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31 mars 2010 3 31 /03 /mars /2010 08:56

noname
 


BONNE NOUVELLE !

Démantèlement : un premier succès... continuons la mobilisation pour un véritable débat !

  
La commission d'enquête sur le démantèlement de la centrale nucléaire de Brennilis en Bretagne
vient d'émettre un avis défavorable au projet de démantèlement complet présenté par EDF. De plus, elle préconise un débat public national sur le démantèlement ! La demande des associations locales et du Réseau "Sortir du nucléaire" a donc été reprise par la commission d'enquête.

Encore faut-il que les ministres concernés acceptent de lancer le débat...

La pétition est plus que jamais d'actualité ! Déjà 17 000 personnes l'ont signé... et vous ?


Signez la pétition :
http://www.sortirdunucleaire.org/dossiers/petition-debat-demantelement.html



Réseau "Sortir du nucléaire"
http://sortirdunucleaire.org/

Communiqué de presse du mardi 30 mars 2010


M. Borloo, à quand un véritable débat national sur le démantèlement des installations nucléaires ?

 

Le Réseau "Sortir du nucléaire" appelle M. Borloo à organiser enfin un
véritable débat national sur le démantèlement des installations nucléaires et le devenir de leurs déchets radioactifs.

La commission d’enquête sur le projet de démantèlement de la centrale nucléaire de Brennilis vient elle-même de préconiser un débat public national sur le démantèlement des installations nucléaires [1]. De plus, elle émet un avis défavorable au projet de démantèlement proposé par EDF pour la centrale de Brennilis.


La mobilisation des associations locales [2] est pour beaucoup dans cette prise de position de la commission, de même que le succès de la pétition [3] lancée par le Réseau "Sortir du nucléaire" en février 2010.
Déjà 17 000 personnes ont signé cette pétition pour réclamer un véritable débat public national sur le démantèlement des installations nucléaires et le devenir de leurs déchets radioactifs ! L’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) s’est elle aussi déclarée favorable à l’organisation d’un débat public national [4], ainsi que le Président du Conseil général du Finistère, Pierre Maille [5].

Ce débat doit rompre avec la triste tradition des "débats bidon" sur le nucléaire [6]. Le Réseau "Sortir du nucléaire" dénonce le dernier en date de ces "débats bidon", ouvert le 24 mars 2010 pour canaliser les oppositions au réacteur EPR prévu à Penly [7].


Un
véritable débat ne doit pas être une opération de communication visant à obtenir l’assentiment des citoyens.
Un véritable débat doit permettre une participation équitable de toutes les parties prenantes, conformément à la convention internationale d’Aahrus.
Un véritable débat doit lier la problématique du démantèlement et de ses déchets avec les choix de politique énergétique de la France.
Les orientations et les conclusions d’un véritable débat doivent être prises en compte par les décideurs politiques.

Un véritable débat national est nécessaire pour que le démantèlement des installations nucléaires se fasse dans le respect de la santé des travailleurs impliqués et des riverains, dans le respect de l’environnement… et de la démocratie !


Le Réseau "Sortir du nucléaire" rappelle que :


- A ce jour, il n’existe aucune solution pour assurer le stockage des déchets radioactifs que génèreront les chantiers de démantèlement.


- La Cour des Comptes elle-même juge "embryonnaires" les sommes provisionnées par EDF pour financer censément plus de la moitié des coûts du démantèlement [8]. La Grande-Bretagne a évalué à 103 milliards d'euros le démantèlement de ses propres installations, bien moins nombreuses qu'en France. Le démantèlement du parc nucléaire français coûtera inévitablement plusieurs centaines de milliards d'euros.


Contact presse (Réseau "Sortir du nucléaire") :

François Mativet : 06 03 92 20 13



Notes :


[1] Voir en page 8 des conclusions de la commission d’enquête. Téléchargez ces conclusions sur :
http://www.sortirdunucleaire.org/dossiers/petition-debat-demantelement.html

[2] Voir le communiqué de 7 associations locales (AE2D, Bretagne Vivante, Consommation Logement et Cadre de Vie, Eau et Rivières de Bretagne, Groupement Mammologique Breton, Sortir du Nucléaire Cornouaille, Vivre dans les Monts d'Arrée) sur :
http://www.sortirdunucleaire.org/index.php?menu=actualites&sousmenu=dossiers&soussousmenu=petition-demantelement&page=4

[3] Lire et signer la pétition sur :
http://www.sortirdunucleaire.org/dossiers/petition-debat-demantelement.html

[4] L’ASN écrit dans sa revue Contrôle (n°183, avril 2009, p.28) que : "l’ASN a indiqué à la Commission nationale du débat public (CNDP) qu’elle était favorable à l’organisation d’un débat public sur le thème du démantèlement, demandé par un certain nombre d’associations."


[5] Lettre du 27 novembre 2009 adressé au Ministre de l’Ecologie par le Président du Conseil général du Finistère, Pierre Maille - également Président de la Commission locale d’information du site des Monts d’Arrée. Pierre Maille attirait l’attention de M. Borloo "sur l’opportunité de saisir la CNDP pour l’organisation d’un débat national relatif aux options de démantèlement des installations nucléaires à l’arrêt » et a demandé au Ministre « d’en prendre l’initiative".


[6] Télécharger notre dossier de presse "Sortons… des débats bidon sur le nucléaire" :
http://www.sortirdunucleaire.org/actualites/dossiers/debat-EPR/DEBATS-PUBLICS-BIDONS.pdf

[7] Voir notre dossier "EPR de Penly : non au débat bidon !" sur :
http://www.sortirdunucleaire.org/dossiers/debat-EPR.html

[8] "Le démantèlement des installations nucléaires et la gestion des déchets radioactifs", Rapport Public Particulier, Cour des Comptes, janvier 2005 ; "Démantèlement : un débat public est impératif", Réseau "Sortir du nucléaire", novembre 2008,
http://www.sortirdunucleaire.org/index.php?menu=sinformer&sousmenu=revue&page=article&id=496&num=40
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30 mars 2010 2 30 /03 /mars /2010 10:39

 

Guerre commerciale autour du lithium

Par Sophie Chapelle (30 mars 2010)


Téléphones, ordinateurs portables, appareils photos, GPS... Les batteries « nouvelle génération » fonctionnent avec du lithium. Ce composant est également essentiel pour la voiture électrique. Multinationales et États se lancent dans la bataille de l’extraction de ce nouvel « or blanc ».



