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14 novembre 2010 7 14 /11 /novembre /2010 09:50

 

 

 

* fédération paysanne

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8 novembre 2010 1 08 /11 /novembre /2010 11:56

 

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7 novembre 2010 7 07 /11 /novembre /2010 09:07

7 novembre 2010 - Le Télégramme

 

Des dizaines de milliers d'antinucléaires allemands attendaient de pied ferme, hier en l'Allemagne, le convoi de déchets radioactifs venu de France. Sa progression a été ralentie par les militants, à tel point que son trajet a dû être modifié.

Il n'est décidément pas le bienvenu en Allemagne ce convoi de déchets nucléaires. Ses 14 wagons, partis vendredi de Normandie et transportant 123 tonnes de rebuts nucléaires, sont entrés en Allemagne vers 14h via le pont qui enjambe le Rhin entre Strasbourg et Kehl mais en déviant le trajet de 60 km pour éviter des manifestants. Après une longue pause technique en gare de Kehl, où six wagons transportant des policiers allemands ont été attelés, le convoi est reparti vers 18 h vers Karlsruhe, où, là encore, des manifestants l'attendaient.

Coups de matraques et sprays au poivre

Ailleurs dans le pays, certains antinucléaires s'attelaient à retirer le ballast sous les rails, «un délit» dénoncé par la chancelière Angela Merkel. La police a dit avoir dû en déloger certains, qui leur lançaient des pierres et des pétards, à coups de matraques et de sprays au poivre près de Dannenberg, la gare terminus du convoi dans le nord du pays. Les déchets retraités par le groupe français Areva doivent parcourir quelque 600 km sous la vigilance de 16.000 policiers allemands pour rejoindre le site de stockage de Gorleben. Le train est attendu aujourd'hui en fin de journée à Dannenberg, où les conteneurs seront chargés sur des camions pour effectuer par la route les 20 km restants. À moins que les antinucléaires ne parviennent à le retarder davantage. «Des milliers de personnes se sont inscrites pour mener des actions de blocage pacifique sur les voies et sur les routes», a dit une porte-parole des anti-nucléaires. Le convoi a déjà été retardé en France par des militants enchaînés aux rails, que les policiers ont mis plusieurs heures à évacuer.

Du jamais-vu

Hier, environ 50.000 personnes selon les organisateurs, 20.000 selon la police, se sont rassemblées dans un champ de maïs à Dannenberg pour protester contre ce 12e rapatriement de déchets nucléaires depuis 1995 et contre la politique nucléaire du gouvernement. C'est la plus forte mobilisation jamais vue lors d'un convoi de déchets. «Nos estimations les plus optimistes sont dépassées», s'est réjoui Jochen Stay, porte-parole de l'association antinucléaire Ausgestrahlt(Irradié). Beaucoup étaient venus de loin, notamment avec des centaines de tracteurs, au milieu des banderoles et drapeaux jaunes frappés d'un soleil rouge - un symbole des antinucléaires allemands. Le mouvement antinucléaire reprend vigueur depuis que le gouvernement conservateur-libéral a décidé de prolonger la durée de vie des 17 réacteurs du pays.

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6 novembre 2010 6 06 /11 /novembre /2010 11:41

 

 

 

CASTOR est le nom des conteneurs utilisés pour transporter des déchets radioactifs.

 

Ce film d’animation, réalisé en allemand par Coruma Mathwig, a été traduit en français par le Réseau "Sortir du nucléaire", dans la perspective de la mobilisation des 5 et 6 novembre 2010. Par respect pour l’oeuvre artistique, nous avons conservé le propos original.


Sur la résistance des CASTOR en cas d’accident, les conditions de test ne couvrent que 95 % des accidents réels. Selon nos informations, la résistance à la chute garantie n’est que de 9 m sur support indéformable.

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6 novembre 2010 6 06 /11 /novembre /2010 11:40

 




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6 novembre 2010 6 06 /11 /novembre /2010 11:14

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5 novembre 2010

 

Le « train d’enfer » qui part aujourd’hui est l’un des convois de déchets les plus radioactifs de l’histoire. La radioactivité totale de ce convoi (soit 3917,4 millions de milliards de becquerels) représente deux fois celle dégagée par la catastrophe de Tchernobyl. Et ce convoi roule sans assurance réelle (1).


