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17 janvier 2010 7 17 /01 /janvier /2010 11:25
Image Pas de renforts en Afghanistan !


Manifestation contre la guerre


Le 11 janvier deux soldats français sont morts ainsi que trois Américains et un Britannique victimes de la sale guerre que mènent les grandes puissances contre les peuples d'Afghanistan


dont elles occupent le pays sous couvert de lutte contre le terrorisme. 6 vies sacrifiées aux intérêts des maîtres du monde qui veulent perpétuer leur domination sur les peuples! Mais c'est aussi et surtout la population afghane victime de milliers de morts et de souffrances sans nom dont le sort est sacrifié aux mêmes intérêts, aux mêmes appétits de domination. Et, ajoutant le cynisme à l'abjection, le gouvernement français pourchasse les réfugiés afghans qui fuient la guerre


Cette guerre ne vise nullement la paix et la démocratie.


L'occupation du pays par l'Otan se traduit par une aggravation des difficultés dramatiques pour la population, une perpétuation de l'oppression des femmes. Loin d'affaiblir les talibans, elle pousse dans leurs bras les classes populaires qui se détournent d'un pouvoir fantoche, instrument de l'Otan, élu par la fraude et la corruption. C'est bien la politique agressive des vieilles puissances coloniales qui nourrit le terrorisme. Son échec conduit à une fuite en avant militariste.


Ainsi, l’attentat manqué contre le vol Détroit-Amsterdam, le 25 décembre 2009, a servi de prétexte à la relance de la propagande américaine pour justifier «la guerre contre le terrorisme», et, en particulier, le début de l’offensive militaire des USA au Yémen.


«Nous allons continuer à utiliser tous les éléments en notre pouvoir pour intercepter, détruire et vaincre les extrémistes qui nous menacent, qu’ils soient d’Afghanistan, du Pakistan, du Yémen ou de la Somalie, ou de partout où ils préparent des attaques contre le sol américain», a déclaré Obama reprenant les mots mêmes de Bush.


L'accentuation de l'offensive des USA au Yémen vise bien plus àterroriser la population pour essayer d’asseoir l’autorité du dictateur en place qu’à éliminer El-Qaida. Elle ne peut au Yémen comme en Afghanistan qu’alimenter la révolte contre les USA et leurs alliés. L’enjeu pour ces derniers est de s’assurer le contrôle d’une position stratégique comme en Afghanisatn, en Irak, en Somalie ou au Moyen-Orient. Le Yémen, un des pays les plus pauvres du monde, est une position primordiale pour le contrôle de la péninsule Arabique comme de l’océan Indien.


La politique des USA et de l'Otan loin de préparer la paix comme le prétend le dernier prix Nobel exacerbe les tensions.

Le 28 janvier aura lieu, à Londres, une réunion des chefs d’Etat des pays alliés des USA pour décider de leur participation à l’effort militaire que demande Obama. C’est à l’issue de cette réunion que Sarkozy annoncera celle de la France. Déjà des gendarmes ont été envoyés en renfort des 3300 soldats et 150 gendarmes français présents en Afghanistan.


Ce sont ainsi de nouvelles vies humaines, des milliards de dollars et d’euros que les dirigeants des puissances impérialistes s’apprêtent à sacrifier pour assurer leur contrôle du monde contre les peuples.


Partout dans le monde, s’exprime la condamnation de cette politique pour exiger le retrait des troupes d’Irak et d’Afghanistan.

Le NPA se joint àl’appel lancé par de nombreuses organisations politiques et syndicales à manifester à Paris la veille de la réunion de Londres.


Pas un homme, pas un euro pour la guerre !

Retrait immédiat des troupes de l’Otan !

Manifestation unitaire le samedi 23 janvier 14 heures place de la République- Paris

Afghanistan : Aucun renfort français !


L'Otan a déjà décidé de répondre favorablement à la demande de Barak Obama d'envoyer des troupes supplémentaires en Afghanistan. Le président Sarkozy a prévu d'annoncer lors de la Conférence de Londres du 28 janvier les détails de la contribution française.


Alors que, dans un sondage paru début décembre, 82% des sondés s'opposent à l'envoi de nouveaux soldats français, nous exigeons du président Sarkozy qu'il renonce à toute augmentation des troupes en Afghanistan, qu'il s'agisse de forces spéciales, de troupes régulières ou d'instructeurs militaires. La fuite en avant militaire décidée par Barack Obama, soutenue par l'Otan et saluée par Nicolas Sarkozy ne peut qu'aggraver la situation dramatique du peuple Afghan et déstabiliser encore plus la région. Nous condamnons le cynisme honteux du gouvernement français qui, dans le même temps, soutient l'escalade militaire et renvoie des réfugiés afghans dans un pays en guerre.


Cette sale guerre est une impasse. Dans un pays détruit par 30 années d'occupations étrangères et de guerres civiles, la reconstruction de l'Afghanistan sera difficile. Cela passera par une aide civile et financière de la part des pays occidentaux en réparation des dommages infligés au pays et à ses habitants. Cela exige en premier lieu l'arrêt des opérations militaires et le retrait des troupes de l'Otan afin de rendre au peuple afghan son indépendance et les clés de la reconstruction du pays.


Nous refusons que le gouvernement français utilise des centaines de millions d'euros pour l'occupation militaire de l'Afghanistan quand la crise sert à justifier les plans de licenciements et les attaques sur nos services publics. Nous refusons que le manque d'avenir donné à la jeunesse soit utilisé comme argument pour l'enrôler dans l'armée pour défendre des intérêts qui ne sont ni les siens ni ceux du peuple afghan.


Nous appelons à faire des 23 et 24 janvier des journées de mobilisation populaire dans toutes les villes de France pour exiger du gouvernement qu'il renonce à envoyer ne serait-ce qu'un soldat supplémentaire en Afghanistan et exprimer notre solidarité avec le peuple afghan en premier lieu avec ceux et celles qui se sont réfugiés dans notre pays. Nous appelons notamment à participer à la manifestation qui aura lieu à Paris le samedi 23 janvier.

AAW, ACG, ARAC, ATTAC-France, Collectif des iraniens contre la guerre, Collectif Faty KOUMBA: association des libertés, droits de l'homme et non-violence, Europe solidaire sans frontières (ESSF), Gauche Unitaire, FSU, Le Cedetim, Le Mouvement de la Paix, les Alternatifs, les Verts, LIFPL, Marche Mondiale des Femmes (MMF), M'PEP, MRAP, NPA, Organisation Femmes Egalité, PCF, PCOF, PG, Réseau Féministe "Ruptures", Union Pacifiste, Union syndicale Solidaires, Confédération Paysanne …

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17 janvier 2010 7 17 /01 /janvier /2010 11:22
Communiqué du NPA.

