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22 août 2009 6 22 /08 /août /2009 08:46
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22 août 2009 6 22 /08 /août /2009 08:38

 Rapport du 17 août 2009 (par Jérome Duval )

vendredi 21 août 2009

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Crédit Photo: CADTM (Comité pour l'abolition de la dette du tiers monde)

"Ils ont peur de nous car nous n'avons pas peur"

L’Etat semble au bord de la faillite : le secteur de la construction subit ici comme ailleurs l’impact de la crise. L’investissement privé dans ce secteur a chuté de 28 % sur le premier semestre 2009. Malgré la baisse sur le marché international, les combustibles ont augmentés dès ce matin entre 1,30 % et 7,37 %. Le diésel utilisé pour le transport subit une augmentation de 2,57 %. Le « LPG domestique » ( ?) utilisé pour la cuisson des aliments quand à lui augmente de 7,37 %. Le gouvernement qui subit un déficit fiscal important semble chercher des liquidités.

 

Aujourd’hui, lundi 17 août, environs 16.000 taxis (ils sont très nombreux au Honduras) se sont mis en grève pour réclamer un bon 2009 que le gouvernement ne paye pas. La ville était encore plus paralysé que d’habitude. On annonce une grève encore plus importante (camions, taxis, bus) pour mercredi et/ou jeudi. Les pompiers de San Pedro Sula réclament des salaires de retard…La situation des finances de San Perdo Sula parait mal en point et la municipalité n’arrive plus à payer tous les salaires de ses employés, on parle de dette salariale. Micheletti dit que c’est Zelaya qui s’est enfuit avec les sous, évidement.


Elvin Santos (Parti libéral) qui représente l’oligarchie putschiste, entre en campagne électorale pour l’élection contestée du 29 novembre 2009. Selon le TSE (Tribunal Suprême Electoral) le système électoral se « modernise » pour obtenir les résultats plus rapidement (35 % des résultats en 2 heures pour donner la tendance), avec plus de « transparence »…

Les profs se mobilisent et subissent des pressions pour ne pas participer aux mobilisations. Ils décident de reprendre les cours pour 3 jours avant de redescendre dans la rue à partir de jeudi 20 août.


La dictature négocie avec Washington :

La délégation des 3 représentants de Micheletti arrivent aujourd’hui à Washington pour un nouveau round de négociation. Micheletti estime très positif la rencontre de cette délégation la semaine dernière avec Insulza de l’OEA. « Ils sont (la délégation de ces représentants du gouvernement putschiste) très content, ils ont été écouté par différents secteurs, ils se sont réunis avec M. Insulza (de l’OEA) (…) et vont retourner aux E.U… » dit Micheletti. « La délégation de négociation m’a informé qu’elle avait été écouté par divers secteurs, de là nous pourrions définir les réunions comme positives et satisfaisantes pour notre gouvernement. » poursuit-il. La Tribune, quotidien putschiste, 17 août 09.


La mission de l’OEA viendra pour poursuivre les travaux des accords de San José et négocier ce qui n’est pas négociable : La constituante et l’impunité.

Telesur quitte le pays demain, je ne suis pas arrivé à les voir aujourd’hui et espère qu’une autre équipe viendra les remplacer. Beaucoup de médias internationaux sont déjà partis depuis longtemps et il ne reste plus que quelques médias alternatifs. Or l’actualité est très riche et il est regrettable que les médias internationaux ne rendent plus compte de la situation de l’intérieur.


La CIDH est bien arrivé aujourd’hui et commence ses travaux.

Zelaya prévoit de revenir au Honduras depuis le Nicaragua accompagné de plusieurs personnalités.


Aujourd’hui, je me suis penché sur la constitution du pays en vigueur depuis 1982 et j’ai eu de nouveaux contacts avec la population en résistance. Un étudiant en journalisme m’a expliqué la situation des médias et je poursuis un article sur les médias. Hier soir j’ai vu un jeune de la rue se faire embarqué par la Police, je ne sais trop pourquoi mais il a du passé un sale moment : ils le tabassaient déjà dans leur pick up. Le procès des 3 personnes suspectées d’avoir brûlé un bus lors de la manif a été reporté grâce à l’action du Front des avocats pour mieux préparer la défense. La presse parle de 3 nouveaux assassinats de présidents d’association de voisins (presidente de patronato) qui jouent un rôle social importants dans les quartiers défavorisés.


Le Karaoké est très populaire ici. Ce programme commence par une image de la statue de la liberté portant un micro ds la main. Heureusement le seul journal papier qui rend compte de la réalité du coup d’Etat vient de paraitre...ouf ! Bon c’est un mensuel, il faudra attendre un mois avant d’avoir des infos de fond sur support papier.

 

Le coup d’Etat au Honduras marque un renforcement de la diplomatie guerrière en Amérique latine ( par Jérome Duval, www.cadtm.org)

vendredi 21 août 2009

A travers la crise politique au Honduras, la politique étrangère envers l’Amérique latine |1| de l’administration Obama se révèle au grand jour. Alors que son prédécesseur, embourbé en Irak ne parvenait plus à maintenir un sous-continent en ébullition, la nouvelle administration Obama parvient à détourner momentanément l’opinion publique de la guerre en Irak et en Afghanistan tout en réaffirmant sa présence en Amérique latine. Les Etats-Unis n’en peuvent plus de contempler la vague progressiste de gouvernements de gauche déferler sur le continent sans rien faire, d’autant que celle-ci se rapproche dangereusement, jusqu’en Amérique centrale : Le Nicaragua a élu le sandiniste Daniel Ortega au premier tour de l’élection de 2006 et le Salvador vient d’élire Mauricio Funes du FLMN (Frente Farabundo Marti para la Liberacion Nacional) en mars 2009 qui a aussitôt renoué ses relations diplomatiques avec Cuba. |2| Comment, dans ce contexte, laisser Manuel Zelaya, président du Honduras, adhérer à l’ALBA et rejoindre ainsi les pays qui tentent de satisfaire les besoins humains fondamentaux pour tou-te-s avant les intérêts d’une minorité ?


Déploiement de forces américaines :

Comme convenu dans le programme politique pré-électoral de Rafael Correa, la base américaine de Manta sur le territoire équatorien n’est pas renouvelée et prend fin en 2009. Pour contrebalancer cette perte, Washington, réplique en se déployant sur sept bases militaires en territoire colombien (Palanquero, Malambo, Apiai, Tres Esquinas, Puerto Leguizamo, Villavicencio et Hacienda Larendia) |3| La Colombie, allié stratégique des Etats-Unis fait office “de porte avion” militaire.