Le départ de ce convoi est prévu aujourd’hui à 14h20 de la gare de Valognes (Manche). Il doit atteindre Gorleben (Basse-Saxe) demain samedi 6 novembre, pour ramener en Allemagne onze conteneurs de type CASTOR, qui contiennent des déchets nucléaires vitrifiés de très haute activité. Le Réseau « Sortir du nucléaire » rappelle qu’il n’existe aucune solution pour ces déchets dangereux. Ils ne doivent pas être entreposés indéfiniment à La Hague, mais ne doivent pas non plus être stockés à Gorleben : ce site est complètement inadapté.

 

Les centres de stockage « définitif », comme le Centre de Stockage de la Manche, ou la mine de sel d’Asse en Allemagne, ont été présentés à leur ouverture comme des sites sûrs. Leur gestion se révèle en réalité aujourd’hui absolument catastrophique. L’enfouissement n’est pas une solution, ni à Gorleben en Allemagne, ni sur un site comme Bure (Meuse).


Les déchets nucléaires ne sont ni biodégradables, ni recyclables. Le « retraitement » est un leurre, qui génère en réalité des quantités considérables de déchets supplémentaires, et d’importants rejets radioactifs. Il ne « recycle » que des quantités infimes de matière. L’enfouissement n’est qu’un moyen d’escamoter un problème ingérable. C’est bien les entreprises allemandes qui ont produit des déchets (EON, RWE, Vattenfall et EnBW) qui doivent en assumer toute la responsabilité financière et écologique.


Le Réseau « Sortir du nucléaire » demande le retour des déchets radioactifs allemands dans les centrales nucléaires qui les ont produits. Face à l’impasse des déchets nucléaires, une seule solution : arrêter d’en produire ! La sortie du nucléaire est possible, en particulier par les économies d’énergie, la sobriété énergétique et les énergies renouvelables.



(1) Photos des mobilisations, suivi au fil du trajet, informations sur le convoi, le défaut d’assurance, les actions locales...
http://groupes.sortirdunucleaire.or...


 

Liste des 25 mobilisations antinucléaires prévues en France aujourd’hui et demain


Tous les contacts presse locaux sont sur notre site :
http://groupes.sortirdunucleaire.or...


Liste des départements concernés :

1-sur le trajet

- Manche (Valognes, Carentan)
- Calvados (Caen)
- Eure (Bernay)
- Seine-Maritime (Rouen, Serqueux)
- Somme (Amiens)
- Pas-de-Calais (Arras)
- Nord (Douai, Lille, Le Quesnoy)
- Aisne (Hirson)
- Ardennes (Charleville-Mézières)
- Meuse (Bar-le-Duc)
- Meurthe-et-Moselle (Nancy, Jarny)
- Moselle (Metz, Sarrebourg)
- Bas-Rhin (Hoenheim, Lautebourg, Strasbourg)

2- en dehors du trajet

- Côtes d’Armor (Dinan)
- Ille-et-Vilaine (Rennes)
- Isère (Bourgoin)
- Haute-Vienne (Limoges)

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5 novembre 2010 5 05 /11 /novembre /2010 12:44
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2 avril 2010

 

Je lis le dossier n° 69 de la revue Pour la science consacré à l’énergie. On y trouvera une utile présentation des problèmes concernant le charbon, le pétrole, le nucléaire, le solaire, le vent, la fusion thermonucléaire, etc.

 

L’ensemble est orienté par l’idée que nous allons vers « la transition énergétique ». Une perplexité saisit cependant le lecteur : des énergies, mais... à consommation constante ?

 

La question de la réduction de la consommation ne sera-t-elle pas abordée ? En fait, si, à la fin, par deux pauvres pages d’entretien avec un chercheur belge spécialiste de psychologie sociale. Manifestement, les concepteurs de ce numéro ont été les premières victimes de l’aveuglement collectif qui nous pousse à ignorer l’hypothèse de la décroissance de la consommation d’énergie.

