dirigée par la gauche, la droite ou le centre, a toujours maintenu un silence assourdissant.

Ce silence est particulièrement et douloureusement bruyant sous le gouvernement actuel. En 2005, lorsque Sarkozy était ministre de l'Intérieur, son parti l'UMP a voté une loi qui demandait aux enseignants de discuter des avantages de la « mission civilisatrice » de la France.

Peu après être devenu Président, Sarkozy est allé à Dakar (Sénégal) et dans undiscours controversé, les opinions de la loi votée plus tôt (et rapidement abrogée) ont vite trouvé écho. Son effort, créer le ministère de l'Immigration, de l'Intégration et de l'Identité nationale, qui a finalement avorté, a largement été vu comme une action pour isoler les musulmans français, tout comme l'est la loi qui interdit le port du voile islamique en public.

Imaginez Sarkozy, sur le Pont Saint-Michel

Mais Sarkozy a le don pour les changements de bord soudains : en témoigne le rôle joué par la France en Libye. De même qu'avec la récente image de Sarkozy effectuant un salut de héros dans la ville libérée de Tripoli, imaginez l'impact du Président, se tenant devant le Pont Saint-Michel, reconnaissant les crimes commis par la France contre d'autres Nord-Africains il y a un demi-siècle.

Dans un pays où la rhétorique xénophobe est de nouveau en hausse, le geste de Sarkozy servirait de rappel décisif : ceux qui ont perdu la vie il y a cinquante ans n'étaient pas « différents » mais des hommes et des femmes, tout comme nous. Les fantômes du passé de la France pourraient bien faire écho au chant que l'on vient d'entendre à Tripoli :

« Un, deux, trois : Sarkozy, merci ! »

Traduction : Agathe Raymond Carlo

http://www.rue89.com/2011/09/27/17-octobre-1961-lalgerie-la-revolution-arabe-qui-ne-passe-pas-pour-sarkozy-223999

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29 septembre 2011 4 29 /09 /septembre /2011 10:38
Chanson de "Storlok" 1978: Gwerz Maro j Jackson
(Complainte de la mort de GJ)

Le 9 septembre 1971, dans l'État de New York, éclatait la révolte des détenus de la prison d'Attica aux États-Unis. Elle dura cinq jours et fut sauvagement réprimée, se concluant par la mort de 31 prisonniers et neuf gardiens, tous tués pendant l'assaut par une police armée jusqu'aux dents.

Il y a toujours eu des révoltes dans les prisons américaines. En 1920, mille six cents détenus s'étaient soulevés à la prison de Clinton, dans l'État de New York. Après 1950, il y eut une cinquantaine de soulèvements. Cela n'empêcha pas l'administration qui en avait la charge de se déclarer, en 1966, « fière, satisfaite et heureuse » de son système.

Mais, dès l'année suivante, en 1967, la prison de Saint-Quentin (Californie), avec ses quatre mille détenus, connut une émeute raciale. En 1968, une grève des détenus mobilisa les prisonniers noirs comme blancs et stoppa la production industrielle dans la prison. À l'automne 1970, des détenus de Long Island prenaient le contrôle de la maison d'arrêt et exigeaient la mise en liberté sur parole de 47 détenus. En novembre 1970, 2 400 prisonniers du pénitencier de Folsom (Californie) entamaient une grève de trois mois.

La chose nouvelle était que dans les prisons bien des détenus se disaient « révolutionnaires ». En effet, dans les années soixante, le mouvement des Noirs américains et l'enlisement des États-Unis dans la guerre du Viêt Nam avaient conduit à une radicalisation politique. Au début des années soixante-dix, celle-ci touchait toutes les catégories de la population, et même les détenus. Un nouveau type de prisonnier apparut : le condamné de droit commun dont la conscience politique s'éveillait en prison. George Jackson en fut le meilleur représentant. Son livre racontant son évolution, Les Frères de Soledad, devint le livre de chevet de ceux qui soutenaient la lutte des Noirs américains.

Jackson avait fait dix ans de prison pour un vol évalué à 70 dollars et soutenait le mouvement radical des Panthères noires. Devenu un exemple à imiter, il savait sa vie menacée car l'État américain était alors résolu à décapiter l'aile radicale du mouvement noir. En août 1971, George Jackson fut tué dans le dos par un gardien de la prison de Saint-Quentin. Les autorités tentèrent de maquiller cet assassinat, mais la vérité, facile à deviner, déclencha une série d'émeutes dans plusieurs prisons. C'est à Attica que la révolte fut la plus profonde.