Le 12 janvier, Rayhana, auteure, comédienne et militante algérienne, réfugiée politique en France depuis 2000, a été victime d'une lâche agression.

De sinistres individus l'ont aspergé d'essence sur le trajet qui la menait au théâtre. Quelques jours auparavant, elle avait dû subir des insultes à caractère sexistes.


Le NPA condamne ces agressions contre une artiste qui est en même temps une militante féministe.


Faut-il y voir un rapport avec la pièce qu'elle a écrit et qu'elle joue actuellement, en compagnie d'autres comédiennes, «A mon âge, je me cache encore pour fumer», qui met en scène la dure condition des femmes dans un pays où la religion est instrumentalisée par différents groupes, et y compris par le pouvoir, pour brimer et asservir les individus ?


Que Rayhana soit assurée de la totale solidarité du NPA face à toutes ces menaces.

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17 janvier 2010 7 17 /01 /janvier /2010 11:13
Avant et après le séisme
Ashley SMITH
photos : www.thewe.cc

Un terrible tremblement de terre, le pire depuis 200 ans, a frappé Port-au-Prince mardi, provoquant d’innombrables dégâts et victimes. L’intensité du séisme était de 7,0 sur l’échelle de Richter et a été suivi durant toute la nuit jusqu’au matin par 30 autres secousses, toutes supérieures à une magnitude de 4,5.

Le séisme a fait tomber des maisons, des hôtels, des hôpitaux et même les principaux bâtiments publics de la capitale, dont le palais présidentiel. L’effondrement de tous ces batiments a provoqué un gigantesque nuage qui a plané au-dessus de la ville et une pluie de poussière sur le sol dévasté.

Selon les estimations, on compterait plus de 100.000 morts pour une métropole de 2 millions d’habitants. Ceux qui ont survécu vivent dans la rue par crainte de retourner dans les constructions qui sont encore debout.

Partout dans le monde, les Haïtiens tentent d’entrer en contact avec leurs familles et amis mais la plupart des lignes téléphoniques du pays sont coupées.

Alors que la majorité des gens ont réagi à cette crise en cherchant comment fournir de l’aide ou faire un don, le fanatique de la Droite Chrétienne (US), Pat Robertson, s’est distingué par une déclaration raciste abjecte. Il a expliqué que les Haïtiens étaient maudits parce qu’ils avaient signé un pacte avec le diable pour se libérer de l’esclavagisme de leurs maîtres français lors de la révolution haïtienne, il y a 200 ans.

Les grands médias ont expliqué que le séisme avait été provoqué par un glissement de plaques tectoniques le long d’une faille située sous la capitale de Port-au-Prince, et que la misère et l’impuissance du gouvernement Préval avaient amplifié le désastre. Mais ils n’ont pas tout dit.

« La couverture médiatique du séisme se caractérise par une déconnexion quasi totale entre le désastre et l’histoire sociale et politique d’Haïti », explique le militant de la solidarité avec Haïti, le Canadien Yves Engler. « Ils répètent que le gouvernement n’était pas du tout préparé pour faire face à une telle crise. C’est vrai. Mais ils n’ont pas expliqué pourquoi. »

Pourquoi est-ce que 60 pour cent des bâtiments à Port-au-Prince étaient-ils mal construits et dangereux, même dans des conditions normales, selon le maire de la capitale ? Pourquoi n’y a-t-il pas de réglementation sur les constructions dans une ville située au-dessus d’une faille ? Pourquoi est-ce que la population de Port-au-Prince est-elle passée de 50.000 habitants dans les années 50 à 2 millions de miséreux aujourd’hui ? Pourquoi l’état a-t-il été totalement dépassé par les évènements ?

Pour le comprendre, il faut examiner une deuxième ligne de fracture – la politique impériale des Etats-Unis à l’égard d’Haïti. Le gouvernement des Etats-Unis, les Nations Unies, et d’autres puissances ont aidé la classe dirigeante haïtienne à soumettre le pays aux plans économiques néolibéraux qui ont appauvri les masses, provoqué des déforestations, ruiné l’infrastructure et rendu le gouvernement impuissant.

La ligne de fracture de l’impérialisme US a amplifié la ligne de fracture géologique et a transformé une catastrophe naturelle en une catastrophe sociale.

Pendant la Guerre Froide, les Etats-Unis ont soutenu les dictatures de Papa Doc Duvalier et ensuite Bébé Doc Duvalier – qui ont régné sur le pays de 1957 à 1986 – pour faire un contrepoids à Cuba.

Sous la supervision de Washington, Bebé Doc Duvalier a ouvert l’économie haïtienne aux capitaux US dans les années 70 et 80. Les produits agricoles importés des Etats-Unis ont inondé le pays et ruiné la paysannerie locale. Des centaines de milliers de gens sont venus se réfugier dans les bidonvilles de Port-au-Prince pour fournir une main d’oeuvre extrêmement bon marché aux « ateliers à sueur » (sweat shops) US situés dans les zones franches.

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Dans les années 80, les Haïtiens se sont soulevés pour chasser les Duvalier et ont ensuite élu à la présidence le réformiste Jean-Bertrand Aristide sur un programme de réforme agraire, d’aide aux paysans, de reforestation, d’investissement dans les infrastructures, d’augmentation des salaires et des droits syndicaux pour les travailleurs.

En réaction, les Etats-Unis ont soutenu un coup d’état qui a chassé Aristide en 1991. En 1994, après que Bill Clinton ait envoyé ses troupes sur l’île, le président élu a retrouver son poste mais à la condition d’appliquer le plan néolibéral US, appelé « plan de la mort » par les Haïtiens.

Aristide a résisté à certaines mesures du programme US pour Haïti, mais en a mis d’autres en oeuvre, brisant ainsi la perspective de réformes. Et puis un jour, les Etats-Unis ont perdu patience devant les résistances d’Aristide qui refusait de se soumettre totalement, surtout lorsqu’il a demandé au cours de sa dernière année de mandat 21 milliards de dollars en guise d’indemnisations pour son pays. Les Etats-Unis ont imposé un embargo économique qui a étranglé le pays et plongé les paysans et les travailleurs dans une misère encore plus profonde.

En 2004, Washington a collaboré avec la classe dirigeante haïtienne dans son soutien aux escadrons de la mort qui ont renversé le gouvernement puis enlevé et déporté Aristide. Les Nations Unies ont ensuite envoyé des troupes pour occuper le pays et le gouvernement marionnette de Gérard Latortue a été installé afin de poursuivre les plans néolibéraux de Washington.