On la surnomme « l’Arabie Saoudite du lithium ». La Bolivie renfermerait dans son sous-sol 5,4 millions de tonnes de lithium soit près de 40 % des réserves mondiales selon l’Institut américain de veille géologique.


D’autres pays de la Cordillère des Andes possèderaient également en grande quantité du lithium, composant essentiel pour la fabrication des batteries nouvelle génération. Les lacs salés du Chili et de l’Argentine concentreraient respectivement 20 et 13 % des réserves de lithium. Aux côtés du Chili, la Chine est devenue depuis 2008 l’un des premiers producteurs de lithium grâce aux réserves de sel tibétaines.


De quoi bousculer les rapports de force et agacer sérieusement les États-Unis dont les réserves seraient de 410.000 tonnes. Les estimations restent néanmoins variables. Certaines compagnies comme Western Union se prévalent de pouvoir extraire 2 millions de tonnes dans le Nord du Nevada (États-Unis) et de devenir un des plus gros producteurs mondiaux de carbonate de lithium.


Batailles dans les déserts de sel


La concurrence ne s’en tient pas à une bataille chiffrée, elle se déploie dans les déserts de sel. Le groupe français Bolloré, les japonais Sumitomo et Mitsubishi, LG en Corée du Sud et Vale au Brésil sont dans la course pour extraire le carbonate de lithium bolivien. Evo Morales, le chef de l’État bolivien, a en effet besoin des compétences techniques de compagnies étrangères pour l’extraction. Le lithium est un métal léger contenu dans une matière brute, la saumure : la séparation du lithium de la saumure est préalable à l’obtention du carbonate de lithium.


En septembre 2009 c’est le groupe Bolloré, en partenariat avec le minier Eramet, qui a signé avec le ministère bolivien des Mines un partenariat technique. Il accorde un prélèvement de 15.000 litres de saumure en vue d’une analyse en France. Fort d’une Constitution adoptée en janvier 2009, Evo Morales précise que « les ressources naturelles sont consacrées propriété du peuple bolivien ». L’exploitation du lithium serait donc conditionnée à son industrialisation dans le pays et sous le contrôle de l’État.


Afin de prendre les devants, la Bolivie a également investi 6 millions de dollars dans la construction d’une usine pilote près du désert de sel d’Uyuni, et de 150.000 m² de piscines d’évaporation. Pas d’inquiétude toutefois pour les groupes Bolloré - Eramet qui ont signé le 16 février 2010 « un contrat d’exploration assorti d’une option d’achat portant sur des gisements de lithium avec la société argentine Minera Santa Rita ».


Israël dans la course


« Géographie propice », « volonté politique », nul doute pour le groupe Renault-Nissan : « le premier marché à fort volume [est] Israël ». Dans une vidéo, Shimon Peres, président de l’État d’Israël, affirme voir dans le pétrole « le plus grand pollueur de notre temps [et] la plus grande source de financement du terrorisme ». Visant l’indépendance énergétique du pays, Israël cherche donc à déployer à grande échelle des voitures électriques d’ici 2011. Alors qu’un million de véhicules circulent aujourd’hui en Israël, le marché national est estimé à environ 30.000 véhicules électriques par an. Le gouvernement israélien s’est notamment engagé à ce que les taxes sur le véhicule électrique ne dépassent pas 10 % au lieu de 79 % pour les voitures à essence.


Israël a par ailleurs développé un partenariat avec le groupe Renault-Nissan. Son président, Carlos Ghosn, a lui-même passé un accord avec Shaï Agassi, le patron de Better Place, constructeur des bornes de recharge et de remplacement de batteries pour les véhicules électriques. Mi-février, un premier centre de démonstration de véhicules électriques s’est ouvert à Tel Aviv.


D’ici à 2012, 500.000 points de charge devraient être installés sur le territoire ainsi que plusieurs centaines de stations d’échange des batteries. À ce jour, on compte un millier de bornes en Israël et une dizaine au Danemark, pays dans lequel Better Place met aussi son système à l’essai.


Brevets contre responsabilité


Dans le souci de ne pas être dépendant du lithium, certains constructeurs continuent à équiper les voitures avec des batteries à base de nickel. Des États comme l’Islande, l’Italie et la Californie, exploitent les eaux chaudes de zones volcaniques pour produire de l’électricité. Une start up, Simbol Mining, affirme que les eaux à haute température chauffées par des réservoirs de lave contiendraient du carbonate de lithium.


Brièvement, l’entreprise affirme sur la seule page que contient son site que ce type d’extraction « ne génèrerait ni déchets, ni gaz carbonique ». Dépositaire d’un brevet pour précipiter et extraire les silicates contenus dans les eaux géothermiques, Simbol Mining escompte avoir déniché un nouvel eldorado. La question de la responsabilité sociale et environnementale des entreprises dans l’extraction du lithium ne semble pas, elle, être à l’ordre du jour.


Sophie Chapelle

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29 mars 2010 1 29 /03 /mars /2010 10:06

Par Sophie Chapelle (29 mars 2010)


La voiture électrique est présentée comme une alternative pour diminuer la pollution et réduire les émissions de CO². Remplit-elle le contrat ? Ça se discute. En cause : son coût, les composants de sa batterie et les contraintes liées à sa recharge. Des problèmes à résoudre, avant d’envisager une commercialisation à grande échelle.


« Et s’il y avait 600 millions de voitures électriques... » dans le monde interroge l’Expansion.com. Peut-être, en 2020, « 10 % du parc en Union européenne ? » poursuit Le Figaro.


Si la presse s’essaie à quelques pronostics, le ministre de l’Écologie, Jean-Louis Borloo, a affiché en octobre dernier l’objectif de deux millions de véhicules électriques en France en 2020. Son plan prévoit la création d’une usine de batterie à Flins et 75.000 points de recharge. « Pas si vite », rétorque l’association France Nature Environnement selon laquelle « le progrès technologique n’est pas toujours un progrès écologique ».


Pas mieux qu’une voiture classique ?


Selon une étude de l’Ademe (Agence de développement et de la maîtrise de l’énergie) publiée en juillet 2009, le bilan en émissions du véhicule électrique – environ 126 g de C02 – serait équivalent à un véhicule classique. « Le facteur CO2 de la production d’électricité est l’élément sensible  », explique l’Agence. Si le moteur électrique présente un rendement mécanique beaucoup plus important que le moteur thermique, c’est en amont que le problème se pose : la recharge des véhicules s’appuierait en France sur « un mix énergétique moyennement émetteur », avec des pertes importantes lors des étapes de production, d’acheminement et de chargement de l’électricité.