Là, 54 % des détenus étaient des Noirs mais 100 % des gardiens étaient blancs. Les prisonniers passaient 14 à 16 heures en cellule. Leur courrier était surveillé, leurs lectures contrôlées, ils voyaient leur famille derrière un grillage, les soins médicaux étaient quasi nuls et le régime des remises en liberté arbitraire. Le système de la peine négociée (75 % des incarcérations se faisaient sans procès) accentuait le sentiment d'injustice, car l'accusé plaidait coupable, qu'il le soit ou non, en échange d'une promesse de peine réduite... pas toujours effective.

Le système carcéral américain, comme partout, reflète les inégalités sociales. En 1969, pour une fraude fiscale d'environ 200 000 dollars, crime commis plutôt par des gens aisés, on risquait, au pire, sept mois de prison. En revanche, la peine de prison pour un cambriolage ayant rapporté en moyenne 321 dollars était de 33 mois. En outre, le fait d'être noir était une circonstance aggravante.

Malgré tout, un cours de sociologie donné à Attica devint un lieu de discussion pour les prisonniers sur les changements qu'ils souhaitaient. Ils organisèrent des manifestations et présentèrent des revendications modestes.

L'assassinat de George Jackson fit grandir la tension jusqu'à ce 9 septembre, où une partie des détenus s'empara d'une des cours de la prison et y retint quarante gardiens. Des observateurs, dont un journaliste du New York Times, furent invités par les détenus à visiter les lieux. Celui-ci écrivit : « L'harmonie raciale qui régnait parmi les prisonniers était stupéfiante. Cette cour de prison est le premier endroit que j'ai vu où il n'y avait aucun racisme. » Et un détenu noir lui déclara : « Je ne pensais pas que les Blancs s'y feraient. J'ai pleuré à l'idée que nous étions tous si proches. Tous unis. »

L'administration lanterna les prisonniers et, le 13 septembre, le gouverneur Rockefeller donna le feu vert à un assaut de la garde nationale, des gardiens de prison et de la police locale, armés de fusils automatiques, de mitraillettes et de gaz lacrymogènes. En un quart d'heure, 31 détenus et neuf gardiens furent tués. L'administration expliqua d'abord que ces derniers avaient été égorgés par les détenus, mais l'autopsie prouva qu'ils avaient été tués eux aussi par les rafales des policiers.

Ces événements n'empêchèrent pas d'autres mouvements dans les prisons et la création de comités de soutien, au point que les autorités judiciaires finirent par abandonner les peines de prison à perpétuité envisagées pour les détenus survivants de l'assaut.

Le président Nixon félicita Rockefeller pour sa décision. Les dirigeants américains, plutôt que de satisfaire des revendications élémentaires, avaient préféré sauver la face d'une administration pénitentiaire incapable, même au prix d'un massacre non seulement des détenus mais aussi des gardiens, unis dans le même mépris.

Des massacres de ce genre, l'impérialisme américain en avait commis d'autres, notamment au Viêt Nam, mais à Attica, il s'était montré capable d'en perpétrer aussi sur son propre sol.

Jacques FONTENOY

 

http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2252&id=45

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26 septembre 2011 1 26 /09 /septembre /2011 13:24

Léon Trotsky © Radio France - 2011

Bouton de lecture

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26 septembre 2011 1 26 /09 /septembre /2011 10:43

lenine.jpg

Par François Sabado le 25-09-2011


A l’heure où l’anticapitalisme doit plus que jamais retrouver ses « lettres de noblesse », nous reproduisons ci-dessous la préface écrite par notre camarade François Sabado au texte de Lénine « La Maladie infantile du communisme », ouvrage récemment réédité sous le titre : "Lénine, Petit Manuel pour rompre avec le capitalisme".