 

Or, si l’on considère aussi bien la tension sur les ressources que la menace du changement climatique, l’objectif de réduction de la consommation d’énergie dans les pays riches mérite autant d’attention que celui du développement des énergies renouvelables.


Mais s’agit-il d’un aveuglement collectif ou d’un aveuglement des classes dirigeantes ? Voici un autre exemple de déni d’une réalité dérangeante par ce qui nous tient lieu d’élite. A la fin de cette semaine, un train chargé de containers enfermant une quantité énorme de radioactivité va traverser la France à destination de l’Allemagne.

 

Nous n’en saurions à vrai dire rien si Greenpeace et le Réseau Sortir du nucléaire ne nous en avaient informés ; du côté du gouvernement, c’est le silence.

 

Ces déchets vont d’un endroit où on ne sait quoi faire de ceux qui s’y trouvent, la Hague, vers un endroit où on les stocke en surface, Gorleben, sans savoir qu’en faire. Il était prévu de les enfouir, mais cela se révèle impossible, pour des raisons aussi bien géologiques que politiques - le refus déterminé d’une majorité des citoyens allemands.

 

Cette impasse n’est propre ni à la France ni à l’Allemagne : aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, en Espagne, on ne sait quoi faire des déchets nucléaires, dont la radioactivité durera des milliers d’années. Pourtant, presque tous les gouvernements encouragent la « renaissance du nucléaire », en repoussant aux petits-enfants le soin de se débrouiller avec ce tas de déchets.


Refus d’envisager les économies d’énergie, refus de reconnaître qu’il n’y a pas aujourd’hui de réponse à la question des déchets nucléaires : nous filons tel un train ivre dans la nuit épaisse, en feignant de croire qu’il n’y a pas de terminus et que le voyage ne s’arrêtera jamais. Mais les passagers sont-ils bien d’accord avec les chauffeurs de la locomotive ?


Hervé Kempf (Chronique « Ecologie »)



* Article paru dans le Monde, édition du 03.11.10. 02.11.10 | 13h27 • Mis à jour le 02.11.10 | 13h28.

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4 novembre 2010 4 04 /11 /novembre /2010 09:37

 




 

Le 5 novembre prochain, un train transportant des déchets radioactifs de très haute activité en provenance de l’usine Areva de La Hague quittera la gare de Valognes (Manche) à destination du centre d’entreposage intérimaire de Gorleben en Allemagne.

Greenpeace a mené une "inspection citoyenne" à l’entrée du terminal ferroviaire de Valognes. Des militants ont effectué des mesures de radiamétrie au passage des camions acheminant depuis une semaine des containers de déchets nucléaires vitrifiés hautement radioactifs

http://energie-climat.greenpeace.fr/

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4 novembre 2010 4 04 /11 /novembre /2010 07:24

4 novembre 2010 - Le Télégramme

 

Contraindre les pays de l'UE à enfouir en profondeur leurs déchets nucléaires et faire payer les industriels du secteur sur la base du pollueur- payeur : ce sont les préconisations de Bruxelles.


Chaque année, 7.000m³ de déchets non retraitables sont produits par les 143 réacteurs de l'Union européenne, dont 58 sont situés en France. Les centres de stockage créés pour ces déchets sont pour la plupart situés en surface et à ce titre vulnérables en cas de catastrophe ou d'accident comme un séisme, un incendie ou un accident d'avion. Et en 2020, l'UE devra trouver une solution définitive pour 1,8million de m³ hautement radioactifs qui ont une capacité de nuisance durant près d'un million d'années.

 

Face aux dangers qu'ils représentent, la Commission européenne souhaite la création dans les Etats-membres de dépôts de stockage à un «minimum de 300 mètres de profondeur». «Depuis la construction de la première centrale nucléaire il y a 50 ans, nous n'avons toujours pas dans l'UE de dépôt pour stocker définitivement les déchets radioactifs», constate le commissaire européen en charge de l'Energie Gunther Oettinger, à l'origine de ce projet de directives. Chaque Etat «décidera de l'emplacement des sites, des techniques de construction et des formes opportunes d'enfouissement, car les formations géologiques ne sont pas les mêmes partout», a-t-il précisé. Des coopérations entre les Etats sont possibles, selon lui. Trois pays -Finlande, Suède et France- ont déjà des programmes qui doivent être opérationnels entre 2020 et2025.