Au-delà des critiques sur les émissions de carbone, le réseau Sortir du Nucléaire dénonce « un parc de voitures électriques responsables de toutes les tares du nucléaire [dont les déchets, ndlr] », si les batteries étaient amenées à être rechargées sur le secteur.


Le carbonate de lithium, composant le plus important des batteries actuelles, constitue une ressource essentielle pour la filière. Clé de voûte du mode de vie occidental, le lithium sert également à fabriquer les batteries des téléphones, ordinateurs portables, appareils photos et autres GPS. Ses réserves, concentrées dans quelques pays et diluées dans les océans, font l’objet d’un début de guerre commerciale. Entre 2003 et 2008, le prix du lithium est passé de 350 à 3000 € la tonne ce qui rend la voiture électrique très chère à l’achat. En conséquence, le groupe Bolloré a décidé de louer le véhicule en longue durée, Renault de son côté mise sur la location des batteries. Le rapport Syrota pointe également « l’incertitude sur la longévité des batteries dont le coût peut représenter la moitié du coût total du véhicule électrique ».


Énergivore et chronophage


Pour quelle autonomie ? Celle-ci oscillerait entre 100 et 200 kilomètres. « Le véhicule électrique présente un avantage environnemental certain en circulation urbaine et périurbaine », confirme l’Ademe. Mais il faudrait compter actuellement environ une demi-heure pour recharger une batterie sur des bornes à haute tension, 8 heures sur une prise standard.


Le principal obstacle au développement de la voiture électrique réside donc dans les infrastructures, en particulier l’équipement massif des villes en bornes électriques. L’Ademe relève les risques des recharges rapides extrêmement énergivores. « Si on recharge un véhicule électrique sur une prise pendant 7 ou 8 heures, c’est en gros un chauffe-eau électrique, soit environ 3 kilowatts, rappelle Benjamin Dessus de l’association Global Chance. Si on le fait en une heure, c’est 30 kilowatts c’est à dire la puissance dépensée par un immeuble. Et si vous voulez le faire en trois à quatre minutes, c’est un quartier de Paris. » Par conséquent, si des dizaines de milliers de voitures effectuaient en même temps une recharge « flash » de seulement quelques minutes, l’appel serait tel sur le réseau que la production nationale pourrait ne pas suffire.


Côté gouvernement, on mise sur « une gestion intelligente du réseau », autrement dit des charges lentes, la nuit, à domicile ou au bureau, qui permettraient de « lisser » la consommation. L’entreprise Better Place a trouvé là un formidable créneau.


Ce fournisseur de services « développe et installe un vaste réseau de stations de recharge et de stations d’échanges de batteries pour alimenter les véhicules électriques ». L’entreprise propose également un « logiciel intelligent » pour « aide[r] les conducteurs de véhicules à savoir quand et où recharger leur voiture, à communiquer avec le réseau et le centre de contrôle Better Place, et [à fournir] une « cartographie » énergétique personnelle actualisée en continu. »


Un nouveau mouchard social en perspective. Pour l’Ademe, le bilan est sans appel : « l’efficacité en termes d’émission de CO2, par voyageur/km ou par tonne/km, des transports ferroviaires par rapport aux autres modes, reste incontestable ».


Sophie Chapelle

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28 mars 2010 7 28 /03 /mars /2010 10:56

(Du Touquet) L'ingénieur promène son compteur Geiger sur le parking du stade de Gueugnon. La machine pousse son cri strident, qui va crescendo : les tribunes et le parking sont situés sur des déchets radioactifs de l'ancienne usine de la Cogema. La moitié des régions françaises abritent ainsi 300 millions de tonnes de résidus nucléaires.


Lauréat du prix spécial du jury au Figra, le film « Mines d'uranium : le scandale de la France contaminée » est de ceux qui font peur. Peur quand les journalistes qui l'ont réalisé, Emmanuel Amara et Romain Icard, marchent avec des citoyens engagés contre ce scandale qui leur disent ne pas vouloir rester trop longtemps dans un pré ou un bois par crainte d'être contaminés.

Peur encore quand on voit que les supporters de Gueugnon, et une bonne partie des habitants de cette ville bourguignonne, ont pu être irradiés en assistant à des matchs de foot ou en faisant leur footing, puisqu'un parcours de santé avait aussi été créé sur les 30 000 tonnes de déchets nucléaires enfouis… (Voir la vidéo)


Au total, l'usine de la Cogema (aujourd'hui Areva) de Gueugnon a planqué ainsi 220 000 tonnes de déchets avant sa fermeture, en 1980. A deux pas du centre-ville. Des dizaines de cas similaires existent en France, où 210 sites ont été exploités. La plupart du temps, ces résidus sont des « stériles » (déchets radioactifs, mais modérément).


Mais dans le film d'Amara et Icard, un ingénieur de la Criirad, le seul laboratoire indépendant de mesure de la radioactivité, découvre du yellowcake (concentré d'uranium) sur le parking d'un club de ski de fond…

Les journalistes nous emmènent aussi à Saint-Pierre (Cantal), village entièrement construit sur un site d'enfouissement. Et dans un coin de la Loire où la Cogema vendait à vil prix du remblai aux habitants, ravis de l'aubaine. Aujourd'hui, ils déchantent : on s'aperçoit que même des maisons sont radioactives.


A Limoges, une partie des habitants boivent de l'eau contaminée. C'est la grande ville française la plus touchée, puisque le Limousin concentrait le plus grand nombre de mines.

L'enquête édifiante d'Amara et Icard pose beaucoup de questions. Elle a suscité quelques réponses au moment de sa diffusion dans l'émission de France 3 « Pièces à conviction », en février 2009 : tentative de censure de la part d'Areva, procès de la ville de Limoges, et engagement solennel du ministre Borloo (non respecté). (Voir la vidéo)


Tant que les ingénieurs de la Criirad et les citoyens engagés n'auront pas fini leur travail de fourmi, on aura du mal à connaître la réalité de la contamination en France : tel qu'il est actuellement organisé, le contrôle de la radioactivité n'est pas indépendant d'Areva. Notamment parce que les ingénieurs qui l'effectuent sont presque tous issus du corps des Mines, comme les dirigeants du groupe nucléaire.