Un mois seulement après le coup d’Etat militaire du Honduras, ce déploiement de force ouvre une crise diplomatique à l’échelle du continent. Le président colombien parle d’un « accord de coopération contre le narcotrafic, le terrorisme et d’autres délits » qui laisse augurer du pire. On craint une accélération de la course aux armements en Amérique latine, alors que « l’argent que des pays comme le Chili, le Brésil et le Venezuela dépensent pour l’importation d’armes, sert à remplacer un équipement obsolète ». (...) « Ils modernisent leurs armements qui datent pour la plupart d’il y a plus de 20 ans, certains même du temps de la guerre froide. » explique Carina Solmirano, l’une des chercheuses de l’Institut international de recherche pour la paix à Stockholm. |4| En réponse à ce déploiement de force américano-colombien, les gouvernements progressistes opposés à Washington sont incités à entrer dans la course à l’armement. Les autres suivront sans aucun doute la surenchère...


Afin de désamorcer cette véritable bombe à retardement, Alvaro Uribe, président colombien d’extrême droite, ultra conservateur et puissant allié des Etats-Unis, réalise une tournée express dans 7 pays (Bolivie, Pérou, Brésil, Chili, Uruguay, Paraguay, Argentine) sans pour autant calmer cette nouvelle crise diplomatique. Hormis le Pérou, autre soutien indéfectible de la Colombie et de Washington, les autres voisins d’Alvaro Uribe envoient des mises en garde plus ou moins virulentes et l’Argentine propose, depuis le sommet de l’Unasur, un sommet extraordinaire sur la question. Déjà, fin juillet, Miguel Angel Moratinos, ministre espagnol des affaires étrangères, après une rencontre avec son homologue brésilien Celso Amorim, lui-même préoccupé par cet accord militaire, avait prié les Etats-Unis « d’éviter une militarisation » de l’Amérique latine. La pression diplomatique aidant, la vice-présidente du gouvernement espagnol, Maria Teresa Fernandez de la Vega a soutenu officiellement la Colombie dans son « acte souverain », rectifiant les dires de son ministre tout en confirmant l’alignement de l’Espagne avec les États Unis. Mais de quelle souveraineté parlent-ils lorsqu’en plus d’être un prétexte pour livrer une guerre politique impérialiste, la guerre que mènent les Etats-Unis contre la drogue se fait à l’extérieur de ses frontières pour d’autres motifs, allant jusqu´à violer l’espace aérien de l’Equateur pour le bombarder (un campement des FARC en territoire équatorien fut bombardé en mars 2008 par l’armée colombienne appuyée par les Etats-Unis, tuant 17 guérilleros dont Raoul Reyes). Le peuple colombien fatigué par tant de violence se prononcerait-il pour cette militarisation si seulement il avait l’occasion de s’exprimer ?


L’Espagne, a assuré Maria Teresa Fernandez de la Vega lors d’une conférence de presse, « sera toujours aux côtés des Colombiens dans la lutte pour l’éradication de la violence ». Sans peur de l’absurde, elle insiste : « Nous travaillerons toujours à la recherche d’accords, pour que les conflits se résolvent, pour que les tensions disparaissent... », un comble quand il s’agit d’établir de nouvelles bases militaires américaines. |5| Hugo Chavez, quant à lui, parle de « vents de guerre [qui] commencent à souffler » sur la région et assure qu’il est « évident que l’ordre [du coup d’Etat au Honduras] fut donné depuis la base américaine de Palmerola », située au Honduras et d’où partaient les offensives contre le Nicaragua sandiniste. |6| Avant le coup d’Etat, Manuel Zelaya, reprenant un rapport de la Aeronáutica Civil, avait déclaré qu’il transformerait cette base militaire en aéroport international civil afin de soulager l’aéroport de Tegucigalpa, considéré comme un aéroport dangereux. |7|On comprend tout de suite mieux l’empressement américain devant la possible perte de deux bases militaires.


Les relations diplomatiques avec le Honduras se poursuivent

Après les grandes déclarations condamnant le coup d’Etat, on se rend bien compte que les relations diplomatiques se poursuivent, la dictature du Honduras est malgré tout reconnue. L’Union européenne appuie des élections anticipées organisées par le régime putschiste, tandis que l’ALBA et l’Unasur s’engagent à ne pas reconnaître un gouvernement qui sortirait vainqueur de ces élections.


Certains partis et candidats parlent déjà de se retirer. Le Pérou conserve son ambassadeur en poste au Honduras : « C’est inexplicable qu’il n’ait pas adopté cette décision [de retirer immédiatement son ambassadeur à Tegucigalpa] jusqu’à maintenant » soutient l’ex ministre des relations extérieures du Pérou, Manuel Rodríguez. |8| Carmen Ortez Williams, ambassadeur du Honduras à Buenos Aires a été relevé de ses fonctions jeudi 13 août et à partir de maintenant, « la relation diplomatique entre l’Argentine et le Honduras se réalisera à travers l’ambassade du Honduras aux Etats-Unis. », explique Patricia Rodas, ministre des affaires étrangères en exil du gouvernement Zelaya. Les relations ne seront donc pas rompues pour autant. |9| L’OEA, qui a suspendu le Honduras début juillet juste après que le Honduras se soit lui-même retiré, viendra vraisemblablement en mission à Tegucigalpa pour tenter de trouver une sortie de crise via les accords de San José. Les trois représentants de Micheletti qui faisaient partie de la négociation au Costa Rica, Vilma Morales, Mauricio Villeda et Arturo Corrales, se rendent à Washington (leurs visas diplomatiques n’ont pas été annulés) pour négocier la composition de la mission de l’OEA, avoir des entrevues avec des membres du Congrès, des fonctionnaires du Département d’Etat américain et des médias. |10|


On est non seulement en droit de se demander dans quelle mesure on peut négocier avec des putschistes qui violent la constitution, mais on ne peut par ailleurs accepter une amnistie politique incluse dans les accords de San José |11| Les responsables de violations continues des droits de l’homme telles que les assassinats, détentions arbitraires, disparitions et tortures, ne peuvent jouir d’une amnistie et doivent être jugés par des tribunaux adéquats. Le CADTM réaffirme son soutien inconditionnel à la lutte du peuple hondurien pour le retour de la démocratie, le rétablissement du processus d’Assemblée constituante et le jugement des responsables de violation des droits humains

Alors qu’une nouvelle répression a eu lieu le 14 août à Cholona, blessant de nombreux manifestants dont deux journalistes, le CADTM salue le remarquable travail réalisé par le Front de Résistance des avocats contre le coup d’Etat pour traduire en justice les auteurs des actes barbares constatés sur la population.