Le court règne de Latortue a été marqué par une profonde corruption – lui et ses partisans ont empoché une bonne partie des 4 milliards de dollars injectés par les Etats-Unis et d’autres pays après la levée de l’embargo. Le régime a démantelé les timides réformes qu’Aristide avait réussies à mettre en place. Ainsi, le processus d’appauvrissement et de dégradation des infrastructures du pays s’est accéléré.

En 2006, les Haïtiens ont massivement élu à la présidence René Préval, allié de longue date d’Aristide. Mais Préval n’a pas fait preuve de beaucoup de détermination et a fini par collaborer avec les plans US et ignorer la crise sociale qui s’amplifiait.

En fait, les Etats-Unis, les Nations Unies et les autres puissances impériales ont court-circuité le gouvernement Préval en injectant de l’argent directement dans les ONG. « Aujourd’hui, en Haïti, le nombre d’ONG par habitant est le plus élevé au monde » dit Yves Engler. Le gouvernement Préval n’est plus qu’un paravent derrière lequel les véritables décisions sont prises par les puissances impériales qui les mettent en application par l’intermédiaire d’ONG qu’elles ont choisies.

Le véritable pouvoir dans le pays n’est pas exercé par le gouvernement Préval mais par la force d’occupation des Nations Unies appuyée par les Etats-Unis. Sous direction brésilienne, les forces de l’ONU ont protégé les riches et ont collaboré avec – ou ont fait semblant de ne pas voir – les escadrons de la mort d’extrême droite qui terrorisent les partisans d’Aristide et de son parti Lavalas.

Les forces d’occupation n’ont rien fait pour lutter contre la misère, la dégradation des infrastructures et la déforestation massive qui ont amplifié les effets d’une série de catastrophes naturelles – de violents cyclones en 2004 et 2008 et maintenant le séisme.

Au lieu de cela, elles se sont contentées de faire la police au milieu d’une catastrophe sociale et ont commis les crimes habituels et caractéristiques de toutes les forces de police. Selon Ban Beeton, dans un article de la NACLA sur les Amériques, « la mission de stabilisation de l’ONU en Haiti (MINUSTAH), qui a commencé en juin 2004, a été marquée pratiquement dés le premier jour par des scandales de meurtres, de viols et autres violences commises par ses troupes. »

L’administration Bush d’abord, et maintenant l’administration Obama, ont toutes deux profité du coup d’état, des crises sociales et des catastrophes naturelles pour étendre les projets néolibéraux des Etats-Unis.

Sous Obama, les Etats-Unis ont annulé une partie de la dette, pour un montant de 1,2 milliards de dollars, mais n’ont pas annulé la totalité de celle-ci – Haiti rembourse encore d’énormes sommes à la Banque Inter-Américaine pour le Développement. L’annulation d’une partie de la dette fait partie de la mise en scène habituelle destinée à occulter la véritable politique d’Obama en Haiti, qui est encore et toujours la même.

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En étroite collaboration avec le nouvel envoyé spécial des Nations Unies pour Haïti, l’ancien président Bill Clinton, Obama est intervenu pour faire appliquer un programme économique similaire à celle du reste des Caraïbes – tourisme, ateliers de textiles, et la réduction du contrôle de l’état sur l’économie par le biais des privatisations et des déréglementations.

Plus précisemment, Clinton a dirigé un plan visant à transformer le nord d’Haïti en un terrain de loisirs pour touristes, situé le plus loin possible des bidonvilles de Port-au-Prince. Clinton a convaincu la compagnie Royal Caribbean Cruise Lines d’investir 55 millions de dollars pour construire un port le long de la côte de Labadee, loué jusqu’en 2050.

A partir de là, l’industrie touristique de Haïti espère organiser des expéditions vers les forteresses haut perchées de Citadelle et de Palais Sans Souci, toutes deux construites par Henri Christophe, un des dirigeants de la révolution des esclaves d’Haïti. Selon le Miami Herald, le plan de 40 millions de dollars comprend la transformation de la ville paisible de Milot, base de départ pour la Citadelle et le Palais Sans Souci, en un village touristique animé comprenant des galeries d’arts, des marchés d’artisanat, des restaurants et des rues pavées. Les touristes seront transportés en contournant le cap embouteillé de Cap-Haïtien jusqu’à la baie, puis transportés par autocars le long des plantations paysannes pittoresques. Une fois à Milot, ils pourront grimper à pied ou à cheval jusqu’à la Citadelle... classée patrimoine mondial depuis 1982...

Dés lors que la Royal Caribbean a prévu de faire venir le plus grand navire de croisière au monde, provoquant ainsi une demande en excursions, l’industrie du tourisme d’Haiti encourage le développement de l’écotourisme, d’explorations archéologiques et de démonstrations voyeurs de rites vaudous.

Ainsi, tandis que Pat Robinson compare la grande révolution des esclaves d’Haïti à un pacte avec le diable, Clinton s’active à la réduire à un piège à touristes. Dans le même temps, les plans de Clinton pour Haïti prévoient une expansion des « ateliers à sueur » (sweat shops) pour profiter de la main d’oeuvre bon marché fournie par les masses urbaines. Les Etats-Unis ont détaxé les importations en provenance d’Haiti pour faciliter le retour de la production de ces ateliers.

Clinton a vanté les opportunités offertes par le développement des « ateliers à sueur » lors d’une visite éclair d’une usine à textile appartenant et géré par la célèbre Cintas Corp. Il a annoncé que George Soros avait offert 50 millions de dollars pour un nouveau parc industriel d’ateliers qui pourrait créer 25.000 emplois dans l’industrie du textile. Clinton a expliqué à une conférence de presse que le gouvernement d’Haïti pourrait créer « plus d’emplois en baissant le coût des investissements, y compris le prix des loyers ».

Le fondateur de TransAfrica, Randall Robinson, a déclaré à Democracy Now ! (radio progressiste US – NdT) « Haïti n’a pas besoin de ce genre d’investissement. Il a besoin d’investissements en capital. Il a besoin d’investissements qui lui permettraient d’atteindre l’autosuffisance. Il a besoin d’investissements pour pouvoir se nourrir. »

Une des raisons pour lesquelles Clinton a pu promouvoir aussi facilement les « ateliers à sueur » est que le coup d’état appuyé par les Etats-Unis a éradiqué toute forme de résistance. Ils se sont débarrassés d’Aristide et de sa manie qui consistait à augmenter le salaire minimum. Ils l’ont forcé à l’exil, ils ont terrorisé ses alliés restés sur place et ils ont interdit à son parti politique, Fanmi Lavalas, le parti le plus populaire du pays, de se présenter aux élections. De plus, le régime issu du coup d’état a attaqué les syndicalistes présents dans les « ateliers à sueur ».