Interdiction d'exporter les déchets

Pour financer les dépôts, le commissaire préconise la mise à contribution des opérateurs du secteur pour financer ces opérations, selon le principe du pollueur-payeur. Autre proposition: l'interdiction d'exporter ces déchets vers des pays tiers comme la Russie ou ceux du continent africain. L'adoption d'une telle directive pourrait avoir lieu l'année prochaine et les présentations des projets par les Etats-membres pourraient intervenir en 2015. L'initiative a aussitôt déclenché les passions. Saluée par Foratom, l'association représentant l'industrie nucléaire dans l'UE, elle a été décriée comme un «simple exercice de communication» par Greenpeace et le groupe des Verts au Parlement européen. «Les propositions ne répondent pas aux inquiétudes des citoyens face à la dangerosité des déchets radioactifs», a accusé l'Allemande Rebecca Harms, co-présidente des Verts.

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2 novembre 2010 2 02 /11 /novembre /2010 11:27

 

Par Agnès Rousseaux (2 novembre 2010)


Réduire de 10% des émissions de CO2 en 2010, tel est le message de la campagne mondiale « 10:10 » animée en France par Yann Arthus-Bertrand et sa fondation Good Planet. Une campagne « apolitique », basée sur la bonne volonté des particuliers et des entreprises, en évitant soigneusement les sujets qui fâchent. Une occasion pour le Medef, Bolloré, Dassault ou BNP-Paribas de communiquer sur leurs « merveilleuses expériences » qui rendent le monde meilleur et luttent contre le réchauffement climatique. Passage en revue de ces engagements écolos à la sauce patronale.


 

 

Vendredi 8 octobre, amphithéâtre du Medef. Une dizaine d’entreprises présentent leurs actions de développement durable menées dans le cadre de la campagne 10:10. Lancée en France par le photographe Yann Arthus-Bertrand, cette campagne invite chacun à réduire ses émissions de CO2 de 10% en 2010. « Les petits pas sont plus faciles que les grandes enjambées. Aussi, 10 % cette année est plus réaliste et réalisable que, disons, 80 % d’ici 2050 », explique le site de la campagne. L’objectif ? « Provoquer un enthousiasme collectif. 10:10 tranche avec le pessimisme ambiant ». Pour cela, une idée simple, voire simpliste : « Chacun peut agir pour la planète et c’est facile ». Au siège du Medef, 150 personnes sont venues écouter les entreprises qui agissent, des entreprises « en pointe dans la lutte contre le réchauffement climatique », précise le programme.


« Agir rend heureux »


Le journaliste Jean-Louis Caffier, qui anime la matinée, évoque les 7.000 évènements qui auront lieu dans 180 pays. « Il y aura des choses assez croquignolesques, promet-il. A Barcelone est organisé un vrai concert, et toute l’électricité sera fournie par des gens qui vont pédaler sur des vélos. Au Japon, des lutteurs de Sumo vont faire du vélo dans le centre de Tokyo. » Effectivement, ce serait dommage de rater ça. « Comme quoi on peut aussi mettre du sourire dans ce qui est quand même un sujet difficile ».


Un sujet difficile, le réchauffement climatique ? C’est vrai que les sumos, ça va alléger le ton. C’est bien dans l’esprit de la campagne. Son slogan : « Agir rend heureux. » [1]. Les dérèglements climatiques vous angoissent ? Faites-vous plaisir ! Agir avec Yann Arthus-Bertrand, c’est fun.