Notes

|1| Amérique latine est une expression contestable : elle se réfère à Amerigo Vespucci, navigateur italien alors qu’il faudrait ressusciter le terme « Abya Yala », « terre dans sa pleine maturité », choisi par les peuples originaires pour désigner le continent.

|2| Pays (re)passés à gauche depuis 2000, chacun à des niveaux très différents : Venezuela, Chili, Argentine, Brésil, Bolivie, Uruguay, Équateur, Nicaragua, Paraguay, Salvador. Le cas du Honduras est particulier puisque son président, Manuel Zelaya est un « social démocrate » qui, avant son expulsion du pays par le coup d’Etat a tenté d’effectuer un virage à gauche (forte hausse du salaire minimum par décret, adhésion à l’ALBA, volonté de mettre en place une Assemblée constituante…)

|3| Bases américaines dans la région en 2009 : Guantanamo, Cuba ; Roosevelt Roads et Fort Buchanan, Puerto Rico ; Soto Cano à Palmerola, Honduras d’où partaient les offensives contre le Nicaragua sandiniste ; Comalapa, El Salvador : Curazao et Aruba se sont ajoutés avec le Plan Colombia ; Valle de Huallaga, Pérou ; Tres Esquinas, Puerto Leguizamo, Villavicencio et Hacienda Larendia, Colombie. Manta en Equateur sera remplacé par Palanquero, Malambo et Apiai. Source : La crisis de Honduras en el marco del nuevo Sistema Internacional de Defensa, Elsa M. Bruzzone et José Luis Garcia, 05/08/2009.

|4| http://www.rfi.fr/actufr/articles/1...

|5| "Siempre trabajaremos para buscar acuerdos, para ayudar a que los conflictos se resuelvan, para que las tensiones desaparezcan y para que todos trabajemos en los objetivos que tenemos delante más importantes", http://www.rtve.es/noticias/2009080...

|6| http://es.noticias.yahoo.com/9/2009...

|7| http://www.radiolaprimerisima.com/a...

|8| http://www.telesurtv.net/noticias/s...

|9| http://www.telesurtv.net/noticias/s...

|10| El Heraldo, vendredi 14 août 2009. El Heraldo est un des quotidiens les plus lus au Honduras. Il soutient le coup d’Etat comme tous les autres ; seul le mensuel El Libertador informe sur la répression et l’oligarchie putschiste.

|11| Les Accords de San José sont issus des négociations orchestrées par le président du Costa Rica, Oscar Arias, et supervisées par les Etats-Unis. Ces accords impliquent entre autres un gouvernement de « réconciliation et d’union nationale » comprenant différents représentants de divers partis politiques en attendant les prochaines élections présidentielles ; une amnistie générale pour les délits politiques en relation avec ce conflit et l’interdiction de toute consultation populaire appelant à une assemblée constituante. http://www.opalc.org/index.php?opti....

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20 août 2009 4 20 /08 /août /2009 09:08


Gérard Jodar, syndicaliste, président de l'USTKE, l'Union Syndicale des Travailleurs Kanaks et des Exploités de Nouvelle-Calédonie, restera en prison. Ainsi en a décidé le juge d'application des peines de Nouméa, suite à une demande d'aménagement de la peine de trois mois de prison.

Cette condamnation à de la prison ferme avait été infligée en juin dernier, suite à un conflit avec la société de transports en commun, Carsud, en avril 2008. Le motif de la condamnation avait été une prétendue « provocation à attroupement armé ». Le syndicaliste a été également privé de droits civiques pendant trois ans.

Mais ce n'est pas la seule poursuite que les autorités judiciaires ont lancée contre Gérard Jodar, en tant que militant syndical. Pendant la grève qui a touché la compagnie aérienne Aircal, sur l'aérodrome de Nouméa, plusieurs syndicalistes s'étaient réfugiés le 28 juin dernier dans deux avions dont les portes étaient ouvertes, pour se protéger d'une charge policière. 28 syndicalistes ont alors été poursuivis pour « entrave à la circulation d'un aéronef » ! Six syndicalistes ont été condamnés à de la prison ferme, dont Gérard Jodar à un an de prison.

À juste titre, Gérard Jodar parle d'acharnement de l'État contre lui et contre son syndicat, le deuxième de l'île. Il exige du gouvernement français le respect intégral des dispositions de l'accord de Nouméa de 1998, accord qui devait conduire à une vraie décolonisation. Lui et son syndicat dénoncent le sort de la population kanake pauvre, face au pouvoir qui défend systématiquement le patronat local.

le 25 août prochain, les condamnations concernant l'affaire de l'aérodrome de Nouméa viennent en appel devant le tribunal. Pour soutenir les syndicalistes emprisonnés, une journée de mobilisation est organisée en Nouvelle-Calédonie samedi 22 août.
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20 août 2009 4 20 /08 /août /2009 09:04


Trois semaines après la rupture des discussions sur la négociation d'un « pacte social » face à la crise, entre le gouvernement socialiste de Zapatero, l'organisation patronale CEOE (le Medef d'Espagne) et les syndicats majoritaires CCOO (Commissions Ouvrières) et UGT, le gouvernement vient d'annoncer, comme il l'avait promis, des mesures sociales d'urgence concernant les chômeurs en fin de droits, ainsi qu'un projet concernant les « travailleurs autonomes » obligés de fermer boutique.

Dans ce pays, le chômage touche près de 20 % de la population active et le nombre de chômeurs qui ont épuisé tous leurs droits à une allocation ne cesse d'augmenter. La plupart n'ont même plus l'espoir de trouver un emploi, même précaire. Le gouvernement a décidé de leur accorder une aide mensuelle de 420 euros pendant six mois. Cela peut permettre de survivre à celui qui habite la campagne ou de petites villes, s'il n'y a rien à payer pour se loger et si la famille est là pour faire face aux dépenses incontournables. Mais pour tous ceux qui vivent dans les villes, c'est une misère.

Quant aux travailleurs autonomes, ce sont souvent d'anciens chômeurs qui ont ouvert un petit commerce ou se sont mis à leur compte ; et depuis des mois les faillites se multiplient parce que le pouvoir d'achat des classes populaires a diminué. Le gouvernement propose que ces « autonomes » puissent, d'ici 2010, bénéficier d'une allocation chômage allant de 583 à 1 383 euros pendant six mois. 340 000 personnes seraient concernées à condition qu'elles aient préalablement cotisé pour le chômage. Mais là encore les modalités concrètes ne sont pas claires et cette mesure n'est qu'un palliatif..