 

Lire la suite ici

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21 septembre 2011 3 21 /09 /septembre /2011 09:48

Yves Bodénez

 

Yves Bodénez
« Je suis l’élément conscient d’un processus inconscient » Yves Bodénez1
Yves François Bodénez, né le 15 novembre 1921 au Relecq-Kerhuon, près de Brest
 (Finistère) et mort en déportation en mars 1944 à Dora (NordhausenAllemagne),
est un militant trotskiste.
Yves Bodénez perd très jeune ses parents, Joseph Marie Bodénez et Andrée Berthou,
et sera élevé par ses grands parents. Ouvrier du bâtiment (électricien), travaillant à
l’Arsenal de Brest, il a acquis, avant la guerre,
une bonne formation politique. Il lit lapresse trotskiste dès 1937 et prend contact avec
les trotskistes bretons en 19392. Pendant l’occupation allemande, les trotskistes 
bretons portent le nom de « Parti communiste révolutionnaire », puis rejoignent les
Comités français pour la IVe internationale courant 1942 3. Enfin, ils établissent le
contact avec des camarades de Paris qui ont reconstitué le Parti ouvrier
internationaliste (POI) et publient chaque mois « La Vérité » clandestine4. Ils prennent
donc le nom de POI. Il y a une cellule à Brest, constituée d’environ sept personnes et
entourée d’un noyau de sympathisants plus ou moins actifs 5. Du début de 1941 à
octobre 1943, l’organisation trotskiste clandestine de Brest publie une vingtaine de
 tracts, ainsi que près de 30 numéros des journaux ronéotypés « Le Bulletin Ouvrier
et Paysan », « La Bretagne Rouge » (entre juin 1941 et juin 1942)6, « Le Front Ouvrier »
(entre deux et trois cent exemplaires)7Yves Bodénez rédige des articles
(signés Huon)2 et constitue à Kerhuon une cellule de cinq personnes5.
Travail avec les soldats allemands
Les militants du POI ont la quasi-certitude que la guerre débouchera sur la Révolution,
tout particulièrement en Allemagne. Il n’est donc pas question d’accepter le mot
d’ordre nationaliste du Parti communiste français« À chacun son Boche », mais bien
plutôt celui plus marxiste de « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous »8.
Dès octobre 1942, Yves Bodénez et son groupe se doutent qu’il y a, dans la région
de Brest, des Allemands anti-nazis, dont beaucoup sont originaires de Hambourg,
autre ville portuaire, connue pour son mouvement ouvrier 9. Mais c’est vers mars 1943,
à l’arrivée de Robert Cruau, dit Max ou Pleton, qui avait dû fuir Nantes où il était
recherché7, qu’il devient possible d’engager des contacts sérieux avec les 
soldats10Postier d'à peine vingt ans, parlant allemand et très militant, Robert Cruau
s'installe près des arsenaux, où se concentrent  ouvriers français et soldats allemands11. Par l’intermédiaire de son collègue Gérard Trévien à l’Arsenal,
Yves Bodénez rejoint le groupe de Robert Cruau. Yves Bodénez et Robert Cruau
seront responsables du POI  pour la Bretagne. Robert Cruau dirige le groupe dit
de « travail parmi les soldats allemands » : les militants du POI sont chargés de
distribuer des tracts, de recruter les « internationalistes » qui se dissimulent sous
l'uniforme de la Wehrmacht et de diffuser le journal clandestin « Arbeiter und Soldat »11, publié à Paris.
Le groupe des trotskistes brestois
Des militants de divers points de France agissent pour que ce journal parvienne à des
 soldats allemandsMais c’est seulement à Brest qu’il y aura un début d’organisation12. Robert Cruau dispose d'un groupe solide,
dont les membres ont entre dix-neuf et vingt-cinq ans (les frères nantais Georges
et Henri Berthomé, André Darley, Marguerite Métayer, Eliane Ronel, Anne Kervella,
Gérard Trévien et Yves Bodénez). Plusieurs sont réfractaires au Service du travail
obligatoire (STO). André Calvès, dit Ned, né à Brest en 1920marin puis ouvrier,
  autodidacte brillant et intelligent, milite à leurs côtés. Il se sent proche de Cruau et
de ses camarades11.
Tous sont d’accord sur quelques points :
Le nazisme signifie l’esclavage pour tous les peuples d’Europe
 y compris le peuple allemand, même s’il y a une hiérarchie parmi
  les esclaves.
 De Gaulle représente une alternative possible pour la bourgeoisie française.
Le mouvement de lutte  contre l’occupation n’a absolument pas intérêt à se lier à
ses directives.
 L’URSS demeure un État ouvrier dégénéré. Tous les pactes de