Clinton pouvait ainsi annoncer aux hommes d’affaires que « Le risque politique en Haïti est le plus faible que je n’ai jamais vu de ma vie ».

Ainsi, à l’instar des présidents américains avant lui, Obama a aidé les classes privilégiées d’Haïti, a soutenu les multinationales qui voulaient profiter des coûts de main-d’oeuvre, a réduit le pouvoir de réglementation de l’état haïtien et a réprimé toute forme de résistance politique.

Les conséquences directes de ces politiques sont un état haïtien impuissant, une infrastructure en ruines, des constructions hasardeuses et une misère noire qui, conjuguées aux cyclones et maintenant au séisme, ont transformé une catastrophe naturelle en une catastrophe sociale.

Tout le monde devrait soutenir la fourniture d’aide à Haïti, mais personne ne devrait le faire avec des oeillères. Comme l’a dit Engler : « l’aide destinée à Haïti a toujours été employée au profit d’intérêts impérialistes. Ceci est évident lorsqu’on observe comment les Etats-Unis et le Canada ont traité le gouvernement Aristide en contraste au traitement réservé au régime issu du coup d’état. Les Etats-Unis et le Canada ont affamé Aristide en supprimant pratiquement toute aide. Mais après le coup d’état, ils ont ouvert en grand les robinets financiers pour appuyer les forces les plus réactionnaires de la société haïtienne. »

Ils ne faut pas se tromper sur le rôle des ONG internationales. Tandis que de nombreuses ONG tentent de répondre à la crise, les Etats-Unis et d’autres gouvernements fournissent une aide destinée à miner le droit à l’autodétermination du pays. Les ONG internationales n’ont aucun compte à rendre au gouvernement haïtien, pas plus qu’au peuple haïtien. Par conséquence, toute aide qui passe par ces ONG ne fait qu’affaiblir un peu plus le peu d’emprise sur leur propre société encore entre les mains des Haïtiens.

L’administration Obama devrait aussi lever l’exil d’Aristide et lui permettre de retourner en Haïti, et lever aussi l’interdiction faite à son parti politique, Fanmi Lavalas, de participer aux élections. Après tout, un criminel et trafiquant de drogue notoire, Guy Philippe, et sont parti le Front National pour la Reconstruction (FNR) ont été autorisés à participer aux élections. Aristide et son parti, par contraste, sont encore la force politique la plus populaire du pays et devraient être autorisés à participer à une élection libre et démocratique.

Les Etats-Unis devraient aussi cesser de déporter les Haïtiens qui ont fui leur pays déchiré par la crise et leur accorder une statut temporaire de réfugiés. Ce qui permettrait aux Haïtiens qui ont fui la crise politique et sociale que traverse le pays depuis le coup d’état, les cyclones et à présent le séisme, de rester aux Etats-Unis.

Par-dessus tout, nous devons exiger que les Etats-Unis cessent d’imposer leurs programmes néolibéraux. Les Etats-Unis ont pillé Haïti depuis des décennies. Ce n’est pas Haïti qui a une dette envers les Etats-Unis, et d’autres pays, mais l’inverse. Les Etats-Unis, la France, le Canada et les Nations Unies doivent au peuple haïtien une indemnisation pour le pillage de leur pays.

Avec ces indemnités et un espace politique, les Haïtiens pourraient commencer à déterminer leur propre avenir politique et économique – tel qu’il avait été rêvé par la grande révolution des esclaves, il y a 200 ans.

Ashley Smith

Article original : http://www.counterpunch.org/smith01...

Traduction par le Grand Soir

URL de cet article
http://www.legrandsoir.info/Comment-ils-ont-ruine-Haiti-Counterpunch.html
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17 janvier 2010 7 17 /01 /janvier /2010 11:09
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Un tremblement de terre de la magnitude de celui qui a ravagé Haïti aurait provoqué d'énormes dommages à n'importe quelle grande ville du monde, mais ce n'est pas un hasard si la majeure partie de Port-au-Prince ressemble désormais à une zone de guerre. La meilleure manière de comprendre les ravages du dernier désastre en date à frapper Haïti consiste à l'interpréter comme une nouvelle conséquence d'une série d'agissements résolument humains qui s'inscrit dans une longue et horrible séquence historique.



Ce pays a affronté plus que son lot de catastrophes. Des centaines de morts à Port-au-Prince durant le tremblement de terre de juin 1770, l'énorme tremblement de terre du 7 mai 1842 aurait tué à lui seul 10'000 personnes au nord de l'île, dans la ville de Cap-Haitien.


Des ouragans frappent l'île à intervalles réguliers, les derniers en date en 2004 et 2008; les tempêtes de septembre 2008 ont inondé la ville de Gonaïves et détruit l'essentiel de sa frêle infrastructure, tuant plus de mille personnes et détruisant plusieurs milliers d'habitations. L'ampleur des destructions provoquées par ce tremblement de terre ne sera probablement pas mesurable avant plusieurs semaines. Des réparations, même minimales, prendront des années et l'impact à long terme de cette catastrophe est incalculable.


Il est néanmoins déjà très clair que cet impact sera le résultat d'une longue histoire d'appauvrissement et d'asservissement délibéré. Haïti est traditionnellement décrit comme "le pays le plus pauvre de l'hémisphère occidental". Cette pauvreté constitue l'héritage direct du système colonial probablement le plus brutal de l'histoire, aggravé par des décennies d'oppression post-coloniale systématique.


La noble "communauté internationale", qui s'affaire à envoyer son "aide humanitaire" à Haïti est largement responsable de l'étendue des souffrances qu'elle cherche à réduire. Depuis l'invasion et l'occupation du pays par les USA en 1915, toute tentative politique visant à permettre au peuple haïtien de passer "de la misère absolue à une pauvreté digne" (pour reprendre les termes de l'ancien Président Jean-Bertrand Aristide) a été violemment et délibérément bloquée par le gouvernement étasunien et certains de ses alliés.


Le gouvernement Aristide lui-même (élus par près de 75% des votants) fut la dernière victime de ce projet lorsqu'il fut destitué par un coup d'Etat soutenu internationalement, qui fit des milliers de victimes et laissa la population dans un état de ressentiment inextinguible. L'ONU a ensuite maintenu une énorme et coûteuse force de pacification et de stabilisation dans le pays.