Pour répondre aux critiques des associations et syndicats concernant le fait que ces deux avantages ne soient concédés que pour une durée de six mois, le gouvernement affirme qu'ils pourraient être prolongés si, à l'échelle du pays, le taux de chômage dépassait les 17 %, taux rendant ainsi excusable le fait que le bénéficiaire de ces allocations ne trouve pas d'emploi...

Espagne - Un patronat avide et un gouvernement à son service

Lorsque le 24 juillet José Luis Zapatero, le chef du gouvernement socialiste espagnol, a annoncé qu'il rompait le « dialogue social » qui réunissait autour d'une même table les dirigeants du CEOE (le Medef d'Espagne), ceux des syndicats majoritaires, Commissions Ouvrières et UGT, et ceux du gouvernement, José Luis Zapatero a sans doute fait un bras d'honneur mérité aux représentants du patronat, mais rien de plus qu'un geste symbolique..

Cela fait des mois maintenant que les représentants du patronat ne cessent de mettre en avant, avec la plus grande intransigeance, des exigences provocantes qu'ils ont réitérées lors des réunions visant à établir un « dialogue » bien improbable. L'une de leurs revendications visait en effet à réduire de 5 % les cotisations sociales versées par le patronat, ce qui signifiait un cadeau de 15 milliards. Le gouvernement proposait pour sa part un cadeau plus modeste, mais un cadeau quand même, puisqu'il était prêt à une réduction de 1 %. Mais pour le patronat il n'était pas question de reconsidérer sa position.

L'autre pierre d'achoppement concernait la énième réforme du droit du travail en Espagne, et visait à diminuer encore le montant légal des indemnités de licenciement pour les travailleurs embauchés en fixe : elles auraient été de 20 jours payés par année de travail. Le patronat, qui a des plans de licenciements dans ses tiroirs, n'hésitait pas à affirmer que la reprise d'une politique de création d'emplois dépendait de cette réforme...

La rupture de ces négociations a été une réponse de pure forme du gouvernement, dont les syndicats se sont dits solidaires. Mais elle ne peut faire oublier que, depuis des mois, le gouvernement ne cesse de céder aux exigences des industriels et des banquiers. En effet, depuis le début de la crise, Zapatero a mis 150 milliards à disposition du système financier pour lui sauver la mise. Il a multiplié les aides au secteur automobile. Plus de 9 milliards ont été mis sur la table par le biais de l'aide à la vente de voitures ou à l'aide au crédit pas cher. Mais le patronat en veut plus. Et ce que le gouvernement donne depuis des mois à ceux qui dirigent l'économie, il le fait payer aux classes populaires par le biais des bas salaires, du chômage et des économies sur les services publics.

Et puis le petit geste de Zapatero ne l'empêchera pas de céder demain devant la pressions des banquiers et du grand patronat qui reviendront à la charge, « dialogue social » ou pas. Quant aux protestations des syndicats, elles restent aussi très mesurées. Pendant les six derniers mois où se négociaient (comme cela se passe tous les deux ans) les accords d'entreprise des grandes entreprises, les dirigeants syndicaux n'ont pas appelé les travailleurs à mener des luttes pour défendre leurs droits, leurs salaires, et s'opposer aux plans de réductions d'effectifs. Maintenant les négociations concerneront les entreprises moins importantes, qui pèsent moins dans l'économie. Mais il faut espérer que, accords signés ou pas, les travailleurs des petites et des grandes entreprises n'accepteront pas les sacrifices que très ouvertement le patronat va s'efforcer de leur imposer.

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18 août 2009 2 18 /08 /août /2009 08:51






Libération Politiques 17/08/2009 à 06h51

Interview de Gérard Jodar

Condamné fin juin à un an de prison ferme, le syndicaliste Gérard Jodar a vu sa demande d'aménagement de peine rejetée. Il évoque pour «Libération» sa détention et la situation du peuple kanak.


Recueilli par MATHIEU ECOIFFIER


C'est un véritable document que publie Libération : un entretien avec Gérard Jodar, président du syndicat indépendantiste de Nouvelle-Calédonie, l'USTKE (Union syndicale des travailleurs kanaks et des exploités). Condamné à un an de prison ferme, fin juin, pour entrave à la circulation d'un avion, il est l'un des très rares syndicalistes à être emprisonnés en France – le juge d'application des peines du tribunal de grande instance de Nouméa vient d'ailleurs, ce lundi, de rejeter la demande d'aménagement de peine formulée par les avocats du président de l'USTKE.


Gérard Jodar explique les conditions de sa détention ainsi que la situation sur le Caillou. Ses proches lui ont fait parvenir les questions que nous lui avons posées par écrit.


D'abord, comment allez-vous ?

Je vais très bien car je suis soutenu par beaucoup de militants, par un collectif et par ma famille. Je suis au Camp Est, seule prison du pays, et cette expérience est très enrichissante. Les constats que je fais sont terribles. D'abord, 97 % des détenus sont des jeunes Kanaks. La prison, prévue pour 190 détenus, en compte 417. Nous sommes cinq ou six dans les cellules crasseuses de 11 m2. Nous avons droit à une demi-heure de promenade le matin et l'après-midi dans une petite cour. Il n'y a aucune structure de formation en interne pour permettre la réinsertion de tous ces jeunes détenus. Nous n'avons droit qu'à deux visites d'une demi-heure par semaine. La nourriture est loin de correspondre aux besoins et aux normes. Quand je pense que la France est le pays des droits de l'homme… Bravo ! Il faut qu'une mission parlementaire vienne faire un constat et atteste de ce que je dis. Du côté du personnel pénitentiaire, les choses ne sont pas mieux : sous-effectifs, mauvaises conditions de travail, les gardiens sont découragés. Nous sommes toujours dans une colonie et pas très loin de l'époque du bagne.


Que vous reproche-t-on ?