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26 mars 2010 5 26 /03 /mars /2010 10:26

Par Agnès Rousseaux (26 mars 2010)

L’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail vient de publier une première évaluation des risques liés aux nanomatériaux. Chaussettes sans odeur, ciments, aliments… Les nanotechnologies commencent à se diffuser dans les produits de grande consommation. Sans réglementation, ni études.




Les autorités publiques se doivent d’« agir sans attendre au nom du principe de précaution » pour réduire les risques liés aux nanomatériaux. C’est ce que recommande une étude de l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset) publiée ce 24 mars. Le constat est peu rassurant : « De grandes difficultés ont été rencontrées pour identifier des produits contenant des nanomatériaux manufacturés. » Et même lorsqu’un produit utilisant des nanotechnologies est clairement référencé, « l’accès aux données qui le caractérisent est très limité ». Bref, l’Afsset ne sait pas grand chose concernant l’ampleur de la diffusion de nanoparticules et leurs éventuelles conséquences sur la santé et l’environnement.


Surtout, « le manque de données épidémiologiques, toxicologiques et écotoxicologiques ne permet pas de mener actuellement une évaluation complète des risques potentiels liés aux nanomatériaux manufacturés contenus dans tous les produits de consommation courante ». L’Afsset souligne l’urgence de faire progresser les connaissances sur ce sujet. Seules 2% des études publiées sur les nanomatériaux concernent les risques pour la santé et l’environnement.


Nanochaussettes anti-odeur


Le rapport recense cependant plusieurs centaines de produits de grande consommation contenant des nanomatériaux. L’étude a porté plus spécifiquement sur quatre d’entre eux : la chaussette antibactérienne (nanoparticules d’argent), le ciment autonettoyant et le lait solaire (nanoparticules de dioxyde de titane) ainsi que la silice alimentaire à l’état nanométrique, utilisée dans le sel ou le sucre.


Résultat ? Pour les nanoparticules d’argent, « il est extrêmement difficile de prédire les impacts environnementaux ». Pourtant, ces particules sont contenues dans plus d’un quart des nanoproduits existants sur le marché. Mais « l’argent nanoparticulaire n’a pas fait l’objet d’études importantes en France », et « aucun essai de toxicité aiguë et/ou chronique, de toxicocinétique par voie cutanée (voie d’exposition considérée), n’est disponible ». Alors même que le danger des nanoparticules d’argent est « avéré chez certaines espèces animales »...


Précisons que la toxicité de l’argent, en cas de rejet important dans l’eau, est reconnue. Si la pollution par l’argent est avérée, quid des nanoparticules d’argent ?


Concernant le ciment contenant du dioxyde de titane, « le risque, s’il ne peut pas être évalué, ne peut pas être exclu en particulier chez les personnes souffrant d’une pathologie respiratoire ». Un scénario aussi dramatique que celui de l’amiante se profilerait-il ? « Risque non-exclu » est le terme récurrent de ce rapport de 207 pages. Problème : l’absence de données empêche les autorités sanitaires de conclure : « Bien qu’il y ait des indications de l’existence de danger potentiel pour certaines nanoparticules, pour les quatre cas étudiés, le manque de données ne permet pas d’estimer correctement le risque associé ».


Étiquetage nécessaire


L’Afsset préconise cependant une série de mesures. Tout d’abord, rendre obligatoire la traçabilité des nanomatériaux, notamment par une obligation de déclaration par les industriels, et par un étiquetage clair pour informer les consommateurs. Cet étiquetage devrait également informer sur les risques de dispersion et de persistance dans l’environnement (comme dans le corps humain). L’Afsset recommande également l’harmonisation des cadres réglementaires français et européens pour la déclaration et l’autorisation de mise sur le marché, notamment une révision de la directive européenne REACH appliquée aux produits chimiques produits [1].


L’exposition aux nanomatériaux manufacturés ne concerne pas seulement les consommateurs, mais aussi les employés de l’industrie et des laboratoires, ainsi que « les populations riveraines des installations industrielles », en contact chronique avec les nanomatériaux. L’Afsset va même jusqu’à préconiser « l’interdiction de certains usages des nanomatériaux pour lesquels l’utilité est faible par rapport aux dangers potentiels ». Bref il y a du boulot, et on attend que gouvernement et parlement s’y attellent.


Face à ce chantier jugé « considérable », l’agence prévoit de produire un outil simplifié pour quantifier les risques (grille de cotation). Elle coordonne aussi le projet européen « Nanogenotox », impliquant 18 organismes et 13 pays. Ce projet vise à « identifier la toxicité sur les gènes et l’ADN de 14 nanomatériaux ». Vu l’augmentation rapide des produits contenant des nanoparticules, c’est un minimum !

Agnès Rousseaux

Notes

[1] Mais en quantité supérieure à une tonne, ce qui limite fortement son application aux nanomatériaux.

En savoir plus

Le rapport de l’Afsset : Évaluation des risques liés aux nanomatériaux pour la population générale et pour l’environnement

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25 mars 2010 4 25 /03 /mars /2010 08:56
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Communiqué de presse Sortir du Nucléaire mercredi 24 mars 2010




Le nucléaire nuit gravement à la santé, à l'environnement... et à la démocratie !


Fin mars 2010 s'ouvre le débat autour de la construction d’un réacteur EPR à Penly, organisé par la Commission Particulière du Débat Public (CPDP), débat qui se déroulera jusqu'au 24 juillet 2010.


Le Réseau "Sortir du nucléaire" ne participera pas à ce débat bidon.


En effet, le Réseau "Sortir du nucléaire" considère que
cette procédure n’est qu’un simulacre de démocratie dont il n’y a malheureusement rien à attendre. Cette « consultation » ne fait que s’ajouter à la longue liste des débats bidons autour du nucléaire. Une fois de plus, les citoyens sont mis devant le fait accompli !

- A quoi bon débattre quand la décision de construire l’EPR à Penly en Haute-Normandie a déjà été prise un an auparavant par le président de la République [1], au mépris de la démocratie et des conventions internationales [2] ? On peut donc s'attendre à ce que les pouvoirs politiques tirent la conclusion du débat avant même qu’il ait commencé, comme ce fut le cas pour l'EPR de Flamanville [3].