Haïti est désormais un pays dans lequel, selon les meilleures études disponibles, environ 75% de la population "vit avec moins de 2$ par jour et 56% - 4,5 millions de personnes – vit avec moins de 1$ par jour". Des décennies d'"ajustements" néolibéraux et de d'interventions néo-impérialistes ont privé son gouvernement de toute capacité significative d'investir pour sa population ou de réguler son économie. Le caractère punitif du commerce international et des arrangements financiers impliquent que ce dénuement et cette impuissance vont rester des caractéristiques structurelles de la vie haïtienne dans l'avenir proche.


C'est la pauvreté et l'impuissance qui expliquent l'ampleur de l'horreur qui touche Port-au-Prince actuellement. Depuis la fin des années 1970, les assauts néolibéraux n'ont laissé aucun répit à l'économie agraire haïtienne et poussé des dizaines de milliers de petits paysans à grossir les rangs de bidonvilles surpeuplés.


Bien qu'il n'existe pas de statistiques fiables, des centaines de milliers d'habitants de Port-au-Prince vivent désormais dans des habitations informelles désespérément insalubres, souvent perchées de manière précaire à proximité de ravins ravagés par la déforestation. La sélection des personnes vivant dans ces conditions n'est pas plus "naturelle" ou accidentelle que l'étendue des dommages qu'elles ont subi.


Comme l'affirme le directeur de l'Institut pour la Justice et la Démocratie d'Haïti, Brian Concannon: "Ces personnes se sont installées-là car eux, ou leurs parents, ont été intentionnellement chassés de la campagne par les politiques d'aides et de commerce conçues expressément dans le but de créer une grande force de travail captive et donc exploitable pour les villes; par définition, ce sont des personnes qui n'ont pas les moyens de construire des habitations pouvant résister à un tremblement de terre." De même, les infrastructures urbaines de base – eau courant, électricité, routes, etc – sont restées scandaleusement inadéquates et souvent même inexistantes. La capacité du gouvernement à mobiliser un secours répondant quelque type de désastre que ce soit est proche de zéro.


Dans les faits, la communauté internationale gouverne Haïti depuis le coup d'Etat de 2004. Les mêmes États qui tentent d'envoyer une aide d'urgence en Haïti ont, durant les cinq dernières années, constamment voté contre toute extension du mandat de l'ONU au-delà des objectifs militaires immédiats. Les propositions pour réorienter certains de ces "investissements" vers la réduction de la pauvreté ou le développement agraire ont été bloquées afin de respecter les modalités qui continuent à façonner la distribution de l'"aide" internationales.


La même tempête qui a fait tant de victimes en 2008 a touché Cuba aussi durement mais n'a tué que quatre personnes. Cuba a échappée aux pires effets de la "réforme" néolibérale et son gouvernement a conservé sa capacité à protéger son peuple du désastre. Si nous voulons sérieusement aider Haïti à traverser cette crise, alors nous devons prendre en compte cette comparaison. En plus des secours d'urgence, nous devons nous interroger sur ce que nous devons faire pour rendre au peuple et aux institutions d'Haïti leur capacité d'auto-détermination. Si nous prenons au sérieux l'aide que nous voulons apporter, nous devons cesser de vouloir contrôler le gouvernement haïtien, de vouloir pacifier ses citoyens et de vouloir exploiter son économie. Ensuite, nous devons commencer à payer, au moins en partie, les dommages que nous avons causés.


Peter Hallward - Traduction de Raphaël Ramuz

Article paru sur le site http://www.contretemps.eu/

http://www.contretemps.eu/interventions/notre-role-dans-catastrophe-haitienne

Publication originale, guardian.co.uk, Wednesday 13 January

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17 janvier 2010 7 17 /01 /janvier /2010 10:57
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Tous et toutes en grève le 21 janvier !


Sous le prétexte fallacieux de moderniser l’État, le gouvernement met en place la destruction des services publics, de la fonction publique ainsi que des solidarités.

 Les missions, l’égalité et la continuité du service public ne sont plus que des références pour les discours officiels, les effectifs des fonctionnaires et leur statut jugé «rigide et archaïque», lui étant insupportables ! Face à cette politique, la CGT Fonction publique, la FSU et Solidaires appellent ensemble à une journée de grève dans toute la fonction publique le jeudi 21 janvier.

100 000 emplois supprimés depuis 2007

Depuis des années l'État démantèle puis privatise des secteurs entiers de la fonction publique, supprimant ainsi des dizaines de milliers d'emplois. Désormais, il ne remplace plus un agent retraité sur deux et se félicite même d'avoir enfin réussi à réduire le nombre d'emplois dans les hôpitaux !

Pour 2010, 34 000 suppressions de postes sont de nouveau programmées. Avec cette politique, ce sont plus de 100 000 emplois qui ont été supprimés depuis 2007. Pour l'ensemble de la population, cela se traduit par des classes surchargées, des maternités, des blocs opératoires et des bureaux de poste fermés, des guichets surchargés. En un mot : une dégradation des conditions de vie de tous !

Des conditions de travail au rabais


A travers la Révision générale des politique publiques (RGPP) et la Réorganisation administrative territoriale de l'Etat (Réate),  le gouvernement veut aussi imposer la mobilité des personnels, par le biais des délocalisations, de l’individualisation, des pressions hiérarchiques,  des rémunérations au mérite, des suppressions de postes, de moyens et d’effectifs. Ces mesures ont des conséquences néfastes à la fois sur les conditions de travail et sur la qualité du service public rendu à la population.

Défendre et développer les services publics

Seule une mobilisation d’ampleur permettra de stopper cette destruction.  Ce n'est bien sûr pas une journée de grève et de manifestations qui contraindra le gouvernement à revenir sur sa politique. Mais l'intérêt de tous, travailleurs de la fonction publique comme usagers, est que la journée du 21 janvier soit réussie et devienne un point d’appui pour développer la mobilisation.

Nous devons  nous organiser ensemble, salariés et usagers, pour défendre, améliorer et contrôler nos services publics. Ceux-ci doivent être étendus à d’autres secteurs essentiels tels que le logement, le gaz, l’électricité, l’eau, les transports collectifs aujourd’hui privés, l’accueil et l’assistance des personnes âgées…
Nous devons imposer les principes de solidarité et de répartition des richesses, contre la loi du profit et la logique capitaliste qui font que les riches sont toujours plus riches et les pauvres toujours plus pauvres.
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16 janvier 2010 6 16 /01 /janvier /2010 10:48
Fidel CASTRO







Voilà deux jours, à partir de six heures de l’après-midi à Cuba, mais déjà de nuit en Haïti du fait de sa position géographique, les chaînes de télévision ont commencé à informer qu’un violent séisme de catégorie 7,3 à l’échelle Richter, avait frappé sévèrement Port-au-Prince, l’épicentre ayant été repéré dans une faille tectonique située en mer à seulement quinze kilomètres de la capitale haïtienne où 80 p. 100 de la population vit dans des maisons de pisé et de torchis.