Nous sommes victimes de l'acharnement de l'Etat au travers de l'action des forces de l'ordre et du parquet de Nouméa. Cela fait deux fois depuis début 2008 que nous sommes chargés par plusieurs centaines de policiers et gardes mobiles, alors que nos mobilisations, dans le cadre de grèves générales licites, étaient pacifiques. Dans le dernier conflit, celui d'Aircal [une compagnie aérienne locale, ndlr], lors de l'assaut violent des forces de l'ordre, nous avons été contraints de nous réfugier à vingt-huit dans deux avions dont les portes étaient ouvertes pour nous protéger et attendre la fin des affrontements. Nous sommes tous passés devant le tribunal, et pour des faits strictement identiques, les condamnations vont de l'amende à douze mois ferme pour le responsable de notre fédération BTP et moi-même, en passant par la prison avec sursis. Ces décisions sont totalement discriminatoires, voire surréalistes. Il n'y a eu aucune instruction malgré la requête de nos avocats, et ce fut un procès exclusivement à charge.


En vous maintenant en détention, ne fait-on pas de vous un symbole de la résistance aux autorités et au patronat calédoniens ?

Etre un symbole ne fait pas partie de mes ambitions. Je veux être et rester avant tout un militant qui se bat pour plus de justice sociale, pour une juste et effective répartition des richesses, pour le rééquilibrage en faveur du peuple kanak, pour la construction d'un pays multiculturel dans le cadre d'une communauté de destin. Malheureusement, ici, il vaut mieux tenir un discours politicien que faire preuve de sincérité et d'honnêteté intellectuelle. Le patronat, en grande partie, n'aime pas l'USTKE car notre syndicat n'hésite pas à se mobiliser et dénonce la répartition aberrante des richesses. Un quart de la population est en dessous du seuil de pauvreté et une autre partie de cette population vit dans l'opulence et le luxe.


Pour le haut-commissaire de la République, Yves Dassonville, «Aircal est un prétexte. Ce qui est fondamentalement recherché par l'USTKE, c'est de créer de la tension». Que pensez-vous de cette affirmation ?

Dans notre pays, il faut que certains arrêtent de fantasmer. Depuis la prison, j'ai entendu tout et n'importe quoi sur ce conflit. Si, comme nous l'avions souhaité, les négociations avaient débuté dès le départ de la grève, et non plusieurs mois après, le conflit aurait été réglé de suite, et rien de ce qui s'est produit n'aurait eu lieu. Mais comme je vous l'ai dit, il ne faut jamais occulter le fait que nous sommes un syndicat indépendantiste et que l'Etat, le patronat et la droite locale ne rêvent que d'une chose, voir l'USTKE disparaître. Là encore, il faut qu'ils arrêtent tous de fantasmer.


José Bové accuse Yves Dassonville «de jeter de l'huile sur le feu». Partagez-vous cette analyse ? Pensez-vous qu'il doive rester en fonction ?

En trente ans, je n'ai jamais vu un haut-commissaire donner des instructions aussi brutales et tenir un discours aussi radical sous prétexte de maintenir l'ordre public. Nous ne sommes pas dans un pays de voyous, comme il se plaît à nous traiter. Il n'a pas su tenir compte de la culture du pays et c'est grave. Il est effectivement préférable qu'il soit muté ailleurs et que quelqu'un de plus diplomate prenne sa place.


Alors que le conflit s'envenime, on constate une mobilisation des jeunes aux côtés de l'USTKE. Comment expliquez-vous ce front commun ?

Je voudrais avant tout dénoncer les propos du haut-commissaire qui a déclaré que l'USTKE enrôlait et armait la jeunesse afin de l'utiliser contre l'Etat et déstabiliser le pays. Encore une déclaration qui illustre bien sa méconnaissance de la réalité. Je voudrais aussi dire que je condamne le saccage et le pillage des commerces ou d'installations publiques. J'ai la chance de fréquenter beaucoup de jeunes : ils ne croient plus à la politique d'aujourd'hui, n'ont plus confiance dans les institutions et n'ont aucun débouché professionnel. Lorsqu'on n'a plus d'espoir dans l'avenir, voire plus d'avenir, eh bien on réagit par réflexe ! On voit des syndicalistes se faire taper dessus par les forces de l'ordre, on entend des discours radicaux tenus à leur encontre, qu'est-ce que se disent alors les jeunes ? Battons-nous à leurs côtés, peut-être que cela créera une prise de conscience qui pourrait apporter un changement des comportements en notre faveur. La jeunesse est l'avenir du pays, ne pas la prendre en compte, c'est ruiner tous les espoirs de vivre un jour dans un pays où chacun aura sa place.


Qu'attendez-vous aujourd'hui du gouvernement et de Marie-Luce Penchard, la secrétaire d'Etat à l'Outre-Mer ?

Le gouvernement français se doit de respecter intégralement les dispositions de l'accord de Nouméa de 1998. Ces accords doivent conduire à une vraie décolonisation, et il est donc fondamental que la sincérité prévale dans cette démarche. Si le peuple kanak et les citoyens du pays se sentent trahis, leurs réactions seront fortes. Marie-Luce Penchard est venue pour la première fois chez nous et elle n'a pas pris la mesure des choses. Elle est restée dans le superficiel aux côtés de ses collègues de la droite locale. C'est dommage.


Le Medef local accuse votre organisation de prendre en otage l'économie calédonienne…

Le Medef local, qui vient d'ailleurs de se diviser, n'a qu'une démarche, celle d'accentuer les profits pour une minorité sous l'habillage du développement économique. De nombreux patrons gagnent beaucoup d'argent chez nous mais placent cet argent ailleurs. Le Medef local est fondamentalement anti-indépendantiste et n'arrête pas de nous dire qu'ici, c'est la France. Alors pourquoi le salaire minimum est-il plus bas chez nous, pourquoi les avantages sociaux sont-ils inférieurs ? Lorsqu'on pose la question à certains patrons, ils nous répondent : "Estimez-vous heureux qu'on vous donne du travail !"


Quels sont les liens entre l'USTKE, la CGT et le NPA d'Olivier Besancenot ?

Des liens forts, fraternels, qui doivent renforcer notre détermination à faire changer les choses. Lors de la dernière campagne électorale, nous avons choisi pour slogan "Un autre monde est en marche" parce que nous avons la chance d'être des hommes de terrain et que les constats que nous faisons jour après jour sont écœurants. L'argent se concentre sur une minorité alors qu'une majorité vit de plus en plus mal. La plupart des discours politiques sont trompeurs, et dans un petit pays comme le nôtre, ils sont téléguidés par le patronat.


Qu'est-ce qui a changé depuis les accords de Matignon de 1988 ?