Finis les entretiens d’évaluation


« 10:10 repose sur un engagement volontaire. (…) Nous ne demandons rien d’autre que votre bonne volonté ! », précise le site de la campagne. Pas de contraintes, pas de vérification. L’objectif est d’atteindre 10 % de réduction. Mais « tout résultat supérieur à une réduction de 3 % est considéré comme satisfaisant dans le cadre de 10:10 ». Et puis, au final, le résultat, ce n’est pas très important : « 10:10 enregistre les engagements volontaires mais ne vérifie pas leur réalisation. Nous ne souhaitons pas entrer dans une logique de méfiance ou de surveillance. » (comme quoi, quand les objectifs quantitatifs s’appliquent aux dirigeant et pas seulement aux salariés... tout change !) Et l’évaluation, c’est un gros mot ? 10 :10 est une « campagne positive » : « Nous ne communiquerons que sur les succès et non sur les éventuels échecs ».


Aucun danger pour les entreprises qu’on vienne leur mettre la pression. Par contre, s’engager dans la campagne, « c’est l’assurance de participer à une campagne de communication massive » et « bénéficier d’une formidable tribune pour faire connaître son engagement en faveur de la planète. » Et avec Yann Arthus-Bertrand, pas de souci, le site promet une « visibilité exceptionnelle ». 10 :10, finalement, c’est comme le Loto : c’est facile, c’est pas cher, et ça peut rapporter gros.


Un autre greenwashing est possible


Pour commencer la matinée, Alain Capmas, président du comité Changement climatique du Medef, évoque les « merveilleuses expériences qui démontrent que, effectivement, c’est possible ». « Les entreprises ont réalisé tout le potentiel qu’il y avait à progresser et à réfléchir sur leur impact, leurs émissions de CO2. Les bilans Carbone se sont multipliés », s’enthousiasme-t-il. Sans doute pour oublier les « merveilleuses » émissions de CO2 des industries du ciment françaises, lui qui est directeur général de l’Association technique de l’industrie des liants hydrauliques (ATILH), c’est-à-dire des cimentiers. « On a travaillé sur la possibilité de diviser par quatre nos émissions et on a regardé quelle était la route pour y arriver. Ce qu’on peut dire aujourd’hui, c’est qu’on est bien parti sur cette route mais qu’on n’est pas arrivé. Il reste un tas d’amélioration à faire ». Ça, c’est un diagnostic lucide...


Sur le podium du greenwashing ce matin-là, on citera Cortal Consors, une société de BNP Paribas, dont l’objectif premier est de « rendre l’investissement utile ». Tania Letsis, la « porte-parole du développement durable » pour l’entreprise, explique à l’auditoire comment Cortal a pris la plus importante décision politique de son histoire en s’engageant dans le combat contre le réchauffement climatique : « J’ai inscrit Cortal sur le site du 10:10 et voilà, on s’est engagé. Et on a mis en place un brainstorming ». Changer le monde, ce n’est pas très compliqué en fait. Il faut dire qu’entre Cortal et GoodPlanet, la fondation de Yann Arthus-Bertrand, c’est une longue histoire. Depuis 2006, Cortal lance des opérations « Investir Utile » en faveur de projets environnementaux. Ce qui lui a permis de verser 350.000 euros à GoodPlanet. Cortal Consors est par ailleurs un des quatre membres fondateurs de la fondation.


Pauvres + planète + handicapés = marketing durable


Que fait Cortal dans le cadre de la campagne 10 :10 ? « On a mis en place une activité très ludique, avec des vélos électriques, explique Tania Letsis. Sur nos 400 collaborateurs en France, 200 sont venus les tester. Certains vélos sont utilisés tous les jours. Il y a même des utilisateurs récurrents. » Quel succès et quelle ambition ! Mais plus important encore : « Certains sont passés à l’acte d’achat ». Impressionnent ! Deuxième volet : un site dédié au covoiturage, « qui va malheureusement beaucoup servir mardi prochain [journée de grève des transports] » (là, c’est quand agir rend malheureux). Et pour motiver les salariés, « à la cafétéria, il y a un écran plasma qui leur passe des messages subliminaux pour les inviter à faire du covoiturage ». Un peu de bourrage de crâne ne fait pas de mal. Les perspectives ? « On a aussi prévu de changer notre parc d’imprimantes. Mais ça c’est un projet à long terme qu’on est en train de lancer ». Pour ça, il faudra sans doute prévoir une séance spéciale de brainstorming, un échéancier sur 10 ans, des formations managériales et un plan marketing…