Les nouvelles ont continué d’arriver presque sans interruption pendant des heures. Les images manquaient, mais on disait que de nombreux bâtiments publics, des hôpitaux, des écoles et des installations plus solides s’étaient effondrés. J’ai lu qu’un séisme force 7,3 équivalait à l’énergie libérée par une explosion de quatre cent mille tonnes de TNT.


Les descriptions étaient tragiques. Les blessés en pleine rue réclamaient en criant des secours médicaux, au milieu des ruines sous lesquelles des familles étaient ensevelies. Personne n’a pu toutefois, durant bien des heures, transmettre la moindre image.


La nouvelle a surpris tout le monde. Nous étions nombreux à écouter de fréquentes informations sur des cyclones et de grandes inondations en Haïti, mais nous ignorions que notre voisin courait des risques de fort tremblement de terre. C’est alors qu’on a appris que le dernier grand séisme survenu dans cette ville remontait à deux cents ans en arrière, quand elle ne comptait sans doute que quelques milliers d’habitants.


À minuit, le chiffre de victime était encore approximatif. De hauts fonctionnaires des Nations Unies et plusieurs chefs de gouvernement parlaient de ces événements bouleversants et annonçaient l’envoi de secouristes. Comme des troupes des Nations Unies de divers pays étaient déployées en Haïti dans le cadre de la MINUSTAH, des ministres de la défense évoquaient des pertes éventuelles parmi leurs personnels.


C’est réellement hier matin, mercredi, que des nouvelles attristantes ont commencé à arriver au sujet d’énormes pertes humaines dans la population, et des organisations comme les Nations Unies signalaient que certains de leurs bâtiments s’étaient effondrés, une expression qui ne dit rien en soi ou qui peut au contraire signifier beaucoup.


Des nouvelles toujours plus bouleversantes au sujet de la situation dans ce pays frère ont continué d’arriver pendant des heures. Les chiffres de victimes mortelles variaient selon les sources de trente à cent mille. Les images sont désolantes. Cette catastrophe a reçu une large divulgation mondiale, et de nombreux gouvernements sincèrement émus s’efforcent de coopérer dans la mesure de leurs moyens.


Toute tragédie bouleverse de bonne foi un grand nombre de personnes, surtout quand il s’agit de désastre naturel. Mais rares sont sans doute celles qui se demandent : pourquoi Haïti est-elle un pays si pauvre ? Pourquoi sa population dépend-elle à presque 50 p.100 des envois de fonds familiaux en provenance de l’étranger ?


Pourquoi n’analysent-elles pas aussi les réalités qui ont conduit à la situation actuelle en Haïti et à ses énormes souffrances ?


Le plus curieux de cette histoire, c’est que personne ne rappelle à aucun moment qu’Haïti a été le premier pays où quatre cent milles Africains victimes de la traite et de l’esclavage des Européens se soulevèrent contre trente mille Blancs, maîtres de plantations de canne à sucre et de café, déclenchant la plus première grande révolution sociale sur notre continent. Ils écrivirent des pages d’une gloire insurpassable. Ils mirent en déroute le général de Napoléon le plus éminent.


Haïti est le pur produit du colonialisme et de l’impérialisme, de plus d’un siècle d’utilisation de ses ressources humaines aux travaux les plus durs, des interventions militaires et de la ponction de ses richesses.


Cet oubli historique ne serait pas aussi grave que le fait réel qu’Haïti constitue une honte de notre époque, dans un monde où l’immense majorité des habitants de la planète continue d’être exploitée et mise à sac.

Des milliards de personnes en Amérique latine, en Afrique et en Asie souffrent de carences semblables, quoique toutes ne les subissent peut-être dans des proportions aussi élevées qu’en Haïti.


De situations comme celles de ce pays ne devraient exister nulle part sur la Terre, et pourtant des dizaines de milliers de villes et de villages y connaissent des conditions semblables, voire pires, à cause de l’ordre économique et politique international injuste qu’on a imposé au monde.


La population mondiale n’est pas seulement menacée par des désastres naturels comme celui d’Haïti, qui est un pâle reflet de ce que les changements climatiques peuvent provoquer, bien que ces risques aient été vraiment tournés en dérision à Copenhague.


Il est juste de dire à tous les pays et à toutes les institutions qui ont perdu des citoyens ou du personnel dans le désastre naturel d’Haïti : nous ne doutons pas que vous ferez les plus grands efforts pour sauver des vies et soulager la douleur de ce malheureux peuple ; nous ne pouvons vous rendre coupables du phénomène naturel qui vient d’y avoir lieu, bien que nous soyons en désaccord avec la politique qu’on a suivie vis-à-vis d’Haïti.

Je ne peux m’empêcher de le dire : il est temps de chercher des solutions réelles et véritables pour ce peuple frère !


Dans le domaine de la santé et d’autres, Cuba, bien que pays pauvre en butte à un blocus, coopère depuis des années avec le peuple haïtien. Environ quatre cents médecins et spécialistes de la santé lui prêtent des services gratuits. Nos médecins travaillent tous les jours dans 227 des 337 communes du pays. Par ailleurs, au moins quatre cents jeunes Haïtiens se sont formés comme médecins dans notre pays.


Ils travailleront maintenant auprès des renforts que nous avons dépêchés hier pour sauver des vies dans cette situation critique. On peut donc mobiliser sans efforts spéciaux jusqu’à un millier de médecins et de spécialistes de la santé qui sont presque tous déjà sur place et prêts à coopérer avec n’importe quel État qui souhaiterait sauver des vies haïtiennes et soigner des blessés.


De nombreux autres jeunes Haïtiens font actuellement des études de médecine à Cuba.

Nous coopérons aussi avec le peuple haïtien dans d’autres domaines à notre portée. Aucune autre forme de coopération ne sera toutefois plus digne de porter ce nom que celle de la bataille dans le monde des idées et dans l’action politique pour qu’on mette fin à la tragédie sans borne que souffrent de nombreuses nations comme Haïti.