L'USTKE a été la seule organisation syndicale à avoir signé les accords Matignon-Oudinot par la plume de son président fondateur, Louis Kotra Uregei. Ces accords ont été dans un premier temps un "cessez-le-feu" qui mettait un terme aux événements de 1984-1988. Ces accords, suivis par ceux de Nouméa, doivent, pour nous, conduire à la reconquête de la souveraineté. Cette souveraineté devrait nous permettre de gérer notre pays en toute responsabilité.


Choisir notre système de développement social, économique, de santé, d'enseignement. Décider de nos relations internationales. Les accords doivent donc s'inscrire dans cette démarche afin que nous construisions ensemble ce pays multiculturel pour lequel nous nous battons. Mais avec un préalable très important, celui de restituer au peuple kanak sa place légitime de peuple autochtone, seul peuple colonisé, au centre du nouveau pays.


Malheureusement, beaucoup trop de gens encore font croire que l'indépendance, c'est la pauvreté, l'anarchie, l'exclusion de ceux qui ne veulent qu'une chose, que surtout rien ne change, car ils vivent richement et égoïstement. Il faut aussi dire que les donneurs de leçon n'arrêtent pas de parler de démocratie et de liberté dans un pays où il n'y a qu'une chaîne de télévision, appartenant à l'Etat, un seul quotidien et cinq stations de radio.


Dans ces conditions, comment pouvez-vous imaginer qu'il y ait une réelle liberté de parole ? Alors bien évidemment, les responsables politiques de droite en profitent pour diffuser un discours systématiquement basé sur "heureusement que nous sommes français, sinon !!!" J'ai déjà demandé des débats publics portant sur notre approche de l'indépendance avec des élus de droite sur le plateau télé de RFO ou sur les ondes radio. Pour l'instant, on nous rétorque que personne ne veut s'abaisser à dialoguer avec nous sur ce thème. Je voudrais aussi dire que nous sommes indépendantistes mais pas antifrançais, et cet amalgame, encore trop utilisé, est indigne.


Les récents troubles sont-ils dus à la grosse vague d'immigration métropolitaine que la Nouvelle-Calédonie connaît depuis dix ans ?

Effectivement, depuis que la paix civile est revenue dans le pays, nous assistons à une vague de plus en plus importante d'immigration en provenance de France. Le peuple kanak et ceux qui ont été reconnus comme victimes de l'histoire vont devenir minoritaires si rien n'est fait. Nous avons demandé qu'un texte soit voté pour protéger l'emploi en faveur de cette population. Un texte a bien été préparé, mais il ne répond pas assez fortement à nos aspirations. Quand on connaît la crise économique que traverse la France et la facilité avec laquelle ceux qui débarquent arrivent à trouver du travail au détriment de ceux qui sont citoyens du pays, on ne peut qu'être choqué. Vous savez, dans les tribus ou les quartiers populaires et les squats de Nouméa, la capitale est appelée "Ville Blanche" parce qu'il n'y a plus que des Européens. Il faut stopper cette immigration qui n'a comme but que la mer, le soleil et le fric.


Comment voyez-vous la situation dans le pays ?

Si toutes les compétences régaliennes sont bien transférées avant le référendum de 2014, si les discours de la peur cessent, si la volonté de construire un pays prospère dans le cadre d'une réelle communauté de destin par le rééquilibrage est effectivement mise en œuvre, tous les espoirs sont permis. Dans le cas contraire, faute d'émancipation par la réparation des dommages dus à la colonisation, l'espoir sera alors vain.

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18 août 2009 2 18 /08 /août /2009 08:40

lundi 17 août 2009

Agrexcoalition.jpg


Une mission civile composée de membres de la Cimade, de la CCIPPP (Campagne Civile Internationale pour la Protection du Peuple Palestinien), du CMF (Collectif des Musulmans de France) et du NPA s’est rendue en Palestine fin juillet pour enquêter sur la société israélienne Agrexco.


Les 4 organisations prenant part à cette mission sont toutes membres de la "Coalition contre Agrexco", qui s’est formée pour s’opposer à l’implantation d’Agrexco dans le port de Sète (34), projet lancé par le sioniste convaincu Georges Frêche, président du Languedoc Roussillon, et voté par le Conseil Régional (majorité PS-PC).


Depuis la création de cette coalition à la fin du mois de mai, plus de 80 organisations l’ont rejointe : partis politiques, syndicats, associations de défense du peuple palestinien, association pour les droits de l’homme…


Le 25 juin, une journée de mobilisation était organisée, avec des marches partant de Nîmes (60km de Montpellier) et de La Paillade (quartier populaire de Montpellier) qui ont rejoint le cortège de la manifestation de plus de 1000 personnes devant le Conseil Régional. Le mot d’ordre : pour le respect du droit du peuple palestinien et la sauvegarde des emplois agricoles régionaux, non à Agrexco !


Agrexco est une société dont le capital est détenu à 50% par l’Etat d’Israël, et qui exporte fruits, légumes et fleurs, produits en parti dans les colonies israéliennes en Cisjordanie et de la bande de Gaza. Tous ces produits arrivent sur nos marchés avec un label "made in Israël", sans qu’il y ait moyen de faire la différence entre production des colonies, de Palestine ou d’Israël. Agrexco commercialise notamment les marques Carmel, Biotop et Ecofresh.


Au cours de cette mission nous avons rencontré des organisations palestiniennes et israéliennes (comité BDS palestinien, syndicats, associations anticolonialistes…), ainsi que le ministre palestinien de l’agriculture, pour recueillir leur opinion et leurs témoignages sur les pratiques d’Agrexco.


Toutes ont été claires. Cette société, par l’exploitation des paysans palestiniens, par la commercialisation de produits issus des terres et de l’eau volés aux palestiniens, participe activement à la politique de colonisation et de domination d’Israël.


En nous rendant dans la vallée du Jourdain, principale zone agricole de Cisjordanie, entièrement contrôlée par Israël, nous avons pu voir la réalité de la colonisation et discuter avec des paysans palestiniens. Quasiment toutes les terres appartiennent désormais aux colons.


La main d’œuvre palestinienne est utilisée dans les plantations dans des conditions exécrables : salaires minimes, pas de protection sociale ou maladie, accidents sont fréquents…


Et pour ceux qui viennent d’autres régions de Cisjordanie pour travailler ici, les habitants de la région refusant de plus en plus de se vendre à ceux qui ont volé leurs terres, des logements des plus sommaires, ressemblant à des box à chevaux, leur sont gracieusement mis à disposition, et un petit poste de santé pour des milliers de personnes.