- Lors du "débat" de 2005 sur le premier EPR de Flamanville dans la Manche, EDF s'était engagé à ne construire aucun autre réacteur EPR tant qu'elle n'aurait pas une "expérience d'exploitation" du premier [4]. Or, celui-ci n'est toujours pas en service : EDF trahit donc totalement cet engagement. De plus, les déboires du chantier de Flamanville démontrent à eux seuls que l'EPR est une impasse et devrait être annulé immédiatement.


- Ce prétendu débat constitue en fait un dispositif par lequel l'Etat cherche à canaliser les oppositions, pour obtenir l'acceptation du nucléaire par les citoyens. Pour la Commission qui l'organise, "l'important c'est de participer", mais certainement pas de tenir compte des avis des Français !


En dépit des appels à la participation des citoyens, au royaume de l’atome,
le nucléaire reste le fait du Prince ! Le Réseau « Sortir du nucléaire » appelle à dénoncer ce déni de démocratie et rappelle les multiples raisons d’annuler le programme EPR.

- L’EPR est une technologie extrêmement dangereuse. Il comporte des défauts connus de longue date [5], et les autorités de sûreté nucléaire finlandaises, britanniques et françaises ont déjà émis de sévères réserves sur sa sûreté [6]. Récemment, le Réseau « Sortir du nucléaire » a révélé des documents internes à EDF attestant d’un risque d’accident grave [7]. Il faut donc arrêter immédiatement la construction de l'EPR à Flamanville.


- Nous rappelons les coûts faramineux de ce réacteur, entièrement à la charge des consommateurs.


- A l'instar de celui de Flamanville, l’EPR de Penly ne répondra à aucun besoin en électricité [8], puisque la France est déjà depuis longtemps en état de surproduction chronique. A investissement égal, les économies d’énergies et les renouvelables créeraient quinze fois plus d’emplois, pérennes et répartis sur tout le territoire [9], et permettraient de lutter de manière vraiment efficace contre le changement climatique.


- Enfin, rappelons que la construction d’un nouveau réacteur retardera la transition vers un système énergétique vraiment sobre et propre, perpétuera la dépendance énergétique de la France [10], accroîtra la probabilité d’un accident nucléaire et entraînera la production de nouveaux déchets, pour lesquels il n’existe aucune solution !


Le Réseau "Sortir du nucléaire" appelle à l'organisation d'actions de protestation lors des réunions du débat pour dire non à l'EPR et pour dénoncer la politique nucléaire de la France.


Fédération regroupant 872 associations très diverses, le Réseau "Sortir du nucléaire" a toujours été attaché au pluralisme du mouvement antinucléaire : nous respectons donc la position de nos membres qui participeraient au débat public pour y faire valoir leurs arguments contre l'EPR.




Voir le dossier de presse sur la page :

 http://www.sortirdunucleaire.org/dossiers/debat-EPR.html


Notes :

[1]
http://www.elysee.fr/documents/index.php?lang=fr&mode=view&cat_id=8&press_id=2274

[2] La Convention d’Aarhus, dont la France est signataire, exige que les citoyens soient consultés avant toute décision !


[3] Pour rappel, le 21 octobre 2004, EDF annonçait que le réacteur EPR serait construit sur le site de Flamanville dans la Manche. Le 24 octobre 2005, M. De Villepin, Premier ministre, déclarait "Au vu des conclusions du débat public en cours, EDF construira le premier réacteur EPR à Flamanville."… et le 3 novembre, le débat public sur l'EPR débutait à Lyon !


[4]
http://www.debatpublic-epr.org/docs/pdf/dossier_mo/synthese_dossier_mo.pdf

[5] Les défauts techniques sur la sûreté du réacteur européen à eau pressurisée (EPR), Henrik Paulitz, IPPNW, 2003


[6]
http://www.sortirdunucleaire.org/actualites/communiques/affiche.php?aff=633

[7]
http://www.sortirdunucleaire.org/actualites/communiques/affiche.php?aff=670

[8] Réponse d’EDF à un intervenant lors du débat THT : « Vous avez par ailleurs raison lorsque que vous précisez que la construction du réacteur Flamanville 3, si le projet est confirmé à l’issue du débat public, n’a pas pour objectif premier de répondre à l’augmentation de la demande d’électricité. »
http://www.stop-tht.org/Les-contributions-pour-contre-l.html

[9] Courant Alternatif pour le Grand Ouest, les 7 Vents du Cotentin, 2006


[10] 100 % de l’uranium utilisé dans les centrales françaises est importé.
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24 mars 2010 3 24 /03 /mars /2010 10:39
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Par Ivan du Roy (24 mars 2010)


Cheminots et écologistes dénoncent ensemble le nouveau plan fret de la SNCF.


Ils reprochent à l’opérateur public de se désengager du fret ferroviaire « de proximité ». Cette activité, dite « wagons isolés », concerne le transport de marchandises pour des entreprises moyennes.


Elle nécessite de regrouper en convoi les « wagons isolés » affrétés par différents clients, puis de les acheminer par rail au plus près de leur point de destination, ce qui signifie disposer d’un maillage de gare de marchandises relativement dense. CGT, CFDT, France nature environnement, le Réseau action climat ou Les Amis de la terre critiquent, dans un communiqué commun du 19 mars, « l’abandon programmé de 60% » de cette activité, qui sera reportée sur le transport routier et les poids lourds.


Cet abandon est, pour les syndicats et les ONG, non seulement anti-écologique mais aussi anti-social. Le report de cette activité sur la route va générer 300 000 tonnes équivalents CO2 supplémentaires par an (soit l’équivalent de la pollution engendrée par la consommation de 30 000 personnes pendant un an), alors que les émissions de CO2 liées au transport routier ont augmenté de 27% en France depuis 1990.


Les syndicats craignent également que cet abandon ne menace 8 000 emplois à la SNCF et ne profite, dans la perspective de l’ouverture à la concurrence du fret, à des opérateurs privés « low cost contournant les standards sociaux, environnementaux et de sécurité actuels par dumping ».


En 2007, la SNCF avait déjà fermé 262 gares au transport de marchandises. L’activité fret a accumulé les déficits chroniques qu’est venue aggraver la crise. Précisons que son concurrent direct, le transport routier, bénéficie d’une exonération partielle de la taxe intérieure sur les produits pétroliers.