Cortal a également lancé une campagne de recyclage des téléphones portables : ils en collectent une trentaine par semaine pour leur donner une deuxième vie, « parce que dans les pays en voie de développement, on n’a pas forcément les moyens d’acheter des modèles de dernière génération. Et en plus ils sont réparés par des personnes handicapées ». C’est du « Cortal triple action » : en faveur des pays pauvres, de l’environnement et des personnes handicapées. Ça vaut bien la médaille d’or. « Nous ne sommes pas des extrémistes du développement durable », précise modestement Tania Letsis. « Mais il n’y a pas d’extrémistes du développement durable, la rassure Jean-Louis Caffier. Il n’y a que des gens raisonnables ». Et surtout des gens qui savent concilier profits, marketing et greenwashing.


Réduire de 10% les effectifs émissions de CO2


Sur le podium, on trouve aussi Cap Gemini Consulting. Son « Vice-président Pôle Energie Utilities », Christophe Barrière, avoue que l’entreprise à « une approche très modeste ». Pourtant chez eux, le développement durable, c’est presque inné : « Notre matière première, c’est la matière grise, donc on peut considérer qu’elle est renouvelable ». Les salariés apprécieront… Leur action ? Une charte de l’éco-consultant qui encourage les collaborateurs à penser le bilan carbone de toutes leurs missions. Mais attention, il ne s’agit pas d’une charte « coercitive », plutôt d’un partage de bonnes pratiques. Autant dire, rien. L’animateur Jean-Louis Caffier flaire la faille : « Mais concrètement, quand vous faites Paris-Marseille, vous prenez le TGV plutôt que l’avion ? ». Christophe Barrière : « Euh, c’est une bonne question… comme je le disais, tout ça n’est pas coercitif. On a plein de marges de progrès ».


Côté transports, Philippe Forestier, Directeur général adjoint de Dassault Systèmes, avoue lui aussi avoir quelques difficultés : « Malheureusement je ne peux pas voyager en train, parce que demain je pars aux Emirats Arabes et ensuite en Chine. Mais j’essaye de prendre des avions un peu plus développement durable ». Dommage qu’il n’ait pas pris le temps d’expliquer ce qu’il entend par là. Mais, nous rassure-t-il, « quand je vais à Bruxelles, j’y vais en train. » Et puis Dassault Systèmes travaille « dans le monde virtuel », et ça, c’est respectueux de l’environnement. On aimerait bien quand même connaître le bilan Carbone des Mirage 2000 et autres Rafale…


Optimiser un monde meilleur


Philippe Forestier est aussi un visionnaire : « On n’arrivera pas à tout réduire, tout supprimer, mais en optimisant, on arrivera à construire un monde meilleur ». Pour cela, il présente fièrement la dernière idée de Dassault Systèmes pour ses locaux : « Quand il n’y pas de mouvements dans un bureau ou dans les toilettes pendant 20 secondes, la lumière s’éteint ». Si vous passez chez Dassault, pensez à remuer en permanence la tête quand vous irez aux toilettes.


Parmi ces entreprises exemplaires, il y a L’Oréal. Un directeur commercial et marketing, Miguel Castellanos, présente une usine 100% énergie verte, où travaillent 400 personnes. « Et on ne leur demande pas de pédaler ! », précise-t-il. Les greenwashers ont un sacré sens de l’humour. Mention spéciale pour Marie-Annick Darmaillac, secrétaire générale adjointe du Groupe Bolloré, venue présenter leur nouvelle voiture électrique. Quand on lui demande pourquoi Bolloré ne fabrique pas des fauteuils roulants électriques, elle explique que lorsqu’ils ont demandé à leurs ingénieurs de travailler sur des vélos électriques, « ça les amusait déjà moyennement », « alors, bon, les fauteuils électriques… ». C’est vrai que les personnes handicapées, c’est moyennement fun.