La chef de notre brigade médicale a informé : « La situation est difficile, mais nous avons déjà commencé à sauver des vies. » Tel était le message laconique qu’elle a pu envoyer quelques heures après son arrivée, hier, à Port-au-Prince à la tête de renforts médicaux.


Elle a fait savoir tard dans la nuit que les médecins cubains et les Haïtiens diplômés de l’École latino-américaine de médecine (ELAM) de La Havane étaient en train de se déployer dans le pays. Ils avaient déjà soigné à Port-au-Prince plus de mille blessés, après avoir refait fonctionner d’urgence un hôpital qui ne s’était pas effondré et en recourant, en cas de besoin, à des tentes. Ils se préparaient à installer sans retard d’autres centres de soins d’urgence.


Nous somme fiers à juste titre de la coopération que les médecins cubains et les jeunes médecins haïtiens formés à Cuba prêtent à leurs frères d’Haïti en ces moments tragiques !


Fidel Castro Ruz
Le 14 janvier 2010

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http://www.legrandsoir.info/La-lecon-d-Haiti.html
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16 janvier 2010 6 16 /01 /janvier /2010 10:44

Cofondateur de la LCR puis du NPA, il avait contribué par ses ouvrages et son militantisme à relancer, de façon polémique et fondatrice à la fois, une dynamique de la contestation de la mondialisation capitaliste sauvage.


Le philosophe marxiste Daniel Bensaïd est mort à Paris, ce mardi, des suites d’un cancer, à l’âge de soixante-quatre ans. Ses interventions en philosophie chevauchent les XXe et XXIe siècles.


Il disparaît au moment où, précisément, il écrit dans un livre récent (Post-capitalisme. Imaginer l’après, Éditions Au Diable Vauvert, novembre 2009) à propos du néolibéralisme : «Le vieux monde se meurt.» En réalité, sa pensée théorique est l’une des rares à avoir intégré dans la crise actuelle le point de vue de la pratique dans la théorie. Il avait parfaitement compris que le temps long de l’écologie n’est pas le temps court des cours de bourse (Une lente impatience, avril 2004) et que la crise économique et financière révélait une crise historique de la loi de la valeur alternant le «je» et le «nous». «Se garder de la répétition», telle devrait être la devise des plus éclairés de ses disciples.


Si quelques cyniques sont encore persuadés que seule la guerre peut mettre fin à la plus grave crise qu’ait connue le capitalisme, il s’avère que le degré de sophistication et la dispersion actuelle des armes nucléaires sont suffisamment dissuasifs pour imaginer que la sortie de crise ne se fera que par la redistribution planétaire des rapports de forces entre classes, à l’épreuve d’événements politiques majeurs.


Supposer que l’on puisse faire coïncider l’incitation à la consommation et les moyens de la satisfaire, l’incitation à investir, tout en garantissant un taux de profit attrayant, c’est, écrivait-il, imaginer «un monde aussi improbable qu’un arc-en-ciel tricolore». Ce qui est posé aujourd’hui, c’est la question du dépassement et du dépérissement des rapports marchands, et les catégories philosophiques qui les sous-tendent.


En freinant la diffusion de l’innovation et son enrichissement, la privatisation ôte au néolibéralisme son discours sur les bienfaits de la concurrence et déconstruit l’éloge des contraintes institutionnelles du marché mondial. C’est d’un changement de la logique même du capitalisme qu’il s’agit : «La société nouvelle doit s’inventer sans mode d’emploi, dans l’expérience pratique de millions d’hommes et de femmes.»


Avec Daniel Bensaïd, nous perdons un intellectuel marxiste rare. De ceux qui, à la fin des années 1970, au moment du reflux des mouvements sociaux, n’ont rien renié de la radicalité de leur engagement politique. Plus encore, il a contribué par ses ouvrages et son militantisme, depuis une vingtaine d’années, à relancer, de façon polémique et fondatrice à la fois, une dynamique de la contestation de la mondialisation capitaliste sauvage.


Depuis, avec la parution, en 1995, de Marx l’intempestif (Éditions Fayard, 1995), il a renouvelé la manière critique de lire les analyses historiques, économiques et scientifiques de Marx. Daniel Bensaïd était ancien élève de l’École normale supérieure de Saint Cloud, professeur de philosophie à l’université Paris-VIII, militant en mai 1968 dans la Jeunesse communiste révolutionnaire, puis dans la Ligue communiste révolutionnaire. Le Nouveau Parti anticapitaliste perd avec lui son théoricien antistalinien le plus fin. Il était connu pour ses études sur Walter Benjamin, Karl Marx et son analyse récente du postmodernisme dans les Irréductibles. Éloge de la résistance à l’air du temps (Éditions Textuel, 1999).


Daniel Bensaïd avait un certain respect pour l’école de modestie qu’est le militantisme puisqu’elle est l’admission, dans la pratique, qu’on ne pense, ni n’agit jamais entièrement seul. Il reconnaissait volontiers qu’aucune formation politique, pas même la sienne, n’avait le monopole de la critique radicale du capitalisme mais, ajoutait-il, «on ne peut pas non plus dire que les gens se bousculent pour faire vivre un marxisme critique». Certes, la cote des idoles et des dieux est à la hausse. Le sacré revient en force. Mais c’est de penser l’avenir d’une politique progressiste et profane qu’il est aujourd’hui question en France.


Arnaud Spire

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16 janvier 2010 6 16 /01 /janvier /2010 10:40
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L’attentat manqué contre le vol Amsterdam-Detroit, le 25 décembre, du jeune Nigérian, Omar Farouk Abdulmutallab, sert de prétexte à la relance d’une propagande américaine justifiant « la guerre contre le terrorisme »et, en particulier, au début d’une offensive militaire des États-Unis au Yémen.

Nous allons continuer à utiliser tous les éléments en notre pouvoir pour intercepter, détruire et vaincre les extrémistes qui nous menacent, qu’ils soient d’Afghanistan, du Pakistan, du Yémen ou de la Somalie, ou de partout où ils préparent des attaques contre le sol américain », a déclaré Obama, peu après cette tentative.


On est bien loin des propos, tenus le 4 juin au Caire, qui se voulaient une main tendue au monde musulman. Sans doute Obama veut-il imposer son autorité sur l’État et le Pentagone en flattant l’hystérie
antiterroriste. Mais il s’agit aussi et surtout de convaincre l’opinion américaine de la légitimité du redéploiement militaire dont le tout récent prix Nobel a pris la responsabilité.