Et que les statuts, rémunérations et conditions de travail des conducteurs routiers sont, en général, plus précaires et défavorables. Il s’agit bien d’un choix de société : « le Fret ferroviaire de proximité, cette technique du wagon isolé, est stratégique pour relever le défi de la lutte contre le changement climatique et celui de l’aménagement du territoire. S’en désengager pour un opérateur public, comme la SNCF, est absurde et cela constitue une faute lourde pour la France », estiment écologistes et cheminots.


Une stratégie en rupture avec les décisions actées par le Grenelle de l’environnement. Avec l’abandon de l’idée de taxer les émissions de CO2, on commence à en prendre l’habitude.

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23 mars 2010 2 23 /03 /mars /2010 09:26

Bruno Gaudinat, directeur de centres sociaux à Châteauroux, a participé au processus de création du NPA dans l’Indre. Il fait partie des 57 faucheurs volontaires d’OGM qui viennent d’être condamnés par la cour d’appel de Versailles à trois mois de prison avec sursis, 1 000 euros d’amende chacun, plus 14 000 euros à verser solidairement à Monsanto.

Par quel cheminement as-tu rejoint les Faucheurs volontaires ?


Je m’étais porté volontaire en 2003, mais j’ai attendu avant de franchir le pas. En 2007, je trouvais injuste que ce soient toujours les mêmes qui payent. Mes enfants étant majeurs et soutenant ces actions, j’ai rejoint les faucheurs à Poinville (28).

Comment s’est passée l’action à laquelle tu as participé ?
 


Il faut préciser d’abord que plus de 90 % des OGM cultivés sur la planète fabriquent des insecticides ou absorbent des désherbants. Lorsque nous sommes arrivés sur la parcelle d’essai de Monsanto, nous étions attendus par une douzaine de gendarmes. Mais nous étions plus de 60, alors ils n’ont pas pu nous empêcher de neutraliser ce champ qui contaminait l’environnement avec la bénédiction de l’État. Nous nous sommes rendus en tant que « comparants volontaires » à la gendarmerie pour revendiquer nos actes et nous avons été placés en garde à vue. Certains d’entre nous ont refusé le prélèvement ADN et ont commis alors un second délit. Mais l’appel les a relaxés car « les officiers de police judiciaire les ont soumis à cette mesure de manière irrégulière ». C’est déjà une première victoire.

Le tribunal de Chartres vous avait relaxés en mai 2008, vous voilà maintenant condamnés. Que s’est-il passé ?
 


Nous avons été relaxés car nous avions agi pour l’intérêt commun. Nous avons interrompu une contamination avérée de l’environnement. Nous avons été reconnus en « état de nécessité », ce qui équivaut à de la légitime défense.
La cour d’appel a considéré que l’atteinte à une propriété privée était condamnable, même si celle-ci met en danger l’environnement. C’est comme si on condamnait pour vol quelqu’un qui a retiré le pistolet des mains d’un tireur fou !

Quelles sont les perspectives pour le combat contre les OGM ?
 


Nous irons le plus loin possible : si la loi a une justification à mes yeux, c’est parce qu’elle doit protéger les plus faibles. Le droit à vivre dans un environnement sain, à ne pas se faire empoisonner en buvant un verre d’eau ou en mangeant du pain est inscrit dans notre Constitution, c’est un droit universel. Les cultures d’OGM en plein champ sont des atteintes aux libertés de consommer et de produire sans OGM. L’État ferme les yeux en donnant des autorisations sans études sérieuses. Je pense même aujourd’hui qu’il est complice : en 2007, la France était dans l’illégalité vis-à-vis de la réglementation européenne, ce qui ne l’a pas empêchée de faire appel !
La cour de cassation devrait confirmer l’appel de Versailles, et c’est ce que j’attends, car pour saisir la Cour européenne il faut avoir « épuisé » tous les recours juridiques au niveau national. En posant cette question à l’Europe nous pourrons vérifier si la protection des citoyens prime sur les intérêts des transnationales.


Avec ce combat contre les OGM cultivés en plein champ sans études sérieuses, il faudra aussi imposer l’étiquettage des produits contenant des OGM. Aujourd’hui, nous n’avons pas le droit de savoir ce que nous achetons ! Nos « responsables » considèrent qu’un aliment est bio même s’il contient entre 0, 1 et 0, 9 % d’OGM. C’est comme si le porteur d’un virus extrêmement contagieux crachait dans la soupière et qu’on vous forçait à manger ! Ils nous prennent pour des imbéciles, mais ça commence à se savoir.

De quelle solidarité avez-vous besoin ?


Tout est bon à prendre. L’aide financière, bien sûr, car les amendes à payer, les frais d’avocats sont très importants. Mais nous savons aussi combien la vie est dure : si la crise est déjà finie pour les traders et les banquiers, elle s’aggrave pour les ouvriers et les précaires. Tous les gestes de soutien sont donc les bienvenus : présence auprès des tribunaux, petits messages de soutien, participation aux différentes manifestations organisées tout au long de l’année... tous ces gestes nous donnent de l’énergie. Le combat est loin d’être terminé, car les puissantes transnationales tentent d’imposer leurs poisons par tous les moyens. La lutte continue, dans la rue... et dans les champs !


Soutiens à l’ordre de Vigilance OGM 36. 49, allée de l’Hippodrome 36000 Chateauroux.

Propos recueillis par Pierre Vandevoorde

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22 mars 2010 1 22 /03 /mars /2010 09:01
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Les « climato-sceptiques » seront là aussi longtemps que la planète continuera de chauffer.

Régulièrement, les climato-sceptiques reviennent sur le devant de la scène, propulsés par des médias en manque de contradicteurs sur un enjeu de société majeur : le dérèglement climatique. Ils crient au complot des élites, à l’imposture, se glissent dans chaque petite faille qu’ils peuvent détecter alors que les scientifiques disposent d’un ensemble de données convergentes qui prouve que la menace est réelle.


S’il y a complot, il faudra nous expliquer comment le Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), qui fait autorité en la matière, a réussi à embarquer les 194 pays membres depuis plus de 20 ans ! Rappelons que chaque rapport du Giec fait l’objet d’un vote en assemblée plénière : à ce jour, tous les rapports ont été votés à l’unanimité, même par les États-Unis ou l’Arabie saoudite qui n’ont pas particulièrement intérêt à ce qu’on dénonce les méfaits des hydrocarbures.