 

La peur se lit sur les visages des travailleurs que nous tentons d’interroger à la sortie des plantations de palmiers dattiers. Ils n’ont pas le droit de nous parler, ils craignent pour leur travail, leur famille, si jamais un colon les aperçoit…


Une partie de la production agricole palestinienne est également achetée par les compagnies israéliennes pour être mêlée aux produits des colonies ou d’Israël et exportée. Dans bien des cas, les paysans palestiniens sont escroqués, et ils ne sont pas payés pour leur production, et c’est de toute façon les Israéliens qui fixent les prix, évidemment très bas.


Aujourd’hui, les Palestiniens n’ont pas beaucoup d’autre choix que de passer par Agrexco (ou autre entreprise du même genre) pour vendre leur production, au risque de la voir pourrir au prochain check sur la route de Ramallah ou de Naplouse.


Leur message est unanime et très clair : nous devons les aider, par le boycott, à faire pression sur Israël pour qu’exploitation et colonisation stoppent, pour qu’ils retrouvent le contrôle de leurs ressources, leur liberté de circuler et de vendre leurs produits pour eux.


Avec les élections régionales françaises approchant, cette « affaire Agrexco » va prendre encore plus d’ampleur. Il faut maintenir la pression sur les élus pour que le Conseil Régional revienne sur son vote et ne se rende pas coupable de sponsoring de l’occupation de la Palestine.


Le 10 octobre est prévu comme journée nationale de mobilisation pour le boycott d’Israël et, à Montpellier, se tiendront "6h pour la Palestine : contre Agrexco et pour l’emplois. Des militants de différent pays où se mène cette lutte (Ecosse, Belgique, Palestine…) participeront aux ateliers de débat et au meeting.

Si cette bataille contre Agrexco est pour l’instant locale, elle doit vite devenir nationale voire même européenne !

Non à Agrexco ! Boycott Israël !

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13 août 2009 4 13 /08 /août /2009 08:01
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13 août 2009 4 13 /08 /août /2009 07:54

. Billet n°9 Jérusalem : contre l'apartheid, boycottons !

mardi 11 août 2009

Zan Studio - Orange-Grenade.jpg


Israel est souvent identifié à un régime d'apartheid. Pour beaucoup de nos interlocuteurs, cette caractérisation est essentielle à la fois pour comprendre et décrire la situation en Palestine mais aussi car elle permet de puiser des outils de résistance et de lutte dans une expérience historique, celle de l'Afrique du Sud.


L'Apartheid en Afrique du Sud se caractérisait à la fois par une répartition très inégale de la terre et, politiquement, par une recherche de légitimation internationale en se présentant comme un Etat démocratique.

En Afrique du Sud, 87% du territoire était propriété des Afrikaners tandis que la population noire majoritaire vivait sur les 13% restant. Afin de pouvoir afficher un visage démocratique, l' Afrique du Sud avait choisi de déclarer chaque Bantoustan entité independante. Résultat : alors que la population blanche représentait 10% de la population totale, elle se retrouvait majoritaire et omnipotente sur une terre debarassée de ses habitants d'origine.


Aujourd'hui, nous pouvons observer un schéma très similaire en Palestine : dans l'Etat d'Israel, 97% des terres sont aujourd'hui détenues par et pour la population juive. En Cisjordanie, l'occupant s'approprie près de 50% des terres. De plus, la division de la Cisjordanie en trois zones (nord-centre-sud) qui se dessine de plus en plus clairement ici, n'est pas sans rappeler la bantoustisation.


Si l'on observe en détails les termes de la Conférence de suppression et de sanctions du crime d'apartheid de 1973, Israël correspond a chaque cas énoncé. 
Selon cette conférence, tout régime niant, entre autres, les droits de retour, de mouvement, de nationalité et instaurant des mesure législatives visant à diviser la population en créant des ghettos et en empêchant les mariages mixtes par exemple ou en expropriant des groupes ethniques, se rend coupable de crime d'apartheid. 
L'Etat israélien correspond en tous points à cette définition de l'apartheid.  

Pourtant les deux systèmes, israélien et sud-africain diffèrent en partie quant à la manière d'appliquer ce régime discriminatoire.


La première nuance étant que, si l'Apartheid des Africaaners apparaissait très clairement, notamment à travers les différents écriteaux, les places de bus réservés, etc... l'apartheid israélien est plus indirect, plus sophistiqué. Notamment en Israël. Les Palestiniens citoyens d'Israël, s'ils bénéficient du droit de vote, n'en sont pas moins des citoyens de seconde zone si l'on observe les conditions concrètes de vie. Sans compter que l'accès à la terre et à la propriété leur est rendu impossible puisqu'il existe un test d'adaptibilité social pour lequel ils n'obtiennent jamais de résultats positifs.


En outre, l'objectif de l'Apartheid sud-africain était de réduire la population indigène à une main d'oeuvre corvéable à merci. Ici, en plus d'utiliser la main d'oeuvre bon marché que représentent les Palestiniens, Israël, état juif, cherche avant toute chose à réduire au maximum la présence de non-juifs par une stratégie vicieuse de déni de droits, de confiscation de la terre, de racisme et de violences quotidiennes à l'encontre des populations civiles qui s'opposent à ce système d'apartheid.


Réagissons ! Boycottons !

Devant un tel constat et face à l'immobilisme de la communaute internationale, il est vital que la société civile se mobilise comme elle l'avait fait avec succès dans le cas de l'Apartheid sud-africain en prenant part à la campagne BDS (Boycott-Desinvestissement-Sanctions).


Depuis 2005, l'ensemble de la société civile et politique palestinienne a appelé au boycott économique, culturel, sportif et académique d'Israël. Il s'agit d'un moyen de pression visant à mettre fin à l'Apartheid et à l'occupation mais également à lutter pour la reconnaissance du droit au retour de tous les Palestiniens sur leur terre.

Depuis le début de cette campagne, ses animateurs peuvent se féliciter d'un certain nombre de victoires, notamment contre l'entreprise francaise Véolia, qui participe à la construction du tramway reliant Jérusalem aux colonies et qui a essuyé des pertes de contrats évaluées à environ 11 milliards de dollars, selon le coordinateur de la campagne BDS Omar Barghouti. Notons aussi que lors du festival du film international à Edimbourg, Ken Loach, soutien de la campagne BDS a menacé de boycotter la manifestation si ses organisateurs acceptaient les subventions proposées par le consulat israélien. Ceux-ci ont finalement cedé !

Aujourd'hui, de plus en plus d'organisations dans plusieurs pays ont choisi de prendre part à cette campagne pour le boycott, le désinvestissement et les sanctions à l'égard d'Israël.