 Staline ne peuvent effacer l’antagonisme fondamental qui 
l’oppose au capitalisme. Le pacte germano-soviétique ne durera pas
longtemps13Cette guerre est une guerre impérialiste pour un nouveau partage
du monde.
Les soldats allemands antinazis
Au début de septembre 1943, le groupe aurait réussi à enrôler 27 soldats allemands7 
(notamment de la DCA ainsi que deux marins et un de l'Organisation Todt) qui
partagent avec lui l'essentiel : un attachement de principe à l'internationalisme
 prolétarien et une haine farouche du nazisme. L’un d’eux, Heinz, se sert du cachet de
l’Organisation Todt afin de truquer les cartes de travail de ceux qui doivent partir
au STO14. Des soldats allemands fournissent les militants français en Ausweis12,
préviennent les jeunes ouvriers lors de rafles ou les laissent passer lorsqu'ils sont
censés les arrêter15. Il y a même, à Brest, une feuille écrite par des soldats allemands
gagnés à la IVe Internationale : « Zeitung für Arbeiter und Soldat im Westen »16, tirée
à 150 exemplaires7. Le journal La Vérité rapporte dans son numéro du 15 octobre
194317 : « À Kerhuonle 6 août, des soldats allemands ont traversé le bourg en
chantant l'Internationale »15.
Réaction de la Gestapo
Les trotskistes du POI n'ignorent pas que la tâche est délicate, périlleuse et fatale en
cas d'erreur. Or, si l'armée allemande n'aime pas la propagande défaitiste qui sape
le moral des troupes et discrédite la hiérarchie, elle aime encore moins que ses 
soldats s'enrôlent dans des cellules trotskistes et diffusent des pamphlets
 révolutionnaires11. «Faire de la propagande à des soldats allemands est le plus
grand crime !»- phrase d’un officier de la Gestapo prononcée au cours des 
interrogatoires, rapportée par une sympathisante libérée de la prison de Rennes14.
La Gestapo intervient donc en infiltrant un informateur parmi les soldats de Brest 
(ou bien en « retournant » l'un d'entre eux sous la menace)18, Konrad Leplow19.
En octobre 1943une rafle décime le groupe11 : une quinzaine de militants sont
arrêtés au moyen de trois souricières. Robert Cruau tente de s'enfuir. Abattu par
la Feldgendarmerie, il meurt sans soins en prison. Les autres  Français sont torturés 
puis déportés. Quatre ne reviendront pas des camps: Georges Berthomé, André Le
Floch, Albert Goavec et Yves Bodénez18. Quant aux soldats allemands, une douzaine
ou une quinzaine d’entre eux (dont probablement Heinz) auraient été arrêtés et
 exécutés14. Mais, en octobre 1943, la police allemande n'a pas fait que démanteler le
« groupe breton ». Elle est remontée plus haut et a frappé au sommet du POI11.
Arrestation et déportation
Yves Bodénez est arrêté le 6 octobre 1943 à Brest. Konrad ignore son adresse à
 Kerhuon, il ne l’a vu qu’une fois mais le reconnait rue de Siam. Yves est emprisonné 
à Rennes du 7 octobre 1943 au 14 janvier 1944. Il séjourne au camp de Compiègne
(Oise) du 15 au 21 janvier 1944, d’où il partira à destination du camp de concentration
 de Buchenwald (Allemagne), par le convoi du 22 janvier 1944. Il arrive à Buchenwald
le 24 janvier 1944, puis à Dora (Allemagne) le 16 février 1944, où il porte lematricule
42.420. Affecté au Kommando Heckbau-Mittelwerk-Sawasky, il travaille comme
 électricien dans le tunnel où sont construites les armes secrètes V1 et V2. Il
contracte une pleurésie le 1er mars, après avoir passé la nuit dehors pour une
«désinfection», puis entre à l’hôpital du camp le 8 mars, où il sera tué le 11 mars
par un kapo tchèque (la date officielle de son décès est le 23 mars 1944). Ses derniers
jours seront relatés par son camarade Gérard Trévien, déporté avec lui à Dora, dont
il reviendra en 1945 20.
Souvenir
Cet épisode, absolument unique21 dans les annales de la Résistance en France,
a été largement passé sous silence21. D'une part, les militants trotskistes ont été
décimés ; d'autre part, le PCF, premier parti de France à la Libération, les qualifiait
de « hitléros-trotskystes » et il était selon lui impossible qu'ils aient fait de la
résistance21Le nom d'Yves François Bodénez a été donné à une rue de sa ville
natale, Le Relecq-Kerhuon.

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Yves_Bod%C3%A9nez

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