Les climato-sceptiques avancent des arguments peu étayés et souvent faux. Ils jouent sur le fait que la science progresse par des débats et des théories qui peuvent se contredire. Pourtant la compilation des données scientifiques a permis de créer des modèles climatiques capables de rendre compte des évolutions du passé. Et de rapport en rapport, les tendances climatiques prévues par les simulations informatiques du Giec se révèlent justes…


Le débat glisse donc du terrain scientifique à celui de l’idéologie : pour ceux qui ne veulent rien changer, il s’agit de croire et de faire croire, que l’on pourra rester assis sur la branche que l’on est en train de scier.
De fait, le dérèglement climatique est une très mauvaise nouvelle pour le système et ses promoteurs. Les libéraux qui vivent le monde comme un terrain de jeu et d’enrichissement mettant à disposition les ressources naturelles et les êtres humains, ne peuvent voir que d’un mauvais œil une réalité qui invite à la modération, voire à l’abstinence pour certaines productions.


Par conséquent, la tentation est très forte de nier le réchauffement climatique, car c’est une donnée qui s’oppose à leur stratégie de vie. S’équiper d’œillères rend alors possible la fuite en avant. Ne pouvant plus aujourd’hui nier le réchauffement sans se discréditer (ce qu’ils ont pourtant fait pendant longtemps), ils nient maintenant l’implication des activités humaines dans le processus ou, à bout d’arguments, la dangerosité d’un basculement climatique.


Le succès que les négateurs rencontrent auprès d’une partie importante de la population est inévitable. Le désir de ne pas remettre en question ses conditions de vie quand on s’en satisfait est vieux comme le monde. Et la perspective d’un avenir incertain n’est pas facile à accepter.


Car la nécessaire réduction des émissions de gaz à effet de serre suppose de repenser radicalement nos modes de production. Cette transition, pour qu’elle soit à la hauteur des enjeux, implique un véritable bouleversement de nos modes de vies. Certains pensent pouvoir le faire par une simple reconversion du système au moyen d’un capitalisme vert. Nous pensons que l’impératif de diminution de 75 % des émissions de gaz à effet de serre pour les pays industrialisés ne sera pas réalisable en maintenant la logique d’accumulation propre au capitalisme.


L’heure de comprendre que nous butons sur les limites de la biosphère a largement sonné. Le réchauffement climatique n’est qu’un des aspects de la crise écologique globale (chute de la biodiversité, pollutions, surexploitation des stocks, dégradation des sols…). Il est évident que cette crise va servir de prétexte pour nous imposer des restrictions qui ne servent qu’à entretenir un système en faillite.


Mais ne nous trompons pas de combat : il faut lutter contre les réformes injustes et inefficaces comme la taxe carbone, mais nous devons comprendre en parallèle que la transformation de la société ne pourra pas se faire sans une redéfinition des rapports entre les sociétés et leur environnement. Cette donnée nous impose de sortir du productivisme et de la surconsommation qui découle de la logique du « toujours plus » inhérente au capitalisme. Cette évolution ne pourra pas se faire sans justice sociale, car on ne pourra pas demander à certains de changer de mode de vie si d’autres continuent de dilapider les ressources.


En matière d’écologie, le programme du NPA pourrait se résumer ainsi « Protéger les ressources - Partager les richesses ».

Pierre Kohmiju
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20 mars 2010 6 20 /03 /mars /2010 20:10

Pékin vient d’autoriser le commerce de céréales alimentaires transgéniques. La décision suscite une controverse, dont un journal officiel rend compte de façon étonnante.


11.03.2010 | Jin Wei | Guoji Xianqu Daobao (International Herald Leader)

   

“La Chine va se transformer en un champ d’expérimentation pour les céréales transgéniques étrangères”, “un cauchemar national”… Cela fait déjà plusieurs mois que la certification de certaines céréales transgéniques a été annoncée par les autorités. Elle suscite pourtant encore sur la Toile de nombreuses inquiétudes, qui sont en passe de se transformer en véritable panique. Certains forums de discussion ont même lancé des pétitions “contre les céréales transgéniques”. Le 27 novembre 2009, le ministère de l’Agriculture a délivré les certificats de sécurité sanitaire pour deux variétés de riz et une va­riété de maïs transgéniques. Dans le cas du riz, ces certificats ont été remis au Pr Zhang Qifa et à ses collègues de l’Université agricole de Chine centrale. Il s’agit d’une première en la matière.

La délivrance d’un tel certificat est l’étape la plus difficile à franchir avant le lancement commercial. Elle signifie la fin de la phase expé­rimentale pour la production de cette variété, qui obtient ainsi l’aval des autorités agricoles concernées. La Chine, principal producteur et consom­mateur de riz au monde, semble prête à accepter la culture à but commercial de riz transgénique. “Alors qu’on est encore loin d’être parvenu à un consensus au niveau mondial, nous nous lançons inconsidérément dans la culture à grande échelle de riz transgéniques”, s’inquiète Zheng Fengtian, directeur adjoint de l’Institut du développement de l’agriculture et du monde rural à l’université du Peuple, à Pékin. Les doutes concernent essentiellement les conséquences au niveau environnemental et sanitaire de la culture du riz transgénique, explique Xue Dayuan, chargé de mission sur la biodiversité au ministère de la Protection de l’environnement. Jiang Gaoming, chercheur à l’Institut de botanique de l’Académie des sciences de Chine, explique que ce riz est obtenu en insérant un gène insecticide qui permet aux cellules du riz de fabriquer de la toxine Bt (Bacillus thuringiensis). Les insectes sont empoisonnés lorsqu’ils mangent ce riz, aux effets répulsifs. “On peut se demander si, sur le long terme, l’ingestion de ce riz n’aura pas des conséquences néfastes pour l’homme”, s’interroge Jiang Gaoming.

Ces dernières années, l’innocuité des aliments transgéniques a donné lieu dans le monde à une vive controverse. En 2007, des scientifiques français ont démontré que le MON 810, une variété de maïs transgénique produite par le principal semencier mondial, l’entreprise américaine Monsanto, pouvait causer des lésions hépatiques et rénales. En 2008, des scientifiques américains ont de leur côté prouvé que des souris blanches nourries sur une longue période avec du maïs transgénique présentaient une déficience de leur système immunitaire. Le 22 dé­cembre 2009, en France, le Haut Conseil des biotechnologies a estimé que “les inconvénients globaux d’une mise en culture du MON 810 [l’emportaient] sur ses avantages”.