En France, cette campagne a notamment pris pour cible l'entreprise israélienne Agrexco, financée à 50% par l'Etat israélien. Agrexco est specialisée dans l'exportation de fruits de légumes et de fleurs et distribue la marque Carmel Biotop.  70% de ses produits proviennent des colonies de la vallée du Jourdain où 7000 colons occupent 95% des terres et controlent 98% de l'eau. Par ailleurs George Frêche, président de la Région Languedoc-Rousillon a choisi d'implanter l'entreprise dans le port de Sête, faisant de la ville la porte d'entrée européenne des produits israéliens. 


Quant au pendants universitaire et academique du boycott, des réserves existent en France. Chez un grand nombre d'universitaires francais la rupture des relations avec leurs collègues israéliens semble une réponse disproportionée. Pourtant, notons que les universitaires israéliens ne se sont jamais mobilisés en faveur des droits de Palestiniens et, contrairement aux idées recues, ne vivent pas dans leur tour d'ivoire puisque chaque professeur d'université porte également la casquette de réserviste et effectue chaque année plusieurs semaines au sein des forces armées israéliennes. De plus, par leur passivite, ils se rendent complices du racisme lors du recrutement des étudiants. Rappelons ici que l'Universite Hébraique de Jérusalem est construite sur des terres confisquées aux Palestiens...


Aujourd'hui il est vital de répondre a cet appel.

Le NPA, ainsi que de nombreuses organisations, travaille à construire en France une campagne massive et unitaire. Un appel a été lance pour faire du 10 octobre une grande journée nationale pour le boycott d'Israël en poursuivant notamment la mobilisation citoyenne contre l'implantation d'Agrexco dans le port de Sëte.

Soyons nombreux, réagissons, boycottons !

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11 août 2009 2 11 /08 /août /2009 14:58

 

Association France Palestine :

L'association France Palestine Solidarité du pays de Cornouaille lance un appel à la mobilisation jeudi à 18 h, rue Kéréon.

Un appel à manifester jeudi à 18 h, rue Kéréon est lancé par France Palestine Solidarité du pays de Cornouaille. En cause : l'absence de traitement des eaux à Gaza et le difficile accès à l'eau en Cisjordanie.


« L'été est chaud et sec en Palestine. Des milliers de personnes se pressent sur les plages de Gaza. Ils se baignent à côté d'un énorme tuyau qui déverse directement dans la mer les eaux usées, non traitées. Mais, en raison du blocus imposé depuis deux ans par Israël, l'autorité en charge de l'eau dans la bande de Gaza ne peut pas importer les pièces détachées nécessaires à la maintenance et à la réparation des stations de pompage et de traitement des eaux usées.


En Cisjordanie, certains villages palestiniens souffrent gravement du manque d'eau. Les Israéliens ne laissent aux Palestiniens de Cisjordanie que le cinquième des ressources en eau qui s'y trouvent. Aussi des organisations pacifistes israéliennes se mobilisent-elles pour venir en aide aux 400 000 Palestiniens les plus touchés par le manque d'eau.


La colonisation, marquée récemment par l'expulsion de deux familles de leur maison à Jérusalem-Est, se développe très rapidement dans les territoires occupés : le nombre de logements construits pour les colons y a augmenté de 177 % de décembre 2007 à mai 2009.


C'est pourquoi le groupe du Pays de Cornouaille de l'Association France-Palestine Solidarité appelle à participer au piquet de la solidarité avec le peuple palestinien, le jeudi 13 août, à 18 h, Rue Kéréon à Quimper. »

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11 août 2009 2 11 /08 /août /2009 09:01
mardi 11 août 2009
AFP

Vendredi, des militants français étaient venus appuyer les manifestants palestiniens dans leur face-à-face avec l'armée israélienne. : AFP

Les opposants à la clôture édifiée autour de la Cisjordanie y manifestent chaque vendredi. Mais ni les slogans, ni les escarmouches, ni même la Cour suprême d'Israël n'ont stoppé les bulldozers.

Bilin.De notre correspondant

C'est devenu un rituel. Chaque vendredi matin, Ronnie Barkan, 25 ans, quitte son petit appartement de Tel-Aviv et prend la direction de Bilin, un village palestinien proche de Ramallah. La route serpente dans les collines de Cisjordanie puis débouche sur la barrière de sécurité qui sépare Israël des territoires palestiniens. À cet endroit, chaque semaine depuis janvier 2005, des pacifistes israéliens, comme Ronnie, viennent se joindre aux Palestiniens pour manifester.


« Israël a confisqué 60 % des terres de Bilin pour construire la barrière de séparation. Bien d'autres villages subissent ce type d'injustice en Cisjordanie, mais nous avons choisi de faire de Bilin un symbole et d'y concentrer nos actions », explique Ronnie Barkan, qui milite au sein de l'organisation Anarchistes contre le mur.


Cette semaine, le rassemblement s'est déroulé dans le calme. Mais, régulièrement, la manifestation se transforme en bataille rangée contre l'armée israélienne : jets de pierres d'un côté, balles en caoutchouc et grenades lacrymogènes de l'autre. Le 17 avril, un manifestant palestinien a trouvé la mort lors d'affrontements particulièrement violents.


« Qu'Israël construise sur son propre terrain »


En septembre 2007, les manifestants de Bilin ont obtenu une importante victoire juridique. La Cour suprême israélienne a ordonné la modification du tracé du mur afin de restituer aux Palestiniens l'essentiel des terres cultivables. « Malgré cette décision, la barrière empiète toujours sur les territoires situés du côté palestinien de la ligne verte, s'indigne Ronnie. Si Israël veut construire un mur, qu'il le fasse, mais sur son propre terrain. »


Loin de désarmer face au peu de résultats obtenus ¯ la construction de la barrière de sécurité est quasiment achevée autour de la Cisjordanie ¯ les organisations présentes à Bilin se tournent désormais vers la diplomatie française. Fin juillet, trente-six d'entre elles ont adressé un courrier au ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, pour lui demander de faire pression sur Israël.


« Nous voulons surtout que cesse le climat de terreur qui règne dans le village. Car, chaque semaine, l'armée effectue des incursions nocturnes et procède à des arrestations arbitraires. Kouchner peut nous aider car il jouit d'un prestige international et d'une bonne image en Israël, résume Ronnie Barkan. Mais nous sommes convaincus que seules des sanctions pourront faire plier Israël. »

Stéphane AMAR.
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