Révolution spirituelle


Yann Arthus-Bertrand vient conclure la matinée. La mine fatiguée, il explique que 10:10 est une campagne positive : « La révolution va être spirituelle, pas politique. On ne va pas attendre que les politiques nous imposent quelque chose ». Des règlementations, surtout pas ! On peut faire confiance aux grandes entreprises pour s’autodiscipliner en matière environnementale, comme elles l’ont si bien fait pour l’amiante ou l’exploitation pétrolière. Copenhague, Grenelle, au fond, on s’en fout. « La seule question, c’est : est-ce que moi je peux faire quelque chose ? C’est dans la conscience que ça va marcher tout ça ». Parce que « être écolo, c’est d’abord aimer la vie, les autres, jouir de la vie. Alors, c’est un peu utopiste, mais j’assume ». Ça se passe comme ça dans le monde des bisounours nourris au mécène.

« Pour la plupart des personnes, 10 % est facilement atteignable, précise le site de la campagne. À moins d’avoir déjà fait d’importants efforts pour réduire vos émissions, isoler votre habitation, prendre moins l’avion ou changer vos ampoules devraient suffire. ». Pourquoi s’inquiéter du réchauffement climatique, quand changer vos ampoules ou faire une croix sur un de vos petits week-ends au soleil suffit à sauver la planète ?


Toi aussi nique le réchauffement climatique !


Dans la campagne 10:10, il y a des fiches actions pour chaque public - collectivités locales, entreprises, écoles, particuliers - avec 10 conseils pour réduire ses émissions.« Tu verras, c’est ultra facile d’agir pour la planète, alors lance-toi, et surtout amuse-toi ! Une action facile et super efficace : opte pour des feuilles sans marges, blanches ou à petits carreaux. Tu réduis facilement ta consommation de papier en augmentant ta surface d’écriture. Tu peux aussi taper tes cours sur ordinateur sans les imprimer », conseille-t-on aux étudiants... A quand une fiche pour les jeunes de banlieue : « Wesh, toi aussi nique le réchauffement climatique, brûle 10% de voitures en moins à la Saint-Sylvestre ! »


Cela n’empêche pas Yann Arthus-Bertrand de s’enthousiasmer : Fidel Castro vient d’écrire une page entière sur son film Home qui passe en Prime time en Chine. Donc tout va bien. Mais il n’est pas un héros, précise-t-il, parce que « les héros de l’humanité, aujourd’hui, ce sont ceux dont la seule ambition est de nourrir leur famille ». L’ambition de « Yann » se situe ailleurs. Surtout pas dans la salle, où il s’agit de ne pas froisser les entreprises présentes. On n’est pas là pour parler des sujets qui fâchent. La campagne est apolitique, et « ne porte pas de jugement sur les décisions du gouvernement ou des institutions ».


Au pays des bisounours, on retrouve du beau monde


Il n’y a pas que les entreprises qui sont fans de la campagne : l‘UMP, le PS, les Verts, le Parti communiste, et même le ministère de l’Intérieur, sont signataires du 10:10 (Hortefeux va-t-il imposer une réduction de 10% dans l’emploi de gaz lacrymogène ?)... Pour le Parti socialiste, cette proposition est « en phase avec le projet social-écologique que nous portons », et constitue une initiative « emblématique du monde que nous voulons, à la fois socialement juste, plus sobre et respectueux du futur. » A ce stade, ce n’est pas du greenwashing, mais du lavage de cerveau.

Yann Arthus-Bertrand avoue être « très très surpris par l’accueil très positif de la part des entreprises » : « On a senti un vrai élan de solidarité des entreprises ». « Je me fais attaquer par des écolos extrémistes car je travaille avec les entreprises. Mais il n’y a pas d’un coté les méchantes industries et de l’autre les gentils consommateurs. » C’est vrai, difficile de comprendre pourquoi certains écolos s’en prennent à Dassault et Bolloré, qui sont des modèles de développement écologique. Et de conclure, à l’adresse des bisounours aux dents longues : « Je vous aime ! »

Agnès Rousseaux

Notes

[1] On ne sait pas si ce slogan peut s’appliquer à l’actuel mouvement pour une meilleure répartition des richesses, via notamment les retraites (« Bloquer la France sarkozyste rend heureux », le nouveau slogan du Medef ?)

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