L’affaire rocambolesque de l’attentat manqué est de toute évidence un prétexte qui vient à point nommé. Le jeune Nigérian était connu de la CIA. Son père, riche banquier, ancien ministre, avait lui même prévenu les autorités américaines, dont la CIA, des tribulations de son fils. Ce dernier a pu, sans aucune difficulté, obtenir un visa pour les USA, puis embarquer sur le vol Amsterdam-Detroit.


Ce sont les passagers qui l’ont maîtrisé et leurs témoignages ne correspondent pas au portrait officiel du terroriste aguerri, entraîné au Yémen par Al-Qaida. Les négligences des services de sécurité américains sont telles qu’Obama les a mises publiquement en cause. Façon aussi de donner du crédit à la version officielle de l’affaire qui alimente la campagne antiterroriste contre le Yémen.


En effet, la volonté des États-Unis d’intervenir militairement au Yémen n’a aucun rapport avec l’attentat raté. Elle obéit à une stratégie qu’Obama assume et même amplifie. Le 17 décembre, avant la tentative d’attentat, des raids américains sur de supposés sites d’Al-Qaida ont fait plus de 60 morts, provoquant la colère de la population.


Cette offensive américaine, à laquelle s’associe la Grande-Bretagne, vise bien plus à terroriser la population pour essayer d’asseoir l’autorité du dictateur en place qu’à éliminer Al-Qaida. En effet, elle ne peut, au Yémen comme en Afghanistan, qu’alimenter la révolte contre les États-Unis. L’enjeu pour ces derniers est de s’assurer le contrôle d’une position stratégique de même qu’en Somalie.


Le Yémen, un des pays les plus pauvres du monde, dominé par une dictature qui affronte deux rébellions, au Nord et au Sud, est un point primordial pour le contrôle de la péninsule Arabique comme de l’océan Indien. 70 milliards de dollars viennent de lui être octroyés pour lutter contre le terrorisme, en fait pour renforcer la dictature soumise aux intérêts impérialistes contre les révoltes populaires.


Le Yémen, mais aussi la Somalie, sont en passe de devenir le troisième front du redéploiement militaire des États-Unis et de leurs alliés.

Yvan Lemaitre

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16 janvier 2010 6 16 /01 /janvier /2010 10:33
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Le 10 janvier en Martinique, comme en Guyane, les électeurs devaient répondre par oui ou par non à la question suivante : « Approuvez-vous la transformation de la Martinique et de la Guyane en une collectivité d’outremer régie par l’article 74 de la Constitution, dotée d’une organisation particulière tenant compte de ses intérêts propres au sein de la République ? »


Les collectivités d’outremer disposent d’une plus large autonomie que les départements d’outremer, elles sont régies par l’article 74 de la Constitution tandis que les DOM le sont par l’article 73. 54,61 % des inscrits se sont déplacés pour voter et le non l’a emporté avec 78,9 % des suffrages exprimés.


Le résultat était attendu, mais son ampleur étonne. Le peuple a bien senti qu’il s’agissait d’une cuisine mitonnée en dehors de lui par les élus locaux et le pouvoir.


La grève générale de 38 jours en Martinique, en février-mars 2009, en même temps que la Guadeloupe, avait montré le grand mécontentement du peuple et sa détermination. Il avait fait trembler les profiteurs et le pouvoir colonial mais aussi les partis majoritaires de la gauche institutionnelle, le Mouvement indépendantiste martiniquais (MIM) et le Parti progressiste martiniquais (PPM) et le Rassemblement démocratique martiniquais (RDM).


À la fin de l’année 2008, ces partis venaient de se lancer dans des conciliabules confus avec le pouvoir pour obtenir une « évolution institutionnelle » dans le cadre des articles 73 et 74 de la Constitution.
Sarkozy, craignant un embrasement généralisé dans ses colonies, a alors sorti le hochet des prétendus États généraux qui permettaient aux profiteurs de déserter les tables de négociation que leur imposaient les travailleurs en grève et aux politiciens de se sortir d’une crise sociale qui les embarrassait.


Au lieu de soutenir les travailleurs en lutte, de reprendre leurs aspirations, ils ont rallié l’initiative du pouvoir. C’était pourtant le moment d’exiger une remise à plat de tous les problèmes et une véritable négociation sur la base du rapport de forces créé dans la lutte et de réclamer une vraie consultation de la population par l’élection d’une assemblée constituante ou instituante.


Au lieu d’adopter cette ligne de lutte avec le peuple et de négociation avec le pouvoir, les partis de gauche majoritaires ont finalement permis à Sarkozy de reprendre la main, d’amuser la galerie avec le débat entre « treizistes » et « quatorzistes » et de sommer les Martiniquais de choisir entre deux articles de la Constitution française dans des termes et des modalités qu’il avait lui-même choisies.


Face à cette péripétie, quid des anticolonialistes et anticapitalistes ? Le Groupe Révolution socialiste (GRS) appelait à voter pour l’article 74 mais sans illusion sur le choix entre deux articles d’une Constitution qui se refuse à reconnaître la qualité de peuple aux Martiniquais. Ce n’est que dans la poursuite des luttes dans l’unité que le peuple martiniquais fera avancer ses revendications sociales et démocratiques et que le système colonial pourra être détruit.


Correspondants

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15 janvier 2010 5 15 /01 /janvier /2010 11:17
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La catastrophe en Haïti donne deux leçons: plus on est pauvres et délaissés, plus la "fatalité" frappe fort. A Cuba, qui essuie à peu près les mêmes désastres qu'Haïti et la nouvelle Orléans, la population dispose d'abris et d'un système de santé, et les morts sont rares.

Ceux qui ne peuvent pas voir ce genre de raisonnement doivent se tourner vers "l'opium du peuple".

Un prédicateur télévisuel protestant américain vient de trouver une raison "valable": les haïtiens ont fait un pacte avec le diable! Ils ont vendu leurs âmes pour se débarasser des français (et de l'esclavage). Et donc le démon revient chercher son dû.

Quant à l'évêque de San Sébastien, un fasciste imposé par le pape Benoit 16 et rejeté par 77% de ses curés, il vient de déclarer qu'il y a pire que la situation en Haïti! Le vote d'une loi socialiste permettant l'avortement!
( Lui ou un autre "prélat" avait précédemment déclaré que le viol de la peite fille de 9 ans au Brésil-suivi d'un avortement rejeté par l'église malgré la mort certaine lors de l'accouchement- et les viols d'enfants en Irlande n'étaient pas si grave que notre "perte de spiritualité" c'est à dire l'autorisation de l'avortement).

Alors qui c'est les pires?
Difficile de décerner l'Oscar du plus Bigot !

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