“Ce riz sera sur la table des Chinois d’ici cinq ans”


Croissance des terres cultivées en OGM (voir ce graphique en plus grand)


Selon Jiang Gaoming, les OGM font l’objet d’incertitudes sur au moins trois points : les réactions en chaîne qu’ils peuvent provoquer au sein des organismes vivants, les risques qu’ils font peser sur la chaîne alimentaire et la difficulté à les éliminer en cas de pollution, de multiplication et de prolifération incontrôlée. “Dans ce contexte, prendre l’initiative de modifier génétiquement l’aliment de base de 1,3 milliard d’êtres humains apparaît extrêmement risqué. Nous n’aurons aucun moyen de gérer la situation en cas de problème.”


Par ailleurs, Xue Dayuan pense que les exportations de céréales chinoises pourraient souffrir de la commercialisation de riz OGM en Chine. En effet, plusieurs pays, en Europe notamment, imposent des restrictions assez sévères aux aliments transgéniques. “Ces dernières années, des expérimentations de culture de riz transgénique en plein champ ont eu lieu dans la province du Hubei, mais celles-ci n’étaient pas assez contrôlées et des semences transgéniques ont été vendues à n’importe qui, sans aucune limitation”, explique Xue Dayuan. Il redoute que la commercialisation du riz transgénique entraîne des dérapages similaires, et que du riz transgénique soit planté dans des endroits non adaptés, en polluant des cultures locales. “Les dangers éventuels liés au riz transgénique sont à prendre en compte sur le long terme”, ajoute-t-il.

Face à toutes les voix qui s’élèvent pour émettre des doutes sur ces cultures, le détenteur du certificat de sécurité pour une variété de riz transgénique, le Pr Zhang Qifa, est sorti de sa réserve. Le 6 janvier, il a affirmé que “le riz transgénique [serait] sur la table des Chinois d’ici cinq ans”. Invités récemment à un débat sur le site officiel Renmin Wang, trois membres du Conseil national sur la biosécurité du ministère de l’Agriculture ont critiqué les avis négatifs des médias et de l’opinion publique. Ils ont vanté les mérites du riz génétiquement modifié, qui, notamment, réduit l’usage des pesticides et augmente les rendements.


Cependant, Fang Lifeng, responsable du programme “alimentation et agriculture” chez Greenpeace Chine, n’est pas du tout de cet avis. En effet, après avoir collecté et étudié de nombreux cas de cultures transgéniques similaires, son organisation estime qu’il est trop tôt pour affirmer que les OGM permettent une réduction des doses de pesticides utilisées. Ainsi, bien que le coton modifié résistant aux insectes se soit révélé efficace contre le charançon du coton au cours des toutes premières années de sa commercialisation, la situation s’est vite assombrie. Comme l’a relayé la presse en 2009, dans la province du Jiangsu, où la culture du coton transgénique s’est généralisée depuis cinq ans, on assiste à une invasion d’autres insectes phytophages, comme la punaise rouge, la mouche blanche, l’araignée rouge ou le puceron. Paradoxalement, la quantité de pesticides utilisée a dû être augmentée.

Le rendement du riz transgénique Bt inventé par les chercheurs de l’Université agricole de Chine centrale devrait être supérieur d’environ 8 % à celui d’un riz normal. Mais Fang Lifeng fait remarquer que l’exemple du coton prouve que les variétés transgéniques ne sont pas plus productives que les autres, voire peuvent l’être moins. “Pourquoi les Etats-Unis, qui sont à la pointe des ­biotechnologies agricoles, n’ont-ils pas des rendements céréaliers à l’hectare supérieurs à ceux de la Chine ?” renchérit Jiang Gaoming. En Chine, les rendements céréaliers sont de 4,17 tonnes par hectare, contre seulement 1,88 aux Etats-Unis. “Si la tentative de recourir aux OGM échoue, c’est la population chinoise qui paiera les pots cassés. Mais, si cet essai est concluant, l’agriculture chinoise, et même toute notre économie, tombera alors entre les mains des Etats-Unis et des autres pays occidentaux”, affirme de son côté Zhang Hongliang, professeur à l’Université centrale des nationalités.

La souveraineté céréalière du pays serait menacée


Les associations Greenpeace Chine et Third World Network tirent également la sonnette d’alarme dans un récent rapport intitulé “A qui appartient vraiment le riz transgénique chinois ?”. Selon elles, aucune des huit variétés de riz génétiquement modifié en cours d’étude en Chine ne serait actuellement couverte par un brevet individuel. Ces huit variétés utilisent au moins 28 techniques déposées dans plusieurs pays étrangers, dont les droits appartiennent respectivement aux multinationales américaines Monsanto et DuPont de Nemours, ainsi qu’à l’allemande Bayer. “Lorsque ces biotechnologies brevetées à l’étranger sont utilisées à des fins scientifiques, cela ne pose pas de problème, mais, dès lors qu’il y a commercialisation, d’énormes sommes risquent d’être réclamées. Cela constitue une véritable bombe à retardement pour la souveraineté céréalière de notre pays”, fait observer Fang Lifeng.

La réponse apportée par le ministère de l’Agriculture à ces nombreux détracteurs est des plus simples. L’octroi d’un certificat est décidé au terme d’une procédure pluriannuelle très stricte, à l’issue de laquelle le Conseil national sur la biosécurité du ministère de l’Agriculture décide ou non de valider le produit. Mais l’identité des membres du Conseil sur la biosécurité reste secrète. Fang Lifeng a vainement demandé à plusieurs re­prises aux autorités concernées qu’elles rendent publique la composition de ce conseil. “Pourquoi ne pas dévoiler l’identité de ces experts ? Quand il s’agit de projets aussi importants, touchant à la vie quotidienne des gens, la population devrait au moins avoir le droit de savoir”,“Parmi eux, beaucoup ont déposé des demandes de brevets. Le Conseil compte peu de défenseurs de l’environnement et de la sécurité alimentaire. De fait, les intérêts représentés en son sein sont aussi une grande source d’inquiétude.”

La culture d'OGM dans le monde (voir cette carte en plus grand)
s’indigne-t-il. Nous avons demandé une entrevue au ministère de l’Agriculture à ce sujet. Mais, à ce jour, nous n’avons pas obtenu de réponse. D’après Zheng Fengtian, deux tiers des membres du Conseil seraient des scientifiques spécialistes des OGM.


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